Ligne de Tende

Ligne de Tende

43° 56′ 38″ N 7° 30′ 55″ E / 43.9439, 7.51528

Ligne de Tende
Ligne de Coni à Vintimille
via Tende
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Carte de la ligne
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Autorail des FS en gare de Breil-sur-Roya
Pays Drapeau de France France,
Drapeau d'Italie Italie
Villes desservies Nice, Vintimille, Breil-sur-Roya, Coni
Historique
Mise en service 1928
Caractéristiques techniques
Longueur 99 + 44 km
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification 3 000 Vcc entre Coni et Limone
Pente ou rampe maximale 25 ‰
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BAL
Trafic
Propriétaire RFF en France,
RFI en Italie
Exploitant(s) SNCF sur Breil - Nice,
Trenitalia sur Coni - Vintimille
Trafic Voyageurs
Fret entre Coni et Limone
Schéma de la ligne

La ligne de Tende (Ligne de Nice à Coni via Tende) est un ensemble international de deux lignes de chemin de fer à écartement standard et à voie unique qui franchit la crête des Alpes maritimes entre l'Italie et la France par un tunnel de plus de 8 km de long sous le col de Tende.

Une première ligne relie la ville italienne de Cuneo (Piémont), et au-delà Turin, aux rives de la Méditerranée, à Vintimille (Ligurie), en Italie tandis que la seconde relie Nice à Breil-sur-Roya, Alpes-Maritimes. C'est là que les deux lignes se rencontrent. Au sud du tunnel, la ligne Coni - Vintimille traverse en territoire français la zone périphérique à l'est du parc national du Mercantour.

Ces deux lignes de montagne, spectaculaires par leur tracé et leurs ouvrages d'art, constituent l'une des trois relations ferroviaires existantes entre l'Italie et la France, mais dont l'intérêt économique est surtout local.

Son histoire mouvementée a été marquée notamment par les fluctuations du tracé de la ligne frontalière dans la région.

La ligne présente un dénivelé supérieur à 1 000 mètres entre le point culminant situé dans le tunnel du col de Tende (1 040 m) et le niveau de la Méditerranée. La rampe maximale s'élève à 25‰ et le rayon de courbure minimal est de 300 m. Ces paramètres autorisent une vitesse maximale de 80 km/h. Entre Bevera et Robilante, 58% du tracé est souterrain.

Le tracé de la ligne de Tende s’inscrit dans un secteur qui est géologiquement très instable, notamment entre Nice et Breil-sur-Roya. Cela se traduit par des déformations répétées de la voie. Pour cette raison, la vitesse est limitée à 10 km/h dans certaines sections.

L’exploitation de la ligne est souvent menacée par des chutes de pierres. C'est pourquoi, on a équipé les secteurs concernés de fils détecteurs d’éboulements. Ces fils permettent d’interrompre immédiatement le trafic lorsque des chutes de pierres sont détectées, les signaux étant alors mis en position d’arrêt.

Sommaire

Histoire de la ligne

Premiers projets

Le viaduc de la Chapelle

À partir de 1851, différents projets de liaison ferroviaire entre la Méditerranée et le Piémont sont apparus. La ligne Turin - Savone a été ouverte dès 1874.

En 1856, un projet, qui se rapproche beaucoup de la ligne de Tende finalement réalisée, a été proposé par l'ingénieur italien Filippo Cenotti, avec toutefois des différences de tracé dans la vallée inférieure de la Roya.

En 1857, l'ingénieur Petit-Nispel a présenté un contre-projet commandé par la ville de Nice : la liaison, suivant en partie l'ancienne route du sel, remontait vers le nord par la vallée du Paillon, puis empruntait la vallée encaissée de la Vésubie, passait sous le col de Pagari et rejoignait Coni en descendant par la vallée du Gesso.

