- Avenue Gabriel
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8e arrtAvenue Gabriel
Arrondissements 8e arrondissement Quartiers Quartier des Champs-Élysées, Faubourg-du-Roule Début place de la Concorde
1, rue Boissy-d'AnglasFin 2, avenue Matignon Longueur 700 m Largeur 15 m Création vers 1670 Dénomination 1818 Anciens noms Avenue de l'Élysée (1772) Images et documents sur Wikimedia Commons L’avenue Gabriel est une voie du 8e arrondissement de Paris. Elle commence place de la Concorde et no 1 rue Boissy-d'Anglas et se termine no 2 avenue Matignon.
Sommaire
Histoire
L'avenue Gabriel fut tracée dès la création de l'avenue des Champs-Élysées parallèle en 1670, dans la portion comprise entre l'avenue Matignon et l'avenue de Marigny. En 1772, elle prit le nom d’avenue de l'Élysée.
Ce n'est qu'en 1818 que l'avenue Gabriel fut prolongée au-delà de l'avenue de Marigny jusqu'à la place de la Concorde en absorbant une portion de voie qui faisait jusqu'alors partie de l'avenue des Champs-Élysées. Elle reçut alors son nom actuel, en hommage à l'architecte Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), Premier architecte du Roi et créateur de la place de la Concorde.
Les grilles le long de l'avenue Gabriel n'ont été mises en place qu'en 1818. Auparavant, les hôtels du faubourg Saint-Honoré n'étaient séparés des Champs-Élysées que par un fossé doublé d'une barrière.
Description
Sur le côté septentrional (côté des numéros pairs), l'avenue Gabriel sert pour l'essentiel de limite de fond de parcelle aux hôtels particuliers édifiés sur le côté méridional de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, comme les hôtels Pillet-Will, de Charost ou de Pontalba et, bien entendu, le Palais de l'Élysée dont le parc s'arrondit en une demi-lune créée sur l'ordre de Madame de Pompadour en 1763 par une emprise irrégulière sur les terrains des Champs-Élysées, propriété de la Couronne. Une grille monumentale, la grille du Coq, y a été aménagée en 1905.
Le côté des numéros impairs correspond à la bordure des carrés des Ambassadeurs, de l'Élysée et Marigny des jardins des Champs-Élysées (V. avenue des Champs-Élysées). On y trouve l'Espace Cardin, le Pavillon Gabriel (ancien Alcazar d'été) ou encore le restaurant Laurent.
Bâtiments remarquables
- no 1-3 : Espace Cardin, anciennement Théâtre des Ambassadeurs.
- no 2 : Ambassade des États-Unis en France.
- no 4 : Hôtel de La Trémoïlle[1] : Cet hôtel, le seul de cette portion de l'avenue Gabriel, avec ceux des no 24 et 26, dont le terrain ne s'étende pas jusqu'à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, était la résidence de Louis Charles de La Trémoille (1838-1911), duc de La Trémoille (V. Famille de La Trémoille), érudit, bibliophile et collectionneur, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et de la duchesse née Marguerite Duchâtel (1840-1913), fille du comte Duchâtel, ministre de Louis-Philippe Ier, et puissamment riche par l'héritage de son grand-père paternel, J-B. Paulée, gros acquéreur de biens nationaux. Sous le Second Empire et au début de la Troisième République, la duchesse tint avenue Gabriel l'un des plus brillants salons de Paris[2]. Dans son carnet du 24 décembre 1904, l'historien et académicien G. Lenotre (1855-1935) évoque sa visite au couple ducal dans leur hôtel parisien : « l'hôtel moderne, assez simple à l'extérieur, est très vaste et superbe à l'intérieur. Dans un grand salon, splendides boiseries Régence provenant je crois d'un hôtel de Pomponne, attribuées à un Caffieri. »[3]. L'hôtel a été absorbé dans les bâtiments de l'ambassade des États-Unis jusqu'à être devenu aujourd'hui quasiment indiscernable.
- no 5 : Pavillon Gabriel : Autrefois Alcazar d'été de 1860 à 1914. Il se loue pour des réceptions. De 1994 à 1997, il a servi de cadre à l'émission de télévision Studio Gabriel présentée par Michel Drucker sur France 2.
- no 26 : Hôtel de Hirsch : Entrée au no 2 rue de l'Élysée.
- no 34 (et no 1 avenue de Marigny) : Hôtel particulier construit en 1861 par l'architecte Auguste Pellechet pour l'industriel alsacien Mathieu Dollfus de la Maison Dollfus-Mieg et Compagnie.
