- Ligny-sur-Canche
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Ligny-sur-Canche
DétailAdministration Pays France Région Nord-Pas-de-Calais Département Pas-de-Calais Arrondissement Arras Canton Auxi-le-Château Code commune 62513 Code postal 62270 Maire
Mandat en coursJean-Marie Delmotte
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Frévent Démographie Population 200 hab. (2006) Densité 28 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 57 m — maxi. 138 m Superficie 7,17 km2 Ligny-sur-Canche est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.
Sommaire
Géographie
La commune située sur le versant nord de la vallée de la Canche, fait partie du Canton d'Auxi-le-Château.
Environnement
La position de la commune et ses zones humides lui donne une importance et des responsabilités au regard de la trame bleue dans le réseau écologique régional.
Les étangs de « Waligny » sont à ce titre suivi par le S.D.A.G.E. (Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux), dans le cadre du SDAGE (Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux), pour restaurer, protéger et gérer des zones naturelle de dépollution des eaux de surface, et des noyaux de biodiversité faisant l'objet d' inventaires faunistique et floristique des milieux terrestres et aquatiques[1]. La vallée de la canche est un corridor écologique d'importance régionale et nationale, et notamment un couloir de migration aviaire et une zone de remontée de l'anguille européenne, espèce aujourd'hui menacée (sur liste rouge).Communes limitrophes
Déjà habité à l’âge du bronze, puisque que l’on peut encore y voir un tumulus (butte de terre servant de sépulture), Ligny-sur-Canche (Ligniacum signifiant «le bois » en latin) est ensuite occupé à la période mérovingienne. En 1990, des archéologues ont découvert neufs tombes au lieu-dit « les Quinze parcelles ». Des armes et autres objets datés des VIe-VIIe siècles y ont été retrouvés dont un certain nombre se trouvent aujourd’hui au musée Ducatel à Frévent.
Ligny-sur-Canche devient un lieu de passage stratégique aux Xe-VIIe siècles, puisqu’une motte castrale (les premiers châteaux) est édifiée le long de la Canche pour surveiller le chemin menant à l’abbaye de Cercamps.
La construction d’un prieuré avec son église au début du XIIe siècle donne à Ligny-sur-Canche une plus grande importance sur la scène locale.
- L’église et le prieuré de Ligny-sur-Canche
Les fondation de l’église de Ligny-sur-Canche et de son prieuré datent de 1104. Les édifices se jouxtent mais le prieuré est apparemment un bâtiment indépendant.
- Le prieuré
Un prieuré est un établissement religieux comparable à un monastère. La plupart du temps, le prieuré est attaché à une abbaye de plus grande importance.
Le prieuré de Ligny-sur-Canche, fondé pour quatre religieux par un dénommé Jean de Grigny, a ainsi tout de suite été accordé à l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs, fondée à Paris en 1060.
La charte de ce legs est visible aux archives. Le don a été confirmé par le pape Pascal II en 1107.
On ne connait pas la raison exacte de ce choix parisien mais il semble qu’on le doit à l’évêque d’Amiens, Godefroy. Probablement existait-il une filiation entre les deux institutions.
L’abbaye mère de Ligny-sur-Canche, Saint-Martin-des-Champs, passe assez rapidement sous le patronage de la très importante abbaye de Cluny, et en 1147, elle possède une centaine d’églises.
Le prieuré de Ligny-sur-Canche est lui-même assez important, localement, puisqu’il domine l’église Saint-Hilaire-de-Frévent dès 1212.
- L’église Ligny-Prieuré
L’église de Ligny-sur-Canche est d’origine romane. Certains éléments en témoignent, comme des restes de chapiteaux et de corniches décorés ou l’arc en plein cintre.
À la fin du Moyen Âge (fin XVe- début XVIe siècle), l’église connaît une énorme transformation de volume avec l’ajout d’un large bas-côté à quatre travées, supportées par des colonnes en grès. Cette réorganisation de l’espace s’est accompagnée d’un habillage et d’une décoration gothique. On l’observe dans le style flamboyant des fenêtres et des voûtes.