Déjà en 1858, le projet fut rejeté une première fois. En 1860, le royaume de Piémont-Sardaigne a perdu la Savoie et le comté de Nice au profit de la France. La partie inférieure de la vallée de la Roya est restée au Piémont-Sardaigne, la section de vallée moyenne devenant française. Cependant, les deux communes supérieures, La Brigue et Tende, sont restées sardes, décision justifiée par le maintien du parcours de chasse du roi Victor Emmanuel II. Des raisons stratégiques ont aussi été invoquées…

Le « plan Freycinet », un programme français de développement des chemins de fer, avait prévu en 1859 une relation Nice - Sospel - Breil-sur-Roya avec une liaison jusqu’à la frontière au-dessus de Fontan. En Italie, la loi nécessaire à la construction de la ligne de Tende est adoptée à la même époque. En France, une opposition au projet s’est manifestée à partir de 1875 pour des raisons stratégiques. La question de la sécurité militaire a bloqué le projet pendant les trente années suivantes. Pour cette raison, des itinéraires purement italiens ont été également envisagés.

Construction de la ligne de Tende

Le viaduc de Saorge plusieurs fois détruit et toujours reconstruit.
Le viaduc de Tende dans la localité du même nom.

En 1883, la construction de la ligne démarre à partir de Coni. Les doutes concernant la sécurité nationale ont conduit en 1887 à la fermeture du bureau chargé de l’étude de la ligne côté français. En 1889, les Italiens commencent le creusement du tunnel du col de Tende, long de 8 099 m de long, qui sera achevé en 1898.

En 1900, les ministres français de la Guerre et des Travaux publics se sont mis d'accord sur une liaison Nice - Breil-sur-Roya et au-delà jusqu'à la frontière internationale.

En Italie, des propositions sont faites à nouveau pour un tracé purement italien de la ligne de Tende, solution qui supposait cependant la construction d'un deuxième long tunnel de faîte. À Nice, on a proposé en 1903 de construire le tunnel prévu entre Sospel et Breil-sur-Roya sous le mont Grazian, qui était italien à l’époque, pour raccourcir sa longueur de 1 000 m environ. Cette variante a exigé un accord spécial entre les deux états. Sur une longueur totale du tunnel de 3 882 m, 2 305 m se trouvaient à l'époque en territoire italien, mais les deux portails du tunnel étaient en France.

En juin 1904, une convention franco-italienne est signée ; elle prévoit l’achèvement de la liaison Nice-Coni en 1914. En 1908, la construction de la ligne a démarré dans la basse vallée de la Roya entre Vintimille et la frontière, en direction de Breil-sur-Roya. En 1912, c’est le début du creusement du tunnel du col de Braus (longueur 5 938 m) entre Sospel et Nice.

En 1914, la construction de la ligne est interrompue en France à cause de la Première Guerre mondiale. En Italie, les travaux progressent vers La Brigue au nord et vers Piena au sud. En 1915, l'Italie entre dans le conflit en déclarant la guerre à l'Autriche-Hongrie.

Après la fin de la guerre, en 1921, commence la construction de deux des grands ouvrages de la ligne, les viaducs de Scarassoui et de Saorge ; ils seront achevés en 1923.

Inauguration et mise en service

Le 30 octobre 1928 a lieu l’inauguration suivie de la mise en exploitation des lignes Coni - Vintimille d'une part et Nice - Breil-sur-Roya d'autre part. L'exploitation est assurée alors par les FS côté italien, et par le PLM du côté français. À partir de 1931, les sections de ligne italiennes de Vintimille à Piène et de Coni à Saint-Dalmas-de-Tende sont électrifiées en courant alternatif triphasé à 3,6 kV et 16 Hz 2/3 mais pas le tronçon central français.

En 1934, les autorités militaires françaises ont autorisé l'électrification du tronçon de ligne entre Piène et Saint-Dalmas-de-Tende via Breil-sur-Roya. Les travaux ont été achevés en 1935 selon le système d'électrification déjà en vigueur sur une partie de la ligne. Grâce à la suppression des relais de traction multiples, les temps de parcours entre Vintimille et Coni ont alors été raccourcis d’environ 30 minutes.

La crise économique, le protectionnisme et la dégradation des relations politiques entre l'Italie et la France ont conduit à partir de 1937 à une forte décroissance du trafic sur toutes les lignes entre les deux pays. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le trafic transfrontalier a été presque complètement arrêté à partir de 1939.