- no 38 : Hôtel des Colonnes (1808) dit aussi Hôtel d'Argenson (1812) : Hôtel de rapport construit en 1779-1780 par Jean-Philippe Lemoine de Couzon pour Françoise Marie Madeleine Méliand, veuve du marquis d'Argenson (1694-1757), sur un vaste domaine appartenant à la famille d'Argenson et qui ouvrait sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré au niveau des actuels numéros 59 à 69. À la mort de la commanditaire en 1781, la nue-propriété alla à sa petite-fille, Madeleine Susanne (1752-1813), qui avait épousé en 1771 Anne Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc de Piney, et l'usufruit à son fils, Antoine-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1722-1787) et à sa fille Marie Madeleine Catherine (née en 1724), séparée d'Yves-Marie Desmarets de Maillebois (1715-1791). Ceux-ci le louèrent à vie en 1782 à Joseph Bidé, marquis de Grandville. Il fut transformé pour le baron Georges Piscatory de Vaufreland par l'architecte Jacques Hittorff en 1840 (modification des parties hautes et création d'une aile sur cour) et en 1847 (construction d'un corps de bâtiment sur rue à l'emplacement du jardin et de son entrée). Un temps résidence de Mme de Larcade, qui a fait don au musée du Louvre de sa collection de tapisseries[4]. Le grand-duc Alexis de Russie avait un appartement à cette adresse et y mourut en 1908. A appartenu au comte de Liedekerke-Beaufort (1910). L'hôtel a été gravé par Krafft. En raison des constructions postérieures qui ont altéré la façade sur cour, seule la façade sur rue est protégée au titre des monuments historiques.
- no 41 : Restaurant Laurent.
- no 40 : Hôtel Blanc : Hôtel construit pour Edmond Blanc (1856-1920), éleveur de chevaux, fils du fondateur de la Société des bains de mer de Monaco.
- no 42 : Immeuble appartenant aujourd'hui à Pierre Cardin, il abrite un hôtel de luxe, la Résidence Maxim's.
- no 44 : L'écrivain Francis de Croisset est mort le 8 novembre 1937 dans cet immeuble où il vivait depuis 1934 (plaque commémorative).
- no 48 : La comédienne Blanche Baretta, de la Comédie-Française, habitait à cette adresse au moment de son mariage avec le sociétaire de la Comédie-Française, Gustave Worms.
Bâtiments détruits
- no 2 :
- Hôtel Grimod de La Reynière.
- Pavillon de Mortefontaine : Ce pavillon carré en pierre, élevé d'un étage, avait été édifié par Ange-Jacques Gabriel en 1760 à l'angle des actuelles avenue Gabriel et rue Boissy-d'Anglas. Il avait son symétrique de l'autre côté de l'avenue des Champs-Élysées, à l'angle du cours la Reine, dénommé Pavillon d'Ermenonville[5]. Transformés en corps de garde en 1840, les deux pavillons furent détruits en 1854. Le Pavillon de Mortefontaine avait servi de logement à l'ingénieur Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794) tandis qu'il dirigeait les travaux de construction du pont de la Concorde entre 1787 et 1792. C'est là qu'il mourut en 1794. En 1796, le pavillon fut loué au restaurateur Haudebourg, qui le sous-loua à Jacques Ledoyen, frère aîné de Michel, fondateur en 1791 du célèbre restaurant qui porte encore son nom et qui se trouvait alors de l'autre côté de l'avenue Gabriel, dans le carré des Ambassadeurs. Sous la Restauration, c'était devenu un établissement de mauvaise réputation que tinrent des informateurs de la police, Boulet en 1822, Duru en 1828. À proximité immédiate, on construisit en 1838 un éphémère panorama maritime, le Navalorama, dont les tableaux étaient peints par Gamin.
Notes et références
- L'usage est de prononcer La Trémouille.
- Boni de Castellane qui dit de Charles Haas qu'« il appartenait à cette catégorie d'oisifs spirituels et inutiles qui étaient comme un luxe dans la société d'alors et dont le principal mérite consistait à potiner, avant le dîner, au "Jockey" ou chez la duchesse de la Trémoille. » évoqué par exemple par
- 1940, p. 149 et suiv. G. Lenotre, Notes et souvenirs, Paris: Calmann-Lévy,
- Avenue Gabriel sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 3 janvier 2009) Source :
- bois de Boulogne. Le nom en est rappelé par un pavillon construit dans le
Sources
- Avenue Gabriel sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 3 janvier 2009).
Catégorie :- Avenue du 8e arrondissement de Paris
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