- Ligne Central-Var
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Ligne Central-Var Ligne de Nice à Meyrargues 
Pays
FranceVilles desservies Grasse, Draguignan, Barjols, Meyrargues Historique Mise en service 1889 - 1892 Concessionnaires Sud-France (1884 - 1925)
Chemins de fer de Provence (à partir de 1925)Caractéristiques techniques Longueur 210 km Écartement Voie métrique (1,000 m) Électrification Non électrifiée Nombre de voies Voie unique Trafic Propriétaire (ligne disparue) Schéma de la ligne Schéma de la ligne Légende
ligne de Nice à Digne (SF) vers Nice 





Colomars-La Manda 

(1) Tracé d'origine 



ligne de Nice à Digne (SF) vers Digne 


pont de la Manda sur le Var 
sur RN 210 
Gattières 
crois. RN 209 

Saint-Jeannet 
crois. RN 210 
Vence 
sous RN 210 
Tourrettes-sur-Loup 

crois. RN 210 


viaduc du Loup (220 m.) 
Pont-du-Loup 
sur RN 210 
le Bar 

Magagnosc - Châteauneuf 


Ligne de Cannes-la Bocca à Grasse vers Cannes 



Grasse 


Ligne de Cagnes à Grasse (TAM) vers Cagnes 
sous RN 576 
crois. RN 562 
Peymenade 
crois. RN 562 



viaduc de la Siagne (230 m.) 
Saint-Cassien - Tanneron 
crois. RN 562 
Montauroux 
Callian 
crois. RN 563 
Fayence 
Seillans 
Méaulx 
Claviers 
Bargemon 

Callas 

Figanières 
crois. RN 562 
sur RN 555 


Ligne des Arcs à Draguignan vers Les Arcs 


Draguignan 
crois. RN 557 


le Nartuby 
crois. RN 557 
sous RN 562 

Flayosc 

Sauve-Clare 


Lorgues 
Entrecasteaux 
crois. RN 560 
Salernes - Villecroze 

sur GC 131 
sur RN 560 
Aups - Sillans 
crois. RN 560 
crois. RN 560 
Rognette 
crois. RN 560 
Pontevès 
crois. RN 560 
Barjols 

Varages 
crois. RN 561 
Saint-Martin 
Esparron 
Artigues 
crois. RN 561 

crois. RN 561 
Rians 
les Roques 
crois. RN 561 
Jouques 
Peyrolles 
crois. RN 96 