Destructions au cours de la Seconde Guerre mondiale

En 1940, l’Italie de Mussolini a déclaré la guerre à la France. Les installations du tunnel du mont Grazian, d'autres installations ferroviaires françaises dont le viaduc de Saorge, sont détruites. Après l'arrêt des combats, les Italiens entament la reconstruction et les travaux sont achevés la même année. L'exploitation de la ligne Vintimille - Coni a repris le 17 novembre 1940, avec au départ comme seuls utilisateurs les militaires.

En septembre 1943, c’est l’arrêt des combats entre l'Italie, après la capitulation de cette dernière, et les Alliés. L’armée allemande occupe la région à la place de l’armée italienne. Le viaduc de Saorge, détruit une seconde fois par les Italiens est à nouveau provisoirement rétabli par les Allemands. En 1945, c’est la retraite de l’armée allemande de la vallée de la Roya. Les Allemands détruisent tous les ponts sur La Roya, dont le viaduc de Saorge, détruit pour la troisième fois.

À l’été 1945 le service des chemins de fer entre Nice et Sospel a repris à nouveau et la liaison télégraphique est rétablie sur toute la ligne.

Après-guerre et reconstruction

Plaque commémorant la réouverture de la ligne de Tende en gare de Breil-sur-Roya

La section de ligne entre Coni et Vievola, peu touchée par les destructions, est remise en état en premier par les Italiens, et l’exploitation reprend en 1946. Le traité de Paris a mis fin en 1947 à la guerre entre l'Italie et la France. Des corrections frontalières ont été décidées, et les 4 villages de Vievola, La Brigue, Tende, et Saint-Dalmas-de-Tende sont rattachés à la France en octobre 1947 après un référendum local. La frontière nord passe désormais dans le tunnel du col de Tende. En outre, la frontière sud a été décalée de sorte que le tunnel du mont Grazian (ligne de Breil à Nice) se trouve complètement en France.

Le tronçon de ligne Sospel - Breil a été remis en service. Le trafic entre Limone et Viévola est interrompu à cause du déplacement de la ligne frontalière ; la ligne est toutefois utilisée de façon sporadique par les chemins de fer italiens pour le transport de bois. En 1963, la France a approuvé la reconstruction de la section de ligne Vintimille - Viévola. Une convention intergouvernementale a été signée le 24 juin 1970 pour la reconstruction par l'Italie du tronçon central en territoire français. 90% des frais ont été pris en charge par la partie italienne, au titre des dommages de guerre. Bien que la ligne soit en territoire français, le système technique de signalisation est celui des chemins de fer italiens (commande centralisée, comme sur la section Vintimille - Breil), car l'objet principal de la ligne est bien la liaison entre la Riviera dei Fiori et le Piémont.

Les travaux ont commencé en 1973 dans la partie italienne de la vallée de la Roya (Vintimille - Piène) et en 1976 sur la branche française vers Nice. Presque tous les grands ponts ont dû être reconstruits ; les plus spectaculaires sont le pont de la Bévéra et celui du Scarassoui. La réouverture officielle de la ligne de Tende a eu lieu le 6 octobre 1979. L'électrification, qui existait de 1935 à 1940 au sud de Limone, n'a pas été rétablie.

Le 27 janvier 2003, collision frontale dans le tunnel de Biogna entre un train régional italien roulant à 72 km/h et un TER français roulant à 22 km/h, l’accident a fait deux morts, le conducteur et le chef de train italien et quatre blessés graves, tous dans le train italien. L'accident est imputable à une fausse manœuvre au niveau du poste d'aiguillage français. La faible vitesse du train français est due à la pente défavorable et au fait que le conducteur a pu anticiper l'accident et a coupé la traction avant le choc[1]. Un panneau commémoratif en gare de Saint-Dalmas-de-Tende rappelle l'événement.

Principaux ouvrages d'art

La ligne de Tende compte de nombreux ouvrages d'art, ponts, viaducs et tunnels.

Les tunnels

On compte 83 tunnels sur l'axe principal Coni - Vintimille et 24 tunnels sur l'embranchement Breil-sur-Roya - Nice.

