- Marabout (islam)
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Un marabout (arabe : مَربوط [marbūṭ] ou مُرابِط [murābiṭ], celui qui est attaché) est un homme ascète (rarement une femme), le plus souvent se réclamant de l'islam ou de syncrétisme musulman. Considérés comme un saint homme et un sage, les marabouts-m'rabet font l'objet d'un culte populaire en Afrique du Nord et sous d'autres formes dans toute l'Afrique.
De ce fait, ils sont considérés par certains sunnites comme mécréants.
Ce saint patron donne parfois son nom à un lieu-dit, à un village, à une ville. Il lui offre protection et bénédiction.
Le terme désigne aussi le tombeau à coupole (قُبّة [qubba]) de la personne vénérée (saint).
C'est dans un lieu de culte, la zaouïa, que se réunissent des milliers de fidèles chaque année.
Sommaire
Ses fonctions
En Afrique subsaharienne, les marabouts sont des personnages à qui l'on prête des pouvoirs multiples, sortes de chamans. Ils rétablissent la santé ou l'ordre social à l'aide de talismans. Ces pratiques magiques sont critiquées par les musulmans orthodoxes, mais n'ont jamais cessé d'exister jusqu'à ce jour. Les marabouts sont aussi, de leur vivant, considérés comme sages, car ayant étudié au cours de leur retraite les divers aspects de l'islam. Ils agissent souvent comme conseil des villageois. Leur vie à l'écart du reste des personnes est censé leur donner le recul nécessaire ainsi que le détachement qui leur permet d'obtenir une grande autorité morale.
Ils ne demandent en général pas de salaire pour leurs actions, mais l'obligation morale tacite est de pourvoir à leur besoins, qui, dans la mesure où ils sont ascètes, se réduisent à la nourriture et à la boisson, ainsi qu'au vêtement. Ils s'interdisent de demander un salaire.
Dans les confréries du Sénégal, les marabouts sont organisés en hiérarchies élaborées. Le marabout le plus élevé de la confrérie des Mourides est ainsi élevé au rang de calife.
Dans le Maghreb, les marabouts sont le plus souvent musulmans. Ils basent leurs techniques sur une lecture ésotérique du Coran. L'attention est portée sur un système de numérologie assez similaire au système de la kabbale, la lecture de certains versets, aux bénédictions (fatiha). Le terme "marabout" au Maghreb arabe ne désigne pas un sorcier comme en Afrique noire (marabout africain, chaman), car il ne pratique aucun rite sacrificiel ou animiste au nom d'une quelconque divinité ou esprit. Le terme arabe "marabout" en Afrique du Nord correspond en réalité à un saint soufi mystique rattaché (mûra-bet en arabe) à une silsila (chaîne de transmission de la maitrise spirituelle appelé hekme) qui suit une voie ésotérique (tariqa) de l'islam (voir soufisme). C'est en réalité un maître spirituel qui mène une vie de dévotion, recluse et ascétique. Souvent la population locale arabo-berbère, d'origine paysanne ou montagnarde, lui attribue toutes sortes de "miracles" qui ont donné lieu à de nombreuses croyances populaires. Contrairement aux accusations des orthodoxes musulmans, ces saints n'ont pas appelé les gens à les adorer mais à adorer Dieu sans rien lui associer. Le saint est généralement enterré dans un sanctuaire appelé Qûbè en raison de son dôme. Le vert et le blanc, symbole de la paix et de la bénédiction en islam, sont les couleurs qui leur sont toujours associés. Le saint n'a pas de pouvoir politique en général, mais les soufis lui rendent visite (ziyarra) pour le consulter ou s'entretenir sur des problèmes d'ordre spirituel.
En Afrique subsaharienne, l'usage du terme a été étendu aux prêtres, chasseurs traditionnels ou sorciers relevant de rites animistes traditionnels, vaudous ou yoruba par exemple, travaillant à guérir leurs patients d'un mal ou aider à toute autre action sociale. Bien qu'abusif car se rapportant à des pratiques peu en rapport avec l'islam, cet usage est néanmoins devenu courant.
Quelques zaouïa attachées aux marabouts
Article détaillé : Zaouïa (édifice religieux).[Zaouia d'akel aberkane des Aït-Bouyahia] Ce sont des lieux de visite pieuse car le pèlerinage sunnite ne se fait qu'à La Mecque et Jérusalem.
- Algérie
- Sidi Amar Cherif (Chorfa.Bouira)
- Sidi Bahloul (Zaouia Cheurfa n'bahloul Daira D'Azazga)
- Sidi M'hamed Bou Qobrine, Fondateur de la Rahmaniya (Alger et Bounouh)
- Sidi Abderrahmane Thaalibi, Fondateur de la Thaalibiya (Alger)
- Sidi M'hand Oumalek (Tifrit n'Aït oumalek)
- Sidi Moh'Ali oulhadj (Tifrit n'Aït el Hadj)
- Sidi Harrat Benaïssa El-Idrissi (Zemmora, Relizane)
- Sidi Abd-Allah ben Mançour
- Sidi Abid Echerrif (Guentis)
- Sidi Abou Abdallah Ech-Choudi El-Halloui
- Sidi 'Ahmed el-Mejdoub
- Sidi Bahloul Ouassem (Chorfa n'Bahloul)
- Sidi Ouvouriah (Bouriah) (village ivahlal, commune Aghbalou, wilaya de Bouira)
- Sidi Bel Abbès
- Sidi Belkacem (Mazagran, wilaya de Mostaganem)
- Sidi Ben-Ali (Aïn el-Hout - Tlemcen)
- Sidi Ben-Ali (Nédromah)
- Sidi Ben-Azzouz (Borj Ben Azzouz)
- Sidi Bicinti el basco
- Sidi Bou Adjami
- Sidi Boudarga
- Sidi Boudjemaa
- Sidi Brahim
- Sidi Daoudi
- Sioud anta' El-Eubbad es-Saffi
- Sidi En-Naceur
- Sidi Et-Toumi
- Sidi Hamadouche
- Sî ibn 'Alî Sharîf (Akbou)
- Sidi Mâamer (Athali, Aïn El-Hammam)
- Sidi Mohammed Ben Omar El-Houari
- Sidi Mohammed bou Semah'a,
- Sidi Mohamed Ou'l Il'afian.