- La seconde église de Ligny-sur-Canche
Non loin de la première église Ligny Prieuré, il existait une seconde église dans le village. Elle était établie le long de la Canche à l’endroit où se trouve le calvaire actuellement.
Elle possédait deux appellations : Ligny Canche ou Ligny Rache. Les Rache étaient des princes résidant à Boubers et pourraient être à l’origine de ce dernier nom. Peut-être étaient-ils propriétaires du terrains ou financeurs de l’église ?
Les deux églises ont appartenu à deux diocèses différents, l’une dans le diocèse de Thérouanne, l’autre appartenant à celui d’Amiens. Par ailleurs, cette église aujourd’hui disparue est visible sur les cadastres du VIIe siècle.
- Ligny-sur Canche aux XVe et XVIe siècles
A cette époque, l'histoire du village est guidée par les successions seigneuriales. Et parmi elles, quelques dynasties intéressantes qui font de Ligny-sur-Canche un village reconnu dans les environs.
- David de Brimeu
Au XVe siècle, la famille de Brimeu, un grand lignage de Picardie, acquiert la seigneurie de Ligny-sur-Canche. Cette lignée compte des personnages de premier ordre comme David de Brimeu, seigneur de Ligny-sur-Canche et chevalier de la Toison d’Or.
Né en 1384 à Hesdin, David de Brimeu devient seigneur de Ligny-sur-Canche par achat en 1415. Son lien avec les familles royales et ducales en a fait un personnage d’importance.
Dès 1403, il est mentionné comme échanson à la cour de Bourgogne. L’échanson est l’officier chargé de servir à boire au roi ou à tout autre personne de haut rang. En raison de la crainte permanente d'intrigues et de complots, la charge revenait à une personne en qui le souverain plaçait une confiance totale. En 1405, David de Brimeu exerce la même fonction à la cour de France.
Il fait ensuite une carrière remarquable en tant que chambellan (officier chargé de la chambre du roi) puis conseiller, à la fois aux cours bourguignonne et française. Cette période est troublée par des complots, des assassinats (celui de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, en 1419) entre la couronne de France et les Bourguignons. David de Brimeu a probablement un rôle important, lui qui semble en bonne grâce avec les deux parties. Précisons qu’au cours du XVe siècle, la région est bourguignonne puis espagnole.
Auprès du roi de France, David de Brimeu rempli les fonctions de concierge du palais, capitaine du Louvre et conseiller général pour les impôts de guerre.
Apparemment fidèle à Charles VI (roi de France de 1380 à 1422), il reste uniquement conseiller à la cour de Bourgogne à la mort de ce dernier, en 1422. En 1430, il y est fait chevalier de la Toison d’Or avec son frère Jacques et son neveu Florimont. Ils font partie des trente cinq premiers adoubés.
La Toison d’Or est un ordre de chevalerie très influent, institué en 1430 par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon.. Philippe le Bon veille au choix des chevaliers dignes de son ordre : " chaque Chevalier sera désigné parmi les meilleurs du royaume, les plus vaillants, et irréprochables dans leur conduite".
David de Brimeu est gouverneur d’Arras lorsqu’il décède en 1435 (ou 1448 ?) . Son tombeau se trouverait dans l’église de Ligny-sur-Canche. Il n’est malheureusement plus visible mais une source signale qu’il l’était au XVIIIe. Cette présence témoigne de l'attachement de David de Brimeu pour cette terre.
- Jacques de Vendôme
A la fin du XVe siècle, c’est la famille Bourbon-Vendôme qui acquiert la seigneurie. Les Bourbon-Vendôme, riche famille française ascendante directe d’Henry IV, domine le fief pendant tout le XVe siècle. La branche Bourbon-Vendôme présente à Ligny-sur-Canche est même appelée « Bourbon-Ligny ».
