Banque mondiale

Banque mondiale

38° 53′ 56″ N 77° 02′ 33″ W / 38.8989, -77.0425

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Banque mondiale
Logo de la Banque mondiale
Logo de la Banque mondiale
Organe de l'ONU
Type d'organisation Agence spécialisée de l'ONU
Acronymes BM, WB
Chef Président de la Banque mondiale
Drapeau des États-Unis Robert Zoellick
Statut Active
Siège Drapeau des États-Unis Washington
Création 27 décembre 1945
Site web Site officiel
Organisation(s) parent BIRD, AID

La Banque mondiale (parfois abrégée BM) regroupe deux institutions internationales : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (AID, ou IDA), créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux États en difficulté[1].

Le groupe de la Banque mondiale est quant à lui un ensemble de cinq établissements.

Son siège est à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des Administrateurs de la Banque. Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l'Organisation des Nations unies (ONU).

Sommaire

Histoire

Bâtiment du Groupe de la Banque mondiale à Washington

Elle fut créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction et le développement après signature de l'accord Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944. Le 9 mai 1947, elle approuva son premier prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de 250 millions de dollars (en valeur actualisée, il s'agit du plus gros prêt consenti par la Banque)[2].

La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur reconstruction, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années soixante, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la croissance économique des pays en voie de développement africains, asiatiques et latino-américains.
Au départ, la Banque mondiale a principalement financé de grands projets d'infrastructures (centrales électriques, autoroutes, aéroports…). Avec le rattrapage économique du Japon et de l'Europe, la Banque mondiale s'est intéressée exclusivement aux pays en développement. Depuis les années 1990, elle finance aussi les pays postcommunistes.

L'appellation Groupe de la Banque mondiale désigne depuis juin 2007 cinq institutions[3] :

Les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au cours des années. Elle a récemment mis l'accent sur la réduction de la pauvreté, en délaissant l'objectif unique de croissance économique. Elle favorise aussi la création des très petites entreprises. Elle a soutenu l'idée que l'eau potable, l'éducation et le développement durable sont des facteurs essentiels à la croissance économique, et a commencé à investir massivement dans de tels projets. En réponse aux critiques, la Banque mondiale a adopté une série de politiques en faveurs de la sauvegarde de l'environnement et du social, visant à s'assurer que leurs projets n'aggravaient pas le sort des populations des pays aidés. En dépit de ces politiques, les projets de la Banque mondiale sont souvent critiqués par les organisations non gouvernementales (ONG) pour ne pas lutter efficacement contre la pauvreté, et négliger les aspects sociaux et environnementaux.

Selon la charte fondatrice, les prêts sont versés en fonction de considérations purement économiques, le régime politique du pays bénéficiaire n'étant pas pris en compte. Ce dernier point a cependant évolué depuis les années 2000: « L'idée selon laquelle des aides ne devraient être accordées à un pays en difficulté que sous certaines conditions relatives à l’utilisation de cette aide (en termes de bonne gestion, mais aussi de respect des droits de l’homme, par exemple) est maintenant largement admise[4]. »

La BIRD compte actuellement 185 pays membres[5]. Chaque année, elle publie un Rapport sur le développement dans le monde chargé de rendre compte des résultats obtenus.

En février 2009, un rapport d'audit interne a indiqué que des employés de la banque avaient autorisé l'injection de fonds dans un projet immobilier en Albanie, mais que les informations qu'ils avaient utilisées étaient incomplètes ou sciemment faussées. Ce rapport a mis à jour différentes procédures fautives de la banque[6].

Rôles

Son action est aujourd'hui principalement orientée vers les pays en voie de développement (PVD), et en particulier les pays les moins avancés (PMA), sur des axes comme l'éducation, l'agriculture, l'industrie, la santé,...

Elle accorde des prêts à des taux préférentiels à ses pays membres en difficulté. En contrepartie, elle réclame que des dispositions politiques (appelées « politiques d'ajustement structurel ») soient prises pour, par exemple, limiter la corruption, maintenir un équilibre budgétaire ou faciliter l'émergence d'une démocratie.

En plus des prêts accordés, elle finance également (directement ou indirectement) des projets d'ONG, et conduit de nombreuses recherches en rapport avec le développement de chaque pays. Ainsi, c'est la Banque mondiale qui mesure l'Indicateur de développement humain (IDH) dans différents pays et zones géographiques, ou qui conduit avec l'Unicef des études thématiques sur l'eau et l'assainissement.

