Spirite

Spirite

Spiritisme

Le spiritisme est le nom donné à un courant religieux animiste[1] disparate[2] fondé sur la croyance en l’existence, les manifestations et l'enseignement des « Esprits »[3], en particulier des esprits humains désincarnés et dont les pratiques cherchent à entrer en communication avec ces esprits par divers moyens, comme des rituels d'invocation, des sujets en état de transe (médiums) voire des supports inanimés (tables tournantes)[4].

Dans le monde occidental, le spiritisme désigne conjointement[5] le Spiritualisme moderne anglo-saxon initié par les sœurs Fox en 1848[6], et le spiritisme d'Allan Kardec défini en 1857 en tant que « philosophie morale et scientifique[7] ». Cependant, d'autres formes de spiritismes existent également. Chaque pays ajoutant aux principes de base ses propres influences et faisant apparaître un système religieux nouveau [8].

Au Brésil, les pratiques des curanderos et les rites du Macumba, Candomblé, de l'Umbanda[9] , et du Quimbanda ont été assimilés au Spiritisme[10],[11],[12] ainsi que le Caodaïsme du Vietnam, parfois appelé spiritisme annamite[13] et le spiritisme des guérisseurs aux mains nues des Philippines.

Le spiritisme est à distinguer du spiritualisme, même si les deux termes ont parfois été confondus ou utilisés de façon interchangeable dans la littérature anglaise, principalement[2].

En 2007, selon que l'on dénombre seulement les adeptes du Kardecisme au Brésil ou les diverses formes de spiritisme, leur nombre est estimé entre 6 millions et jusqu'à 50 millions[14], avec une estimation moyenne de 12,8 millions de personnes[15],[16], essentiellement en Amérique latine.

Sommaire

Origines du spiritisme

Le spiritisme moderne est parfois présenté comme la continuité d'une tradition ancestrale commune à la plupart des civilisations[17],[18],[19],[20]. De l'oracle grec au chaman d'Amérique, en incluant le griot ou le marabout africain, les personnes chargées de contacter le monde des esprits (celui des défunts, des anges, des dieux, des démons), ou au contraire chargées de s'en préserver, caractérisent de multiples cultures. René Guénon, dans son ouvrage L'Erreur spirite, considérait, lui, que les explications données par le spiritisme moderne à propos de phénomènes étranges connus depuis l'antiquité était une erreur[21].

Les traditions au fil des âges

Pour les Assyriens et les Babyloniens, les morts étaient un souffle, une vapeur. Ils pouvaient hanter les maisons. Le destin des hommes était fixé dans l'autre monde. Les morts connaissaient notre destinée et pouvaient donner des conseils[22].

Ancien papyrus égyptien représentant le voyage après la mort.

Les Égyptiens croyaient en un kha, qui, pour certains érudits correspond au périsprit du mort. C'est ce kha qu'ils essayaient de retenir dans le tombeau en lui préparant des offrandes. Dans certaines conditions ils invoquaient les morts pour obtenir d'eux des rêves prémonitoires[23].

  • Dans la tradition hébraïque

La loi de Moïse, le Deutéronome, interdisait aux hébreux d'interroger les spectres et d'invoquer les morts[24]. Selon le premier Livre de Samuel, Saül consulta néanmoins la nécromancienne d'Endor pour s'entretenir avec l'esprit de Samuel avant une bataille contre les Philistins[25].

  • Dans l'Antiquité occidentale
Représentation d'un druide celtique tel qu'on se l'imagine aujourd'hui.

En Gaule, les druides, et plus particulièrement les vates, invoquaient régulièrement les morts dans des enceintes de pierre édifiées en pleine nature. Peuple et souverains les consultaient. Ce fut le cas de Vercingétorix qui, avant de soulever la Gaule contre César, se rendit chez les prêtresses de l'île de Sein pour consulter les âmes des héros morts. À la même époque, les religions nordiques se construisaient autour de la communication permanente entre le clan et ses défunts qui le protégeaient, puisqu'ils étaient détenteurs du plein savoir. Une communication d'autant plus permanente qu'il n'existe pas de frontière réelle entre les deux mondes[26].

  • Dans la tradition grecque

Dans la Grèce antique, l'évocation des morts était codifiée, la communication avec les défunts faisait partie intégrante de la religion, elle disposait de ses prêtres, de ses temples, et même de sa fête annuelle qui n'est pas sans rappeler, elle aussi, notre jour des Morts[27].

  • Dans la tradition romaine

Le monde romain qui s'adonnait volontiers à des pratiques magiques, les réprouva à peu près de tout temps dans ses lois, dès la loi des XII Tables, mais celle-ci ne semblait pas viser les nécromans. Le régime impérial, autoritaire, n'aimait guère les devins qui, autant que les vendeurs de philtres et de charmes, pouvaient encourager les ambitieux à l'assaut du pouvoir : Tibère, Néron, Claude, Dioclétien sévirent sans succès, comme en témoignent de nombreux procès en sorcellerie[28]. Par culture et par tradition, les empereur, les généraux, et tout le peuple de la Rome antique se pressaient chez les sibylles, des prophétesses dont le ministère fondé sur la communication avec l'au-delà s'exerça d'abord en Grèce, avant d'être popularisé dans toutes les contrées du vaste empire. La plus célèbre d'entre elles était la sibylle de Cumes, prêtresse d'Apollon. Elle rendait par écrit les oracles qui lui parvenaient du royaume des morts[29].

  • Dans la tradition des Évangiles

Certains auteurs des Évangiles comparent les anges à des esprits et utilisent ces deux mots comme synonymes[30]. En grec (la langue des Évangiles) le mot "ange" signifie très exactement "messager" de l'au-delà. Marie dialogue avec l'Ange Gabriel et Jésus s'entretient avec Moïse et Élie, tous les deux pourtant décédés au moment de cet entretien.[31].

