Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle

Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle

Les Amérindiens dans la société ibéro-américaine du XXe siècle sont les populations de diverses origines asiatiques arrivées en Amérique latine[1] avant les Européens.

Les Amérindiens sont souvent exclus géographiquement[Par qui ?](campagnes, montagnes) et socialement (situation d'exploités), dominés par la société urbaine et segrégationiste des blancs [réf. nécessaire], qui tenait/tient l'État, et de certains caudillos, et des grands propriétaires terriens qui tenaient/tiennent le pouvoir local.[réf. nécessaire]
Mais on[Qui ?]s'aperçoit également que, malgré des proportions diverses en fonction des pays latino-américains, l'identité indigène se prolongerait (pour certains elle se dissout) dans la population métisse, qui forme la majorité des habitants au Mexique .
Ces deux populations, exclues et porteuses de l'identité amérindienne ont en partie migré vers les villes et le modèle capitaliste. Malgré la ségrégation officieuse [réf. nécessaire], il est indiscutable que certain d'entre eux se sont enrichis, et, par le pouvoir de l'argent, ont peu à peu augmenté leur pouvoir décisionnel et politique, reproduisant le comportement des créoles dans leur façon de vivre.

Au Mexique, où les indigènes de pure souche tels que Benito Juárez et Victoriano Huerta avaient accédé à la présidence ou aux plus hauts grades militaires (Tomás Mejía général de Maximilien), les métis premiers présidents de la République et une infinité de politiciens et de militaires métis (Diaz et Zapata), les années 1900 à 1940 leur donnent peu de place sauf pour les présidences de Diaz, Huerta et de Cardenas, la révolution mexicaine de 1910 donnera une plus grande place aux métis qui forment la majorité de la population : officiers, fonctionnaires, etc. Au Guatemala il faut citer l'exemple de Rafael Carrera.
Les premiers populismes des années 1930 développent un esprit démocratique qui se propage dans les années 1950, en faveur des populations blanches, mais qui est l'espoir des populations amérindiennes. Le socialisme d'ascendance européenne naissant est finalement contré par des dictatures, clientes des États-Unis, qui suppriment toute tribune d'expression réformatrice : les Amérindiens n'ont aucune possibilité d'expression [réf. nécessaire]

La chute du Bloc de l'Est permet un relâchement et une démocratisation de l'Amérique latine. Les Amérindiens disposent alors de plus de liberté dont l'usage est parfois accompagné de répressions (guerre du gaz, 2003, 2005) et ils occupent des postes toujours plus importants dans le pouvoir politique comme c'est le cas avec le président bolivien Evo Morales.[réf. nécessaire]

Sommaire

Notions et prémices

À la fin du XIXe siècle, l'Amérique latine sort d'un siècle agité de décolonisation, de luttes politiques de Caudillos, de luttes contre l'esclavage (abolition brésilienne de 1888), le tout sur une terre amérindienne où la société métisse et créole édifie une société moderne.

Les « Indiens » actuels sont les Amérindiens (ils ne sont pas des latins) descendant des peuples précoloniaux, ils représentent dans certains pays encore une part importante de la population. Mais étudier les amérindiens dans la société latino-américaine inclut une référence à l'interaction entre amérindiens - une minorité donc - et la société, qui est l'ensemble humain ainsi que les institutions légales qu'elle a créées.

Le XIXe siècle voit s'amplifier le mouvement libéral des élites coloniales créoles, avec l'abolition de l'esclavage qui gagne progressivement toute l'Amérique latine et l'affirmation de l'égalité en droit de tous les citoyens. Ce libéralisme, l'antiesclavagisme, l'industrialisation et la décolonisation ne profitent néanmoins qu'à une classe dominante, majoritairement créole, c'est-à-dire descendante des colonisateurs.

