- Avenue Matignon
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8e arrtAvenue Matignon
Arrondissements 8e arrondissement Quartiers Quartier des Champs-Élysées Début Rond-point des Champs-Élysées Fin rue de Penthièvre, avenue Delcassé Création 1774-1780 Dénomination 1837, 1926 Anciens noms Allée des Veuves ; Rue Millet ; Petite-Rue-Verte ; Rue Matignon (1787) Images et documents sur Wikimedia Commons L’avenue Matignon est une voie du 8e arrondissement de Paris. Elle commence rond-point des Champs-Élysées et se termine au carrefour de la rue de Penthièvre et de l'avenue Delcassé.
Sommaire
Histoire
La rue fut ouverte par le marquis de Marigny entre le rond-point des Champs-Élysées et la rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le prolongement de l'allée des Veuves (V. avenue Montaigne) dont la section comprise entre les Champs-Élysées jusqu'à la rue Rousselet (aujourd'hui rue Rabelais) porta d'abord le nom avant de devenir avenue Matignon en 1837 et d'être replantée et améliorée en 1846.
La section entre la rue Rousselet et la rue du Faubourg-Saint-Honoré s'appela d'abord rue Millet, du nom de Jacques Millet, maître menuisier, propriétaire des terrains sur lesquels elle fut ouverte de 1774 à 1780. Celui-ci entreprit de percer la voie sur des terrains lui appartenant, avec une largeur de 24 pieds, en dépit de trois ordonnances du bureau des finances des 14 mai 1774, 27 avril 1779 et 5 septembre 1780 qui défendirent la poursuite des ouvrages relatifs à ce percement. Consulté, le bureau de la ville fut d'avis, dans sa séance du 30 mars 1781, qu'il n'y avait pas lieu de comprendre la nouvelle rue au nombre des voies publiques de Paris. Mais en définitive, des lettres patentes données à Troyes le 8 septembre 1787, approuvèrent l'ouverture de la nouvelle rue tout en ordonnant que sa largeur soit portée à 30 pieds et en lui donnant la dénomination de rue Matignon.
La partie au nord de la rue du Faubourg-Saint-Honoré s'appelait la Petite-Rue-Verte avant d'être intégrée à la rue Matignon.
La totalité de la voie prit la dénomination d'avenue en 1926.
Sa dénomination rend hommage à Charles Auguste Goyon de Matignon (1647-1739), maréchal de France. Elle n'a rien à voir avec l’hôtel de Matignon, résidence officielle du Premier ministre, situé rue de Varenne dans le 7e arrondissement, ainsi nommé pour avoir appartenu à un frère du maréchal, Jacques III Goyon de Matignon (1644-1725).
Une décision ministérielle du 2 messidor an VIII (21 juin 1800) fixa la largeur de la rue Matignon à 10 mètres.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- no 8 : Hôtel habité par Pascal des Deux-Siciles (1852-1904), comte de Bari, dernier fils de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles, au moment de sa mort survenue à la Petite Malmaison.
- no 9 : Siège de la maison de ventes aux enchères Christie's France dans un hôtel particulier construit en 1913 par l'architecte René Sergent.
- no 11 : Le maréchal Achille Baraguey d'Hilliers (1795-1878) a habité à cette adresse.
- no 12 : Siège de la maison de couture de Marcel Rochas (crée en 1925 Place Beauvau) puis de la société Parfums Rochas (crée en 1944 en collaboration avec Albert Gosset), de 1931 à 1955[1].
- no 16 : Hôtel de la marquise de Mortemart, puis de la marquise de Laguiche en 1910[2]. Le couturier Lucien Lelong (1889-1958) y eut sa maison de couture à partir de 1924.
- no 18 : Ici se trouvait la Galerie Romanet.
- no 20-22 : Immeuble construit en 1976 par Vittorio Mazzucconi pour l'agence de publicité J. Walter Thompson. Des fragments d'architecture classique sont incorporés dans une façade de verre et de métal « compromis entre le désir du client et les contraintes du site [...] c'est le goût des ruines au XXe siècle. »[3]
- no 24 : L'écrivain André Beucler (1898-1985) a vécu dans cet immeuble de 1948 à 1959. Une plaque commémorative a été posée sur la façade le 8 octobre 1998.
- no 25 : Hôtel de La Vaupalière : Construit en 1768 par l'architecte Louis-Marie Colignon en style Louis XVI et remanié au XIXe siècle par l'architecte Louis Visconti, il abrite aujourd'hui le siège de la compagnie d'assurances AXA.
