Louis François II de Bourbon-Conti

Louis François II de Bourbon-Conti

Louis François Joseph de Bourbon-Conti

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Louis François Joseph de Bourbon, prince de Conti
Louis François Joseph de Bourbon-Conti en habit de chasse. Portrait par Louis Petit, 1774. Chantilly, musée Condé.
Louis François Joseph de Bourbon-Conti en habit de chasse. Portrait par Louis Petit, 1774. Chantilly, musée Condé.

Naissance 1er septembre 1734
Paris
Décès 13 mars 1814 (à 79 ans)
Barcelone (Espagne)
Nationalité Royaume de France Royaume de France
Ascendants Louis François de Bourbon-Conti (1717-1776) (père)
Louise Diane d'Orléans (1716-1736) (mère)
Conjoint(s) Marie Fortunée d'Este-Modène (1731-1803)
Enfant(s) Louis François Véronèse (1761-1785), dit le chevalier de Vauréal (fils naturel)

Louis François Joseph de Bourbon-Conti, comte de La Marche puis (1776) dernier prince de Conti, duc de Mercœur, est né à Paris le 1er septembre 1734 et mort à Barcelone (Espagne) le 13 mars 1814.

Sommaire

Biographie

Fils de Louis François de Bourbon-Conti, prince de Conti, il manque mourir à sa naissance et reste toute sa vie de santé délicate. Il est baptisé le 29 novembre 1742 dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XV et pour marraine la reine Marie Leszczyńska. Le 17 mai 1750, il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit.

Sous l'Ancien Régime

Pendant la guerre de Sept Ans, il participe à la bataille de Hastenbeck (26 juillet 1757) et à la bataille de Krefeld (23 juin 1758) en qualité de maréchal de camp. Rappelé en France par son père, il épouse par procuration le 7 février 1759 et en personne, à Nangis-en-Brie, le 27 février, Marie Fortunée d'Este-Modène (1731-1803), fille de François III, duc de Modène. À cette occasion, il reçoit du Roi un don de 150 000 livres.

Les deux époux ne tardent pas à se brouiller car le comte de La Marche prétend imposer à sa femme la présence auprès de lui d'un fils naturel[1] qu'il a eu en 1761 de Marie Anne Véronèse, dite Mlle Coraline, artiste du Théâtre-Italien. Le comte de La Marche a un second enfant naturel[2] avec cette personne en 1767. Ceci porte un coup fatal à son ménage : les deux époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775. La séparation est définitive le 12 juin 1777.

Après le coup de force du chancelier de Maupeou (1771), le comte de La Marche refuse de s'associer aux protestations des princes du sang contre la suppression des parlements et reste fidèle au Roi. Cette attitude lui vaut une brouille durable avec son père. Ils ne se réconcilieront que peu avant la mort de ce dernier en 1776.

Le nouveau prince de Conti se retrouve à la tête d'une fortune très compromise par les dilapidations de son père. Il doit vendre de nombreux biens. Les célèbres collections du palais du Temple sont notamment dispersées en 1777. Les dépenses considérables qu'il engage lui-même à L'Isle-Adam, dont il ambitionne de faire le plus beau domaine cynégétique de France, le contraignent en définitive, en octobre 1783, à vendre le reste de ses biens au comte de Provence, agissant comme prête-nom de Louis XVI, pour 11 000 000 livres. Conti se réserve toutefois la jouissance de ses châteaux de L'Isle-Adam, Stors et Trie.

Le prince de Conti est l'un des sept princes du sang qui prennent part à l'Assemblée des notables convoquée à Versailles entre le 22 février et le 25 mai 1787. Il n'y joue qu'un rôle relativement effacé, mais insiste sur le délabrement des finances du royaume. Ses interventions montrent qu'il pressent la gravité de la crise que traverse la monarchie.

Après 1789

Louis François Joseph de Bourbon-Conti

Peu avant le 14 juillet 1789, le prince de Conti, hostile au doublement du tiers, fait partie des personnes désignées comme ennemis de la patrie par les bandes révolutionnaires du Palais-Royal. Il émigre dès le 18 juillet avec le comte d'Artois et le prince de Condé.

Mais il rentre en France dès le 2 avril 1790, et se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore à son chapeau, tandis que les habitants de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale.

Au mois de janvier 1792, il s'installe à Paris, rue de Grenelle, où il séjourne sans discontinuer jusqu'au 10 juillet. Le 15 octobre, il prête le serment civique devant la municipalité de Villiers-sur-Marne et vit paisiblement à l'écart de Paris dans sa terre de La Lande, sans se cacher et sans prendre part aux intrigues de la contre-révolution.

Il est décrété d'arrestation par la Convention nationale le 6 avril 1793 et arrêté le lendemain pour être conduit à Marseille avec d'autres membres de la maison de Bourbon. Il arrive à destination le 24 avril et est incarcéré au fort Saint-Jean. Il est libéré le 25 juin 1794 après plusieurs pétitions adressées à la Convention. Le 29 avril 1795, sur proposition du Comité des finances, la Convention lui accorde même la somme de 12 000 livres pour subvenir à ses besoins.

En août 1795, Conti retrouve sa propriété de La Lande et adresse au Conseil des Cinq-Cents une pétition pour obtenir la levée du séquestre de ses biens. Mais après le 18 fructidor (4 septembre 1797) et le vote de la loi de déportation qui frappe l'ensemble des membres de la maison de Bourbon, il est conduit sous escorte armée jusqu'à la frontière espagnole, non sans avoir obtenu du Directoire une provision annuelle de 50 000 francs sur le produit de ses biens, grâce à une réclamation du citoyen Desgraviers, institué son légataire universel.

Réfugié à Barcelone, il y reçoit en 1804 une provision de 100 000 francs. C'est là qu'il meurt le 10 mars 1814, peu avant la Restauration et y est inhumé dans l'église Saint-Michel.

Trente ans plus tard, Louis-Philippe Ier, ayant appris que cette église doit être démolie, ordonne au consul de France, Ferdinand de Lesseps, de faire procéder à l'exhumation du corps qui, embarqué sur le Lavoisier, est transporté à Dreux et réinhumé le 2 avril 1844 dans la chapelle royale.


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Louis François
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prince de Conti
Éteint

Références

Bibliographie

  • Les trésors des princes de Bourbon-Conti, Paris, Somogy éditions d'art, 2000 – ISBN 2-85056-398-6

Notes

  1. Louis François Véronèse (1761-1785), dit le chevalier de Vauréal. Le prince de Conti obtient pour ce fils naturel un titre dans l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et le fait admettre dans son régiment de dragons, stationné à Melun avec le grade de maître de camp en second. Le jeune officier meurt dans cette ville le 3 août 1785. Il avait épousé une Mlle Bontems et entretint jusqu'à sa mort une longue relation avec Anne-Victoire Dervieux, Mme Bélanger.
  2. Pierre Antoine Véronèse (1767-1846), connu comme musicien sous le pseudonyme de Gatays (ou Gatayes). Il eut un fils, Léon (1805-1877), qui devint harpiste et journaliste.
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