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Sémelay
L'église de SémelayAdministration Pays France Région Bourgogne Département Nièvre Arrondissement Château-Chinon(Ville) Canton Luzy Code commune 58276 Code postal 58360 Maire
Mandat en coursGuy Laffaye
2008-2014Intercommunalité aucune Démographie Population 262 hab. (2008) Densité 7,8 hab./km² Gentilé Simelagois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 227 m — maxi. 530 m Superficie 33,53 km2 Sémelay est une commune française, située dans le département de la Nièvre et la région Bourgogne.
Ses habitants sont appelés les Simelagois.
Sommaire
Géographie
Localisation
Sémelay se situe dans sud-ouest du Morvan, au sud-est du département de la Nièvre, entre les communes de Saint-Honoré-les-Bains (à 8 km) et Luzy (à 14 km). Le village se situe presque dans une petite vallée et il est entouré de collines boisées[1]. Le bourg est situé à 294 mètres d'altitude. Le territoire communal est très accidenté et possède quelques vignobles.
Sémelay est aussi situé sur les rives de l'Alène, et est composé des bois de Vauvray, de Berluchet et de Sémelay.
Climat
Le climat y est de type continental
Ville Ensoleillement Pluie Neige Orage Brouillard Paris 1 797 h/an 642 mm/an 15 j/an 19 j/an 13 j/an Nice 2 694 h/an 767 mm/an 1 j/an 31 j/an 1 j/an Strasbourg 1 637 h/an 610 mm/an 30 j/an 29 j/an 65 j/an Semelay 1 764 h/an[2] 800,6 mm/an[3] 20 j/an[4] 26 j/an[5] 60 j/an[6] Moyenne nationale 1 973 h/an 770 mm/an 14 j/an 22 j/an 40 j/an Accès
- Par la route : Sur la route départementale 158 depuis Saint-Honoré-les-Bains, sur la route départementale 289 depuis Avrée
- Par le train : ligne TER Nevers-Chagny
Histoire
Étymologie
Le nom de Sémelay proviendrait de Simuliacum ou Semelayum, peut-être le nom d'une famille gallo-romaine vivant là. Simullai était une place forte du système défensif des Romains dans le pays éduen. Une autre théorie voudrait que le nom provienne de Sémélé, mère de Bacchus, le dieu du vin chez les Romains, qui aurait eu un temple en ce lieu[7].Une fouille opérée en 1830, qui permit la découverte d'une enceinte carrée, de restes de mosaïque et de nombreux squelettes à peu de distance de l'église donne quelque crédit à cette hypothèse.
Antiquité et Moyen Âge
La butte du Pont Jallery aurait été occupée par l'homme dès la Préhistoire (civilisation de La Tène). Des traces de gravures au burin représentant des signes géométriques ainsi que des figures zoomorphiques se trouvent à 300 mètres au nord-est du hameau des Renauds[8].
Plusieurs traces d'habitat gallo-romain ont été trouvées à Semelay, aux Lassas, à Millery, à Vauvray, au bourg, etc... Le castrum gallo-romain de Montécot permettait de surveiller les passages dans la vallée de l'Alène et fut remplacé au Moyen Âge par une motte féodale où s'éleva un donjon de 30 m sur 20 m qui fut détruit sur ordre de Richelieu. La seigneurie de Montécot disposait du "droit de toute justice" (c'est-à-dire de haute justice, de moyenne justice et de basse justice). On voit encore les ruines du château. La tour en ruines fut utilisée comme sommet de triangulation lors de l'élaboration de la carte de Cassini au XVIIIe siècle. Une autre motte féodale, dénommée « Place Froide », existe en face, sur l'autre versant de la vallée de l'Alène[8]. Les terres de Sémelay étaient alors inféodées aux comtes de Nevers, la paroisse dépendait du diocèse d'Autun et de l'archiprêtré de Luzy. Montécot était une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Le manoir du Plessy ("Plessis") disposait lui aussi du "droit de toute justice" ; il possédait deux tours et un donjon. Ces deux seigneuries relevaient en fief du duché de Nevers et en arrière-fief du comté de Larochemillay.
Sémelay en 1368 aurait été le théâtre d'une victoire des Bourguignons, sous le règne du duc de Bourgogne Philippe Le Hardi, face aux bandes gasconnes au service du roi de France Charles V[9] qui sévissaient dans la région[10].
