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Groupe des 20
Le Groupe des 20 (ou G20) est un forum économique qui a été créé en 1999, après la succession de crises financières dans les années 1990[1]. Il vise à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d'un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays.
Le G20 représente les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays du monde)[1].
Le 15 novembre 2008, pour la première fois de son histoire, ce sont les chefs d'État ou de gouvernement qui se sont réunis et non uniquement les ministres des finances.
Sommaire
Création
Le G20 a été créé en marge du G7 du 25 septembre 1999 de Washington, lors d'une réunion des ministres des finances du groupe[2]. Le but de ce nouveau groupe est alors de favoriser la stabilité financière internationale et de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents, ce que les réunions des ministres des finances du G7 ne permettaient pas.
Pour Fareed Zakaria[3], « la gouvernance mondiale ne pourra évoluer qu'à travers le G20 ». Plusieurs raisons expliquent ce point de vue:
- d'une part, le conseil de sécurité est paralysé par le droit de véto. Ses missions pourraient être mieux remplies par le G20 assez représentatif des rapports de force mondiaux.
- si les États-Unis n'ont plus la force d'imposer seul leurs vues, ils peuvent par le biais de cette instance jouer un rôle positif de catalyseur.
Membres du G20
Les membres du G20 sont représentés par les ministres des finances et les directeurs des banques centrales des 20 pays suivants :
- Allemagne
- Afrique du Sud
- Arabie Saoudite
- Argentine
- Australie
- Brésil
- Canada
- Chine
- Corée du Sud
- États-Unis
- France
- Inde
- Indonésie
- Italie
- Japon
- Mexique
- Royaume-Uni
- Russie
- Turquie
- Union européenne.
Rang des pays du G 20 dans le PIB mondial (source : Total GDP 2008 World Bank) en 2008 États-Unis 1 Japon 2 Chine 3 Allemagne 4 France 5 Royaume-Uni 6 Italie 7 Brésil 8 Russie 9 Canada 11 Inde 12 Mexique 13 Australie 14 Corée du Sud 15 Turquie 17 Indonésie 19 Arabie Saoudite 23 Argentine 29 Afrique du Sud 32 Union européenne 1 Il y a donc :
- 32 % de pays asiatiques (Japon, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie);
- 25 % de pays européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Union européenne);
- 15 % de pays d'Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique);
- 10 % de pays d'Amérique du Sud (Brésil, Argentine);
- 5 % de pays africains (Afrique du Sud);
- 5 % de pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite);
- 8 % d'autres pays (Turquie, Russie, Australie).
Il s'agit plus d'un groupe politique que des 20 premières puissances économiques. En effet, ne sont pas membres officiels :
Les pays européens devraient théoriquement représenter 40 % et non 25 %.
L'Union européenne est représentée par le Président du conseil et celui de la Banque centrale européenne, ce qui explique le nom de G20.
Le G20 accueille également les institutions de Bretton Woods : le directeur général du FMI, le président de la Banque mondiale, celui du comité monétaire et financier international et celui du comité de développement du FMI et de la Banque mondiale[2].
Dans les pays du G20, on retrouve les membres G8 ainsi que 11 pays à économies émergentes[4].
Les actuels membres du G20 représentent environ 65,2% de la population mondiale. Les régimes se répartissent ainsi : 1 union de type confédérale, 14 républiques (dont 7 républiques fédérales et 1 république populaire) et 5 monarchies (dont 1 monarchie absolue).
Les 3 États de l'ALENA sont membres du G20 qui compte également 2 États du MERCOSUR, 4 États de l'Union Européenne (qui siège également en sa propre qualité) et 3 États membres de l'Organisation de la conférence islamique. Le continent asiatique est relativement bien représenté avec des pays comme la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Japon mais aussi la Turquie et l'Arabie Saoudite ; l'Afrique du Sud est la seule représentante du continent africain au G20.
Présidence
(à compléter)
- en 2010 : La Corée du Sud,
Sommets passés et à venir
- 2008 : São Paulo, Brésil
- 2008 : (15 novembre) Washington, États-Unis
- 2009 : (2 avril) Londres, Royaume-Uni
- 2009 : (24 et 25 septembre) Pittsburgh, États-Unis
- 2010 : juin 2010 Huntsville, Canada
- 2010 : novembre 2010 Séoul, Corée du Sud
- 2011 : La Baule, France [5], ou Lyon, France. Aucun choix définitif n'a été prononcé.