  • Dans la tradition de l'islam

Mahomet s'entretient avec l'ange Gabriel. Par ailleurs, les djinns invisibles (ou jinn) peuvent intervenir dans la vie courante. Le marabout est une figure traditionnelle de l'Afrique. Des mystiques musulmans affirment être en contact avec l'au-delà[32]. Enfin, la manifestation des défunts est considérée comme une possibilité par la plupart des courants de pensée de l'islam.

Selon la religion ancestrale du Japon, un nombre considérable d'esprits invisibles agissent en permanence dans les évènements terrestres.

  • Dans l'animisme des traditions premières
Chaman de l'Amazonie en 1988

La majorité des traditions, dites premières, entretiennent une communication avec l'au-delà par le biais du chamanisme. Les chamans des premiers peuples d'Amérique, d'Asie, de l'extrême Nord de l'Europe, de l'Afrique et de l'Océanie assurent le lien entre le visible et l'invisible. Les échanges avec les défunts ne représentent qu'une part de leurs fonctions. Le chamanisme se perpétue encore de nos jours.

Appelé candomblé au Brésil ou santeria à Cuba, le vaudou est une variante de rites traditionnels africains importés par les anciens esclaves. Les esprits des morts sont honorés lors des enterrements et peuvent prendre possession de danseurs lors de cérémonies rythmées de musiques enivrantes.

Dans le monde romain

L'expansion du christianisme met un frein aux échanges avec l'au-delà. Dès l'an 318, l'empereur Constantin publie un décret interdisant "la communication avec les âmes des défunts". Certains temples des sibylles sont alors détruits. Durant les siècles suivants le clergé lutte contre cette pratique qui faisait la force des anciennes religions et l'associe généralement au diable, personnage issu de sa propre tradition. La nécromancie devient alors synonyme de magie noire, dans le sens où l'on considère que ce sont des démons qui se manifestent et non plus des esprits. C'est l'avis de Lactance (v. 300) et d'Augustin comme de la plupart des Pères de l'Église au Moyen Âge.

La survie de la nécromancie

Article principal : Nécromancie.

Au XIIe siècle, par l'intermédiaire de traductions latines de l'arabe, la nécromancie, élevée à la dignité de science, devient quasiment un savoir que l'on traite comme tel. Les expériences nigromantiques se retrouvent dans des traités de magie comme le Picatrix, le Liber sacratus ou le Liber vaccae qui circulent dès le XIIIe siècle et dont il est assuré qu'ils étaient lus avec attention dans les milieux lettrés, les cours royales, princières, et jusqu'à la Curie romaine. Au XIVe siècle, de nombreux procès impliquant de hauts personnages ou des savants comme Cecco d'Ascoli (1327) témoignent de cette effervescence intellectuelle autour de la nigromancie.

Au XVe siècle, le ton change. De l'idée de commerce avec les démons, on passe à celle de pacte avec le Diable et on pense que les sorciers, et surtout les sorcières, constituent une secte dont l'objectif est de renverser l'ordre chrétien.

L'intérêt pour la nécromancie ne s'éteint pourtant pas et se perpétue même au sein de l'élite ecclésiastique sous des prétextes tolérés. C'est ainsi qu'en France, en 1588, Noël Taillepied (1540-1589), docteur en théologie, publia à Rouen un livre intitulé Psychologie ou traité de l'apparition des Esprits à savoir des âmes séparées, fantosmes, prodiges, accidents merveilleux dans lequel il écrit :

« Souvent il advient que quand aucun de nos parents demeurant en pays lointain seront grièvement malades, nous oyrons tomber en la maison des choses qui sembleront pesantes et feront un mervelleux bruit : puis après on trouvera cela être devenu à l'heure mesme qu'iceux parents seront trepasses. C'est une chose comme ordinaire à quelques-uns que quand une personne doit mourir, ils oyron ouvrir ou fermer les fenestres et les portes, quelqu'un monter par les degrés et autres cas semblables quelquefois un Esprit se montrera dans la maison, ce qu'apercevans, les chiens se jetteront entre les jambes de leurs maistres et n'en voudront partir, car ils craignent fort les Esprits. »

Les précurseurs

Plaque commémorative sur la façade de la maison d'Emanuel Swedenborg, à Stockholm.

Emmanuel Swedenborg (1688 - 1772) fut le premier scientifique moderne à publier une importante littérature basée sur des visions qu'il prétendait recevoir de l'au-delà et sur des échanges qu'ils prétendait avoir avec les anges et les esprits. Ce savant se montrait polyvalent, à la fois mathématicien et théologien, physicien et naturaliste. Fort de sa renommée, il décida à l'âge de 56 ans de se consacrer au "mystère de l'âme". Il passa les 27 dernières années de sa vie à côtoyer "le monde des esprits", "les bons et les mauvais". Il produisit une dizaine d'ouvrages inspirés de ses visions de l'au-delà. Ses idées encouragèrent de nouveaux courants de pensée, comme le martinisme ou celui des théosophes.

Suite à la découverte du « magnétisme animal », Franz Anton Mesmer élabore une méthode appelée mesmérisme. Il s'agissait alors d'une nouvelle thérapeutique liée à une façon originale de concevoir la santé et la maladie. En 1779, dans un Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, Mesmer exposa en vingt-sept points les principes de son système. Il affirma qu'un fluide physique emplit l'univers et relie les hommes, les animaux, la terre et les corps célestes entre eux. La maladie ne serait que le résultat d'un engorgement de cette « énergie » à certains endroits du corps. Rétablir une circulation harmonieuse du fluide favoriserait la guérison. Un des disciples de Mesmer, Armand Marc Jacques de Chastenet de Puységur, fit la découverte du somnambulisme magnétique, ancien nom de l'hypnose. Les études sur le fluide des êtres vivants conforteront Allan Kardec dans sa théorie qui affirme que ce fluide est le moyen utilisé par les esprits pour se manifester.