Fonctionnement de l'IDA

La Banque mondiale compte environ 10 000 employés dont environ la moitié travaillent sur des projets de l'IDA. Elle fonctionne en cycles triennaux (campagnes de trois ans) et distribue ses fonds sous forme de dons à hauteur de 20%, le reste prenant la forme de prêts sans intérêt, mais avec une commission de 0,75 %[7]. Pour le cycle 2005-2008, la Banque mondiale a versé 17,7 milliards de dollars (soit 12,2 milliards d’euros) aux pays en développement[7]. Les bailleurs de fonds les plus importants étaient les États-Unis (13,8 % du total), le Royaume-Uni (13,2 %), le Japon (12,2 %), l'Allemagne (8 %) et la France (7,1 %)[7]. Le cycle 2008-2011, le 15e, baptisé « IDA 15 » doit verser 41,6 milliards de dollars (soit 28,8 milliards d'euros)[7]. Pour la première fois, la Chine est devenue contributeur, et le Royaume-Uni est passé devant les États-Unis comme premier bailleur de fonds. L'argent doit permettre de construire de nouvelles infrastructures (routes, égouts, réseaux électriques, écoles) ou encore financer des opérations de microcrédit.

Les prêts s'adressent aux pays dont le PIB/hab. est inférieur à 1085 dollars. Pour le cycle IDA 14, les cinq premiers emprunteurs étaient l’Inde, le Pakistan, le Nigeria, le Viêt Nam et l’Éthiopie. Au total, en 2008, 45 États sont donateurs (dont la Chine et l’Afrique du Sud) alors que 80 États peuvent emprunter des fonds à l’Association Internationale de Développement.

Présidence

Selon une règle tacite, le directeur du FMI est désigné par les gouverneurs européens alors que le président de la Banque mondiale est désigné par le gouvernement américain, les États-Unis étant le principal actionnaire de la Banque mondiale. Il est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable, par le conseil d'administration.

Depuis le 1er juillet 2007, Robert Zoellick est le président de la Banque mondiale.

Liste des présidents

  • Eugene Meyer (juin 1946 - décembre 1946)
  • John J. McCloy (mars 1947 – juin 1949)
  • Eugene R. Black. Sr (1949 – 1963)
  • George D. Woods (janvier 1963 – mars 1968)
  • Robert McNamara (avril 1968 – juin 1981)
  • Alden W. Clausen (juillet 1981 – juin 1986)
  • Barber B. Conable (juillet 1986 – août 1991)
  • Lewis T. Preston (septembre 1991 – mai 1995)
  • James Wolfensohn (juin 1995 - mai 2005)
  • Paul Wolfowitz (1er juin 2005 - 30 juin 2007)
  • Robert Zoellick (depuis le 1er juillet 2007)

Critiques

Protestation contre la Banque mondiale à Jakarta en Indonésie en 2004.

L'action de la Banque mondiale est souvent critiquée, cependant pour deux raisons opposées. D'une part, les gouvernements en place rebutent à prendre des mesures anti-corruption et à organiser de véritables élections. D'autre part, les mouvements altermondialistes accusent la Banque Mondiale de répondre davantage aux exigences des multinationales qu'à celles des populations locales.

« Des crises de légitimité engendrent des projets de réforme, tant à l’ONU qu’au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. Elles ont pour point commun une demande de transparence et de démocratie, d’une part, et une remise en cause des finalités et des modes d’intervention de ces organisations, d’autre part. »[4]

Influence des États-Unis

Beaucoup considèrent la Banque mondiale comme étant sous l'influence politique des États-Unis, entre autres à cause de la règle tacite qui donne au gouvernement américain le choix du président de l'Institution, alors que les Européens bénéficient réciproquement de la présidence du FMI. Joseph Stiglitz a reproché aux pays européens de se satisfaire de cette répartition et donc d'être responsables indirectement de la mauvaise période traversée par la Banque mondiale[8].

Annonce sans suite du retrait du Venezuela

Le 1er mai 2007, le président du Venezuela, Hugo Chavez a annoncé son intention de retirer son pays de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international[9] avec ces mots: « Il vaut mieux que nous en sortions avant qu'on nous ait pillés » et après avoir procédé en 2006 au remboursement total de la dette extérieure vénézuélienne. Au 15 avril 2011, ce retrait n'est pas effectif[10].

Affaire Wolfowitz

Article détaillé : Affaire Wolfowitz.

Héros de la lutte anticorruption dans les pays en développement, Paul Wolfowitz a été impliqué dans une affaire de favoritisme au sein de la Banque mondiale concernant Shaha Riza, une collaboratrice avec qui il entretenait une liaison, et a dû démissionner en juin 2007, deux ans après sa nomination.

Nomination de Robert Zoellick

Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie et ancien responsable de la Banque mondiale, estime que la nomination de Robert Zoellick « est dans la continuité de celle de Paul Wolfowitz, dont le mandat a été « une catastrophe » »[11].