« Le jeudy XXIIIe du mois de novembre ensuyvant, aucuns chevaliers et escuiers [écuyers] de la duchié de Bourgoingne [Bourgogne], jusques au nombre de L [50] combatants ou environ, se combatirent à gens de compaigne, qui eztoient partiz de la forteresse de Lez en Beaujeulaiz [en fait Lay en Forez] et avoient chevauchié par la duchié de Bourgoingne, les suyrent jusques à une ville appelée Semelay, et là se combatirent à eulx et les desconfirent. Et furent des diz de compaigne mors jusques au nombre de XI ou XII et environ XL pris, et les autres s'en fouyrent[11]. »
Un site clunisien
En 1076, l'église de Sémelay est décrite « ecclesiam in villa quae dicitur Simullai » dans une bulle du pape Grégoire VII. Mais le prieuré bénédictin, fondé au XIe siècle par la puissante maison de Châtillon-en-Bazois, semble avoir décliné très vite : en 1263, il est réduit à un prieur assisté d'un moine et il fusionne vers 1275 avec le prieuré de Saint-André à Luzy.
Entre le XVIe siècle et la Révolution française, l'église est partagée en deux : l'abbé de Cluny, prieur, perçoit les dîmes et se réserve l'usage du chœur, du transept et du clocher ; les paroissiens ont droit à la nef et aux bas-côtés[12]. En 1701, le cardinal de Bouillon est prieur de Sémelay, Luzy et Saint-Avrée[7].
Époque moderne
En 1667 à Sémelay on déclare : « Il y a 400 communiants qui ne veulent pas mettre hors de l'église leurs arches et leurs coffres, usants de menaces »[13].
Révolution française
André Thuillier a décrit Sémelay pendant la Révolution française entre 1793 et 1795 dans Économie et société nivernaises au début du XIXe siècle[14]. C'est une description d'un village du Morvan sous la Convention, grâce au registre des délibérations de la commune de Semelay de 1793 à 1795, village très isolé, où l'on respecte strictement les ordres de l'administration, sans révolte, mais sans passion, où les mêmes hommes entourés de l'estime générale restent en place et où, au fond, rien ne change[15].
Le XIXe siècle
Les réquisitions et l'occupation wurtembergeoise en 1815
Le colonel du Martray, d'après les notes laissées par son grand-père qui vivait au château du Martray en Sémelay en 1815 a décrit cette occupation et ces réquisitions : en juillet 1815, à la suite de la défaite de Napoléon Ier qui met fin à la période des Cent-Jours, Sémelay est occupé à deux reprises par des troupes wurtembergeoises (lesquelles occupaient principalement, avec les troupes autrichiennes, Luzy) qui logent chez l'habitant (par exemple lors de la deuxième occupation 1 officier et 60 hommes à partir du 28 août et jusqu'au 2 octobre 1815). En 35 jours d'occupation, le détachement wurtembergeois avait exigé 2 616 livres de pain, 1328 livres de viande, etc ...
Les habitants doivent aussi obéir aux réquisitions des troupes d'occupation : le maire de Sémelay dût faire envoyer à Luzy pour approvisionner les troupes autrichiennes et wurtembergeoises des vivres, en particulier de nombreuses tourtes de pain, de la paille, du vin rouge, des bœufs, du foin, de l'avoine, etc... L'acheminement était difficile car la route de Luzy à Sémelay était à l'époque une mauvaise piste de 13 km praticable seulement par les chars à bœufs. La valeur des denrées fournies fut estimée en tout à 1861 francs, somme énorme pour l'époque (le budget communal annuel de la commune était alors de 400 francs)[16].
Sémelay et la Petite Église
Des « anticoncordataires » (refusant le Concordat de 1801), membres de la Petite Église, surnommés "Blancs" en Bourgogne, se réunirent régulièrement à Semelay pendant une bonne partie du XIXe siècle[17].
Le XXe siècle
L'expulsion des Sœurs et la révocation du maire (1903)
En 1903, le comte de Chargères, maire, et son adjoint, Doussot, sont suspendus[18] puis révoqués par le gouvernement[19] pour s'être opposés à l'expulsion des congrégations religieuses, ce qui avait entraîné des troubles à Semelay où les paroissiens avaient, maire en tête, défendus les Sœurs de la Providence de Portrieux qui avaient un établissement dans la commune pratiquant l'instruction primaire et les soins aux malades[20].