Le Spiritisme aux États-Unis

Article principal : Spiritualisme moderne anglo-saxon.
Les sœurs Fox, de gauche à droite: Margaret, Kate, et Leah

Vers 1848 à Hydesville, une bourgade de l'État de New York, aux USA, les sœurs Fox, furent les témoins de bruits inexpliqués. Les coups entendus répondaient aux questions de la famille et se produisaient même devant témoins. L'origine fut attribuée à l'esprit d'un défunt. Ce phénomène provoqua très vite un véritable engouement. Un comité d’études fut fondé afin d’examiner ces manifestations insolites. D'autres personnes parvinrent à reproduire la méthode des sœurs Fox pour communiquer avec l'au-delà, la mode des tables tournantes se propagea jusqu'en Europe.

Sans aucune éducation scientifique, il parvenait à produire des ouvrages très complexes pour son époque. Il dictait ses textes alors qu'il se trouvait en état de transe et acquit aux U.S.A. une réputation de médium et de magnétiseur.

La doctrine spirite d'Allan Kardec

Buste d'Allan Kardec.
Article principal : Spiritisme (Allan Kardec).

Instituteur lyonnais, Allan Kardec s’intéresse d’abord aux recherches sur le magnétisme et l’hypnose. Il observe les réunions médiumniques qui se multiplient en Europe après l’aventure des sœurs Fox. En 1853, l'académicien Saint-René Taillandier lui remet des messages retranscrits par des médiums[33]. Kardec se lance alors dans une analyse des phénomènes supposés faire intervenir des esprits. Après un travail de synthèse, il publie le 18 avril 1857 son œuvre majeure : Le livre des Esprits. En 1858, il fonde la Société parisienne d’études spirites, ainsi que le journal : La Revue Spirite. Par la suite, il rédige Le livre des médiums, L'Évangile selon le spiritisme, Le Ciel et l'Enfer et La Genèse selon le spiritisme.

Pour Allan Kardec, la compréhension de la philosophie spirite prime largement sur les expériences de communication avec l'au-delà.[34].

Après la mort de Kardec en 1869, ses principaux continuateurs en France sont Gabriel Delanne, Leon Denis et l'astronome Camille Flammarion qui prononce l'éloge funèbre de Kardec. La doctrine spirite connait dans la seconde moitié du XIXe siècle une expansion et une popularité importante, notamment dans les milieux intellectuels, littéraires ou savants. Victor Hugo affirme communiquer avec sa fille décédée, Léopoldine et déclare « ceux que nous pleurons ne sont pas absents, ce sont les invisibles. » Alexandre Dumas participe à des séances de tables tournantes et y côtoie George Sand, Victorien Sardou et Théophile Gautier. Sir Arthur Conan Doyle s’engage en faveur du spiritisme et ouvre rue Victoria, à Londres, en 1925 une librairie spirite : The Psychic Bookshop. L’auteur de Sherlock Holmes consacre la fin de sa vie à animer des conférences sur le spiritisme et sur le spiritualisme dans le monde entier. Il préside le Congrès Spirite Mondial de Londres, en 1928.

Au XIXe siècle, les médiums les plus connus étaient Marthe Béraud, Franek Kluski, Jan Guzyk et Stephen Ossowiecki, Jakob Lorber le « scribe de Dieu ». Au cours du temps et jusqu'à aujourd'hui, les personnalités les plus notables sont : Léon Denis,Gabriel Delanne, Johannes Greber, Carl Wickland, Chico Xavier, François Brune (prêtre), Jean Prieur Tommaso Palamidessi

Un Conseil Spirite International a été fondé en 1992 et revendique fédérer près de 10 000 associations, 20 millions de pratiquants réguliers, dans 84 pays membres. À ces chiffres s’ajoutent des dizaines de millions de sympathisants et de pratiquants amateurs[35]. Des colloques nationaux ou internationaux sont régulièrement organisés. La situation du spiritisme dans le monde demeure néanmoins très contrastée.

La tombe d’Allan Kardec demeure perpétuellement fleurie au cimetière du Père-Lachaise. Une vingtaine de centres spirites forment encore des médiums[36], cependant aucun enseignement public n’est donné à ce sujet. Le spiritisme se diffuse donc discrètement, de manière continue.

Le spiritisme en Amérique du Sud

Les spiritismes brésiliens

Un centre spirite brésilien, à Valença.

Selon Maria-Isaura Pereira De Queiroz, au tout début de la colonisation du Brésil par les portugais, on entendait déjà parler d’hérésies, dont celle du syncrétisme entre les croyances locales (Santidades) et le catholicisme. Puis les esclaves noirs importèrent leurs propres croyances qui se mélangèrent aux autres également au point qu’il exista des cultes catholiques-indiens-noirs mélangés ensuite avec le spiritisme[37]. La volonté de baptiser les indigènes, au lieu de provoquer la disparition des anciens cultes, les a mélangés avec les consignes du christianisme. Ainsi, au lieu de ne contacter que les anciens esprits, les grandes figures du christianisme se sont ajoutées au panthéon des divinités locales[38].

Selon l'historien Peter Winn, « la plupart des brésiliens peuvent se dire catholiques, mais le spiritisme est la vraie religion du Brésil »[39]. L’héritage africain au Brésil a bien été intégré dans la culture du pays. Les croyances africaines dans l’interaction avec les « esprits » sont plus répandues dans les couches les plus pauvres de la société, quand les plus riches sont plus attirées par le spiritisme d’Allan Kardec[40].