Le seigneur de Ligny-sur-Canche Jacques de Vendôme (naissance inconnue – mort en 1524), à qui le roi de Castille Charles Quint aurait donné le fief, est chambellan de François Ier.
C’est par ailleurs sous la domination des Bourbon-Vendôme qu’est installée et gravée, en 1560, la cloche Jacqueline à l’effigie de Philippe II, roi d’Espagne. Elle est aujourd’hui classée à l’inventaire des monuments historiques.
La famille de Jacques est également gouverneur de Doullens tout comme la famille de Rambures qui lui succédera à Ligny-sur-Canche.
Le village a donc connu de grandes familles même si elles avaient de nombreuses possessions.
Cela ne surprend pas quand on observe la position géographique privilégiée du fief, dans le sud du puissant comté de Saint-Pol au bord de la Canche (zone frontalière) et l’importance religieuse, avec le prieuré, qu’a Ligny-sur-Canche.
- Représentation dans les Albums de Croÿ
En 1603, l’église et le prieuré de Ligny-sur-Canche sont dessinés dans les Albums de Croÿ.
Charles de Croÿ, prince de plusieurs territoires du Nord de la France, fait représenter ses possessions et les provinces où il a tenu un rôle administratif.
Le duc de Croÿ, chevalier de la Toison d'Or en 1599, ayant eu comme première femme Marie de Brimeu probablement descendante des Brimeu de Ligny-sur Canche, cela pourrait expliquer pourquoi le petit village a été dessiné.
- Ligny-sur-Canche définitivement dans le royaume de France
Victorieux contre la couronne d’Espagne, Louis XIV obtient le comté d’Artois par le traité des Pyrénées de 1659. Ligny-sur-Canche est alors définitivement français.
- Ligny-sur-Canche après la Révolution de 1789
La Révolution française met à bas tous les privilèges féodaux. Les seigneurs de Ligny-sur-Canche se retrouvent donc sans terre.
- Ligny-sur-Canche en 1790
En 1790 est réalisé un état des lieux des villes et villages du Pas-de-Calais, recueilli dans un livre intitulé : Villes et villages du Pas-de-Calais en 1790, soixante questions et leurs réponses.
On y apprend que Ligny-sur-Canche abrite alors 439 habitants et qu’il s’y trouve deux moulins à eau, l’un étant à blé et l’autre à huile.
Il y est également précisé que le village est en procès depuis plusieurs années, avec celui de Boubers qui réclame une partie du marais situé sur le territoire de Ligny-sur-Canche depuis « un temps immémorial ». Cela fait un parallèle avec le XVIIIe siècle, au moment où Ligny-sur-Canche est séparé en deux parties avec ses deux églises : Ligny- Prieuré et Ligny-Rache, de l’autre côté de la Canche.
L’état de l’église, qualifiée de « fort ancienne » y est décrit. Sur l’un des côtés, la charpente et la couverture sont à refaire. Deux devantures d’autel ont disparues ainsi que des livres et des linges. L’ouvrage mentionne aussi que le presbytère a été réparé par la communauté en 1788.
- Le prieuré
Le prieuré, bien que toujours actif -sa longévité est d'ailleurs à souligner- est vendu à la Révolution. Pourtant, trois églises sont encore sous sa dépendance (Ligny-sur- Canche, Saint-Hilaire-de-Frévent et Saint-Martin-de-Vis en Picardie). Il devient une ferme appelée aujourd’hui encore « Ferme Nation ».
- Une anecdote marquante
Entre 1792 et 1794, la Terreur, qui fut particulièrement sanglante à Frévent, fait naître des inimitiés entre les habitants, divisés entre aristocrates et jacobins.
Au retour d’une ducasse en 1797, un événement ayant probablement marqué les esprits éclate. Les jacobins Louis Révellion, Louis-Joseph Morel, Augustin et Charlemagne Vétu de Frévent assassinent le chouan Eustache Samier lors d'une bagarre. Deux jours plus tard, un groupe de jeunes de Frévent venge Eustache Samier, en s'attaquant à la maison Révellion.