La société latino-américaine de la fin XIXe peut être décrite comme à forte tension, notamment politique, en raison du monopole du pouvoir détenu par des Caudillos et des oligarchies bourgeoises qui privent le continent de démocratie réelle. Les créoles - hommes d'ascendance européenne nés aux colonies - se révoltent fréquemment contre leurs gouvernements trop peu représentatifs, et s'ils se soulèvent en refus de l'inégalité économique et politique, il faut souligner qu'ils ont au moins la chance d'un statut europèen.
Car cette société latino-américaine des années 1900 est aussi caractérisée par son ordre européen, plus par nécessité immédiate que par racisme doctrinaire qui serait une perte d'efficacité d'un point de vue économique, qui mépriserait la "minorité" d'origine africaine et ignorerait la réalité indigène, le pragmatisme fit aussi que toute population exploitable le fut aussi. Les Amérindiens, population de «Natifs Américains» ayant une culture, une histoire et une occupation du territoire qui leur donnent un poids, représentent une masse influente avec laquelle l'Amérique latine du XXe siècle a dû compter.

Il faut toutefois s'interroger sur le poids réel de la population amérindienne dans la société latino-américaine du XXe siècle. Quelle est sa place dans la société, sa dynamique, son influence, ses aspirations et les oppositions qu'elles entraînent ?

Une situation d'exclus

Les « Amérindiens/indigènes »

Le seul et unique critère qui définit un indigène au Mexique est le fait qu'il parle une langue indigène[2]

Le terme « Amérindien » recouvre la population indigène d'Amérique. Il y a aujourd'hui 47 millions d'Amérindiens, dont 44 millions en Amérique du Sud.
Les « purs » Amérindiens ne sont majoritaires qu'en Bolivie, avec 55 % de la population. Dans les autres pays, leur représentation varie comme suit [réf. nécessaire]:

Pérou 45 %, Guatemala 44 %, Équateur 25 %, Mexique 7 % Honduras 7 %, Panama 6 %, Salvador 5 %, Nicaragua 5 %, Paraguay 5 %, Chili 3,2 %, Venezuela 2 %, Colombia 2 %

Voir #Part des populations indiennes et métisses Au Mexique les indigènes n'aiment pas que l'on les qualifie[réf. nécessaire] d'« indio » et en général les gens n'accordent que peu d'importance à leur appartenance ethnique y préférant leur origine géographique, qu'ils nomment la « Patria chica ».

La condition amérindienne

« Les conditions de vie des indigènes, qui constituent 55 % de la population, demeure déplorable. Forcés à travailler sous des conditions primitives dans les mines et sous un statut presque féodal dans nombreux cas, il leur est refusé l'accès à l'éducation, aux opportunités économique, ou à toute participation politique. » (Histoire de la Bolivie)

Cette citation traduite de l'anglais, à défaut de donner « la » réalité, en expose assurément une perception. L'on peut diviser les populations indigènes selon leur situation sociale et géographique.

Construction rustique, tel qu'on en trouve dans le village de Sarayaku.

Les Indiens « libres » (Campagne)

Dans les forêts telles l'Amazonie, les indigènes sont évidemment isolés, vivant encore à un état primitif ou semi-primitif (influencé par la modernité : machettes, marmiton, habits, etc.), se nourrissant de cueillette et de chasse. Ils habitent dans des bâtisses primitives légères et saisonnières, davantage faites pour s'abriter éventuellement des intempéries que pour réellement y vivre, elles n'en marquent pas moins le point central de la vie d'une petite communauté. Ils ne sont juridiquement pas détenteurs de leur territoire.
Une autre exclusion géographique concerne le domaine andin, les indiens y vivent à un état plus moderne, sédentaires et vivant d'élevage et de cultures vivrières, ils habitent des bâtisses de briquettes, torchis, tuiles et souvent un simple sol de terre battue. Cela permet une habitation solide, mais précaire, à proximité ou dans village. L'artisanat et le commerce s'y est déjà développé, mais cette population continue à ne pas jouer de rôle décisionnel à plus haute échelle.

Les indigènes exploités (campagne)

Les lois latino-américaines ne les protégeant que très peu, car leurs constitutions ne font pas de différences ethniques, ils sont à la merci des exploitants et sont souvent traités en sous-hommes.