La doctrine spirite au Brésil

Façade du bâtiment de la Fédération Spirite Brésilienne, à Brasilia

Selon les chiffres publiés par des sources indépendantes, le spiritisme kardéciste regrouperait au Brésil (en 2007) plus de 6 millions de spirites "partiquants" et plus de 20 millions de sympathisants [41] [42]. Chaque ville d’importance possède au moins un centre spirite. Ces établissements organisent à la fois l’aide sociale, l’éducation et les contacts avec l’au-delà, selon le modèle proposé par Allan Kardec, véritable gloire locale. Élevé au rang de religion, le spiritisme influence profondément la société brésilienne. Ainsi, il existe une Association des journalistes spirites, une Association des magistrats spirites[43] et une Association des médecins spirites[44]. Certains hôpitaux psychiatriques font officiellement appel à des médiums pour aider les malades sous l’emprise d’esprits obsessionnels[45]. Un musée national du Spiritisme se trouve à Brasilia[46]. L’institut Culturelle Spirite de Rio de Janeiro accueille les chercheurs et les scientifiques du monde entier qui analysent le paranormal[47]. Les médiums brésiliens tels que Chico Xavier, Luiz Gasparetto ou João Teixeira de Faria bénéficient d'une grande popularité.

Le spiritisme en Asie

Caodaïsme

Article principal : Caodaïsme.

Religion fondée au début du XXe siècle par Ngô Van Chiêu, fonctionnaire vietnamien. Le caodaïsme est un syncrétisme alliant le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, mais il s'inspire aussi fortement du christianisme : la statue de Jésus est d'ailleurs représentée dans le « Grand Temple » de Tay Ninh, et la structure du clergé est calquée sur le modèle de celui de l'Eglise catholique. Le caodaïsme est un spiritisme en ce sens qu'il « contacte » des « guides spirituels » défunts de toutes les cultures comme Victor Hugo, Jeanne d'Arc, Pasteur, Churchill, Lénine ou Shakespeare, en plus des grandes figures religieuses comme le Christ ou Confucius.

Philippines

Le spiritisme est très ancré aux Philippines. Il existerait depuis le XVIe siècle[48] et s'est développé par la suite autour du Kardecisme, en particulier avec la Unión Espiritista Cristiana de Filipinas. Comme c'est le cas des guérisseurs du Brésil, aux philippines, en particulier dans les pratiques des guérisseurs aux mains nues, Jésus-Christ est l'« Esprit » le plus invoqué.

Formes anciennes ou dérivées du spiritisme

Les tables tournantes

Les participants se tiennent assis autour d'une table en bois. L'énergie des médiums permet aux esprits de produire des coups à l'intérieur de la table. Les coups permettent des échanges : un coup = oui, deux coups = non, par exemple. Technique archaïque dont Allan Kardec disait déjà "Ce mode primitif et long se prête difficilement à des développement d'une certaine étendue". Bien qu'abandonné depuis un siècle, ce procédé représente un stéréotype attaché au spiritisme.

Le ouija et la technique du verre

Les participants se tiennent assis autour d'une table sur laquelle est posée une planche marquées des lettres de l'alphabet. Au-dessus de la planche est posé un petit triangle en bois (ou un verre retourné). Les participants approchent leurs doigt du triangle (ou du verre) jusqu'à l'effleurer. L'énergie des médiums sert alors aux esprits pour déplacer l'objet vers les lettres, afin de constituer des mots et des phrases. Avec l'entrainement, les participants peuvent éloigner leur main de l'objet, qui se déplace alors sans aucun contact. Cette méthode pompe beaucoup d'énergie au médium qui ressent souvent de la fatigue. Par conséquent les pratiquants réguliers choisissent de l'éviter.

L’écriture automatique

L’écriture automatique se pratique aussi bien seul qu’en groupe. Il correspond à la méthode la plus répandue, car devenir « médium écrivain » ne nécessite qu’un entraînement limité. Le pratiquant s’assoit à une table, pose une feuille de papier devant lui et tient un stylo en main au-dessus de la feuille. Le but est de laisser les esprits influencer les pensées ou les doigts du médium. Au bout d’un ou plusieurs essais, il peut se produire deux types de phénomènes :

  • L’écriture automatique inspirée (ou intuitive)

Dans ce cas, l’esprit dicte des phrases au médium par la pensée et ce dernier les écrit directement, sans réfléchir. Le médium est alors incapable de dire ce qu’il vient de rédiger et il ne prend connaissance du message qu’en le lisant. Le médium retranscrit ainsi des informations ou des histoires dont il n’a absolument aucune connaissance à titre personnel.

  • L’écriture automatique mécanique

Dans ce cas, l’esprit contrôle légèrement des doigts du médium et écrit directement avec. Le médium sent de faibles coups dans sa main et la voit commencer à écrire des lettres, sans savoir quel va être le mot final. Il arrive que l’on reconnaisse le style calligraphique de l’esprit, qui correspondait à sa manière d’écrire lorsqu’il était vivant. Là encore les indications obtenues sont totalement étrangères aux opinions ou au savoir du médium.

L’incorporation

Considérée comme le plus haut niveau de la médiumnité, cette technique se pratique toujours en groupe. Le médium se relaxe totalement et laisse un esprit s'adresser directement à l’assemblée, à travers lui. Le médium peut, soit rester conscient, on parle alors de « transe partielle », soit perdre connaissance, on parle alors de « transe totale ». Dans les cas de transe partielle, le timbre de voix correspond à celui du médium, qui parle sous inspiration. Dans les cas de transe totale, la voix entendue correspond à celle de l’esprit et non plus au timbre de voix du médium. De plus, l’esprit s’exprime dans la langue qu’il connaît. Ainsi, il est possible que l’esprit parle à travers le médium en latin ou en russe, alors que le médium ignore totalement ces langages. Ce phénomène possède également le nom de Glossolalie. Une célèbre histoire de médium à transe partielle, survenue au XXe siècle, est relatée par Gitta Mallasz, dans son livre : Dialogues avec l'ange.

