- Malemort-du-comtat
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Malemort-du-Comtat
Malemort-du-Comtat Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Vaucluse Arrondissement Arrondissement de Carpentras Canton Canton de Mormoiron Code Insee 84070 Code postal 84570 Maire
Mandat en coursGhislain Roux
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Terrasses du Ventoux Latitude
LongitudeAltitude 160 m (mini) – 364 m (maxi) Superficie 11,92 km² Population sans
doubles comptes1 383 hab.
(2006)Densité 116 hab./km² Malemort-du-Comtat est une commune française, située dans le département du Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont les malemortais et les malemortaises.
Sommaire
Géographie
La commune est située à la fin des gorges de la Nesque, coté ouest, entre Carpentras et le Monts de Vaucluse.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse, dont celui de Mormoiron dont dépend la commune, sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].
Hydrographie
La Nesque passe sur la commune. L'on peut remarquer au niveau du bourg de nombreuses fontaines et lavoirs.
Climat
La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[2].
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures maximales moyennes (°C) 10 12 16 18 23 27 30 30 25 20 13 10 19,75 Températures minimales moyennes (°C) 2 3 6 8 12 15 18 18 14 11 6 3 9,6 Températures moyennes (°C) 6 7,5 11 13 17,5 21 24 24 19,5 15,5 8,5 7,5 14,7 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 36,5 23,3 24,9 47,5 45,6 25,4 20,9 29,1 65,8 59,6 52,8 34,0 465,4 Source : Données climatologiques de Carpentras 2000-2007 Le mistral
Article détaillé : Mistral (vent).Dans cette commune qui produit des Ventoux (AOC), aucun vigneron ne se plaint du mistral, même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Appelé le « mango-fango », le mangeur de boue, il élimine toute humidité superflue après les orages, dégage le ciel et lui donne sa luminosité, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques et les débarrasse d'insectes parasites[3].
Toponymie
Une légende locale voudrait que l'origine du nom de Malemort-du-Comtat provienne du fait que, lors d'une bataille au moment des Grandes Invasions, les locaux furent tous tués à l'exception d'une dame et d'un coq. Le nom « Malemort » viendrait donc de « mauvaise mort ».
Un texte du XIIe siècle, soit plusieurs siècles après la fameuse bataille, mentionne la « paroisse de Malemortis »[4] .
Le village s'est aussi appelé « Malemort-les-Lavoirs » en raison des nombreux lavoirs que le village possédait. Il en reste certains en très bon état, d'autres ont disparus. Il a finalement pris le nom de Malemort-du-Comtat pour se différencier du Mallemort qui se situe dans les Bouches-du-Rhône[4].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Des vestiges de peuplement datant du néolithique[5] (environs 5 000 ans avant notre ère), ont été trouvés surs les sites de Bonnefont et de Lagardy. Le château Unang et ses alentours se sont révélé très riches en vestiges du néolithique, de l'âge de bronze, et de la colonisation romaine. Le nom du château lui vient d'ailleurs de la villa gallo-romaine qui fut édifiée ici et qui était nommée illa Unango[6].
Moyen Âge
Au moment des Grandes Invasions, une importante bataille décime la population locale[6]. Quelques décennies plus tard, en 875, Charles, roi de Provence-Viennois, donnait à Jean, évêque de Carpentras, la Villa Unango avec ses dépendances, esclaves, terres et vignes[7].
Une nouvelle mention fut faite du village quand, en 1160, Raymond V, comte de Toulouse et marquis de Provence, octroya contre 2 000 sous, à l'évêque Raymond de Carpentras, le château de venasque et ses dépendances dont Malemort et la Villa S. Felice (château Saint-Félix)[6].
En 1348, la Peste Noire toucha plus de la moitié des Malemortais[5]. Et à la fin du XIVe siècle, la cité fut fortifiée par des remparts qui s'épaulaient à onze tours et s'ouvraient par trois portes toujours visibles[6].
Renaissance
La population eut plus de chance lors des épidémies suivantes en 1587 et 1628/29[5].
Période moderne
Mais la commune fut à nouveau fortement touchée par le peste de 1720. Aujourd'hui encore, dans le village, se trouve la rue « l'endroune ». Cette rue avait été créée pour séparer les pestiférés du reste de la population. Au détour d'une ballade aux alentours du village, on peut également trouver des restes du mur de la peste créé à cette occasion.