- no 27 (anciennement no 17 rue Matignon) : Les rectifications de l'avenue Matignon ont fait disparaître l'hôtel habité au moment de la Révolution française par le comte de Fersen, ami de la reine Marie-Antoinette, qui s'y installa en mai 1789. Ses écuries s'ouvraient sur le Faubourg-Saint-Honoré (troisième porte cochère). C'était au départ, vers 1720, une maison un peu perdue dans la campagne à l'enseigne de l'Enfant-Jésus. Elle fut acquise en 1768 par le menuisier Millet qui la remplaça par un hôtel à deux étages dont les jardins s'étendaient jusqu'à l'actuelle rue Rabelais. Il le vendit en 1782 au vicomte Claude-Stanislas Le Tonnelier de Breteuil, maréchal de camp. Celui-ci décéda l'année suivante. L'hôtel eut ensuite divers locataires dont, outre le comte de Fersen, le comte de Salmour, ministre plénipotentiaire du royaume de Saxe. Il devint en 1808 la propriété du général Antoine-Guillaume Rampon qui le revendit dès l'année suivante à la famille de Breteuil. Celle-ci le revendit en 1822 à Geneviève d'Andlau, marquise de Rosambo. Le comte Roederer, également propriétaire de l'hôtel de La Vaupalière, en fit l'acquisition et fit construire l'immeuble de rapport qui subsiste à l'angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. L'écrivain anglais William Thackeray y eut un pied-à-terre parisien en 1840. L'immeuble appartint ensuite au baron Gourgaud. En 1910, il appartenait à la marquise de Laguiche et à la comtesse de Mérode[2]. Deux salons de boiseries provenant de l'hôtel de Fersen ont été remontés au musée Carnavalet. C'est ici qu'en 1925 la Galerie Bernheim-Jeune ouvre ses portes, à l'angle du no 83 du Faubourg Saint-Honoré, venant du 25 Boulevard de la Madeleine et précédemment du 8 rue Laffitte en 1863
- no 29 (anciennement no 19 rue Matignon) : Abritait en 1910 le siège de la Croix-Rouge française[2].
Bâtiments détruits
- no 3 : Le poète Henri Heine s'établit à cette adresse, au cinquième étage, en 1854 et y mourut le 17 février 1856 au terme d'une longue agonie due à la syphilis (plaque commémorative). « Quand je vis pour la première fois Henri Heine, il habitait le cinquième étage d'une maison située avenue Matignon, assez près du rond-point des Champs-Élysées. Ses fenêtres, donnant sur l'avenue, ouvraient sur un étroit balcon qui, dans les grandes chaleurs, fut décoré d'une tente de coutil rayé comme on en voit aux devantures des petits cafés. L'appartement contenait trois ou quatre pièces, dont l'une était la salle à manger, et les deux autres, les chambres du maître et de la maîtresse de la maison. Une couche très basse derrière un paravent recouvert de papier peint, quelques chaises, puis, vis-à-vis de la porte, un secrétaire en bois de noyer, voilà de quoi se composait le mobilier de la chambre du malade. J'allais oublier deux gravures dans des cadres datant des premières années du règne de Louis-Philippe, les Moissonneurs et les Pécheurs d'après Léopold Robert. Jusque-là, l'arrangement du logis ne trahissait point la présence de la femme. Elle se découvrait dans l'autre chambre, parmi les fausses guipures posées sur des transparents de cotonnade jaune, parmi les encoignures revêtues de velours brun, et surtout dans le jour favorable d'où se détachait un portrait, le portrait de madame Heine, peinte en pied, vêtue et coiffée à la mode de son jeune temps, robe noire décolletée et longs bandeaux collants comme on dut les porter vers 1840. »[4]
- Ancien no 23 rue Matignon : Hôtel de Chambrun, habité par le célèbre explorateur Pierre Savorgnan de Brazza, qui avait épousé en 1895 Thérèse de Chambrun.
Notes et références
- toutenparfum.com consulté le 8 janvier 2011. Source:
- p. 32 Source : Rochegude, Op. cit.,
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994, p. 327
- 1884 Élise Krinnitz, Les derniers jours de Henri Heine, Paris, Calmann-Lévy,
Voir aussi
Sources
- Félix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Imprimerie de Vinchon, 1844-1849
- Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris : C. Reinwald, 5e édition, 1875, 5 vol.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
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