La matérialisation

Les médiums jouent un rôle totalement passif et tombent parfois dans un état de sommeil profond. L’énergie corporelle des médiums est utilisée par les esprits pour densifier leur propre corps spirituel (également appelé Périsprit). Selon le degrés de matérialisation différents phénomènes peuvent se produire :

  • Un début de matérialisation

Le corps immatériel de l’esprit n’est pas assez densifié pour être visible à l’œil, mais il l’est suffisamment pour permettre à l’esprit de déplacer un objet... ou pour donner un coup sur la tête d’un participant. Par conséquent, un crayon paraît écrire tout seul, des instruments de musique semble jouer tous seuls... etc. La plus célèbre histoire de « crayon animé » a est relatée par Neale Donald Walsch, dans ses livres mondialement connus : Conversations avec Dieu.

  • Une matérialisation partielle

L’esprit dispose de suffisamment d’énergie pour densifier une partie de son corps spirituel, jusqu’à la rendre visible et palpable. Ainsi son visage ou sa main semble flotter dans l’air, alors que le reste de son corps demeure invisible à l’œil. Un esprit qui parvient à densifier son larynx peut être entendu par tous les témoins de la scène. On parle alors de « voix directe ». De Jeanne d'Arc à Jakob Lorber, les cas de personnes qui affirment avoir entendu des voix sont innombrables dans l’Histoire.

  • Une matérialisation complète

L’esprit possède la connaissance nécessaire, ainsi qu’un quantité d’énergie colossale, pour densifier intégralement son corps spirituel. Il se matérialise totalement, avec tous ses organes, et rien ne le distingue d’un être humain ordinaire (s’il s’agit de l’esprit d’un homme, bien évidemment). L’esprit peut donc apparaître dans un endroit complètement clos, avec portes et fenêtres verrouillées. Cette matérialisation n’est que temporaire. Au bout d’un temps plus ou moins long, l’esprit se dématérialise progressivement jusqu’à disparaître. Les cas d’apparitions sont innombrables dans l’Histoire.

La Transcommunication Instrumentale

La La Transcommunication Instrumentale est un sigle inventé dans les années 1980 par le physicien allemand, Ernst Senkowski pour désigner l’ensemble des moyens de communication avec des esprits faisant intervenir des appareils électronique, comme des objets usuels tel les téléphones, les magnétophones, les téléviseurs ou des ordinateurs servant lors d’expériences de support de communication avec l’au-delà. Ces équipements permettent de conserver une trace des enregistrements. Cependant, il semblerait que la présence d’un médium à proximité reste nécessaire pour amplifier le phénomène. Les chercheurs en TCI ne souscrivent pas nécessairement à la doctrine spirite d’Allan Kardec et certains ne retiennent du spiritisme que son enseignement pratique.

Critiques et oppositions

L'Église catholique, de l'hostilité à l'acceptation partielle

Livre de 1908. Le catholicisme et le spiritisme s'accordent sur la survie de l'âme et s'opposent sur l'idée de la réincarnation.
Livre de 1937. Une tentative de rapprochement entre l'Eglise catholique et le spiritisme.

La première opposition officielle vint de l’Église catholique[49]. En 1861, l’évêque de Barcelone ordonna un autodafé publique pour faire détruire par le feu plus de trois cents ouvrage d’Allan Kardec, dont Le livre des Esprits. En 1864, La Sacrée Congrégation de l’Index condamna en bloc tous les ouvrages spirites[50]. La position du Vatican fut définie par le décret du 24 avril 1917 dont le texte est le suivant :

Du Spiritisme. En séance plénière, aux Eminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux, Inquisiteur généraux de la Foi et des Mœurs, on a demandé : S’il était permis, par des médiums, comme on les appelle, ou sans médium, en usant ou non d’hypnotisme, d’assister à quelques manifestation spirite que ce soit, même présentant un aspect d’honnêteté ou de piété, soit en interrogeant les âmes ou Esprits, soit en écoutant les réponses, soit comme observateur, même avec l’affirmation, tacite ou exprimée, de ne vouloir aucun commerce avec les Esprits malins. Les Eminentissimes et Révérendissimes Pères ont répondu NON, sur tous les points. Le 26 du même mois, S.S. Benoît XV a approuvé la résolution des Éminents Pères qui lui avait été soumise.

Aujourd’hui l'Église catholique s'oppose toujours fermement à la philosophie spirite, notamment à l'idée de réincarnation qui fut intégrée par Allan Kardec dans sa doctrine spirite. Cependant elle n'est plus totalement hostile aux contacts avec les défunts. Une déclaration en ce sens fut publiée dans la revue italienne Gente, n°52, le 26 décembre 1996 et commentée en français dans d'autres revues[51][52] :

Pour l'Église catholique, les contacts avec l'Au-delà sont possibles et qui dialogue avec le monde des défunts ne commet pas de péché s'il le fait en s'inspirant de la foi.

Cette déclaration est accompagnée d'une interview du Père Gino Concetti qui confirme :

D'après le catéchisme moderne, Dieu permet à nos chers disparus qui vivent dans la dimension d'outre terre, d'envoyer des messages pour nous guider à certains moments de notre vie. A la suite des nouvelles découvertes dans le domaine de la psychologie sur le paranormal, l'Église a décidé de ne plus interdire les expériences de dialogue avec les trépassés, à condition qu'ils soient faits dans des buts scientifiques et religieux.

En France, cette déclaration a été reprise dans les ouvrages du Père François Brune, spécialiste de la communication avec les défunts.

