Ligne du Tonkin

Ligne du Tonkin
Ligne du Tonkin
Ligne de Genève à Saint-Maurice
via Évian-les-Bains et Saint-Gingolph
Viaduc de la Morge à Saint-Gingolph
Viaduc de la Morge à Saint-Gingolph
Pays Drapeau de France France,
Drapeau de Suisse Suisse
Historique
Mise en service 1859 - 1886
Électrification 1954 - 1972
Fermeture 1998 (fermeture partielle)
Concessionnaires Cie d'Italie (en Suisse) (1853 - 1874)
Cie du Simplon (en France) (1874 - 1886)
PLM (en France) (1886 - 1938)
CFF / SNCF (à partir de 1938)
Caractéristiques techniques
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification 25 000 V - 50 Hz en France
15 000 V - 16,67 Hz en Suisse
Non électrifié entre Évian et St-Gingolph
Signalisation Block manuel
Trafic
Propriétaire RFF (en France)
Exploitant(s) SNCF (jusqu'en 1986)
Trafic Voyageurs PLM (jusqu'en 1938),
Fret local (jusqu'en 1988),
Touristique (jusqu'en 1998)
Schéma de la ligne

La ligne du Tonkin, ou ligne du Sud-Léman (portion de la Ligne de Longeray-Léaz au Bouveret, n°892 000 du RFN), est une ligne de chemin de fer reliant Saint-Maurice à Genève (Suisse), en passant par Évian-les-Bains et Thonon-les-Bains.

La ligne est encore exploitée dans le Chablais valaisan, ainsi qu'entre Évian-les-Bains et Genève, mais la section reliant Saint-Gingolph (France) à Évian-les-Bains, longue de 17,8 kilomètres, sur la rive sud-est du lac Léman, dans le Chablais français (Haute-Savoie), n'est plus circulée depuis 1998.


Sommaire

Historique de la ligne

Chronologie

Origine du surnom

Le surnom de ligne « du Tonkin » aurait été donné à cette ligne par ses constructeurs, qui y auraient trouvé, lors des travaux, des conditions géologiques leurs rappelant celles rencontrées lors de la construction de la « vraie » ligne du Tonkin, entre le sud de la Chine et le nord du Vietnam, alors colonie française[8].


Le projet de réouverture de la section Evian-St-Gingolph

Prémices

Après la vente du matériel roulant du train touristique « Rive-Bleue Express », le pouvoir local français favorise dans un premier temps la transformation de la ligne en piste cyclable, plutôt que d'œuvrer à sa réouverture. L'idée est pourtant vite abandonnée, notamment à cause des conventions internationales empêchant le déferrement de la ligne et de son coût (100 000 euros le kilomètre).

A ce sujet, selon les opposants au projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire, l'étude préliminaire pour la réouverture de la ligne coûte 2 millions d'euros, somme supérieure à la réalisation d'une voie verte de 17 kilomètres à 100 000 euros le kilomètre[9]. Or, on sait de source officielle que l'étude préliminaire représente un coût réel de 115 100 euros[10]

D'autres idées font alors leur apparition, comme la reconversion du tracé de la voie ferrée en voie verte et la construction d'une route en viaducs et tunnels[11] au-dessus des villages de la rive sud du lac Léman, ce qui permettrait de dévier le trafic routier international. Mais ces propositions ne rencontrent pas un écho favorable auprès des autorités locales et nationales[12], et la réouverture de la ligne, qui a également ses partisans[13], revient sur le devant de la scène.

Le dossier est alors saisi par la région Rhône-Alpes, organisatrice des transports ferroviaires, en partenariat avec les cantons suisses de Genève et du Valais, qui votent en février 2006 un crédit de 400 000 francs suisses pour le débroussaillage et le désherbage de la liaison jusqu'en 2010 inclus, dans l'attente d'une décision[14]. Le nettoyage de la ligne a commencé le 20 novembre 2006.


Le processus de la réouverture enclenché

Le 16 décembre 2008, le conseil régional Rhône-Alpes adopte à l'unanimité de ses membres un vœu inscrivant la réouverture dans le Schéma Régional des Services de Transports[15], et dont voici le contenu :

Le Conseil Régional Rhône-Alpes réaffirme les objectifs et les orientations du schéma régional des services de transport (SRST) en faveur de la ligne ferroviaire dite « du Tonkin » entre Evian et Saint-Gingolph. Il demande que les études d’avant-projet commencent immédiatement et réaffirme à cet effet son souhait d’un projet compatible avec la technique suisse (alimentation électrique, signalisation et technique identique à la ligne Pontarlier-Les Verrières) et les contraintes des zones traversées (milieu urbain, semi-urbain, rural). Il souhaite que ce projet se développe en étroite collaboration avec les élus, les populations concernées et le monde associatif. Il souhaite enfin que l’État français et RFF s’engagent rapidement à mettre en place la part de financement qui leur revient sur ce projet[16].

Le 16 mars 2009, le président de la région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne annonce le lancement prochain d'une étude préliminaire permettant une réouverture touristique dès 2011, en attendant le trafic voyageur régional en 2013, voire 2015[17].

Le 22 avril 2009 est présenté à Saint-Gingolph le cahier des charges de l'étude préliminaire, financée par la région Rhône-Alpes et le Syndicat intercommunal d'aménagement du Chablais, regroupant les 62 communes du Chablais français, pour la partie française, et par l'Organisme intercantonal de développement du Chablais, regroupant les cantons de Vaud et du Valais, pour la partie suisse.