  • Exploitations agricoles :

Beaucoup d'indigènes sont tout simplement des travailleurs agricoles travaillant pour de grands propriétaires qui parfois sont aussi des amérindiens, leur mode de vie est voué au travail, les infrastructures pour les loger sont souvent dérisoires, pouvant n'être que de simples tapis ou hamac sous un bâtiment commun les protégeant des intempéries.

  • Mines :

Une autre tache communément réservée aux indigènes est l'exploitation des nombreuses mines d'Amérique latine. L'essentiel du problème est que cette exploitation est payée à la production du mineur, se fait sans sécurité et, dans le cas d'effondrement de galerie, les secours sont rarement entrepris par les exploitants : ils doivent être l'effort et la solidarité des mineurs eux-mêmes, qui par là-même, perdent leur temps de travail, qui est leur seule assurance de subsistance.

Les indigènes modernes (ville)

  • Sous-prolétaires et bidonvilles :

Continuant l'idée que l'indigène ne peut être qu'un outil de production, ils se voient souvent ghettoïsés dans le milieu ouvrier. Il y a une ségrégation dans l'emploi tertiaire qui rend difficile leur ascension sociale et leur sortie du prolétariat.

  • Domestiques :

Les indigènes servant de domestiques sont là pour servir, et peu de chose de plus. Il arrive également que les enfants travaillent pour aider leur parents sans être pour autant payés, et doivent rester en tout point inférieurs à leur « maître » et reconnaissants. Les conditions sont celles d'exclus, pouvant dormir dehors, et pouvant travailler sans horaires fixes ni jour férié. Ils sont à disposition permanente du maître.

  • Modernes :

Certains indigènes parviennent pourtant à accéder a des études supérieures, profitent de la réalité métisse des sociétés latines pour se faire finalement accepter. Ils peuvent acquérir un bon niveau de vie mais un niveau de vie qu'ils doivent se construire entièrement et dont l'oligarchie n'aime guère la présence [réf. nécessaire]. Ils continuent donc à subir une discrimination à l'emploi [réf. nécessaire], dans la vie courante [réf. nécessaire], qui freine leur ascension sociale. Toutefois, dans certains espaces où ils sont plus fortement représentés, tels la Bolivie, l'Équateur, le Guatemala, les Andes en bref, il s'est opéré une mutation qui aujourd'hui préserve l'indianité comme une des composantes de l'histoire du pays. C'est la raison pour laquelle un Indigène (bien que ne parlant aucune langue autochtone et ayant adopté la mode de vie européen) ex-planteur de coca comme Evo Morales a pu accéder dès le premier tour à la présidence bolivienne, soutenu par un électorat Indigène.

Héritage d'exclusion

cannibalisme au Brésil décrit par Hans Stalden

En plus d'une situation sociale propre délicate, exclus géographiquement, les indigènes subissent une exclusion de la part notamment de la population créole et de son héritage d'une culture de ségrégation, chaque période historique ayant développé sa justification, justification perdant en force, mais qui reste en héritage.

Racisme et mystification : un peuple à dominer.

Héritage d'un racisme, décrivant les indigènes comme des sous-hommes -cannibales, (au Mexique le président de la République, Antonio López de Santa Anna faillit en 1844 être mangé par des indigènes de la région de Xico, État de Veracruz) [3] idolâtres, sodomites- ne méritant que l'esclavage, puis finalement démystifiés, ils sont posés comme aptes à être civilisé et évangélisé.

Un peuple à civilisé : Déterminisme géographique.

Héritage également d'un déterminisme géographique, le posant comme fatalement incivilisable, mou, et inapte à l'édification d'un État.

Un « peuple-inférieur » : tares, (débilité) ?!, inaptitudes politiques et économiques.

On en vient enfin à le dire victime de tares, débilités, d'inaptitudes, on le dit inapte aux charges politiques, fatalement mystique et mélancolique : inapte aux responsabilités démocratiques, et l'économie en fait finalement un simple outil de production, un peuple seulement aptes aux taches ouvrières.