Il reste de que de manière générale, la position de catholiques pratiquants est très critique à l'égard du spiritisme. John Maust regrette en particulier le sentiment de confusion qui pourrait se produire à cause de l'association de la terminologie chrétienne avec le spiritisme[53]

L'ésotérisme

A vouloir donner une explication logique et cohérente à des phénomènes méconnus, le spiritisme déclencha les attaques des auteurs ésotériques. Ainsi, en 1923, René Guénon publia L'erreur spirite, un réquisitoire de quatre cent pages contre la doctrine de Kardec qu'il qualifia de "matérialisme à peine déguisé". Pour René Guénon, la métaphysique, c'est à dire les expériences spirituelles intérieures, sont les véritables voies de la spiritualité. À ses yeux, le spiritisme représentait une "pseudo-religion" semblables aux religions qu'il combattait.

Critique scientifique

Dans une étude très critique du spiritisme publiée en 1886[54], le docteur Paul Gibier affirme la réalité des "phénomènes du spiritualisme" :

Nous avons vu précedemment que la question du spiritualisme expérimental a été traité de différentes façons par les savants. Ceux qui ont bien voulu se donner la peine d'examiner les choses de près et ne se sont pas laissé décourager, dès le début de leurs recherches, par un insuccès ou toute autre cause, ont constaté des fait analogues aux nôtres et ont affirmé leur existence.

Il regrète les idées préconçues d'autres chercheurs qui freineraient l'avancée de la science :

Les savants qui, au contraire, n'ont abordé l'étude des phénomènes en question qu'avec des idées préconçues et s'en sont tenus aux expériences peu satisfaisantes qu'ils ont faites tout d'abord; ceux qui, même sans rien observer du tout, se sont contenté d'emprunter à d'autres une opinion conforme à leurs propres idées, et ont écrit que les phénomènes, dits spiritualistes, n'existent pas, ou, ce qui, dans le fond, revient au même, qu'ils sont le produit exclusif de la fraude, ont été bien imprudents, et nous devons leur demander compte de leur attitude... Alors, ceux qui, revêtus d'un caractère scientifique, sont venus nous dire que ces faits n'étaient pas, sont coupables de lèse-progrès et fauteurs d'obscurentisme.

Il déclare enfin, que ces faits ne prouveraient pas encore une vie après la mort, mais qu'ils devraient être un sujet d'étude prioritaire :

Disons donc toute notre pensée : non, ces phénomènes surprenants, inexplicables par la comparaison avec le peu que nous savons, ne démontrent pas d'une manière absolue que la mort met en liberté le "moi inconscient" persistant. Mais serrons-les de près, ces phénomènes, étudions, cherchons, expérimentons et, au bout de nos recherches, si nous trouvons quoi que ce soit, fussent des "esprits", proclamons-le.

Dans son étude de 1901, Théodore Flournoy déclare n'avoir trouvé au cours de ses investigations « aucun fait probant en faveur du paranormal (…)» et qu'elles n’ont « pas peu contribué à augmenter ma méfiance à l’endroit du spiritisme en me faisant constater d’une part la richesse et l’étendue des moyens par lesquels, chez les médiums les plus sincères, le jeu subonscient des facultés mentales arrive à simuler les messages de l’au-delà et d’autre part la prodigieuse complaisance que des gens, d’ailleurs très cultivés, mais enclins aux doctrines occultes, mettent à se laisser leurrer »[55].

Liens internes

Bibliographie

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Voir sur Wikisource : Spiritisme.

Encyclopédie générale

  • Les Religions, Philip Wilkinson, Edition Gründ, collection Le spécialiste, Paris 2009, page 289.

Spiritisme

Spiritisme au Brésil :

  • (fr) L'étude ethno-sociologique des faits religieux au Brésil de Maria-Isaura Pereira De Queiroz, Archives des sciences sociales des religions, 1960, Volume 9, Numéro 9, p. 145-152.
  • "The Many Rooms of Spiritism in Brazil", David J. Hess, Luso Brazilian Review 24 No. 2:15-34.
  • "Authority Over the Spirits: Brazilian Spiritism and Evangelical Church Growth", Johnson Harmon A, Fuller Theological Seminary, 1969
  • O Espiritismo no Brasil: Orientacao para os Catolicos. Petropolis, Kloppenburg, Dr. Boaventura , RJ: Editora Vozes. 1960
  • Espiritismo, A Magia do Engano. Rio de Janeiro: Graca Editorial SOARES, R. R. 1984
  • "Spiritism in Brazil", Journal of Inter-American Studies, Warren Donald 10:393-405. 1968
  • . Espiritismo: uma religião brasileira Santos, J.L., 1997 São Paulo: Moderna.
  • Spirits and scientists, ideology, spiritism and brazilian culture, David J. HessPennsylvania state university.
  • African Roots of Brazilian Religious Beliefs and Practices. Fuller Theological Seminary, Pasadena, California. A term paper in Anthropology of Religion. Shipp Glover, 1981
  • Kardecismo e Umbanda: uma interpretação sociológicaCamargo CPF,São Paulo, Pioneira, 1961.

Spiritisme asiatique :