Le 12 août 1793 fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
Article détaillé : Histoire de Vaucluse.Période contemporaine
En 1900, pour la première fois apparait l’appellation côtes-du-ventoux. Ce baptême a lieu pour un repas de noce. Sur le menu est calligraphié vins des Côtes du Ventoux et des Crans. Ces vins sont tous millésimés et datés de 1870, 1890 et 1895, soit des vins vieux de 5 à 30 ans. C'est à partir de 1939, que les vignerons du secteur constituent un syndicat des vins du Ventoux. Grâce à leur action, leurs vins sont classés en Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) dès 1953[8] puis accèdent enfin à l’AOC le 27 juillet 1973.
La coopérative agricole oléicole de La Colombe, située route de Blauvac a été construite en 1933[9].
Héraldique
Si l'emblème du village est un coq, c'est parce qu'il semblerait que lors d'une bataille, il fut, avec une dame, le seul rescapé du village.
La devise: « Ortus a morte » (né de la mort).
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2001 Mars 2008 Ghislain Roux Mars 2008 Ghislain Roux Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[10])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 733 746 706 814 985 1203 1383 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
La commune a encore quelques commerces de détail, des cafés-restaurants, une auto-école et une pizzéria.
Agriculture
Les nombreuses vignes constituent une importante ressource économique de la zone et donnent naissance au vin AOC Ventoux (anciennement Côtes du Ventoux). On peut aussi noter des cultures fruitières sur la commune comme la culture des cerisiers ou des oliviers[11].
Tourisme
Pour l'accueil des touristes, la commune dispose de gites, locations vacances et d'un camping[12].
Vie locale
La Fête de la cerise se déroule le dernier dimanche de juin[13].
Éducation
Les enfants de la commune sont accueillis dans un groupe scolaire (écoles maternelle et primaire), une crèche et une cantine scolaire. Les collèges, lycées (classique ou d'enseignement professionnel) se trouvent sur Carpentras.
Sports
La village comporte diverses associations dont certaines à vocation sportive, pour la pratique de la randonnée pédestre, le judo (avec salle de judo), la gymnastique ou encore le foot de table[13].
De plus, le cadre des Monts de Vaucluse et des proche gorges de la Nesque sont propices aux randonnées pédestres, cyclotouristiques, VTT et moto, ainsi qu'à la pratique de l'escalade.
Santé
Pas de pharmacie ni d'équipement particulier de santé mais un docteur, un kinésithérapeute, un dentiste et des infirmières. Les autres spécialistes, hôpitaux et cliniques se trouvent sur Carpentras.
Lieux et monuments
- Château Saint-Félix, ancienne résidence d'été des Evêques de Carpentras. C'est le Roi Charles qui, dans une charte de 867, fait donation à Jean, Evêque de Carpentras, de divers biens sur le territoire de Malemort. Cette charte marque le début de la Seigneurie des Evêques de Carpentras sur le territoire du village, emprise féodale qui durera neuf siècles jusqu'à la Révolution. Selon les actes administratifs, les Evêques sont appelés "Seigneurs", "Barons de Malemort" ou encore "Seigneurs spirituels et temporels". Jusqu'au XVIII ème siècle, ces derniers rendaient,à chaque nomination, hommage au Pape, suzerin temporel, pour la Seigneurie de Malemort ( Voir l'ouvrage de Daniel Pleindoux "Le Village des Rouges du Midi").
Quatre-vingt-dix Evêques ont occupé le siège épiscopal de Carpentras, parmi lesquels de nombreuses personnalités italiennes. Citons notamment : Giulano della Rovere, neveu du Pape Sixte IV, qui, grâce à ce dernier, gravit rapidement tous échelons de la hiérarchie catholique. Son premier Evêché fut celui de Carpentras (1475-1476),il fut créé Cardinal la même année, puis fut Evêque de Lausanne, de Coutances, Archevêque d'Avignon en même temps que Légat du Pape et Evêque de Mende. Il fut élu Pape sous le nom de Jules II. Sous son pontificat, Jules II convoqua le Vème concile du Latran, créa la Garde Suisse, posa la première pierre de l'actuelle basilique Saint-Pierre de Rome. Il protègera Michel-Ange, fit travailler Bramante et Raphaël auquel il commandera les grandes fresques de la Chapelle Sixtine (du nom de son oncle Sixte IV). Pour ses nombreuses actions militaires, il fut appelé « le pape guerrier ».
