- Paul Séjourné
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Paul Séjourné Nom de naissance Paul Séjourné Naissance 21 décembre 1851
Orléans, FranceDécès 15 janvier 1939 (à 88 ans)
Paris, FranceNationalité Français Profession Ingénieur travaux publics Formation École polytechnique,
École nationale des Ponts et ChausséesDistinctions Membre de l'Académie des sciences
Légion d'honneurPaul Séjourné, né en 1851 à Orléans, décédé en 1939 à Paris, est un ingénieur français, et constructeur de grands ponts en maçonnerie, pour lesquels il a apporté d’importantes innovations.
Sommaire
Biographie
Diplômé de l’École polytechnique en 1873 et de l’École nationale des Ponts et Chaussées en 1876, il est nommé Ingénieur des ponts et chaussées à Mende en 1877, puis à Toulouse en 1890. Dans ces deux postes il est chargé de la supervision de plusieurs lignes de chemin de fer en projet ou en construction. Ses méthodes innovantes le font remarquer. En 1886, il est décoré de la légion d'honneur avec ce motif :« A conçu et construit, sur diverses lignes de chemin de fer, des ponts à grande ouverture dignes d'être cités comme modèles (...)»[1].
Il se met en congé de 1890 à 1893 pour travailler pour la Compagnie Fives-Lille en Espagne. En 1896, il quitte l’administration et entre à la compagnie du PLM comme ingénieur en chef à Dijon, ce qui ne l'empêche pas de procéder à d'autres travaux importants, comme la construction du célèbre pont Adolphe à Luxembourg. Il devient chef du service des constructions du PLM en 1909. En 1916, Lyautey lui confie la direction des lignes de chemins de fer au Maroc. Il est nommé sous-directeur de la compagnie PLM en 1919, et quittera la compagnie en 1927, à l'âge de 76 ans, avec le titre de directeur honoraire.
De 1901 à 1922 il est chargé du cours de ponts en maçonnerie à l'ENPC. Il publie entre 1913 et 1916 les six volumes de son ouvrage Grandes voûtes, traité qui rassemble toutes les connaissances sur les ponts en maçonnerie. En 1924 il est élu membre de l’Académie des Sciences, qui lui avait décerné en 1918 le prix Caméré[2]. En 1926 il est promu grand officier de la Légion d'honneur.
Paul Séjourné est enterré au cimetière Montmartre, à Paris. Un buste de Paul Séjourné se trouve dans le hall principal de l’École nationale des Ponts et Chaussées, rue des Saints-Pères, à Paris.
Apports techniques
Paul Séjourné développe des techniques innovantes :
- Sur le calcul et la conception des cintres : il démontre l’intérêt de la construction des voûtes par rouleaux successifs et du clavage par tronçons. Au lieu de construire un cintre unique et coûteux comme on le fait depuis la Renaissance, il met en place un cintre partiel plus léger de 20 à 70%, retrouvant une technique empirique utilisée par les Romains et jusqu’au Moyen Âge. Sur les cintres retroussés, il réalise le raidissement à volonté par tirants d'acier à l'aide de tendeurs à vis[3].
- Sur la construction de la voûte : mise en œuvre pour la première fois lors de la construction du pont Adolphe à Luxembourg, la voûte est dédoublée en deux anneaux reliés entre eux par le tablier, ce qui fait porter les efforts par deux structures séparées, plus légères à supporter par les culées. Il réutilisera sa technique des « ponts jumeaux » à Lyon (pont Wilson), à Toulouse (pont des Amidonniers)[4], et le procédé sera ensuite systématisé jusqu'à l'étranger, donnant lieu à la définition d’un « type Séjourné » caractéristique de l'époque[5].
Alors que plusieurs de ses contemporains, tel Gustave Eiffel, utilisent systématiquement le métal, Séjourné continua à construire ou à concevoir des ponts de grande portée en maçonnerie jusqu'à la fin des années 1920. Plus tard, les conditions économiques conduiront à l’abandon des ouvrages en maçonnerie de grandes dimensions au profit du béton.