Cette série d'héritage idéologique restant ancrée dans certaines populations, plus parce qu'y ayant avantages que par idéologie rationnelle, elles permettent de justifier les inégalités sociales et démocratiques.

Pourtant, il y a tout de même assimilation, notamment par le métissage. Malgré ce rejet géographique, et ce rejet racial comme politique -davantage le fruit de l'occasion, et du désir de privilèges et monopole- il y a échange, et intégration, notamment par le métissage.

Intégration et métissage

Les métis

Les « métis » d'Amérique latine :

Par indigènes, amérindiens, on entend des descendants des précolombiens, de sang indigène, (ce n'est pas les cas au Mexique qui use d'autres critères) population qui ne représente généralement qu'entre entre 5 et 30 %, les indigènes seuls n'ont donc que peu de poids dans la société latino-américaine. Mais leur influence va au-delà de leur simple population physique, elle se poursuit dans la population métisse, qui vit souvent dans les mêmes conditions, mais aussi par l'influence de sa culture.

Sous le système des castes, instauré dans les pays d'Amérique latine colonisés et en Espagne, le terme de « mestizo » (métis) était réservé aux enfants résultant d'une union entre un parent européen et un parent amérindien, ou alors de deux parents métis, soit un mélange à 50 %. Il existait au moins 64 termes (castizo, cuarterón de indio, cholo, etc.) pour désigner les autres métis selon la proportion de sang européen, amérindien ou noir. Le terme « mestizo » s'est désormais imposé pour tous les métis européens-amérindiens. « Mulâtres » désignant les métis européens-noirs. Nombreux américains, de type hispanique ou latino s'identifient eux-mêmes comme métis, notamment les autoproclamés chicanos.

Leur poids démographique :

Ainsi définis, ces métis européens-amérindiens constituent la majorité de la population dans les pays suivants : Colombie (58 %), Équateur (65 %), Honduras (90 %), Mexique (84 %), Nicaragua (69 %), Panama (70 %), Paraguay (95 %), Salvador (94 %) et Venezuela (67 %).

Dans d'autres pays où ils ne sont pas majoritaires, les métis n'en constituent pas moins une proportion non négligeable de la population : Argentine (8 %), Belize (44 %), Bolivie (30 %), Brésil (approx. 12 %), Chili (44 %), Pérou (37 %), et Uruguay (8 %). À Cuba on considère qu'il n'y a que des « mulâtres ». Les amérindiens purs et les métis qu'abritaient autrefois la République dominicaine et Porto Rico se sont également fondus parmi les mulâtres[4].

Un poids démocratique ?

D'origine indigène et européenne mêlée, elle est un mélange physique et culturel de l'héritage Indigène.

Bien que dénigrée par un ordre blanc [réf. nécessaire] hérité du colonialisme, cette population métisse forme une part importante des populations nationales en Amérique latine -Argentine, Brésil et Uruguay exclus-. Cette population métisse dénigrée se ralliant à ses origines amérindiennes s'ajoute au poids des populations amérindiennes et pèse pour sa protection.

Métissage et intégration

Le métissage se fait aussi par l'échange de culture. Garder, et transmettre les cultures indigènes. Ici, maquillage à l'amérindienne lors d'un colloque au Brésil.
Métissage culturel :

Si l'on critique souvent l'européanisation des indigènes, leur exploitation, leur acculturation par l'expansionnisme européen, mais aussi l'apport de mode de vie, d'outils, d'une langue.

On ne peut cependant pas non plus nier l'influence des cultures indigènes sur la société latino-américaine. L'Amérique latine est un métissage de cultures, le métissage physique y aidant. L'exploitation, également, d'indigènes pour aider à la vie courante des créoles a indianisé la langue espagnole, sa cuisine, ses références culturelles. Les blancs eux-mêmes se sont indianisés, les métis sont le fruit du mélange et représentent la masse de la population.