Jacopo Sadoleto, fut un humaniste et l'un des écrivains les plus distingués de la Renaissance. Il occupa notamment les fonctions de secrétaire du Pape Léon X qui le nomma Evêque de Carpentras (1517-1540). Il fut également secrétaire du Pape Clément VII. Le Pape Paul III le chargea de préparer le concile de Trente. Il fut créé Cardinal en 1536. Il fut très attaché à Saint-Félix où il reçut et écrit beaucoup, notamment sa lettre aux Genevois qui venaient d'embrasser le protestantisme, lettre si belle et si touchante qu'on a comparée aux exhortations de Saint-Chrysostome.
Joseph-Dominique d'Inguimbert est né et décédé à Carpentras. Il entre dans l'ordre des Dominicains et prononce ses voeux en Italie en prenant le nom de Dom Malachie. Il rédige plusieurs ouvrages de théologie à l'Abbaye de Casamari, fréquente les salons à Rome. Le cardinal Albani l'engage pour rédiger la biographie de Clément XI, puis devient le confesseur du Cardinal Corsini et s'occupe par ailleurs de son secrétariat personnel et de sa bibliothèque. Le Cardinal Corsini étant devenu le Pape Clément XII, d'Inguimbert est pourvu de titres et de revenus conséquents : nommé Archevêque in partibus de Théodosie, il reçoit le pallium. Mais, à la suite d'une cabale, Dom Malachie d'Inguimbert est éloigné de Rome et nommé Evêque de Carpentras en 1735 et le restera jusqu'en 1754. Il fut Recteur du Comtat Venaissin en 1745. Carpentras lui doit notamment l'édification de son vaste Hôtel-Dieu.
- La fontaine de la Grand-Porte propriété de la commune, datée de 1789 et inscrite monument historique par arrêté du 28 octobre 1949[14].
- Les autres fontaines et lavoirs que l'on trouve dans le village et ses environs.
- Ancienne porte de la ville.
- Autel pré-roman découvert à St Antonin, déplacé et exposé en partie dans la mairie[5].
- dans l'église, divers objets proviennent de l'ancienne chapelle de Sainte-Garde. Un ensemble comporte autel, retable deux statues de la Vierge et saint Joseph et un ensemble de quatre statues en bois doré représentant Sainte Élisabeth, Sainte Anne, Saint Zacharie et Saint Joachim toutes les six attribuées à Jacques Bernus donc datant d'avant 1728 années de sa mort. Ces objets ont été classés le 3 mai 1933. À cette même date a été classé le reliquaire en verre et cuivre doré orné des armoiries du donateur, l'évêque de Carpentras, monseigneur Beni et daté de 1786[15].
Personnalités liées à la commune
- Félix Gras, poète et écrivain (1844-1901), né à Malemort-du-Comtat. Auteur du livre, Les Rouges du midi.[16]
Les Seigneurs Evêques de Carpentras, voir plus haut.
Voir aussi
Bibliographie
- Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon (ISBN 2903044279)
- Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Christian Lacour, Nîmes (réed.) (ISBN 284406051X)
- Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, A. Barthélemy, Avignon (ISBN 2879230411)
- Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Alpes de Lumières (ISBN 978-2-906162-92-1)
Notes et références
- ↑ Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
- ↑ La climatologie du Vaucluse
- ↑ Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 14.
- ↑ a et b http://www.malemortducomtat.fr/origin.htm
- ↑ a , b , c et d http://www.malemortducomtat.fr/origin2.htm
- ↑ a , b , c et d Robert Bailly, op. cit., p. 252.
- ↑ Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 28.
- ↑ L'arrêté du 29 décembre 1953 définit les conditions de production du V.D.Q.S. côtes-du-ventoux.
- ↑ Base mérimée
- ↑ Malemort-du-Comtat sur le site de l'Insee
- ↑ http://www.malemortducomtat.fr/agricult.htm
- ↑ http://www.malemortducomtat.fr/gites.htm
- ↑ a et b http://www.malemortducomtat.fr/assos.htm
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Base Palissy
- ↑ http://www.malemortducomtat.fr/fgras.htm
Liens externes
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