Le sommet du G20 à Washington de la mi-novembre 2008
D'après le communiqué final[2], la crise financière de 2008 résulterait d'un manque de coopération économique, de problèmes d'évaluation des risques, de normes comptables peu adaptées et disparates, et de déficiences quant à la surveillance des marchés[6]. Le sommet du G20 a condamné la tentation protectionniste et recommande dans son communiqué final « des mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des résultats rapides », il souligne aussi « L'importance du soutien que la politique monétaire peut apporter dans les conditions appropriées à chaque pays »[7].
Sur la question de la nouvelle architecture financière internationale, le G20 a décidé de se réunir à Londres fin mars début avril et de lancer un certain nombre d'études visant :
- à améliorer la transparence et les systèmes comptables au niveau notamment de l'IASB;
- à renforcer le contrôle prudentiel par une révision des normes régissant les agences de notation et par un examen des risques liés aux Credit Default Swap;
- à améliorer la gestion du risque en mettant au point de nouveaux modèles et en révisant les modes de rémunération des traders;
- à améliorer la supervision des marchés en renforçant la coopération entre les instances nationales et en renforçant la surveillance des grandes sociétés financières internationales,
- à améliorer la régulation en demandant au FMI (Fonds Monétaire international) et au Forum de stabilité financière de formuler des recommandations pour limiter les effets cycliques de la finance,
- à renforcer la capacité des institutions financières internationales à aider les économies en difficulté[8].
Le sommet du G20 à Londres début avril 2009
Article détaillé : G20 de Londres du 2 avril 2009.Les principaux Résultats:
- 1000 milliards de dollars supplémentaires pour le FMI et la Banque mondiale
Le G20 s'est engagé à augmenter de 1000 milliards de dollars les ressources du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Selon le communiqué final, les dirigeants des deux institutions seront désormais nommés au mérite.
En pratique, le FMI verra notamment ses moyens tripler, avec 500 milliards de dollars supplémentaires, a précisé Gordon Brown au cours d'une conférence de presse. Ces fonds seront constitués par de "l'argent nouveau" et par des droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI.
Le Fonds va également pouvoir vendre de l'or pour financer son aide aux pays les plus pauvres. Et 250 milliards de dollars seront consacrés à aider le financement du commerce pour relancer les échanges mondiaux.
- Une liste noire des paradis fiscaux
"Le temps du secret bancaire est révolu", s'est félicité Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse à l'issue du sommet. Le principe d'une liste noire des pays fiscalement non-coopératifs a en effet été entériné par le G20. L'OCDE devrait publier dans les heures qui viennent la liste de ces Etats qui ne sont pas en conformité avec les règles mondiales d'échange d'informations fiscales.
Une liste de sanction est également prévue pour ces places non coopératives : "dans la déclaration, elles vont de l'alourdissement des contraintes administratives à l'interdiction des organisations internationales à placer de fonds dans ces États. Et une palette de sanction doit être définie par les ministres des Finances même si un certain nombre sont prévues dans la déclaration", a précisé Nicolas Sarkozy.
- De "nouvelles règles" de gouvernance des marchés financiers
Par ailleurs, les pays du G20 se sont mis d'accord pour mettre en œuvre de "nouvelles règles" sur les salaires et les bonus au niveau mondial, a annoncé le Premier ministre britannique à l'issue du sommet.
Les dirigeants ont adopté des principes communs et des sanctions sont déjà prévues pour les faire respecter : "ceux qui auront des politiques risquées en supporteront le prix en termes d'exigences en capital. Pour faire clair, les superviseurs pourront imposer à des banques qui n'auront pas des politiques de rémunération des traders raisonnables des obligations en termes d'augmentation de leurs fonds propres. Là aussi c'est du jamais vu", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Les Hedge funds et les fonds seront eux aussi encadrés par des superviseurs. L'activité des banques elle aussi sera contrôlée, notamment tout ce qui concerne les activités de titrisation et de hors-bilan qui devront être plus transparentes. Un nouvel organisme de la finance mondiale doit également voir le jour pour prévenir les crises.
