- Paul Landowski
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Paul-Maximilien Landowski Paul Landowski en 1913 Naissance 04 juin 1875
ParisDécès 27 mars 1961 (à 85 ans)
Boulogne-BillancourtNationalité Français Activité(s) Sculpteur Maître Jules Lefebvre Récompenses Prix de Rome 1900 Médaille d'or de sculpture
aux Jeux olympiques 1928modifier Paul-Maximilien Landowski, né à Paris le 4 juin 1875 et mort à Boulogne-Billancourt le 27 mars 1961, est un sculpteur figuratif français d'origine polonaise.
Sommaire
Biographie
Il est le petit-fils, par sa mère, du célèbre violoniste et compositeur Henri Vieuxtemps[1]. Il épouse en premières noces Geneviève Nénot (1888-1911), fille d’Henri-Paul Nénot, dont il a deux enfants, le peintre Nadine Landowski (1908-1943) et Jean Max Landowski (1911-1943), mort pour la France. Veuf, il épouse Amélie Cruppi, fille de l'homme politique Jean Cruppi. Il est aussi le père du compositeur Marcel Landowski (1915-1999), qui réforma l'enseignement musical en France, et de la pianiste et artiste peintre Françoise Landowski-Caillet (1917-2007).
Après des études secondaires au lycée Rollin, il se destine à la versification dramatique. En hypokhâgne, il découvre durant l'année 1898 auprès d'Henri Barbusse la philosophie humaniste, laquelle marquera toute son œuvre. L'année suivante, il suit, parallèlement à ses études, les cours du portraitiste Jules Lefebvre à l'Académie Julian. Il devient un expert en anatomie en suivant quotidiennement les dissections de l'Ecole de Médecine et en dessinant les planches pédagogiques du professeur Faraboeuf. Il se passionne pour la boxe.
Admis en 1895 aux Beaux Arts, il y devient l'élève de Louis-Ernest Barrias. Il en sort en 1900 lauréat du Prix de Rome pour son David combattant[1]. De retour de son séjour à la villa Médicis, il s'installe en 1906, suivi par tout un milieu d'architectes, d'artistes et de mécènes, à Boulogne Billancourt, rue Moisson-Desroches (aujourd'hui rue Max Blondat). Il ne reste de son atelier qu'un petit musée construit après sa mort dans un coin du jardin.
Lors de la Première Guerre mondiale[1], il reçoit la croix de guerre dans la Somme. Il réalisa dans l'après-guerre plus de quatre vingt monuments aux morts dont Les Fantômes [2]. Héros aux préoccupations humanistes, il devient un des sculpteur les plus reconnus de la France pacifiste de l'après guerre et obtient plusieurs importantes commandes monumentales à Paris (la statue de Sainte Geneviève sur le pont de Tournelle, les fontaines de la porte de Saint Cloud, le tombeau du maréchal Foch) ou à l'étranger (Christ de Corcovado).
En 1928 il participe au concours d'art des IXe Jeux olympiques d'Amsterdam et obtient la médaille d'or au concours de sculpture pour une statue Le Boxeur.
Il est directeur de la villa Médicis de 1933 à 1937. En 1939, il est nommé directeur de l'Ecole des Beaux Arts de Paris où il travaille à une réforme mettant en œuvre ses conceptions de l'enseignement de l'art comme réunion de l'architecture, de la sculpture et de la peinture.
En novembre 1941, il fait avec Paul Belmondo et André Derain le fameux « voyage à Berlin », en réalité à travers toute l'Allemagne jusqu'à Weimar, répondant comme de nombreux autres artistes français à l'invitation d'Otto Abetz à collaborer sur le plan intellectuel au projet de Goebbels de faire émerger une nouvelle Europe[3]. En tant que directeur des Beaux Arts et en tant qu'ancien ami proche d'un Otto Abetz qui ne s'était alors, à l'époque de cette amitié, pas encore engagé pour le nazisme, il est en effet pressé d'agir pour ses élèves retenus prisonniers en Allemagne depuis la débâcle. Au cours de son procès d'épuration dont il sortira sans condamnation, il expliquera avoir agi dans le but de contribuer par sa fonction au secours des prisonniers français en reversant son cachet au Pécule des prisonniers et dans l'espoir de faire libérer de jeunes artistes. Il ajoutera - ce que tous ne feront pas - regretter son geste[4], reconnaissant par là le marché de dupes.
À sa mort, il laisse également deux œuvres littéraires, l'une publiée de son vivant, Peut-on enseigner les Beaux-Arts ?[5], et l'autre qui ne le sera, partiellement, qu'après sa mort, son Journal, témoignage personnel et fascinant sur le métier de sculpteur avant la Première Guerre mondiale jusqu'à la fin de sa vie.
Paul Landowski fut commandeur de la Légion d'honneur[1].