Pascal Lamy souligne cependant « son talent d'artisan du consensus et sa capacité de tendre la main aux pays en développement »[12].

Zoellick est considéré comme plus pragmatique que son prédécesseur, conservateur mais pas néo-conservateur[12], et un fervent partisan de l'ouverture des marchés. Il demeure « la bête noire » des altermondialistes[13].

Notes et références

  1. à propos, site officiel. Consulté le 9 novembre 07
  2. historique sur le site officiel
  3. À propos sur le site officiel
  4. a et b la documentation française : Critiques des institutions financières internationales et propositions de réforme
  5. page pays membres sur le site officiel
  6. (en) Personnel de rédaction, « Guilty as charged », dans The Economist, 26 février 2009 [texte intégral (page consultée le 5 mars 2009)] 
  7. a, b, c et d Alain Faujas, « La Chine s'associe à une aide de 41,6 milliards de dollars aux pays pauvres », dans Le Monde du 16-12-2007, [lire en ligne], consulté le 11-04-2008
  8. « Ils ont préféré soutenir un système qui leur garantit la présidence du Fonds monétaire international, au lieu de modifier avec courage les critères de sélection », Article du Monde, mercredi 31 mai 2007
  9. Chavez quitte la Banque mondiale et le FMI, Le Soir, 1er mai 2007
  10. World Bank Group Members
  11. . Il dénonce un choix protectionniste : « Robert Zoellick a défendu bec et ongles le protectionnisme agricole américain quand il était chargé des négociations commerciales... Comment, en tant que futur président de la Banque mondiale, demandera-t-il le démantèlement des aides à l'agriculture qui favorisent les pays développés aux dépens des pays pauvres ? »Article du Monde, mercredi 31 mai 2007
  12. a et b Les Échos, 30-V-07 « Sur le plan politique, Robert Zoellick est classé dans l'aile pragmatique et multilatéraliste du parti républicain, par opposition aux néo-conservateurs avocats d'une vision unilatéraliste des intérêts de l'Amérique dans le monde et farouches partisans de la guerre en Irak. Néanmoins, il avait signé dès 1998, au côté de néo-conservateurs éminents, de Donald Rumsfeld à Richard Perle en passant par William Kristol, une lettre au président Clinton demandant le « retrait du pouvoir de Saddam Hussein ».
  13. Un néoconservateur chasse l'autre: Revue de Presse, Courrier International 30 mai 2007 qui mentionne « La Maison-Blanche n'a même pas essayé de sauver les apparences » et citant The Guardian : Ce « grand défenseur des intérêts économiques américains » a pu, dans un discours prononcé peu après le 11 septembre 2001, « lier libéralisme économique et lutte contre le terrorisme. », Robert Zoellick, The Guardian, 30 mai 2007 : Shortly after 9/11 he gave a speech in favour of open markets that linked free trade and fighting terrorism : « Let me be clear where I stand. Erecting new barriers and closing old borders will not help the impoverished ... It will not aid the committed Indonesians I visited who are trying to build a functioning, tolerant democracy in the largest Muslim nation in the world. And it certainly will not placate terrorists. » Later, after the collapse of World Trade Organisation (WTO) talks during a meeting in Cancun, Zoellick wrote an article that lambasted the US's opponents: « The key division at Cancun was between the can-do and the won't-do. For over two years, the US has pushed to open markets globally, in our hemisphere, and with sub-regions or individual countries. As WTO members ponder the future, the US will not wait: we will move towards free trade with can-do countries. »,Robert Zoellick, désigné par Bush pour remplacer Paul Wolfowitz, est-il vraiment un Neocon plus aimable et plus doux ? (Is Robert Zoellick, Bush's nominee to replace Paul Wolfowitz, a kinder, gentler neocon?), Salon.com, repris par Courrier International : « On essaye de nous faire avaler que Zoellick, qui a longtemps été l'homme du libre-échange de l'administration Bush, n'est pas un idéologue. Ce serait un négociateur pragmatique, le genre de personne qui peut élaborer de complexes accords commerciaux sans s'enliser dans des impératifs moraux... Or, Zoellick est l'un des signataires d'une lettre adressée en 1998 au président Clinton pour réclamer le « renversement de Saddam Hussein » ... aux côtés de néoconservateurs éminents, tels Donald Rumsfeld, Richard Perle et… Paul Wolfowitz ». Deux ans plus tard, ajoute Salon, dans un texte publié dans Foreign Affairs, Zoellick affirmait qu'une « politique étrangère républicaine moderne part du principe qu'il existe toujours des forces malfaisantes dans le monde – ces gens qui haïssent les États-Unis et les idées qu'ils défendent. »

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Critiques de la Banque mondiale


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