Sur la section de ligne située sur le versant sud, entre Breil-Sur-Roya et le tunnel de Tende, on trouve pas moins de sept tunnels (ou séries de tunnels) qui servent exclusivement à gagner de l’altitude, dont quatre sont des tunnels courbes, en fer à cheval, et trois des tunnels hélicoïdaux. Sur le versant nord, en revanche, il n’y a qu’un seul tunnel hélicoïdal.

Dans la liste qui suit, seuls sont énumérés les tunnels de plus de 500 mètres de long.

Ligne Coni - Vintimille

Ouvrages d'art à Breil-sur-Roya, le pont inférieur mène vers l'Italie, le viaduc supérieur vers la France.

Le tracé emprunte la vallée de la Roya, souvent constituée de gorges étroites aux parois abruptes. La ligne doit fréquemment traverser cette vallée par des ponts, dont certains sont hauts de 60 mètres. Après les destructions de la Deuxième Guerre mondiale, presque tous les ponts ont dû être reconstruits. Dans la plupart des cas, c’est la technique du béton armé, qui permet une architecture totalement différente des structures portantes, qui a été employée. La reconstruction a été achevée en 1979.

Nom Longueur
en mètres
Observations
Tunnel de Tende 8 099 dont 3 732 en France
et 4 367 m en Italie
Tunnel de Berghe 1 884 tunnel courbe
Tunnels de Rioro 1 828 tunnel hélicoïdal
Tunnels des gorges du Paganin 1 702 tunnel hélicoïdal
Tunnel de Bosseglia 1 583 tunnel courbe
Galleria elicoidale di Vernante 1 502 tunnel hélicoïdal
Tunnel Cagnolina 1 468 tunnel hélicoïdal
Galleria dell'Altipiano 1 276  
Tunnel Branego 1 273 tunnel courbe
Tunnel de Porcarezzo 1 250 tunnel courbe
Tunnel du Gigne 1 186  
Tunnel de Biogna 1 154  
Galleria Boglia 1 086  
Galleria Bocce 931  
Galleria Lamberta 850  
Tunnel de l'Agrie 835  
Galleria Sardinesca 820  
Galleria Para 754  
Tunnel de la Frontière 743  
Tunnel de Devenzo 733  
Tunnel de Fromentino 646  
Tunnel de Précipus 622  
Galleria Mantici 604  
Galleria Colombo 601  

On compte au total, sur cet axe, 34,6 km de parcours souterrain sur une longueur totale de 62,4 km.

Le viaduc de Scarassoui vu de la partie supérieure de la ligne

Ligne Nice - Breil-sur-Roya

La conception du viaduc du Caï sur la Bévéra, par l'architecte Paul Séjourné, est aussi très inhabituelle en montagne. Ce pont achevé en 1898 se composait d’un tablier en treillis d’acier, soutenu dans son milieu par une arche en maçonnerie en forme d’ogive perpendiculaire à l’axe du tablier. Cette méthode de construction particulière résulte de ce que le pont traverse une vallée très encaissée dans un angle très aigu. Une arche orientée classiquement dans le sens longitudinal aurait été démesurément grande. Cette position inhabituelle de l’arche résulte aussi de considérations militaires. Elle aurait permis en effet de la détruire, en cas d’invasion italienne, par des tirs d’artillerie depuis un fort français malgré un angle de tir très étroit. Ce pont, détruit pendant la guerre en 1940, a été reconstruit seulement en 1962, une arche en béton armé a alors remplacé l’ancienne construite en pierres de taille.