Le métissage – tant culturel que physique – a européanisé les indigènes. Ce fut certes un processus d'acculturation, il n'en reste pas moins que c'est ainsi que les indiens sont entrés dans la société moderne à l'européenne, et, par la force des réussites personnelles, à une augmentation du poids des indigènes dans la vie sociale « officielle », ce qui leur a permis de prendre un poids revendicatif, mais dans la plupart des cas ceux qui ont « réussi » adoptent ou avaient déjà un mode de vie totalement différent du mode de vie traditionnel et ne parlaient même plus une langue indigène, ils ne sont que génétiquement indigènes.

Part des populations indiennes et métisses

Représentation des populations purement amérindiennes en Amérique latine. (Source : World Fact book 1999)


Indiens, Métis, et leur part cumulées dans la population du pays.1
comme pourcentage approximatif fonction de la population du pays
Pays Amérindiens Métisse Total
Bolivie 55 % 30 % 85 %
Pérou 45 % 37 % 82 %
Guatemala 44 % 52 % 96 %
Mexique 6,7 % 84 % 91 %
Équateur 25 % 55 % 80 %
Guyane française,
Guyana and Suriname
5 – 20 % [?] [?]
Honduras 7 % 90 % 97 %
Panama 6 % 70 % 76 %
Nicaragua 5 % 69 % 74 %
Salvador 5 % 94 % 99 %
Paraguay 5 % 93,3 % 98,3 %
Chili 3,2 % 44 % 47,2 % [5]
Venezuela 2 % 69 % 71 %
Colombie [?] 58 % [?]
République dominicaine 0 % 0 % 0 %.
Uruguay 0 % 8 % 8 %
Cuba² 0 % NA NA
Costa Rica³ [?] [?] [?]
Argentine³ 1 % 8 % 9 %
Brésil³ 1 % 12 %(?) 13 %(?)
États-Unis4 1 % 0,5 % 1,5 %

1 Source : The World Factbook 2007, Central Intelligence Agency.
Démographie de l'Argentine ² "Metis in Argentine" ² indigenous peoples mixed into the general population; NA = "not applicable".
³ figures not available
4 2000 U.S. Census

Idéologies et revendications

Idéologies pro-amérindiennes

Il en existe surtout trois grands ensembles : l'indigénisme, l'indianisme et le panindianisme.

L'indigénisme – amitié blanche envers le peuple indigène et son passé – a la qualité de prendre la défense du peuple et de la culture amérindienne, mais à le défaut de le faire souvent de manière paternaliste, continuant à considérer l'indien comme un enfant. L'indigénisme est éventuellement concédé par les États, dans la mesure où il se cantonne à rester un alibi et à maintenir l'exploitation.

L'indianisme, c'est la prise de position directe des indigènes aux questions dont ils sont l'objet. C'est la prise de conscience politique, la maturité et l'émergence d'une vie politique indienne, l'expression de sa volonté. Cet indianisme populaire apparaît au XXe siècle, notamment avec la période de démocratisation des années 1980-1990, mais il est en fait beaucoup plus ancien, toutes les révoltes amérindiennes étant finalement son expression.

Le panindianisme défend l'idée que le peuple amérindien est un peuple supérieur, ayant été spolié par la force temporaire des blancs.
Des prophètes d'une renaissance indienne prédisent la résurrection de la civilisation indienne, modernisée mais supplantant la domination hispanique, mais élogiant également -par exemple- la supériorité de la nation Chibcha sur les autres, cette population étant décrite comme en sommeil, asservie par la force, mais qui inexorablement reprendra en force et fera reconnaître la grandeur de son talent propre (J.C. Hernández).

Actions politiques

Même si on ne peut les énumérer, l'ensemble du XXe siècle et de l'Amérique latine est constamment agité par des insurrections locales et sociales.

De plus grande ampleur, et mieux organisé on retiendra Zapata, chef de l'Armée du Sud, un métis petit propriétaire nommé général par le président Francisco Madero et qui demandait une réforme agraire et une restitution des terres collectives des villages dans le minuscule État de Morelos (0,25 % du territoire national et en 1910 1,2 % de la population du Mexique) sous la présidence d'un mixtèque presque pur Porfirio Díaz. Il est suivi de nombreux villageois qui s'arment et constituent l'armée du Sud demandant l'application du plan d'Ayala.