Le Temple de l'Homme
Le Temple de l'Homme, auquel Paul Valery a donné son nom, est le projet « océanique », au sens de Romain Rolland, d'un lieu de méditation accueillant manifestations publiques, spectacles et congrès internationaux. Comprenant bibliothèque et cinéma, il a été élaboré en collaboration avec les architectes Taillens, Bigot et Laprade et n'a pas été réalisé. Présenté en 1925 à l'exposition des Arts Décoratifs de Paris, il a été envisagé en 1932 pour prolonger l'axe des Champs Elysées entre la Porte Maillot et La Défense. Le projet sera constamment travaillé jusqu'en 1950.
Deux portes monumentales, la Porte de la Science et la Porte de Psyché, ouvrent sur les statues des Fils de Caïn au milieu d'un parvis encadré de deux cents mètres de Mur de Prométhée, Mur des Religions, Mur des Légendes, Mur des Hymnes, chacun haut de huit mètres et décoré de bas reliefs representant les grandes figures de la science, de la philosophie, de l'héroisme, de la poësie.
La Porte de la Science est aujourd'hui visible à l'entrée de la nouvelle faculté de médecine de Paris, 45 rue des Saints-Pères et le groupe des Fils de Caïn aux Tuileries. L'Hymne à l'Aurore, visible au Musée des Années Trente, était destiné au Mur des Hymnes.
Œuvres
- David combattant (1900).
- Les Porteuses d’eau aveugles (1903), plâtre visible au Musée des Années Trente.
- Les Fils de Caïn (1906), Bronze placé en 1984 galerie du Bord de l'Eau aux Tuileries.
- L'Hymne à l'Aurore (1909), nue féminin en plâtre, grandeur nature, visible au Musée des Années Trente.
- Soun, danseuse sacrée (1912), visible au Musée des Années Trente.
- Le pugiliste, nu de Georges Carpentier qui fit scandale (1912).
- L’Industrie & l'Agriculture à l'entrée de la cour du palais gouvernemental Piratini à Porto Alegre (1912).
- Le Printemps, l’Eté, l’Automne, l’Hiver, l’Abondance, la Fortune sur la façade d'un des bâtiments de l’Union et le Phoenix espagnol à Madrid (1912).
- Aux artistes dont le nom s'est perdu, sculpture au Panthéon de Paris (1909-1913).
- Statue équestre d'Édouard VII (1914), bronze en extérieur exposé sur la place Édouard VII, à Paris (9e).
- Monument international de la Réformation (1909-1917).
- Mur de pierre sculpté en collaboration avec Bouchard, situé à Genève et rendant hommage aux pères de la Réforme protestante.
- Wilbur Wright, Le Mans (1920).
- Knock down, statue de boxeur se relevant (1921).
- À la Suisse consolatrice la France reconnaissante (1922) à Schaffhouse.
- Monument aux morts de Barcelonnette (1922).
- Monument aux morts de l'École normale supérieure (1923) figurant un nu masculin blessé brandissant un flambeau (le bras a été plusieurs fois cassé, volé et remplacé).
- Concert champêtre & La Becquée, au bord de du bassin du Château de Voisins à Saint-Hilarion (1925).
- Monument en hommage à Paul Déroulède, avenue César Caire à Paris (1927).
- Avec Bouchard, haut et bas reliefs du monument aux morts de Paul Bigot à Saint Quentin (1927).
- Bouclier aux morts (1928), dans les jardins de la mairie du XVIème arrondissement à Paris.
- Sainte Geneviève, protectrice de Paris contre l'envahisseur (1928).
- Statue en pierre située à Paris (5e) face au chevet de Notre-Dame sur le Pont de la Tournelle qui enjambe la Seine. Elle est inscrite au patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 1991.
- Commémoration du premier kilomètre en circuit fermé par Henri Farman devant l'héliport d'Issy (1929).
- Monument aux morts d'Ault (Somme).
- Monument de la Victoire, aux soldats de Casablanca morts pendant la Grande Guerre (1924) transporté à Senlis, place du Troisième Houzard, en 1961.
- Le Pavois, dressé à Alger (1929).
- Monument à la fraternité franco-algérienne scellée par le sang versé dans la guerre, il a été recouvert d'un coffrage en ciment en 1978.
- Clément Ader à Muret (1930).
- Sun Yat-Sen trônant dans le Mausolée Sun Yat-sen à Nankin (1930) (réplique en bronze au Musée Sun Yat-sen de Taïpei).
- Statue équestre du maréchal Haig (1931), bronze en extérieur installé sur la place du Général de Gaulle à Montreuil sur mer.
- Monument à la mémoire de l'Amiral de Grasse, boulevard Delessert au bord des jardins du Trocadéro (1931).
- Offert à la ville de Paris par un américain, Kingsley Macomber, il est constitué de la statue de l'amiral devant un bas-relief de bronze de trois mètres représentant une batterie de canon et ses servants à bord d'un bateau. Une réplique en bronze de la statue a été inaugurée à Virginia Beach pour le bicentennaire de la Révolution américaine.
- Le Christ rédempteur sur le Corcovado à Rio de Janeiro (1931).