- Sidi Moulebhar
- Sidi Qadir
- Sidi Bel-Ezrag
- Sidi Serhane
- Sidi Soumeymane Ben Abdallah
- Zaouia de Sidi Benamar (Fillaoussenne)
- Sidi Wahhab
- Sidi Yakkout
- Sidi jeddi hamed taleb ou jeddi mohamed taleb, ancetre du village des marabouts tagragra [1] , commune de beni douala- tizi ouzou
- Jeddi Abdelmalek vers 1500 fondateur de la zaouia de Tizi n'Tlata (Oudhia - Tizi-Ouzou) ancêtre de la famille Aït Abdelamek d'Ighil Bouamas, l'une des familles les plus nobles de la grande Kabylie.
- Maroc
- Lalla Taja
- Sidi Abderrahman Ajjamar
- Sidi Ahmed Taghi
- Sidi Ahmed Ben Ichou
- Sidi Ahmed Bel Lahcen
- Sidi ahmed omoussa
- Zaouïa du Cheikh Sidi Ahmed Rguibi
- Sidi Allal Al Kairaouani
- Sidi Ali Ifni
- Sidi Beliout
- Sidi Ahmed Zeriab
- Sidi Mbarek Regragui
- Sidi Messaoud
- Lalla Kadiria
- Sidi Mohamed Moul Assabiane
- Sidi Mohamed ben abdallah(Mirleft)
- Sidi Fettah
- Sidi Moumen Boulhnich
- Sidi Maarouf
- Sidi Abdellah Bel Hadj
- Sidi Hajjaj
- Sidi Moumen
- Sidi El Khadir
- Sidi Moussa El Majdoub
- Zaouia Tidjaniya
- Zaouïa Naciria
- Zaouia Cherqaouia
- Zaouia Aïssaouia
- Zaouia Hamdouchia
- Zaouia Tidjaniya
- Zaouia de Sidi Ali Bouatel
- Zaouia Qadiriya
- Zaouia de Sidi Rezzoug
- Tunisie
- Zaouïa de Sidi Selem. Bizerte
- Zaouïa de Sidi hassoune. Tinja
- Zaouïa de Sidi El Béchir. Nord de lac Echkel
- Zaouïa de Sidi Ali el Mekki. Ghar El Melh
- Zaouïa de Sidi Mehrez. Tunis
- Zaouïa de Sidi Brahim Riahi. Tunis
- Zaouïa de Sidi Belhassen Chedly. Tunis
- Zaouïa de Sidi Ben Arous. Tunis
- Zaouïa de Sidi Kacem El Jellizi. Tunis
- Zaouïa de Sidi Bou Saïd. Tunis
- Zaouïa de Lella Manoubia. Manouba
- Zaouïa de Sidi Sahab. Kaïrouan
- Zaouïa de Sidi Amor Abada. Kaïrouan
- Zaouïa de Sidi Abid El Ghariani. Kaïrouan
- Zaouïa de Sidi Ben Azzouz. Nefta
- Zaouïa de Sidi Bouteffaha. Béja
- Zaouïa de Sidi Salah Zlaoui. Béja
- Zaouïa de Sidi Abdelkader. Béja
- Zaouïa de Sidi Bou Arba. Béja
- Zaouïa de Sidi Taïeb. Béja
- Zaouïa de Sidi Baba Ali Smadhi. Béja
- Zaouïa de Sidi Ali El Mekki
- Zaouïa de Sidi Boudaouara. Sfax
- Zaouïa de Sidi Saïd Khanfir. Sfax
- Zaouïa de Sidi Boulbaba. Gabés
- Zaouïa de Sidi Ibrahim El-Jomni. Djerba
Notes et références
- Tizi Hibel est formé de trois hameaux : Tizi Hibel au centre, Agouni Arous à l’est, et Tagragra, encore appelé le village des marabouts, plus au nord-ouest. Tagragra
Voir aussi
Articles connexes
- Robert-Houdin envoyé en tant que missionnaire en 1856 face aux marabouts algériens décrit ce qu'il appelle des « faux-prophètes » qui parviennent à « enflammer le fanatisme de leurs coreligionnaires à l'aide de tours de passe-passe ».
Bibliographie
- (fr) Christian Coulon, Pouvoir maraboutique et pouvoir politique au Sénégal, Paris, Université de Paris, 1976, 2 vol. 594 p. (Thèse d’État, remaniée et publiée en 1981 sous le titre Le marabout et le prince. Islam et pouvoir au Sénégal, Paris, Pedone, XII-317 p.)
- (fr) Bassirou Diop, Le rôle joué par les marabouts toucouleurs dans l’islamisation du Sénégal, Dakar, Université de Dakar, 1983 (Mémoire de Maîtrise)
Lien externe
- (fr) Chez les Bni Haoua, travail artistique de Laurence Huet et Maïssa Bey autour d'une femme marabout
- (fr) Marabouts | Maroc, Histoires de certains marabouts du Maroc.
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