L'apparition du EZLN, au Chiapas en (1994) aux ordres du sous-commandant Marcos, un intellectuel primé par le président José Lopez Portillo en personne, personnage cagoulé issu de la haute bourgeoisie blanche (ses parents sont des immigrés espagnols et sa sœur est une haute responsable du PRI) du nord du pays, n'a rien résolu.

Plus récemment, la guerre du gaz est due à la découverte de grosses ressources de gaz en Bolivie (dont 55 % de la population est d'origine indigène), qui réveillaient les aspirations indigènes, mais également l'intérêt de compagnies étrangères. Les indigènes des terres concernées espérant profiter de l'occasion pour se faire entendre ont été réprimés : 70 à 80 morts.[réf. nécessaire] Ce mouvement a repris en mai 2005.

Evo Morales, président d'origine amérindienne.

D'autre cas symptomatiques sont la résistance du village de Sarayaku, des Amérindiens luttant contre les compagnies pétrolières en cachant leurs outils de forage, ou encore l'élection récente d'Evo Morales (qui contrairement aux mexicains Juarez, Zapata, Huerta ne parle aucune langue indigène) en décembre 2005 à la présidence de la Bolivie.

Au Mexique des présidents et des caudillos d'origine amérindienne pure on peut citer Benito Juárez et Victoriano Huerta une foule de chefs locaux tels que le cacique Santiago Vidaurri, etc. De nombreux militaires de haut grade furent aussi d'origine indigène, un des plus connus fut le général impérialiste Tómas Mejía, fusillé en même temps que Maximilien.

Droit international et national

Le Chili, confronté notamment aux luttes des Mapuches contre l'exploitation forestière, a vu l'entrée en vigueur, vingt ans après sa promulgation par l'Organisation internationale du travail, de la Convention n°169 relative aux peuples indigènes et tribaux[6]. Cela devrait conduire à un certain nombre de réformes juridiques, en particulier dans les codes de l'eau, du minerai, de la pêche et de celui régissant les concessions électriques (cf. économie du Chili) [6].

Conjecture internationale et élites locales

Un élément important de la condition amérindienne est la conjecture internationale et les aspirations économiques des élites locales. Au XIXe siècle et au tout début du XXe siècle les sociétés britanniques, françaises et espagnoles étaient les investisseurs principaux en Amérique latine, ils assuraient donc les gouvernements locaux selon leurs intérêts. Les gouvernements laissant leurs pays être exploités au profit des nations européennes étaient favorisés. Lorsque les États-Unis ont remplacé ces nations, faisant de l'Amérique latine leur chasse gardée, les intérêts économiques n'ont fait que changer de mains, les intérêts stratégiques sont restés les mêmes : favoriser des élites exploitants les productions locales à leur profit et à celui des États-Unis. Ce n'était pas l'heure de la générosité envers les Amérindiens, leurs aspirations étaient stoppées par la violence des élites locales, et avec l'accord des États-Unis.

Les 2 blocs se disputent le monde de 1980, coupé entre pro-États-Unis ; pro-Union soviétique ; et Non-Alignés. Les Amériques sont sous tutelle des États-Unis.

Dans les années 1930–1960, les courants démocratiques, en faveur des classes moyennes blanches, se heurtaient déjà aux élites et aux intérêts des États-Unis. Dans les années 1960–1980, la situation de Guerre froide rend les États-Unis hyper-réactionnaires, les gouvernements socialistes, favorables aux classes moyennes, commençant à écouter les « minorités indigènes » sont systématiquement renversés par des coups d'État militaires, tel le coup d'État chilien du 11 septembre 1973, renversant Salvador Allende. Cette période totalitaire, d'enlèvements, tortures et disparitions courantes, favorisée par la tolérance des États-Unis, a vu la disparition totale de l'opinion amérindienne sur la scène politique, puisque cette scène même avait quasiment disparue[réf. nécessaire]

