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Saintes-Maries-de-la-Mer
Pour les articles homonymes, voir Sainte-Marie.Saintes-Maries-de-la-Mer
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Bouches-du-Rhône Arrondissement Arles Canton Saintes-Maries-de-la-Mer chef-lieu) Code Insee abr. 13096 Code postal 13460 Maire
Mandat en coursRoland Chassain
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 2 341 hab. (2006) Densité 6 hab./km² Gentilé Saintois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 6 m Superficie 374,61 km² Les Saintes-Maries-de-la-Mer (en occitan provençal: Lei Santas / Lei Santei Marias de la Mar selon la norme classique ou Li Santo / Li Sànti Marìo de la Mar selon la norme mistralienne, en occitan médiéval La Vila de la Mar / Nòstra Dòna de la Mar) est une ville, un lieu de pèlerinage et une station balnéaire de Provence, dans le département des Bouches-du-Rhône. Elle est la seconde commune de France métropolitaine en superficie,[1] après Arles. Elle est la capitale de la Camargue.
Les habitants des Saintes-Maries-de-la-Mer sont appelés les Saintois.
Sommaire
Géographie
Les Saintes-Maries-de-la-Mer sont situées au sud de la France, en Camargue, sur la côte méditerranéenne, à environ un kilomètre à l'est de l'embouchure du Petit-Rhône. Il n'y a pas de gare mais une ligne d'autocars publics permet d'accéder tous les jours (même le dimanche) à Arles[2].La ligne 106 permet aussi de rallier Montpellier.
La commune, très étendue - la deuxième de France métropolitaine après Arles, sa voisine - comprend essentiellement des terres alluviales et des marais. Les terres agricoles sont situées à l'ouest de la commune, le long du petit-Rhône et les marais à l'est où se trouve l'étang du Vaccarès.
La commune vit essentiellement de l'agriculture, de l'élevage (chevaux, taureaux camarguais) et surtout du tourisme.
Les Saintes-Maries-de-la-Mer sont reliées à la ville d'Arles, distante de 38 km, par la RD570 et à la petite Camargue vers Aigues-Mortes et Montpellier par le bac du Sauvage, le pont de Sylvéréal et le pont de Saint-Gilles. Une piste permet d'accéder au phare de la Gachole puis à ceux de Beauduc et de Faraman.
La ville, construite autour de son église des XIe et XIIe siècles et longtemps enserrée dans une enceinte, conserve encore aujourd'hui trace de ce passé historique dans la configuration de ses ruelles souvent étroites.
Histoire
Antiquité
Même si l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer devait être un lieu d'habitation très ancien, la première mention explicite du village qui soit connue date du IVe siècle.
Elle nous vient du poète et géographe Rufus Festus Avienus, qui au IVe siècle, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer.
« Oppidum » signifiant forteresse et « priscum » ancienne, ce serait donc « l'ancienne forteresse Ra ». Aviennus y voyait le nom égyptien d'une île consacrée à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, à l'ère des grandes influences chrétiennes, Râ se transforma en Ratis, mot qui signifie bateau, radeau ou îlot.
Moyen Âge
En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et fait de lui son représentant en Gaule. À cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. Il crée ainsi un monastère ou une église aux Saintes, ce qui constitue un argument en faveur de la présence d'un temple païen plus ancien en ces lieux. On ne dispose pas de la date exacte de la naissance de cette nouvelle appellation, mais l'on sait que saint Césaire d'Arles a légué par testament, à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère.
Le village devint donc Saintes Maries de la Barque (ou Saintes Maries de Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame de Ratis).
Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IXe siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence où ils sont arrêtés par Girart de Roussillon.
En septembre 869, les Sarrasins surprennent lors d'un raid en Camargue, l'évêque d'Arles Rotland en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les Arlésiens ne récupèrent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les Sarrasins au moment de la remise de rançon qui se tient probablement sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras encore actif à cette époque.
L'église telle qu'elle se dresse aujourd'hui date des XIe et XIIe siècles, les deux dernières travées ayant toutefois été refaites en partie (partie supérieure des murs et toit) au milieu du XVIIIe siècle. Le clocher a subi de son côté de nombreuses réfections, l'état actuel datant de 1901.
C'est environ au XIIe siècle que ce nom se transformera en Notre-Dame-de-la-Mer.
En 1448, sous l'impulsion du roi René, « invention »[3] des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé. L'archevêque d'Arles, Louis Aleman n'assiste pas à cette invention, car il est excommunié depuis 1440 à la suite du concile de Bâle ; en son absence, l'autorité papale est représentée par son légat, Pierre de Foix, l'archevêque d'Aix Robert Damiani et l'évêque de Marseille Nicolas de Brancas. Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VIe siècle.
Les temps modernes
La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d'Arles, a épargné, contrairement à celle de 1348, la communauté des Saintes qui s'oppose avec véhémence à l'accueil de réfugiés arlésiens. À la Révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues ; ils seront rénovés en 1873.
En 1838, le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer » et, peu après, le pèlerinage des Gitans est mentionné pour la première fois : au mois de mai, ils viennent de toute l'Europe honorer ici leur sainte patronne, Sarah, la vierge noire. Au début du mois de juin 1888, Vincent Van Gogh, qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y dessine et peint notamment les barques sur la plage, le village vu des dunes côtières et quelques cabanes couvertes de sagne. Peu de temps après au mois d'août 1892, est inauguré le train Arles - les Saintes, appelé le « petit train ». La ligne, devenue non rentable à la suite du développement de l'automobile, ferme en octobre 1953. En 1899, le Marquis de Baroncelli s'installe aux Saintes sur la petite route du Sauvage, au mas de l'Amarée ; il s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. En juillet 1909, il crée la Nacioun Gardiano (Nation gardiane), qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.