« Près d'un millier de personnes ont conduit, sous une pluie diluvienne, jusqu'à la gare de Rémilly, en les acclamant, trois pauvres religieuses expulsées de Sémelay. La gare avait été occupée par quatre brigades de gendarmerie, auxquelles s'était joint le sous-préfet de Château-Chinon. À la vue de tous les gendarmes et du sous-préfet en tenue, les protestations prirent une autre forme : « Elles ne partiront pas ! Nous les remmèneront ! » cria la foule. Et ce fut fait : les religieuses furent hissées de force en voitures et reconduites en triomphe à Sémelay. Les Sœurs sont parties la semaine suivante[21]. »
En juillet 1903 est installé la première ligne téléphonique reliant Sémelay à Fours et Saint-Honoré-les-Bains[22].
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux morts de Sémelay porte les noms de 65 habitants de la commune morts pour la France pendant la Première guerre mondiale[23].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité avant 1815 après 1815 Marie-Claude Bonneau du Martray Maire lors de l'occupation wurtembergeoise avant 1903 1903 Comte de Chargères Révoqué par le gouvernement en 1903 juillet 1903 Louis Garruchet mars 2001 en cours Guy Laffaye Agriculteur retraité Toutes les données ne sont pas encore connues. Population et société
Démographie
Le hameau des Montarons avait 115 habitants, celui du Bois-de-Mary 82 habitants et celui des Durands 72 habitants vers 1890[24].
Histogramme de l'évolution démographique depuis 1793 :
Sémelay est désormais presque 4 fois moins peuplé qu'en 1793 et presque 6 fois moins peuplé qu'en 1896. Si la commune a dans l'ensemble gagné des habitants tout au long du XIXe siècle, doublant sa population entre 1800 et 1896, date du maximum démographique, le déclin a été spectaculaire et quasi continu tout au long du XXe siècle, la commune perdant 1 240 habitants entre 1896 et 2008 (-82,6 % en 112 ans) et le déclin, toutefois ralenti, se poursuit dans la première décennie du XXIe siècle. Ce déclin est dû à un exode rural très important qui a persisté, le solde migratoire restant négatif jusqu'en 1999 mais toutefois devenu légèrement positif entre 1999 et 2008 (+0,6 % l'an). Cette émigration, de jeunes adultes essentiellement, a entraîné un vieillissement de la population (33,2 % de 65 ans et plus pour seulement 18 % de 0 à 19 ans en 2007) et un solde naturel négatif (-1,3 % l'an entre 1999 et 2008)[27].
Les résidences secondaires (103 en 2008) sont presque aussi nombreuses que les résidences principales (138 en 2008) et 3 maisons seulement ont été construites entre 1990 et 2004, ce qui illustre aussi le vieillissement du parc immobilier[28].
Personnalités liées à la commune
- Edmond Bonneau du Martray, né le 1er mars 1813 à Sémelay, élève de l'École polytechnique, lieutenant au corps royal d'état-major le 1er janvier 1838, capitaine en 1841, passe à l'état-major du général Bugeaud en Algérie jusqu'en 1847, puis devient commandant. Il participe en 1859 à la guerre en Italie, puis à l'expédition française au Mexique, sous-chef d'état-major à Vera Cruz ; il est le dernier militaire français à quitter le Mexique le 16 mars 1867, année où il devient colonel. Pendant la guerre de 1870, il participe aux combats du siège de Metz et est fait prisonnier par les Prussiens. Il devient général de brigade le 27 février 1873[29].
- Georges-Théodore Renaud (1875-1947), architecte français, est né dans la commune.
Monuments et lieux touristiques
Monuments laïques
- Château du Plessis, érigé sur une ruine médiévale en 1863[30]
- Maison forte de La Bussière, remanié au XVe siècle
- Château du Martray refait à plusieurs reprises entre le XVIe siècle et le XIXe siècle. Il est depuis le XVIe siècle la propriété de la famille Bonneau du Martray[31] .
Monuments religieux
- Le Prieuré Saint Pierre Saint Paul, relevant de l'abbaye de Cluny[12], devenu église paroissiale, date du XIIe siècle. La façade romane de l'église ainsi que la première travée de la nef et des bas-côtés disparurent lors d'un éboulement en 1781; la reconstruction de 1782 laissa donc l'église plus petite qu'antérieurement, même si une petite tour latérale fut rajoutée côté nord dans le courant du XIXe siècle. L'église est classée monument historique depuis 1889[32].