Louis fuit à travers les pâtures et arrive à Ligny-sur-Canche. Il y croise un berger du village, François Garin à qui il demande de ne pas dire qu'il l'a vu. Louis Révellion est caché chez un paysan de Ligny-sur-Canche.
Un an est nécessaire à l’instruction de ces affaires. Les meurtriers d’Eustache Samier ne se présentent pas à leur procès car ils sont en fuite depuis l’assassinat. Finalement aucun des protagonistes des deux affaires n'est inquiété : le juge prononce un non lieu, peut-être pour calmer les passions.
- Le village dans l’administration française
Comme toutes les communes, Ligny-sur-Canche entre dans le moule administratif et républicain français. C’est pourquoi, peu d’informations sortant de l’ordinaire ont été extraites des archives.
Un maire est élu : Jean-Jacques Thélu est le premier maire de Ligny sur-Canche. Il semble que cette famille de laboureur (les plus gros fermiers puisque possédant une charrue) soit une des plus importantes du village jusqu’à la fin du XIXe siècle. Nombre de ces membres y exercent la fonction de maire ou de curé, par exemple.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1856 1865 Désiré Thelu 1865 1876 Joseph Thelu 1876 1881 Pierre Thelu 1881 1884 François Landry 1884 1916 Edmond Théret 1916 1919 Charles Roussel 1919 1927 Edmond Théret 1927 1936 Georges Rouse 1936 1943 Alfred Théret 1943 1947 Théophile Candelier 1947 1965 Henry Hugot 1965 1983 Georges Descamps 1983 1989 Gérard Dufosse 1989 1999 Jean-Marie Queniard 1999 2001 Daniel Libessard mars 2001 Jean-Marie Delmotte mars 2008 Jean-Marie Delmotte Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Ligny-sur-Canche depuis 1793. D’après le recensement Insee de 2007, Ligny-sur-Canche compte 199 habitants (soit une diminution de 3 % par rapport à 1999). La commune occupe le 26 952e rang au niveau national, alors qu'elle était au 25 764e en 1999.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (20,6 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) tout en étant toutefois inférieur au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,3 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 49,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 15,2 %, 15 à 29 ans = 25,3 %, 30 à 44 ans = 9,1 %, 45 à 59 ans = 31,3 %, plus de 60 ans = 19,2 %) ;
- 50,3 % de femmes (0 à 14 ans = 18 %, 15 à 29 ans = 19 %, 30 à 44 ans = 13 %, 45 à 59 ans = 28 %, plus de 60 ans = 22 %).
Héraldique
Les armes de la ville se blasonnent ainsi :
écartelé au 1) et 4) d’argent aux trois aigles de gueules, armées et lampassées d’azur, au 2) et 3) d’argent à la bande de gueules
Il s'agit des armes de la famille de Brimeu[7] écartelées avec celles de Bailleul (en Picardie). En 1435, un procès contre son neveu Florimond III de Brimeu, qui portait légitimement les armes pleines, interdit à David de Brimeu (av. 1384 † 1448), seigneur de Ligny-sur-Canche, de porter les pleines armes de Brimeu[8].
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
- Page sur la commune de Ligny-sur-Canche sur le site de la communauté de commune
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 26 août 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 26 août 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 26 août 2010
- Évolution et structure de la population à Ligny-sur-Canche en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 26 août 2010
- Résultats du recensement de la population du Pas-de-Calais en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 26 août 2010
- Avec une légère différences, les Brimeu portaient leurs aiglettes becquées et membrées d'azur
- Sources :
- roglo.eu, David de Brimeu. Consulté le 31 octobre 2010 ;
- l.histoire.en.kit.pagesperso-orange.fr, Les 25 premiers chevaliers de la toison d'or, nommés lors de la création de l'ordre le 10 janvier 1430 à Bruges.. Consulté le 29 octobre 2010
- Sources :
Catégorie :- Commune du Pas-de-Calais
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