Doctrine spirite d'Allan Kardec

  • Allan Kardec, Le Livre des Esprits, 1857 [1]
  • Allan Kardec, Qu'est-ce que le spiritisme ?
  • Camille Flammarion, La Mort, 1923 [2]
  • Giovanni Sciuto, Guide du spiritisme, Paris, Jacques Grancher, 1991, 249 p.
  • Gabriel Delanne, Les Apparitions matérialisées des vivants et des morts, vol. 1-2. Paris, Leymarie, 1909-1911, (528 + 842 pages).
  • Guillaume Cuchet, "Le retour des esprits, ou la naissance du spiritisme sous le Second Empire", Revue d'Histoire Moderne & Contemporaine, 54-2, avril-juin 2007, p. 74-90.
  • Stéphane Crussol, Manuel pratique du spiritisme, oui-ja, écriture automatique, éd. Exclusif, 2003 (ISBN 2848910224)
  • La Revue Spirite, publication officielle de la fédération internationale.
  • Marion Aubrée et François Laplantine Le Livre, la Table et les Esprits. Naissance, évolution et actualité du mouvement social spirite entre France et Brésil. 1990, Paris, Jean-Claude Lattès [3] compte rendu
  • Djénane KAREH TAGER Le spiritisme, Plon 2006 Collection Petite Bibliothèque des Spiritualités (ISBN 2-25920-437-6) (Djénane Kareh Tager est rédactrice en chef du magazine : Le Monde des religions)
  • Yvonne CASTELLAN Le Spiritisme., Collection 'Que sais-je ?', no 641, Presses universitaires de France (Yvonne Castellan est psychologue).
  • Jacques LANTIER : Le spiritisme, éditions Grasset, collection Histoire des idées, des héros, des sociétés de la France secrète, Paris, 1971. Directeur de collection : Louis Pauwels.
  • Lucia PAVESI : Spiritisme et communication avec l'au-delà, Éditions De Vecchi, Paris, 2004, 2008, (ISBN 978-2-73289-215-3). Cours pratique de spiritisme, Éditions De Vecchi, Paris, 1996,(ISBN 2-7328-2885-8). (Lucia Pavesi est sociologue, psychologue et parapsychologue).
  • Giovanni SCIUTO : Guide du spiritisme, Marabout (éditions), Paris, 1991, (ISBN 2-501-03029-X).
  • La Revue Métapsychique (Bulletin de l'Institut métapsychique international). Membres du Comité : Gabriel Delanne, Camille Flammarion...
  • Stéphane Mahieu, Le Photographe des esprits, un escroc chez les spirites in Dans les secrets de la police, éditions l'Iconoclaste 2008 (ISBN 9782913366206)