L'église est intéressante surtout par ses 40 chapiteaux alliant visages intrigants et symboles végétaux, ses 40 bases de piliers ornementées de décors tous différents et ses 4 pilastres aux moulures variées[33]. Certaines des scènes représentées sont considérées comme "osées", surprenantes dans une église, comme une scène de sodomie, une autre scène représentant des porcs dévorant des victimes.
Patrimoine culturel
- Le Moulin de Montécot sur l'Alène a cessé son activité avant 1960, mais reste un des plus beaux du Morvan.
- Le château du Plessis, qui a remplacé une maison forte du XVIe siècle date de la fin du XIXe siècle.
- Le château de Bussières, édifié sur un site gallo-romain, comporte un grand corps de logis quadrangulaire, avec un toit à quatre fortes pentes. Il possède une tour pentagonale et un bel escalier à vis.
Légende
- La légende de la Pierre-de-Prabis, à la Bussière : ce récit évoque l'origine imaginaire d'un ancien dolmen disparu portant ce nom[34].
Notes et références
- Sémelay sur une carte topographique sur Géoportail
- MétéoFrance - ensoleillement de la station Nevers-Marzy
- MétéoFrance - pluviométrie de la station Nevers-Marzy
- MeteoCentre - carte des jours de neige - Decize
- MeteoCentre - carte des jours d'orage - Decize
- MeteoCentre - carte des jours de brouillard - Decize
- disponible sur Gallica Jacques-François Baudiau, Le Morvand, 1865,
- https://sites.google.com/site/montbeuvray/semelay(ni%C3%A8vre)
- disponible sur Gallica Lebeuf, Mémoires, 1848, cité par Jacques-François Baudiau dans Le Morvand, 1865,
- disponible sur Gallica Maximilien Quantin, Notes tirées de l'ouvrage de M. E. Petit, intitulé Itinéraires de Philippe-le-Hardi et Jean-sans-peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), 1890,
- disponible sur Gallica R. Lachenal, Chronique des règnes de Jean II et de Charles V : les grandes chroniques de France, tome 2, 1910,
- Le prieuré Saint-Pierre de Sémelay sur le site de la fédération des sites clunisiens
- Cité par Pierre Deffontaines dans Géographie et religion, Gallimard, 1948
- André Thuillier, Économie et société nivernaises au début du Modèle:Sè, Paris, Mouton, 1974
- disponible sur Gallica Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale, octobre 1980,
- disponible sur Gallica Colonel du Martray, Les Alliés à Sémelay en 1815, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, 1883,
- disponible sur Gallica Congrès scientifique de France, 4 septembre 1876,
- disponible sur Gallica Bulletin des congrégations,31 mai 1903,
- disponible sur Gallica Journal Le Courrier de la Nièvre, n° du 31-05-1903,
- disponible sur Gallica Augustin Joseph Crosnier, Les congrégations religieuses dans le diocèse de Nevers. Volume 2, Congrégations de femmes, 1877,
- disponible sur Gallica Bulletin des congrégations, 10 mai 1903,
- disponible sur Gallica Journal Le Courrier de la Nièvre, n° du 5-07-1903,
- Sémelay sur le site Mémorial GenWeb
- disponible sur Gallica Paul Joanne, Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 4, L-M, 1890,
- Sémelay sur le site de l'Insee
- Sémelay sur le site de l'Ehess « Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui »
- Population de Sémelay sur le site de l'Insee
- Logements de Sémelay sur le site de l'Insee
- disponible sur Gallica Baron Albert Du Casse, Souvenirs de Saint-Cyr et de l'école d'état-major, 1886,
- http://semelay.free.fr/Semelay/index.html
- XIXe siècle. V. Blo-Bou. - 1906, disponible sur Gallica Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du
- http://patrimoine-de-france.com/nievre/semelay/
- http://www.culture.fr/recherche/?typeSearch=collection&SearchableText=S%E9melay&portal_type=CLT_Site_Note#categorie_2
- disponible sur Gallica Revue de folklore français, 1931,
Voir aussi
Bibliographie
- Edmond Bonneau du Martray, Semelay, église, prieuré et paroisse aux diocèses d'Autun et de Nevers, notice historique, avec développements sur le prieuré de Luzy
Articles connexes
- Les Communes de la Nièvre
- Le Morvan
- Le Canton de Luzy
Liens externes
Catégories :- Commune de la Nièvre
- Commune du Morvan
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