- Paul Belmondo
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Paul Belmondo, né à Alger le 8 août 1898, mort à Paris le 1er janvier 1982 (83 ans), est un sculpteur et graveur en médailles français. Il est le père d'Alain et Jean-Paul Belmondo.
Sommaire
Biographie
Il est né dans une famille modeste d'origine italienne (venant du Piémont et de la Sicile), à Alger où il va passer sa jeunesse. Il fait ses études primaires à l'école Dordor d'Alger. Passionné de dessin, il commence à sculpter dès l'âge de 13 ans. Il va suivre ensuite des études d'architecture à l'École des Beaux-Arts d'Alger, interrompues par la Première Guerre mondiale. Gazé à la bataille de Saint-Mihiel en 1917, il est démobilisé en 1919.
Grâce à une bourse du gouvernement de l'Algérie, il poursuit ses études à Paris où il devient l'ami de Charles Despiau. Il obtient le Prix Blumenthal en 1926. Il se marie à Paris en 1930 (trois enfants naîtront de ce mariage, Alain, Jean-Paul et Muriel). Il obtient le Grand prix artistique de l'Algérie en 1932 puis le Grand prix de la Ville de Paris en 1936. Il est membre du Groupe Collaboration, section arts dont il fut vice-président de section (1941-1945). Il participe en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker et l'ambassadeur d'Allemagne en France, Otto Abetz, de peintres et de sculpteurs français, acceptant comme d'autres artistes parmi les plus renommés de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes[1]. On trouve ainsi dans ce voyage Charles Despiau, Henri Bouchard, Louis Lejeune, Paul Landowski, Roland Oudot, Raymond Legueult, André Dunoyer de Segonzac mais aussi des artistes de l’avant-garde tels Kees Van Dongen, Maurice de Vlaminck, André Derain et Othon Friesz. Ce "voyage" a été très largement exploité par la propagande nazie[2]. Arletty aurait également témoigné de la présence de Belmondo au vernissage de l'exposition consacrée au sculpteur nazi Arno Breker à l'Orangerie du 15 au 31 mai 1942[3], ce qui n'est guère surprenant puisque Belmondo figure en bonne place dans le comité de patronage de l'exposition au côté de Brasillach, Drieu La Rochelle, Abel Bonnard, etc.[4]. En 1945, Paul Belmondo fut jugé par le tribunal d'épuration des artistes plasticiens et fut interdit de ventes et d'exposition pendant un an[5]. Alors que "son maître" Charles Despiau (chargé par le témoignage de Belmondo) fut frappé d'un blâme[6]...
Avant-guerre, il reçoit beaucoup de commandes de l'État, notamment pour le palais de Chaillot avec Léon-Ernest Drivier et Marcel Gimond. Il devient professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1956 et membre de l'Institut de France en 1960.
Commandeur de la Légion d'honneur et de l'Ordre des Arts et des Lettres. Officier de l'Ordre de Léopold de Belgique.
Il meurt à 83 ans le 1er janvier 1982 à Paris. Il est enterré au Cimetière du Montparnasse. Jean-Paul Belmondo reprochera à Jack Lang, alors ministre de la Culture, son absence d'hommage à la mémoire de son défunt père.
Son atelier se situait dans d'anciennes écuries, avenue Denfert-Rochereau à Paris.
Œuvre
Son œuvre sculptée s'inscrit dans un courant néoclassique, à la recherche de l'harmonie par des lignes simples et des formes lisses. Parmi ses réalisations, on note la copie en 1964 de l'Allégorie de la danse, de Jean-Baptiste Carpeaux située sur le côté droit de la façade de l'opéra Garnier, que l'on peut toujours admirer.
Il a également réalisé des médailles et des illustrations de livres d'art, notamment Boubouroche de Courteline. Deux bronzes, Jeannette et Apollon, se trouvent dans le Jardin des Tuileries depuis 1988 (don de la famille Belmondo). Une baigneuse de Paul Belmondo orne un carrefour du centre-ville d'Orléans.
Une exposition rétrospective de son œuvre, intitulée La Sculpture sereine fut organisée dans plusieurs villes de France en 1997 à l'initiative du Ministère de la Culture.
Le Musée national des beaux-arts d'Alger, possède un important fonds de sculptures de Paul Belmondo classées « stratégiques » (terme employé par l'administration dudit musée[réf. nécessaire]).
- N - D - " Le Baiser ", sculpture haut-relief dans l'escalier d'honneur de la mairie du XXe arrondissement de Paris.
Musée Paul-Belmondo
Jean-Paul Belmondo, son frère Alain et sa sœur Muriel ont fait donation en mars 2007 à la ville de Boulogne-Billancourt de l'ensemble des œuvres de leur père qu'ils possédaient[7], soit 259 sculptures, 444 médailles et presque 900 dessins ainsi que des carnets de croquis et des travaux préparatoires[7]. L'ensemble sera exposé sur 1000 mètres carrés dans un musée nouvellement créé dans le château Buchillot[7], une ancienne folie du XVIIIe siècle, remaniée au XIXe siècle par son propriétaire James de Rothschild (le parc du château est devenu depuis plusieurs années un parc public de la ville sous le nom de Parc Rothschild). Ce bâtiment propriété de la ville, classé monument historique, sera rénové pour une somme de plus de 2,7 millions d’euros et le musée devrait ouvrir au public fin 2008[8]. En mai 2008, l'ouverture est repoussée et prévue pour fin 2009, début 2010[9]. Avec quelques mois de retard dus aux intempéries qui ralentissent les travaux, le musée Paul Belmondo, consacré à l'œuvre du sculpteur et à la sculpture figurative du XXe siècle, ouvre enfin ses portes au public à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine, le 18 septembre 2010[10].
Emmanuel Bréon, l'un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre du sculpteur et ancien conservateur[11] du Musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, est à l'origine de l'implantation du musée dans la ville que souhaitait voir réalisé Jean-Paul Belmondo depuis plusieurs années. Les œuvres sont provisoirement stockées dans les réserves du musée des Années Trente[8].
Bibliographie
- Paul Belmondo : La Sculpture sereine, ouvrage collectif, éditions Somogy, 2001, (ISBN 978-2850562822)
- Paul Belmondo, par Jean Dutourd, éditions Le Chêne, 1984, (ISBN 978-2851083593)
Notes et références
- [1] § 1939-1946, la seconde guerre mondiale, les années noires de la bio de Charles Despiau
- Laurence Bertrand Dorléac : L'Art de la défaite : 1940-1944, Seuil collection XXe siècle, 1993.
- Arletty, confidences à son secrétaire, Éditions Publibook, Paris, septembre 2006 - Page 183 Michel Souvais :
- Lionel Richard : Le nazisme et la culture, Edition Complexe, 2006.
- http://www.lefigaro.fr/culture/2010/09/15/03004-20100915ARTFIG00576-belmondo-mon-pere-merite-ce-musee.php
- Elisabeth Lebon : Charles-Despiau (1874-1946), catalogue raisonné de l'oeuvre sculptée, Thèse de doctorat d'Histoire de l'art, sous la direction de Mme Mady Ménier (Université Paris I Panthéon-Sorbonne).
- Une folie du XVIIIe siècle pour abriter le musée, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007
- Au nom du père" Interview de Jean-Paul Belmondo et Maitre Michel Godest par Véronique Prat, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007.
- [2] Programmes comparés de Jean-Pierre Fourcade et Pierre-Christophe Baguet
- [3]
- Connaissance des Arts du 28 mai 2009
Articles connexes
- Musée Paul-Belmondo
- Rue Paul-Belmondo à Paris
Liens externes
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