- Réalisé en collaboration avec l'ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa. C'est une sculpture monumentale de 30 m de haut( statue) 700 m (colline) 8 m (piédestal) en tout 738 m, qui pèse 1 145 tonnes. La tête mesure 3,75 m, la main 3,20 m. La distance entre chaque main est de 28 m, la largeur de la tunique est de 8,50 m. Le poids approximatif de la tête est de 30 tonnes et celui de chaque main de 8 tonnes. L'aire du piédestal est de 100 m². Cette statue a été réalisée pour célébrer le centenaire de l'indépendance au Brésil. En 2007, elle devint l'une des sept nouvelles merveilles du monde. Son inauguration eut lieu le 12 octobre 1931.
- Tombeau de la famille Darracq au cimetière du Père-Lachaise.
- Gisant, Le Départ de la défunte (relief sur le sarcophage), La Forge (relief sur le tympan), Pieta, Bonté, Amour fraternel (reliefs décorant la niche).
- Les Sources de la Seine, bas reliefs décorant les fontaines monumentales de la porte de Saint-Cloud (1928-1932).
- Montaigne, marbre (aujourd'hui une copie en bronze) du philosophe de prédilection de l'artiste, assis face à l'entrée d'honneur de la Sorbonne, rue des Ecoles (1933).
- Buste du Docteur Armaingaud à Arcachon (1933).
- Les Fantômes (1919-1935).
- Groupe en pierre constitué de sept soldats, hauts de 8 mètres, chacun incarnant une arme et érigé sur la butte de Chalmont[6] à Oulchy-le-Château dans l'Aisne à l'endroit précis où se décida le sort de la Seconde bataille de la Marne. Ce monument, propriété de l'État, est classé aux monuments historiques par un arrêté du 31 juillet 1934.
- Tombeau du maréchal Foch aux Invalides (1937).
- PAX (1937), monument en l'honneur du prix Nobel de la paix Aristide Briand, devant le ministère des Affaires étrangères, quai d'Orsay à Paris.
- Monument à Paul Adam, contre le Palais du Trocadéro, avenue Albert-de-Mun.
- Les Signes du zodiaque, relief en pierre situé au sous-sol du crématorium du cimetière du Père-Lachaise.
- Michel-Ange au travail (1946), autoportrait visible au Musée des Années Trente.
- Danse de Parvati, danse de la séduction, danse de la pureté et danse de l'arc (1947), inspirées de la danseuse cambodgienne Nyota Inyoka.
- Porte de la nouvelle faculté de médecine de Paris, 45 rue des Saints-Pères (1953).
- Monument Georges Heuillard, (1953), pierre et bronze, édifié à Neuf-Marché en Seine-Maritime. Inauguré le 14 novembre 1953 par Joseph Paul-Boncour.
- Le retour éternel (1954), situé au sous-sol du crématorium du cimetière du Père-Lachaise.
- Œuvre testamentaire de l'artiste, c'est une sorte de piéta héroïque en pierre offrant le corps vertical d'un jeune défunt. Landowski a ici réitéré sa composition favorite par laquelle il associe une statue à un fond sculpté de bas reliefs.
- Monument à la gloire de l'armée française (1956) place du Trocadéro et du onze novembre à Paris (XVIème).
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Reproduction du
David combattant -
L'Industrie et l'Agriculture au palais Piratini -
Statue equestre
d'Édouard VII -
Sainte Geneviève
au pont de la Tournelle -
Mémorial d'Henry Farman -
Statue equestre du maréchal Haig à Montreuil sur mer -
Monument aux morts
à Saint Quentin -
La Victoire à Senlis -
Tombe de Düsseldorf
Institutions établies en sa mémoire
- Le Musée-Jardin Paul Landowski[7], situé au 14 de la rue Max-Blondat à Boulogne-Billancourt, à l'emplacement de l'atelier du sculpteur qui y travailla jusqu'à sa mort en 1961.
- Le Centre Culturel Paul-Landowski, situé avenue André Morizet à Boulogne-Billancourt, héberge notamment le Musée des Années Trente.
- Le collège Paul-Landowski, situé au 94 rue Escudier à Boulogne-Billancourt. Architecte : G. Merlet, 1981.
Bibliographie
- Collectif, Paul Landowski, le temple de l'homme, catalogue de l'exposition du Petit Palais du 7 décembre 1999 au 5 mars 2000, éditions Paris-Musées, 1999.
- Thomas Compère-Morel, Paul Landowski, La pierre d'éternité, catalogue de l'exposition éponyme présentée à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, éditions Somogy, 2004.
- Michèle Lefrançois, Landowski, L'Œuvre sculpté - Catalogue raisonné, éditions Créaphis, 2009.
Notes et références
- ISSN 1287-7670) « Paul Landowski, le statuaire de Douglas Haig » dans La Violette, publication des Compagnons de la Violette , n° 11, 1er semestre 2007, p. 28-31 (
- Les Fantomes
- R. O. Paxton, O. Corpet, C. Paulhan, Archives de la vie littéraire sous l'Occupation, Taillandier, 2009
- Laurence Bertrand Dorléac, L'art de la défaite (1940-1944), p. 75, Seuil, Paris, 1993
- La Baudinière, 1948
- Vue satellite des Fantômes sur Google Map
- Les amis du musée Paul Landowski
Lien externe
Catégories :- Paul Landowski
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- Sculpteur français du XXe siècle
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