Les résultats de cette étude préliminaire sont présentées à Evian-les-Bains le 18 juillet 2011. Le coût de réhabilitation de la ligne s'élève à 106 millions d'euros (124 millions d'euros avec marges et aléas). Le scénario retenu est le prolongement des services ferroviaires valaisans jusqu'à Évian-les-Bains [18]. De ce fait, la ligne serait électrifée en courant suisse et exploitée par la compagnie RegionAlps (filiale des CFF). Aujourd'hui, les financements sont recherchés et les partenaires attendent le prochain Contrat de Plan entre l'Etat français et la région Rhône-Alpes.


Le maillon manquant autour du Léman

Avec l'appui de la Confédération suisse, le canton du Valais a investi 24 millions de francs suisses pour rénover la ligne ferroviaire qui traverse le Chablais valaisan, entre Saint-Maurice et Saint-Gingolph[19].

Du côté français, RFF et la SNCF ont engagé une partie des 48 millions d'euros pour la pose d'une signalisation automatique (BAL) entre Évian et Annemasse[réf. souhaitée].

Il ne manque donc que 17 kilomètres pour que les boucles ferroviaires du Lac Léman (via Montreux et Lausanne) et du Mont-Blanc (via Saint-Gervais-les-Bains et Chamonix) soient complètes.

Notons aussi que dans le cadre de la réalisation de la ligne Cornavin – Eaux-Vives – Annemasse (CEVA), des trains Genève – Annemasse – Évian-les-Bains – Saint-Gingolph – Martigny – Sion pourraient circuler chaque heure[réf. souhaitée]. En outre, de par la géométrie du lac Léman, cet axe s'avère plus court que l'actuel transit par Lausanne. Le temps de parcours Martigny–Genève serait plus court[20].

Le fret évoqué dans certains discours[21] ne semble pas réalisable à cause du profil de la voie ferrée, comme l’a révélé une étude de Réseau Ferré de France en 2002. Par endroit (de part et d'autre des Bains d'Évian notamment), la pente est trop raide, ce qui nécessiterait une double traction, contre une simple traction au nord du Lac Léman, mais surtout des sommes colossales pour la réfection de l'infrastructure[réf. souhaitée].

Bibliographie

  • Livre : "Les Chemins de fer du PLM" par Jean-Chaintreau, Jean Cuynat et Georges Mathieu, Éditions La Vie du Rail et La Régordanne, paru en 1993.
  • Livre : "Histoire du réseau ferroviaire français", par Patricia et Pierre Laederich, André Jacquot et Marc Gayda, Éditions de l'Ormet à Valignat (03), paru en 1996.
  • Revue : "Voies Ferrées", avec l'article de William Lachenal sur "Les atouts d'un raccordement" (CEVA), paru dans le no 11 de mai-juin 1982.
  • Revue : "Connaissance du Rail", avec l'article de William Lachenal sur le "Sillon Alpin" avec présentation de la ligne de Valence à Genève via Grenoble et Annecy et du projet CEVA, pages 42 à 51 dans le no 302-303 d'octobre-novembre 2006.


Galerie de photos

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h et i Le Nouvelliste
  2. RegionAlps "Tonkin 150 ans"
  3. Arrêt fédéral du 28 février 1880: La Compagnie du Simplon est adjudicataire de la ligne, le 16 mars 1874
  4. Patrick Maye, Port-Valais in Dictionnaire historique de la Suisse, version en-ligne, version du 22 avril 2009
  5. « Compagnie du Jura-Simplon » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  6. La Compagnie Jura-Simplon Dans le Dictionnaire historique de la Suisse
  7. «... par les Chemins de fer fédéraux (CFF), la compagnie du Jura-Simplon ayant été nationalisée le 1er mai 1903  » (Hans-Peter Bärtschi, Jura-Simplon, compagnie du in Dictionnaire historique de la Suisse, version en-ligne, traduit de l'allemand, version du 26 juillet 2007)
  8. Le Nouvelliste, 31 août 2009
  9. (source : DDE 47) d’après l’Association pour un Développement Harmonieux de l'Est du Pays d'Evian
  10. Fiche projet Interreg de l'étude préliminaire de 2010
  11. Source : propos de l'ADHEPE dans le journal Le Messager du 2 avril 2009.
  12. [http://www.lemessager.fr/Actualite/Chablais/2010/12/08/article_retardes_ajournes_modifies_trop_de_proje.shtml Dossier du Messager, paragraphe "Contourner Evian ou tout l'est du Chablais : une question à 1,5 milliard d'euros"
  13. Particuliers, collectivités et entreprises regroupés au sein de l'Association franco-suisse Sauvons le Tonkin, qui a été créée dans ce but
  14. La convention d’entretien publiée par la Région Rhône-Alpes
  15. Le Schéma Régional des Services de Transports de la région Rhône-Alpes
  16. Source : Groupe Les Verts Rhône-Alpes[réf. souhaitée]
  17. Dossier de presse de la région Rhône Alpes.
  18. Présentation et résultats de l'étude préliminaire.
  19. Le dossier d'études de l'État du Valais.
  20. Étude de 2006 : http://www.sauvonsletonkin.com/media/etude_complete.pdf
  21. http://www.adhepe.com/categorie,ligne-du-tonkin,2440214.html Les hypothèses émises par l'ADHEPE sur son site

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Associations pour la réouverture de la ligne :

Association contre la réouverture de la ligne :



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ligne du Tonkin de Wikipédia en français (auteurs)

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