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Théobald de Lacrosse
Le baron Bertrand Théobald Joseph de Lacrosse est un militaire et un homme politique français, né à Brest (Finistère) 29 janvier 1796 et mort à Paris le 28 mars 1865. Proche de Louis-Napoléon Bonaparte, il fut ministre des Travaux publics à deux reprises sous la Deuxième République.
Sommaire
Biographie
Issu d'une vieille famille de l'Agenois, fils de Jean-Baptiste Raymond de Lacrosse (1761-1829), homme politique français, Théobald de Lacrosse fut élève au collège Sainte-Barbe et entra dans la marine en 1809. Il devint aspirant en 1811 et fit quelques campagnes sur la frégate L'Hortense et sur la prame La Ville de Mayence avant de passer dans l'armée de terre.
Il sortit de l'école de cavalerie en 1813 et servit ensuite en qualité de lieutenant en second dans les chasseurs à cheval de la Garde impériale. Il se distingua au combat de Dessau, où il fut blessé, et prit part, comme lieutenant en premier, à la bataille de Craonne (1814) où il reçut dix-sept blessures. Sa conduite lui valut la croix de chevalier de la Légion d'honneur et le grade de capitaine. Il combattit à Waterloo auprès du général Vandamme dont il était aide-de-camp.
Licencié en 1815, il vécut dans la retraite jusqu'à la révolution de 1830. Il aborda alors la politique. Le 1er août 1830, il fut nommé lieutenant-colonel de la garde nationale de Brest et devint en 1831 colonel chef de légion. Conseiller général du Finistère, il fut élu député libéral par le 1er collège électoral de ce département (Brest) le 21 juin 1834[1]. Il siéga dans les rangs de la gauche dynastique et combattit, avec l'opposition modérée, la politique des doctrinaires. Il participa activement aux travaux de la Chambre et se fit notamment remarquer, dans la session de 1835, en se prononçant contre l'indemnité allouée aux États-Unis d'Amérique. Réélu le 4 novembre 1837[2], il entra dans la coalition formée pour renverser le ministère Molé. Il fut réélu le 2 mars 1839[3], appuya la politique de Thiers, se déclara l'adversaire de Guizot, et présenta de nombreux amendements pour le maintien des armements maritimes. En 1842, à la suite d'imputations lancées contre la mémoire de son père par le journal Le Globe, il se battit en duel avec Granier de Cassagnac et, dans cette rencontre, eut la cuisse fracturée d'une balle. Il fut réélu le 5 juillet 1842[4], puis le 1er août 1846[5]. Il parla sur les adresses au roi dans les sessions de 1845, 1847 et 1848, continua de s'intéresser particulièrement aux affaires de la marine, et contribua beaucoup, en 1846, à faire adopter, malgré l'opposition du ministère, un crédit extraordinaire de 93 millions pour la réorganisation de la flotte. Son nom ne figure pas parmi les signataires de la résolution de mise en accusation du ministère Guizot en février 1848.
Après la révolution de 1848, il fut élu le 23 avril 1848 par le département du Finistère représentant à l'Assemblée constituante[6]. Aux journées de juin, il fut investi du commandement des gardes nationales des départements. Il fut l'un des secrétaires, puis l'un des vice-présidents de l'Assemblée et, rallié dès lors au parti conservateur, il vota régulièrement avec la droite : pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps, pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, contre l'abolition de la peine de mort, contre l'amendement Grévy, contre le droit au travail, pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac, pour la proposition Rateau, contre l'amnistie, etc.
Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il apporta son soutien à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, qui le nomma ministre des Travaux publics du 29 décembre 1848 au 30 octobre 1849. Pendant quelques mois, il assura également l'intérim du ministère de l'Intérieur. Le 13 mai 1849, il fut réélu par le département du Finistère à l'Assemblée législative[7]. Il s'associa à tous les actes du gouvernement et de la majorité, faillit être victime de l'émeute du 13 juin en se promenant sur le boulevard et fut sauvé par Alphonse Gent. Il fut de nouveau nommé vice-président de l'Assemblée et fut de nouveau nommé ministre des Travaux publics du 26 octobre au 2 décembre 1851. Pendant ses deux ministères, il termina et inaugura les chemins de fer du Nord, de l'Est et de Nantes, commença les dégagements aux environs du Louvre et prépara son achèvement définitif.
Au lendemain du coup d'État du 2 décembre 1851, le baron de Lacrosse fut nommé membre de la commission consultative et président de la section de la Marine et des Finances au Conseil d'État provisoire. Le 26 janvier 1852, il fut nommé sénateur du Second Empire, dont il devint le secrétaire, et où il soutint, jusqu'à sa mort, la politique impériale.
Membre de la commission supérieure des invalides de la marine depuis 1836, président de la commission de surveillance de la Caisse d'amortissement, président de la commission de surveillance de Caisse des dépôts et consignations, il fut grand-officier de la Légion d'honneur et membre du conseil de l'ordre à partir de 1850.
Références
Sources
- « Théobald de Lacrosse », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
- « Théobald de Lacrosse », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle [détail de l’édition] (Wikisource)
Notes
- ↑ 168 voix sur 321 votants et 382 inscrits contre 93 au comte de Kératry
- ↑ 274 voix sur 330 votants et 398 inscrits
- ↑ 220 voix sur 338 votants
- ↑ 301 voix sur 306 votants et 406 inscrits
- ↑ 282 voix sur 340 votants et 417 inscrits contre 54 à M. Guérard
- ↑ 8e sur 15 avec 80.491 voix
- ↑ 1er sur 13 avec 78.370 voix sur 86.649 votants et 150.165 inscrits
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