Ouvrages d’art
Paul Séjourné participe aux ouvrages d’art suivants en tant que :
Concepteur
- 1884 : Pont Antoinette, dit pont de l’Aiguillou, à Sémalens sur la ligne de Toulouse à Mazamet.
- 1884 : Pont ferroviaire de Lavaur, sur la ligne de Toulouse à Mazamet ; de Castelet (Ariège), sur la ligne de Toulouse à La-Tour-de-Carol ; de Saint Vast à Saint Sulpice, sur la ligne de Toulouse à Albi.
- 1904 : Pont Adolphe à Luxembourg (pont routier sur la Pétrusse, dont l'arche centrale de 84 mètres de portée dépassait de 17 mètres la plus grande voûte existant alors).
- 1907 : Pont du canal de Brienne, dit pont Séjourné, à Toulouse.
- 1908 : Pont de Fontpédrouse (Pont Séjourné) et viaduc de la Cabanasse (1910) sur la ligne de Cerdagne.
- 1909 : Viaduc de Chanteloube sur la ligne de l'Ubaye.
- 1911 : Pont des Amidonniers, dit pont des Catalans, à Toulouse (pont routier sur la Garonne).
- 1912 : Viaducs de Morez (Jura) sur la ligne Andelot-en-Montagne - La Cluse ; pont de Sidi Rached à Constantine (Algérie).
- 1914 : Viaduc de la calanque des Eaux salées, viaduc de Corbière, viaduc de la calanque de la Vesse, sur la ligne de la Côte Bleue.
- 1915 : Tunnel du Mont-d'Or sur la ligne PLM de Frasne à Vallorbe
- 1922 : Viaduc de Saorge (Alpes-Maritimes), sur la ligne de Tende (Nice - Cunéo), (détruit en 1940 par le Génie français)
- 1925 : Viaduc de Laussonne et Viaduc de la Recoumène, sur la ligne transcévenole (le Puy - Aubenas, jamais mise en service).
- 1926 : Viaducs d’Erbosseria à Peille, de L'Escarène, du Caï (sur la Bévéra),du Scarassouï (sur la Roya), de Saint-Dalmas-de-Tende, sur la ligne de Tende ; le viaduc de Scarassouï, détruit en 1944 par la Wehrmacht qui ne fut pas reconstruit à l'identique et enfin le pont routier de Compiègne sur l'Oise dit aussi "pont Séjourné", détruit par le Génie Français en juin 1940.
- 1928 : Viaduc de la Roizonne et Viaduc de la Bonne, sur la ligne de la Mure à Corps, aujourd'hui ponts routiers.
Ingénieur
- 1888 : Chantier du chemin de fer Transcaspien à Samarcande (Ouzbékistan).
- 1912 : Ligne Andelot-en-Montagne - La Cluse (Jura).
Ingénieur en chef
- 1908 : Ligne de Bort-les-Orgues à Neussargues, dans le Massif Central,
- 1920 à 1934 : au Maroc, réalisation des lignes de Casablanca à Oued-Zem, à Rabat, à Marrakech, et de la jonction Fès - Oujda achevant la « Voie impériale » Marrakech - Tunis[6].
- 1926 : Ligne de Tende (Nice à Cuneo).
Articles connexes
Références
- Technica n°76, p.3
- Nécrologie de Paul Séjourné dans la revue Le Génie civil n°294 du 28 janvier 1939, page 94
- Technica n°76, p.6
- In memoriam Paul Séjourné, revue Technica n°72, février 1939, p.37
- Nécrologie de Paul Séjourné, revue Le Génie civil n°294 du 28 janvier 1939, p.94
- Revue Technica n°76, mai 1946, page 14
Sources
Catégories :- Ingénieur français
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Naissance en 1851
- Naissance à Orléans
- Décès en 1939
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