Le sommet du G20 à Pittsburgh de septembre 2009
Article détaillé : G20 de Pittsburgh de septembre 2009.Sur proposition des États-Unis, soutenus par les participants au G20 lors de sa dernière réunion à Londres[9], le G20 se réunit de nouveau, à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 24 et 25 septembre 2009, afin de réformer les régulations bancaires et financières, de faire face aux séquelles de la crise des subprimes[10], et de se préparer à la reprise modérée ou à la faible croissance indiquée par les différentes organisations compétentes. Il s'agira notamment d'élargir les dernières réformes sur les paradis fiscaux du dernier G20, exceptionnellement le système de gouvernance du G20, favoriser la transparence, intégrer le dispositifs de bonus-malus, et légiférer sur des règles de provisionnement en fonds propres pour les banques. D'autre part, il s'agira aussi de réguler des hedge funds puis des instruments dérivés, sur la surveillance des agences de notation.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne restent hésitants et partagés sur les initiatives du couple franco-allemand, afin de sauvegarder la compétitivité des grandes places financières respectives. Néanmoins, en raison de la crise des subprimes depuis 2007, de l'affaiblissement des banques, et de la mobilisation de l’opinion publique, les gouvernement des États-Unis et de la Grande-Bretagne tendent à rejoindre les initiatives du couple franco-allemand[11] sous coalition européenne ou de l'UE[12]. Néanmoins, les Etats-Unis proposent d'accroître les fonds propres des banques, présentés comme des garanties, parce qu'ils ont plus aisément accès aux fonds propres que l'Europe, afin d'éviter la régulation des risques, notamment les incitations des traders, alias les fameux bonus.
Au lendemain du sommet des 20, en France, BNP Paribas [13] fermera d'ici 2010 une douzaine de filiales de la liste grise de l'OCDE fait un premier pas vers la réforme des régulations bancaires financières en annonçant qu'elle fermera d'ici 2010 une douzaine de filiales qui figurent sur la liste grise de l'OCDE.
François Bourguignon, de l'École d'économie de Paris, dans un article intitulé un G20 à horizon limité[14], remarque que si le communiqué final se prononce pour une croissance soutenable et équilibrée, peu de choses sont dites sur les moyens d'y arriver. En particulier il insiste sur deux points :
- rien n'est dit sur la stratégie de développement des pays ayant un commerce extérieur structurellement excédentaire comme la Chine ou le Japon une fois corrigés les déficits de pays comme les États-Unis (l'idée est que c'est en grande partie la demande américaine qui a tiré la croissance avant la crise et qu'il existe des interrogations sur qui va soutenir la demande dans le futur proche);
- une croissance à un rythme antérieur à la crise est non soutenable du point de vue écologique. Pour lui, il y aurait une nécessité d'« initiatives internationales ambitieuses » en particulier pour compenser la moindre croissance qu'un développement soutenable entraînerait pour les pays émergents et en développement.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- ↑ a et b Alexandre Shields : Harper contre une refonte globale du système financier, Le Devoir (samedi 15 et 16 novembre 2008). Consulté le 2008-11-15.
- ↑ a et b Université du Québec à Montréal : Du G10 au G20 (PDF)
- ↑ Les Echos,du 14/09/2009, Interview de Fareed Zakaria par Pierre de Gasquet
- ↑ La Russie, membre du G8, est elle même une économie émergente et l'Australie est le seul pays développé retenu en dehors du G8 avec peut-être la Corée du Sud. L'Espagne, et à un degré moindre les Pays-Bas, la Pologne, la Belgique, la Suède et la Suisse n'ont pas été retenues bien que leur PNB soient relativement importants. Les principaux pays émergents non retenus aux PIB moyens sont l'Iran, la Thaïlande, la Colombie, le Venezuela, les Émirats-Arabes-Unis et la Malaisie
- ↑ Canal +, l'édition spéciale du mercredi 23 septembre 2009
- ↑ Voir l'article de Pierre-Yves Dugua, Le G20 prône la relance par tous les moyens, Le Figaro économie du 17/11/2008
- ↑ Les citations sont extraits de l'article de Pierre-Yves Dugua, Le G20 prône la relance par tous les moyens, Le Figaro économie du 17/11/2008
- ↑ Jean-Pierre Robin, La nouvelle architecture financière internationale continuera de séparer le superviseur et le régulateur, le FMi et le FSF, Le Figaro économie du 17/11/2008
- ↑ Sommet du G20 les 24 et 25 sept 09 à Pittsburgh (USA)
- ↑ Angela Merkel confiante avant le sommet du G20 à Pittsburgh, L'Express, publié le 19 septembre 2009.
- ↑ G20 de Pittsburgh : Gordon Brown se rallie au couple franco-allemand
- ↑ G20 de Pittsburgh : Gordon Brown se rallie au couple franco-allemand
- ↑ BNP Paribas ferme ses filiales dans les paradis fiscaux
- ↑ Article de François Bourguignon dans les Échos du 30/09/2009
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