- Rotland d'Arles
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Rotland d'Arles ( ? - † 18 septembre 869), dit aussi Rotlandus ou Rolland fut archevêque d'Arles (ap.850, av.852 - 869).
Sommaire
Biographie
Un chef de l'Église méridionale
Rotland est mentionné pour la première fois dans une lettre de Léon IV qui paraît être de 852 et dans un diplôme de Lothaire du 6 septembre 854. En 855, il participe au concile de Valence sur la prédestination et la grâce[1] qu'il préside avec les archevêques de Lyon et de Vienne[2], puis à l’assemblée de Sermorens vers la même date[3] et assiste au concile de Pitres, parfois appelé Édit de Pîtres, le 20 juin 864. Il figure dans la lettre collective aux évêques du royaume de Louis le Germanique écrite en 863 et dans la lettre du pape Nicolas Ier datée du 12 mai 864.
L'archevêque de Reims, Hincmar, s'adresse à lui pour la protection des biens de son Église en Provence. Il s'agit des domaines appelés civitis Fretus, identifiés au territoire actuel de Saint-Rémy, au nord des Alpilles et d'Arles[4]. Cela se passe probablement en 861 quand prenant prétexte d’un appel d’une partie de l’aristocratie provençale[5], dont le « puissant comte d’Arles Fourrat »[6], Charles le Chauve, qui avait vécu jusque-là en bonne intelligence avec son neveu Charles de Provence, tente d’annexer la Provence. Bien que victorieux dans les premiers engagements, Girard de Roussillon[7] menace de confisquer en représailles des pillages commis dans ses domaines bourguignons, les propriétés provençales de l’archevêque de Reims. Mais Hincmar réussit finalement à convaincre le roi Charles de stopper cette tentative d'annexion[8] supprimant ainsi la menace qui avait pesé sur ses propriétés provençales.
Peu après, profitant d'un pouvoir plus distant, Rotland obtient de l'empereur Louis II, le nouveau maître de la Provence, l'autorité sur le monastère Saint-Césaire d'Arles[9].
Un chef militaire
Dans une époque et une région soumises aux incursions de pirates, l'archevêque se conduit en chef de guerre : il fait fortifier le théâtre antique d'Arles et intervient dans les campagnes. Il est mentionné dans les annales d’Hincmar en 865 et 869, cette dernière fois à propos de sa mort. Lors d'une razzia en Camargue en septembre 869, les Sarrasins le surprennent en effet en train de superviser la mise en défense de la région ; au cours de cette bataille 300 provençaux sont tués[10]. L'évêque une fois fait prisonnier est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les Arlésiens ne récupérent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les barbaresques au moment de la remise de rançon, probablement organisée sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras actif et encore navigable à cette époque. Il périt ainsi le 18 septembre et fut enterré le 22 septembre 869.
Notes et références
- Gilles Duport - Histoire de l'Eglise d'Arles – 1690 - page 159 ici :
- Godescalque alors semant ses erreurs touchant la Prédestination & la Grace , on assembla un Concile à Valence en Dauphine. Saint Rotland y préfida , & y fit paroître la profonde connoissance qu'il avoit de la doctrine de Saint Auguftin : il l'y maintint contre Godeicalque qui s'en estoit déclaré ennemi ; & il condamna les erreurs de cet Heretique par l'autorité même de S. Augustin.
- Jean-Pierre Papon - Histoire générale de Provence - Moutard, 1777 - t.1 page 306 ici :
- Rolland présida au troisième concile de Valence en 855, avec les archevêques de Lyon et de Vienne.
- Louis Duchesne - Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, Tome 1, page 282 indique plutôt 853. À cette assemblée fut jugé un litige entre l’archevêque de Vienne, Agilmar, et le comte Wigeric.
- Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - page 85.
- René Poupardin – Le royaume de Provence sous les Carolingiens (588-933) – p.26
- Pierre Riché – Les Carolingiens, une famille qui fit l’Europe – p.208 ; il s'agit probablement du comte Fulcrad.
- René Poupardin – Le royaume de Provence sous les Carolingiens (588-933) – p.30
- Pierre Riché – Les Carolingiens, une famille qui fit l’Europe – p.208
- René Poupardin – Le Royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?), page 35 ici :
- ... Cette concession faite par l'empereur de dignités ecclésiastiques ne fut d'ailleurs pas la seule. Louis, en effet, se laissa plus ou moins corrompre en même temps que l'impératrice Engilberge, pour faire don à l'archevêque Roland d'Arles de l'abbaye de Saint-Césaire dans cette ville.
- Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - page 28.
Voir aussi
Sources
- Gilles Duport - Histoire de l'Église d'Arles – 1690
- Jean-Pierre Papon - Histoire générale de Provence - Moutard, 1777 - Tome 1
- René Poupardin – Le Royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?) - Paris, 1901
- Louis Duchesne – Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule – Édition 1907, Tome
- Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - Bordas - Paris, 1976 - (ISBN 2040077405).
- Pierre Riché - Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe - Hachette littérature, Paris, 1997 (1re édition 1983) - (ISBN 2012788513)
Liens internes
Liens externes
- Pirates et corsaires sur le Bas-Rhône : IXe-XVe siècles, sur le site du patrimoine
- G. de Rey - Les invasions des sarrasins en Provence pendant le VIIIe, le IXe et le Xe siècle - Marseille, 1878 ici
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- Gilles Duport - Histoire de l'Eglise d'Arles – 1690 - page 159 ici :
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