Il convient également de mentionner le viaduc des Morts à Peillon-Sainte-Thècle. Ce viaduc se trouve tout près d’un autre pont parallèle qui n’a jamais servi. Il est en effet devenu inutile à la suite d’un effondrement non réparable dans un tunnel. Ce viaduc ne porte pas comme on pourrait le penser le nom de « viaduc des Morts » à cause de cet accident mais en fait il est situé au-dessus du sentier qui permettait aux habitants du hameau de Borghéas (commune de Peillon) de pouvoir transporter leurs défunts au cimetière du village voisin de Drap car faute de pont au-dessus du Paillon, ils ne pouvaient accéder au cimetière du vieux village. D'ailleurs, sur les plans de la construction qui datent de 1912, il est aisé de voir que ce viaduc à 8 arches prévu au départ porte déjà ce nom

Nom Longueur en mètres
Tunnel du col de Braus 5 938
Tunnel du mont Grazian 3 882
Tunnel de Caranca 915
Tunnel Santa Augusta 754
Tunnel de Carabacel 663
Tunnel de Coalongia 527

Principaux ponts

Ligne Coni - Vintimille

Le viaduc de Bévéra avec son arche centrale perpendiculaire à l'axe du tablier.
Nom Hauteur en mètres Longueur en mètres
Viaduc des Éboulis 22 270
Viaduc de la Maglia 18 162
Viaduc de Scarassoui 38 125
Viaduc de Saorge 60 58
Viaduc de l'usine électrique 31 107
Viaduc de Tende 36 191
Viaduc de Saint-Dalmas 24 130
Viaduc de la Chapelle 32 89
Viadotto Rivoira 45 233

Ligne Nice - Breil-sur-Roya

Viaduc de l'Escarène
Nom Hauteur en mètres Longueur en mètres
Viaduc de la Launa 30 135
Viaduc de Faquin 25 125
Viaduc de l'Erbossiera 48 205
Viaduc de l'Euira 27 70
Viaduc de l'Escarène 38 225
Viaduc de Bassera 26 140
Viaduc de Bancao 21 125
Viaduc de Bévéra 30 125

Fortifications des tunnels

Entrée de tunnel avec meurtrières de tir.

En raison des tensions politiques entre la France et l'Italie au XIXe siècle, la ligne a été dotée de fortifications. Les têtes de certains tunnels ont été équipées par exemple de positions de tir. Ces meurtrières sont encore visibles aujourd'hui. Plusieurs tunnels ont été creusés avec un gabarit suffisant pour l’implantation d’une double voie, bien que la ligne n'ait été construite qu’avec une unique voie en raison de leur longueur, le gabarit plus large facilitant l'évacuation des fumées à l'époque de la traction à vapeur. Sur le col de Tende, des ruines d’anciens forts et casernes sont encore visibles.

Des installations étendues de la ligne Maginot des Alpes se trouvent dans les environs des l'Escarène. L'entrée du tunnel du col de Braus près de Sospel était protégée, à l’époque, par une position de canons blindés.

Liste des gares

Ligne Coni - Vintimille

Sur la section de ligne Coni - Vintimille, la ligne franchit deux fois la frontière franco-italienne, seul le tronçon central entre Tende et Breil-sur-Roya se situant en France. Les gares sont listées dans le tableau ci-après.

(les distances sont mesurées depuis la gare terminus de Coni-Altipiano)

Dès l’achèvement de la gare de Coni-Altipiano, celle-ci est devenue le terminus de la ligne de Tende, l’ancienne ligne du haut de Boves ne voyant circuler jusqu’en 1960 que des trains de voyageurs locaux. Après le transfert à la France, les localités de Tenda, La Briga, San Dalmazzo di Tenda ont reçu leurs noms actuels, les noms des gares étant adaptés en conséquence. La gare de Piena, rebaptisée en Piène, n’a pas été remise en service. Dans ce secteur, la vallée de la Roya est très resserrée si bien que le bâtiment de la gare enjambe la route sur un pont bâti spécialement.

Près de la gare de Breil-sur-Roya, l'écomusée du Haut-Pays présente des véhicules de transport ferroviaire et routier. La gare de Saint-Dalmas-de-Tende se présente encore sous la forme d’un bâtiment monumental de l’ère mussolinienne. Cette gare fut jusqu'en 1940 une gare frontalière entre la France et l’Italie et à ce titre devait être « représentative » du régime italien de l’époque.