Les années 1980 ont vu l'affaiblissement du Bloc de l'Est, les États-Unis sont donc devenus favorables à une démocratisation de la région. Peu à peu, perdant leur soutien extérieur, les dictatures ont dû se faire plus tolérantes, puis ont passé la main à des démocraties timides, toujours sous protection des États-Unis, donc vassalisées. Les États sont devenus démocratiques, mais les gestions restaient guidées par les États-Unis, les pressions populaires poussant à une gestion plus autonome.[non neutre]

Le vrai changement semble s'être fait à partir du 11 septembre 2001. Les États-Unis, tout à leur guerre contre le terrorisme ont moins les moyens de soutenir les États autoritaires ce qui laisse désormais une plus large liberté d'expression dans ces pays. Ainsi, ces pays se démocratisent davantage, mieux : les populations amérindiennes, sentant qu'elles peuvent enfin jouer sur la scène politique, se politisent. Les Amérindiens s'investissent ainsi de plus en plus et depuis peu dans la vie politique de leur pays [réf. nécessaire] Après quelques postes de ministre, l'élection de Evo Morales à la présidence de la Bolivie, en décembre 2005, voit le premier Amérindien (bien que de nombreux métis et amérindiens presque purs l'avaient précédé à ce poste, voir liste de présidents de la Bolivie) atteindre la plus haute fonction de l'État dans ce pays. En Bolivie, 55 % de la population est pleinement d'origine amérindienne, Amérindiens et métis y représentent ensemble 85 %.[réf. nécessaire]

La chute de l'Union soviétique à favorisé la démocratisation, les attentats du 11 septembre 2001 ont favorisé une liberté d'expression, permettant une vrai politisation des Amérindiens qui ont peu à peu les moyens d'être écoutés. L'Amérique latine s'« (amér)indianise ».

Conclusion

Les amérindiens – héritiers des peuples précolombiques –, et la société latino-américaine XIXe – héritière du pouvoir hispanique et blanc de la décolonisation et théâtre de monopolisations créoles et dictaturales du pouvoir –, reniant la réalité indigène, tend à opposer ces deux entités.
Au XXe siècle, la réalité indigène est celle d'une minorité exclus (5 à 30 % généralement), exclus géographiquement, économiquement, et politiquement, mais aussi exclus par l'héritage, et la volonté intéressée des populations blanches monopolisant pouvoir économique, parlementaire, donc politique et décisionnel. Ève-Marie Fell concluant en 1973 :

« […] l'indigène est un spolié, vilipendé et méconnu dont on ignore jusqu'à la plus élémentaire réalité. Il est rendu invisible. »

Liens externes

Références

  1. Christian Lemoy, De l'Asie à l'Amérique précolombienne, 2006 (ISBN 2-35027-253-2) [lire en ligne], p. 30 
  2. Inegi
  3. Henry B. Parkes, Histoire du Mexique, préface de Jacques Soustelle page 221. Payot - Paris - 1980 -ISBN 2-228-12790-6
  4. Composición Étnica de las Tres Áreas Culturales del Continente Americano al Comienzo del Siglo XXI.
  5. Composición Étnica de America.
  6. a et b Entró en vigencia el Convenio 169 de la OIT, La Nacion, 16 septembre 2009

Bibliographie

  • Carmen Bernand et Serge Gruzinski, Histoire du Nouveau Monde : Les Métisses, Fayard, 1993.
  • Ernesto Mächler-Tobar, Vision de l'Indien à travers le roman colombien du XXe siècle, Paris III, 1998.
  • Ève-Marie Fell, Les Indiens, société et idéologie en Amérique hispanique, Armand Colin, Paris, 1973. (source principale de l'article)
  • Ángeles Albert et Francisco Ardanaz, Hispanoamérica, Ayer y hoy, Madrid (Espagne), 1998.
  • Henri Favre, coll. « Que sais-je ? » : L'Indigénisme, Paris, PUF
  • Les veines ouvertes de l'Amérique latine (Las venas abiertas de América latina), d'Eduardo Galeano.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle de Wikipédia en français (auteurs)

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