Liens externes

Notes et références

  1. Lire le lien et la distinction entre l'animisme et le spiritisme par Alexandre Aksakof, conseiller de l'empereur de Russie, et directeur de recherches psychiques à Leipzig « (le spiritisme est un) phénomène d'animisme en apparence, mais qui reconnait une cause extra-médiumnique, supraterrestre, c'est-à-dire en dehors de la sphère de notre existence [...] Ce qui fait que les phénomènes du spiritisme, quant à leur mode de manifestation, sont semblables à ceux du personnisme et de l'animisme et ne s'en distinguent que par le contenu intellectuel qui trahit une personnalité indépendante ».
  2. a  et b Spiritism and religion : a moral study, Johan Liljencrants, Catholic University of America, édition de 1918
  3. Voir notamment le petit Robert et le Larousse, 2009, "Esprits" au sens d'"Être incorporel ou imaginaire ; revenant, fantômes" (Petit Larousse, 2004)
  4. Larousse, 2009
  5. Les religions, éditions Gründ, collection le spécialiste, Paris, 2006, page 289, Le spiritisme
  6. article encyclopaedia universalis par Antoine Faivre
  7. "Le spiritisme est à la fois une science d'observation et une doctrine philosophique. Comme science pratique, il consiste dans les relations que l'on peut établir avec les Esprits; comme philosophie il comprend toutes les conséquences morales qui découlent de ces relations. On peut le définir ainsi : le spiritisme est une science qui traite de la nature, de l'origine et de la destinée des Esprits, et de leurs rapports avec le monde corporel". Allan Kardec, Qu'est-ce que le spiritisme, introduction.
  8. Thèse de Frederico Camelo Leão de 2004 citant Laplantine, Aubrée et Stoll « Le livre des anthropologues français François Laplantine et Marion Aubrée (...) est un grand travail qui traite du spiritisme depuis sa naissance, en passant par les transformations qu'il a subies, jusqu’au monde contemporain. Dans cette oeuvre, les auteurs relèvent les principales différences entre les mouvements spirites français et brésiliens. Dans la vision des auteurs, le spiritisme français du XIXe siècle, est le fruit d'une vision contaminée par les idées du positivisme. De telles caractéristiques ont été perdues dans l'assimilation que le Brésil a faite de la doctrine (Aubrée et Laplantine, 1990). Le sujet est repris dans le cadre du doctorat de l'anthropologue Sandra Jacqueline Stoll. Selon l'auteur, toute religion est réinterprétée et change selon son pays d'origine, car elle souffre des influences des cultures locales. Au Brésil, des croyances indigènes, africaines, et même catholiques, ont réinventé les prémisses de Kardec. Ainsi, dans la vision de Stoll, le spiritisme au Brésil n'est pas qu'une simple déformation de l'original français, comme l'affirment François Laplantine et Marion Aubrée, mais aussi un système philosophique et religieux aux caractéristiques propres (Stoll, 2003). ».
  9. Umbanda une religion stigmatisée
  10. "The Many Rooms of Spiritism in Brazil", David Hess, Luso Brazilian Review 24 No. 2:15-34.
  11. Colloque de l'EHESS
  12. Journal d'anthropologie de Durham
  13. Histoire du caodaïsme : bouddhisme rénové, spiritisme annamite, religion nouvelle en eurasie de Gobron Gabriel, Dervy, 1948
  14. Estimations de adherents.com
  15. Statistiques du Quid 2007
  16. Une estimation de 14 millions de personnes : lien vers l'estimation
  17. "Si le spiritualisme naît aux Etats-Unis en 1847, si le spiritisme est théorisé en France à partir de 1854, ni les soeurs Fox ni Kardec ne sont les "inventeurs" d'une pratique qui semble vieille comme le monde et répandue dans tous les cultures". Christian Bouchet, B.A. BA Spiritisme, édition Pardès, 2004, page 11.
  18. « the most prominent features of modern Spiritism are found in the ancient practices of Necromancy» (« les caractéristiques principales du spiritisme moderne peuvent être trouvées dans les anciennes pratiques de la nécromancie ») Liljencrants p. 10 et « however sudden may have been the rise of Modern Spiritism, it can not be said to have sprung into being on unprepared soil, for its way had been broken by Swedenborgianism and Mesmerism, which may be said to have been its direct forerunners » (« Malgré la soudaineté de l'émergence du spiritisme moderne, il n'est pas arrivé de rien, sa voie avait été préparée par Swendenborg et Mesmer ») p. 12 op.cit.
  19. Le Spiritisme, Djénane Kareh Tager, Plon 2006, 4e de couverture « Que disent les religions de la communication avec l'au-delà ? Comment se sont développées les techniques de contact avec les morts, depuis l'invocation des oracles de l'Antiquité jusqu'à l'utilisation d'internet ? (...) »
  20. Le spiritisme dans le monde. l'initiation et les sciences occultes dans l'inde et chez tous les peuples de l'antiquité de Louis Jacolliot Marpon et Flammarion, 1900
  21. L'erreur spirite
  22. Yvonne Castellan, Le Spiritisme, Que sais-je n°641, 1995, pages 59 et 60. L'auteur cite sa référence : Dr. Contenau, La divination chez les Assyriens et les Babyloniens, Payot, Paris, 1940. Citant notamment le papyrus du Louvre 3229 et le papyrus gnostic de Leyde.
  23. Yvonne Castellan, Le Spiritisme, Que sais-je n°641, 1995, pages 60. L'auteur cite sa référence : Dr. Contenau, La divination chez les Assyriens et les Babyloniens, Payot, Paris, 1940. Citant notamment le papyrus du Louvre 3229 et le papyrus gnostic de Leyde
  24. Deutéronome, 18 : 11.
  25. 1.Samuel 28:7-25
  26. Djénane Kareh Tager, Le Spiritisme, Plon, avril 2006, pages 8 et 9.
  27. Djénane Kareh Tager, Le Spiritisme, Plon, avril 2006, page 9
  28. Yvonne Castellan, Le Spiritisme, Que sais-je n°641, 1995, page 60
  29. Djénane Kareh Tager, Le Spiritisme, Plon, avril 2006, page 11
  30. Hébreux 1 : 6-7. Hébreux 1 : 13-14. Actes 8 : 26-29. Actes 10 : 19-20.
  31. Matthieu 17 : 1-3
  32. Voir par exemple : Riaz Ahmed Gohar Shahi
  33. "En 1853, avec un ami, René Taillandier, membre de l'Académie des sciences, Hippolyte Rivail fait tourner sa première table. Taillandier lui remet des cahiers où sont retranscrites les notes de médiums opérant un peu partout dans le monde. Pour Rivail, c'est le déclic : désormais, il transcrit ce qui se dit et se fait durant les séances et se lance dans une étude systématique du monde des esprits." Djénane Kareh Tager, Le spiritisme, Plon, Paris, 2006, page 42.
  34. "Kardec répétait volontiers qu'en matière de spiritisme, la partie expérimentale est secondaire par rapport à la doctrine philosophique" Djénane Kareh Tager, Le spiritisme, Plon, 2006, page 68.
  35. "Un conseil spirite international, fondé en 1992 à Brasilia, au Brésil, fédère près de dix mille associations qui rassemblent plus de vingt millions de pratiquants réguliers dans vingt-quatre pays membres. Ce n'inclut pas les dizaines de millions de sympathisants et de pratiquants amateurs." Djénane Kareh Tager, Le spiritisme, Plon, Paris, 2006, page 87.
  36. Liste des centres spirites français
  37. L'étude ethno-sociologique des faits religieux au Brésil Maria-Isaura Pereira De Queiroz
  38. spiritisme
  39. Dans « Americas » de Peter Winn
  40. Twenty cases suggestive of reincarnation, Par Ian Stevenson, University Of Virginia Press
  41. "En effet dans ce pays (Brésil) où l'on estime à 6 millions le nombre de spirites pratiquants et à 20 millions celui des sympathisants, le kardécime en tant que métaphysique matérialiste s'est beaucoup diffusé entre les classes moyennes et aisées et, tout particulièrement, dans milieu des ingénieurs". Marion Aubrée, Les nouveaux mouvements religieux, chapitre : La nouvelle dynamique du spiritisme kardéciste, CNRS, Paris, 2000, page 595
  42. "La capitale incontestable du spiritisme est cependant le Brésil, pays qui regroupe à lui seul six millions de "fidèles", auxquels s'ajoutent vingt à trente millions de sympathisants fréquentant épisodiquement les centres spirites qui fleurissent dans les grandes villes comme dans les plus petites bourgades, entre les églises catholiques et les temples protestants." Djénane Kareh Tager, Le spiritisme, Plon, Paris, 2006, page 88.
  43. Site de l'association des magistrats spirites
  44. Site de l'association internationale des médecins spirites
  45. Exemple d'hôpital
  46. Site du musée national du Spiritisme de Brasilia
  47. Le spiritisme, Djénane Kareh Tager, Plon, 2006, page 90.
  48. American Traces History of RP Spiritism in New Book de Jaime Licauco
  49. Le Spiritisme, Que-sais-je n°641, chapitre VI
  50. Néanmoins, aucun livre d'Allan Kardec ne fut interdit et mis à l'Index
  51. Infinitude
  52. "La mort n'existe pas"
  53. citation de John Maust, « le spiritisme : réincarnation, guérison et suffisamment de terminologie chrétienne pour créer la confusion » MAUST, John 1985 "The Land Where Spirits Thrive", Christianity Today, 29 No. 18:48-50
  54. Le spiritisme, étude historique, critique et expérimentale, éditions Henri Durville, Paris.
  55. Th. Flournoy, Observations psychologiques sur le spiritisme L'année psychologique 1901 Volume 8 Numéro 8 p. 538-546
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