Profil en long de la ligne
Nom Point kilométrique Altitude
Cuneo 0 502
Borgo San Dalmazzo 7,1 630
Roccavione 14,5 647
Robilante 17,0 678
Vernante 23,0 799
Limone 32,0 1 002
Vievola 42,2 979
Tende 50,4 821
La Brigue 54,4 749
Saint-Dalmas de Tende 58,1 696
Fontan-Saorge 70,8 449
Breil-sur-Roya 77,1 305
Piène 82,3 226
Olivetta San Michele 86,2 143
Airole 87,4 123
Bévéra 94,4 34
Ventimiglia 99,4 11

Ligne Nice - Breil-sur-Roya

Sur la ligne Nice - Breil-Sur-Roya, située entièrement en France, le kilométrage est mesuré à partir de Nice-Ville.

Gare de Tende à l'été 2003 avec le Train de Merveilles
Nom Point kilométrique Altitude
Nice Ville 0,0 20
Nice Saint-Roch 2,3 -
L'Ariane-La Trinité 4,5 -
La Trinité-Victor 6,9 -
Drap-Cantaron 9,0 116
Peillon-Saint Thècle 13,5 -
Peille 16,7 -
L'Escarène 23,4 370
Touet-de-l'Escarène 24,9 -
Sospel 33,5 349
Breil-sur-Roya 44,1 305

Exploitation actuelle de la ligne

Transport de voyageurs

La gare abandonnée de Piène (Piena) sur la ligne principale.
Automotrice des chemins de fer italiens en gare de Breil-sur-Roya en partance pour Coni
Viaduc dans la haute vallée de la Roya avec des restes de supports caténaires.

En 2005, sur la ligne principale, Coni - Breil-sur-Roya – Vintimille, exploitée par Trenitalia, le trafic de voyageurs local est actif. Les trains circulent à raison d’un aller et retour toutes les deux heures, avec des trains supplémentaires à certaines heures de la journée. Deux allers et retours circulaient tous les jours entre Nice et Coni jusqu'en décembre 2009.

Sur la branche française, entre Nice et Breil-sur-Roya, exploitée par la SNCF, l'offre de transport est plus limitée comparée à celle de la relation Coni - Vintimille, avec six allers et retours quotidiens toutefois en moyenne, aux conditions des TER français. Entre Nice et Drap-Cantaron, des services supplémentaires assurent un trafic de type banlieue.

Entre Nice et Tende, un train touristique, commercialisé sous le nom de « train des Merveilles » (nom qui évoque la vallée des Merveilles, site de gravures protohistoriques), circule tous les jours comme train normal mais de juin à septembre et les week-ends le reste de l'année, un guide se trouve à bord de ce train pour commenter la beauté des villages traversés.

Le temps de parcours total est d’environ deux heures de Coni à Vintimille (99 km) et d’environ trois heures de Coni à Nice (122 km).

L’absence d’électrification de la ligne impose un changement de train à Coni ou à Turin et empêche la mise en place d’une véritable offre de transport à longue distance par la ligne de Tende vers l'Europe du Nord.

Les tarifs sur la ligne sont variables en fonction des parcours transfrontaliers. Sur la ligne principale, Coni-Vintimille, c’est le tarif italien (Trenitalia), moins cher que celui de la SNCF qui s’applique. Cela entraîne des situations paradoxales, par exemple un billet en direction du nord (au-delà de Tende) est nettement meilleur marché au départ de Piena (tarif italien) qu’au départ de Breil-sur-Roya (tarif français), bien que dans ce dernier cas la distance à parcourir soit sensiblement plus courte.

Transport de marchandises

Du côté français, la ligne de Tende est actuellement exclusivement affectée au transport de voyageurs. Le trafic de marchandises n’est actif que du côté italien, à Limone sur le versant piémontais où la principale marchandise transportée est le ciment.

Gestion des circulations

Une particularité de cette ligne à voie unique, sur laquelle les croisements de trains ne peuvent se faire que dans les gares, est la mixité des circulations exploitées tant par Trenitalia que par la SNCF. La gestion des circulations est assurée depuis un poste d'aiguillage centralisé type PRS situé à Breil-sur-Roya qui télécommande toutes les installations situées en territoire français, ainsi que la gare d'Airole située dans la partie sud de la ligne côté Ligurie[2]. Les signaux d'entrée de gares sont conformes à la règlementation italienne, y compris en territoire français, sauf sur la branche Nice - Breil-sur-Roya, y compris à l'entrée de cette gare côté Nice. Le personnel du poste de Breil-sur-Roya est bilingue français-italien.