Ligne Lyon-Perrache - Marseille-St-Charles vers Veynes Meyrargues 




Ligne d'Arles à Meyrargues (BDR) vers Arles 


Ligne Lyon-Perrache - Marseille-St-Charles vers Marseille modifier 
La ligne Central-Var est une ancienne ligne de chemin de fer à voie métrique reliant Nice (Alpes-Maritimes) à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) par Grasse et Draguignan (Var). C'était une des trois lignes du réseau « Sud-France », repris en 1925 par la société des Chemins de fer de Provence. Fermée au début de l'année 1950, elle subsiste dans la mémoire locale grâce à de nombreux vestiges tout au long de son tracé.
Sommaire
Description
La ligne se détachait de la ligne Nice - Digne au pont de la Manda sur le Var, à 12 kilomètres de Nice après la gare de Colomars. Établie en site propre sur tout le tracé, son itinéraire suivait approximativement celui des routes nationales 210 jusqu'à Grasse, 562 jusqu'à Draguignan et Lorgues, 560 de Salernes à Barjols, et 561 de Varages à Meyrargues, le terminus, où elle était en correspondance avec la ligne PLM des Alpes (Grenoble - Marseille) et la ligne départementale des chemins de fer des Bouches-du-Rhône Meyrargues - Arles.
Cet itinéraire traversant pour l'essentiel un paysage boisé de pins méridionaux lui a valu le surnom de « train des pignes [1]». Diverses interprétations folkloriques ont été données de ce nom : pour certains, le train roulait tellement lentement que les voyageurs pouvaient descendre faire provision de pommes de pin, pour d'autres il fallait parfois alimenter en pommes de pin la chaudière du train à court de charbon... À la disparition de la ligne, le sobriquet a été reporté sur la « ligne du nord » (Nice - Digne), qui le porte encore. Mais le nom est resté présent sur le tracé du Central-Var, par exemple à Lorgues, où la plateforme abandonnée de l'ancienne ligne est devenue le « chemin du train des pignes ».
Histoire
voiture B 506 des CP, préservée au chemin de fer du Vivarais
L’annexion du Comté de Nice par la France en 1860 créa divers bouleversements. D’une part, l’arrondissement de Grasse fut perdu par le Var au profit du nouveau département des Alpes-Maritimes. D’autre part, une ligne de chemin de fer fut construite de Marseille à Nice par la côte. Cela provoqua la colère d’élus, notamment varois, qui non seulement perdaient une partie du département mais virent la ligne de chemin de fer éviter les villes de Brignoles, Draguignan et Grasse. Des comités se formèrent afin d'obtenir une seconde ligne plus centrale. Le 24 janvier 1872, un effondrement entre Antibes et Cagnes mit en évidence la fragilité de l’unique lien ferroviaire entre la vallée du Rhône et le pays niçois[2].
En 1879, le Plan Freycinet prévoit la construction de nombreuses lignes d'intérêt local, parmi lesquelles :
- Draguignan à Cagnes, par Grasse — 75 km
- Draguignan à Mirabeau, par Barjols — 96 km
Nice obtient en 1881 l'ajout d'une liaison de Nice à Grasse par Vence.
Jusqu’alors, tous les projets avaient été conçus pour un écartement de voies standard, les lignes à voie métrique étant une exception en France. Mais à partir de 1882, les ministres successifs cherchèrent des solutions plus économiques, dont la réalisation à voie étroite et la concession à des sociétés privées. La décision fut prise en 1883-1884 : la ligne « Central-Var » serait à voie métrique, plus sinueuse, et moins coûteuse.
Les travaux débutèrent à partir de Draguignan en direction de l'ouest en 1886. La ligne fut ouverte jusqu'à Salernes en avril 1888, Barjols en août de la même année, et Meyrargues fin janvier 1889. L’inauguration officielle de la section Draguignan - Meyrargues eut lieu le 22 mars 1889. C'était la première fois en France qu'une ligne à voie étroite atteignait une centaine de kilomètres de long. Le tracé était extrêmement sinueux, et pourtant ne satisfaisait pas les élus des petites communes mal desservies.
La situation étant particulièrement tendue entre la France et l’Italie, les militaires exigèrent que le tronçon Nice - Draguignan puisse accepter le passage de trains à écartement standard. On adopta alors un curieux système à 4 files de rails, qui fut ensuite transformé en 3 files de rails, permettant ainsi de faire circuler sur la même voie des trains à écartement normal et des trains à écartement métrique.
La section Draguignan - Grasse, dans un relief tourmenté, nécessita la construction d’ouvrages d’art importants, tels que le viaduc de la Siagne (pont métallique de 72 mètres de hauteur) ou le viaduc du Rayol. Son ouverture au public eut lieu le 8 novembre 1890.
Enfin la section Grasse - Nice, concédée postérieurement au reste de la ligne, fut entreprise en 1890, et mise en service le 5 juin 1892, en même temps qu'une première section de la ligne Nice - Digne, à laquelle elle se raccordait à Colomars par le pont à deux étages de la Manda (un pour les véhicules routiers, un pour le chemin de fer).
Cependant le profil d'ensemble de la ligne était tel qu'il ne s'agissait plus d'une vraie transversale susceptible de concurrencer la ligne PLM entre la vallée du Rhône et l'Italie. Les temps de trajet étaient trop longs. En 1913, il fallait plus de 11 heures pour parcourir les 210 kilomètres. La desserte devint très rapidement une desserte locale sur chacun des tronçons, sans correspondances entre eux, et ces omnibus furent vite concurrencés par l'automobile et les autocars.
La ligne connut un regain d’intérêt en 1935 avec l’acquisition d'autorails Renault type ABH, qui remplacèrent avantageusement les trains à vapeur. Pendant la guerre, la ligne est fortement mise à contribution, mais ses infrastructures, bien entretenues, résistèrent.
Malheureusement, le 24 août 1944, l'armée allemande détruisit les trois principaux viaducs situés dans les Alpes-Maritimes:
- le viaduc du Loup
- le viaduc de la Siagne
- le Pont de la Manda sur le Var
La décision de reconstruire ces ouvrages n'a pas été prise par l'État, dans le cadre des réparations de guerre.
La ligne Central-Var fut d'alors limitée à la section Meyrargues -Tanneron, puis définitivement fermée le 2 janvier 1950. La plate-forme, après déclassement, privée de ses rails, sera attribuée aux communes, qui déplorèrent ce démantèlement[3].De nombreuses sections de cette plate-forme ont été requalifiées en routes, comme à Vence et à Salernes, où elles sont utilisées en voie de contournement nord de la ville.
En photos, quelques restes de la ligne
Bibliographie
- José Banaudo, Le siècle du train des Pignes : Réseau d'intérêt général des Alpes, Breil-sur-Roya, Ed. du Cabri, coll. « Histoire des Chemins de fer de Provence », 1991, 24 x 32 cm, album relié, 320 p. (ISBN 2-903310-90-4) : 1000 photos NB, schémas, plans, horaires.
Références
- pigne est le nom provençal de la pomme de pin ; la graine est nommée pignon
- Source : site de la Coordination des clients des Chemins de fer de Provence (CCCP)
- Source : site CCCP
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Ligne ferroviaire du Var
- Ligne ferroviaire des Alpes-Maritimes
- Ligne ferroviaire des Bouches-du-Rhône
- Ligne à voie métrique de France
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