Dès la fin du XIXe siècle, mais surtout après la Première Guerre mondiale, le village reçoit la visite d'artistes et d'écrivains : Yvan Pranishnikoff en 1899, Hemingway en 1920, et plus tard celles des peintres Picasso et Brayer dans les années 1950. De nombreux films y sont tournés, comme Crin-Blanc en 1952 et D'où viens-tu Johnny ?, en 1963. En 1975, Bob Dylan y passe quelques jours lors du pèlerinage du mois de mai. En 1948, Mgr Roncalli, nonce apostolique en France et futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques. Depuis 1960, la cité vit principalement du tourisme dont le développement à compter des années 1980 se veut mieux maîtrisé. Toutefois, cette évolution marquée par un accroissement démographique, de 1 687 habitants en 1946 à environ 2 500 en 2005, entraîne de profonds changements :
- au niveau social-professionnel, avec la disparition des pêcheurs et des agriculteurs au bénéfice des commerçants et des retraités, ces derniers souvent étrangers à la région,
- sur le plan de l'urbanisme, avec le creusement d'un port et la création de nombreux lotissements comprenant un pourcentage important de résidences secondaires et d'habitations de location.
Ces changements se retrouvent notamment au niveau politique avec le basculement à droite d'une mairie longtemps détenue par les partis de gauche.
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Bouches-du-Rhône.Les armes peuvent se blasonner ainsi :
De gueules, à deux saintes affrontées, d'argent,tenant chacune une boite d'or et étant dans un navire, aussi d'or, sans voiles, sans rames, et sans timon, exposé dans une mer agitée d'azur, ondée d'argent.
Démographie
Sources : site Cassini ici ou INSEE ici (Note : quelques différences entre les chiffres INSEE et ceux de Cassini)
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1904 1906 Honoré Pioch 1906 1920 Joseph Espelly 1920 1921 Joannin Audibert 1921 1934 Esprit Pioch PC 1934 1942 Joannin Audibert 1942 1944 Roger Laurent août 1944 sept. 1944 Marius Sellier sept. 1944 avril 1945 Georges Vendran avril 1945 1972 Roger Delagnes PS 1972 1995 Hubert Manaud PS 1995 2008 Roland Chassain UMP Toutes les données ne sont pas encore connues. Sources : Francegenweb ici
Économie
2e commune la plus étendue de la France métropolitaine, derrière Arles.
Lieux et monuments
- Église fortifiée des XIe et XII siècles.
- Musée et maison du marquis de Baroncelli .
- Château d'Avignon et son domaine .
- Mairie, construite dans les années 1930 et décorée par le peintre Marcel Dyf.
- Arènes, construites au début des années 1930, où ont lieu de nombreux jeux taurins, des courses camargaises et des corridas.
- Présence à proximité du village d'un plan d'eau spécialement aménagé pour les tentatives de record de vitesse en planche à voile.
- Pèlerinages des 24 - 25 mai et de fin octobre (saintes Maries Jacobé et Salomé) ; celui du 24 mai est aussi célébré pour la patronne des Gitans, la « Vierge noire » Sainte Sarah.
Les deux premiers pèlerinages sont historiquement très anciens et évoquent une tradition chrétienne, celle du débarquement des premiers chrétiens sur le rivage de Camargue[4]. Celui des Gitans, plus récent, date du milieu du XIXe siècle.
- Marchés : tous les lundis et vendredis sur la place de la mairie.
Les cabanes des Launes
Une trentaine de cabanes de gardians se dressent, alignées face à la mer, entre le front de mer et l'étang des Launes, à l'ouest de l'agglomération. Apparue dans les années 1950 sur une bande de terre alors quasiment vierge, elles ont pour origine l'initiative prise par le maire de l'époque, Roger Delagnes, de créer, à l'entrée ouest du village, une zone réservée à la seule construction de cabanes camarguaises à couverture de sagne (roseau des marais). Construites par des artisans cabaniers, ces cabanes semblent être sorties du même moule. Il s'agissait, pour la plupart d'entre elles, de résidences destinées à un séjour saisonnier, balnéaire, et, pour quelques-unes, de points de départ pour randonnées équestres.
Immortalisées par de nombreuses cartes postales dans les années 1950 à 1970, elle constituent, outre un pan du passé récent des Saintes-Maries, une curiosité architecturale et urbanistique unique en son genre en Europe [5].
Notes et références
- ↑ Voir l'article Commune française.
- ↑ www.saintesmaries.com/pdf/cars_arles.pdf
- ↑ c'est-à-dire découverte
- ↑ Le débarquement des saintes Jacobé et Salomé avec sainte Madeleine, relève plus de la légende que de l'histoire. Toutefois, en ce qui concerne les pèlerinages, ils sont bien établis dès le XIVe siècle et existaient probablement dès la fin du XIIe siècle.
- ↑ Christian Lassure, L'évolution de la cabane camarguaise au XXe siècle d'après des cartes postales et photos anciennes, IV - Cabanes du front de mer aux Saintes-Maries-de-la-Mer, site Pierreseche.com, 26 janvier 2009.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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