Matériel roulant

Depuis l'ouverture de la ligne en 1928 jusqu'à l'électrification de la branche principale en 1935, l’exploitation a été assurée à l’aide de locomotives de vapeur, puis sont arrivées les locomotives électriques adaptées au courant de traction italien de l'époque, alternatif triphasé, qui nécessitait deux lignes de contact aériennes. La branche française de Breil-sur-Roya à Nice n'a en revanche jamais été électrifiée.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les installations électriques de la ligne ont été supprimées, l’emploi de locomotives à vapeur a permis de faire face aux besoins des transports militaires. Les vestiges des installations électriques ont été éliminés à l’occasion des travaux préalables à la réouverture de la ligne. Certains sont toutefois encore visibles par exemple dans l’ancien dépôt de locomotives de Breil-sur-Roya ou sur certains ouvrages de la ligne.

À partir de la remise en service de la ligne en 1979, des automotrices diesel ont assuré l’essentiel du trafic. Il s’agissait d’autorails de la série X 4500 pour la SNCF et de la série ALn pour les Ferrovie dello Stato. Les autorails X 4500 ont été remplacés à partir de 1995 par des rames de la série X 2200 qui étaient mieux adaptés à cette ligne grâce à leurs moteurs plus puissants. Ce matériel assure également encore les services du « Train de Merveilles ». Ces rames portent une livrée spéciale qui illustre leur mission de train touristique en représentant des objectifs d'excursion situés le long de la ligne.

Depuis 2005, sont apparues sur les deux sections de ligne, aussi bien du côté français que du côté italien, de nouvelles automotrices diesel tricaisses offrant plus de places pour le transport de voyageurs en groupe notamment.

Les rames françaises sont des X 76500 ou autorails à grande capacité (AGC) produits par Bombardier à Crespin (Nord) tandis que les rames italiennes, connues sous le nom de Minuetto, sont fabriquées par Alstom Ferroviaria à Colleferro (Latium). Ces dernières ont de grandes baies panoramiques par lesquelles on peut confortablement observer le paysage. Ces automotrices assurent des liaisons quotidiennes sur la relation Turin - Imperia par la ligne de Tende.

Le transport de marchandises limité du côté italien à la relation Coni - Limone est assuré par des locomotives électriques à courant continu 3 000 V, norme standard des chemins de fer italiens actuellement.

Dans les années 1970, des locomotives électriques à courant triphasé circulaient encore sur cette section de ligne.

Le transport de marchandises a cessé du côté français en 1988.

Notes et références

  1. Rapport sur l'accident, Conseil général des Ponts et Chaussées.
  2. La Vie du Rail, n° 1715, 4 novembre 1979.

Source de traduction

Bibliographie

  • Gérard De Santos, José Banaudo, Le chemin de fer du Col de Tende, éditions du Cabri, Menton, 1979.
  • José Banaudo, Pascal Béjui, Evviva Nissa - Coni ! , éditions du Cabri, Menton, 1980.
  • De Coni à Vintimille et Nice, une voie ferrée pour deux rivieras, La Vie du Rail, n° 1715, 4 novembre 1979, Paris.
  • Michel Braun, Le chemin de fer du Col de Tende, hier, aujourd'hui et demain...; Eisenbahn-Amateur, août 1975, S. 372.
  • Michel Braun, Le chemin de fer du Col de Tende, Eisenbahn-Amateur, août 1979, S. 152.
  • (de) Rudolf W. Butz, Die Tenda-Linie, Wiederaufbau einer Alpenbahn, OrellFüssli, (ISBN 3-28001-553-7)
  • Camand, J. Guide du tourisme ferroviaire. Bagneux: Sélection du Reader's Digest. 2005. (ISBN 2-7098-1608-3)
  • Lartilleux, H. Géographie des Chemins de Fer Français, Tome 1. Paris: Chaix, 1953.
  • Schneider, A. Railways through the Mountains of Europe. Shepperton: Ian Allan, 1967.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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