La France dans la guerre d'indépendance américaine

La France dans la guerre d'indépendance américaine

La France dans la guerre d'indépendance américaine — malgré sa délicate situation financière — cherche à prendre sa revanche sur la Grande-Bretagne et le Traité de Paris de 1763.

Entrée en guerre en 1778, et permettant la victoire des insurgés (traité de Paris (1783)), elle se réaffirme comme grande puissance moderne, satisfait son désir de revanche, récupère des territoires perdus, mais dégrade ses finances, et félicite l'esprit républicain et démocrate.

Même si les destructions matérielles sont nulles dans la métropole, les exploits tels que la décisive bataille de Yorktown ont leur prix, un coût militaire faramineux : 1 milliard de livre tournois dégradant sévèrement les finances fragiles de la France : son déficit s'est encore accru. Pire : l'espoir commercial de devenir le premier partenaire des nouveaux États-Unis d'Amérique est déçu, la Grande-Bretagne redevenant immédiatement le partenaire officiel, seul reste à la France la reconnaissance du peuple libéré, reconnaissance dont Rochambeau et La Fayette sont les brillants symboles, mais les symboles ne font pas la santé économique d'un État. L'espoir de retrouver la Nouvelle-France jadis perdue est lui aussi finalement ruiné.

Gravure du tableau Action Between the Serapis and Bonhomme Richard de Richard Paton, 1780.

L'affaiblissement de l'État français, et la mise en lumière d'une alternative viable à la royauté sont considérés comme les prémices de l'idée révolutionnaire française.

Sommaire

Situation diplomatique française

Choiseul, le principal ministre de Louis XV de 1761 à 1770, prépare activement la guerre de revanche en réorganisant la flotte.

Louis XVI confia les affaires étrangères à Vergennes qui partage avec Choiseul le désir d'une revanche sur la Grande-Bretagne. Il mène d'abord une politique prudente en Europe, préservant un équilibre entre Prusse et Autriche à l'Est, notamment lors de la guerre de succession de Bavière dans laquelle il n'intervient pas. Parallèlement, il dote la France d'une vraie flotte apte à affronter la Grande-Bretagne, et s'informe assidûment de l'augmentation des tensions en Amérique.

En 1770, l'alliance France-Autriche promue par Louis XV en 1756 est confirmée par le mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette d'Autriche, et l'alliance du Pacte de famille France-Espagne dominent l'Europe continentale. Mais c'est la Grande-Bretagne, par le traité de Paris de 1763 qui domine finalement les mers, le commerce, et le monde. Les agitations des 13 colonies, notamment à partir de 1776, posent la question de la réaction des États français, autrichien, et espagnol face au leader britannique. C'est finalement la France, seule ou quasiment, qui décide de l'affronter par cette guerre américaine.

Les premières tensions apparues entre Britanniques et colons américains laissent sceptiques l'ensemble des diplomaties européennes : c'est une affaire purement britannique. Mais les tensions entre nations européennes font qu'un œil demeure sur ces 13 colonies, se préparant aux potentialités d'actions.

La volonté française

L'élite française rêvait d'une revanche depuis le traité de Paris de 1763. Le traité, en soi, et au vu des conditions de défaite restait modéré, la France gardait ses possessions les plus lucratives (sucrière, telle Saint-Domingue), et même si l'alliance France-Espagne-Autriche serait nécessairement venue à bout de la Royal Navy britannique, le coût financier était accablant, et tous demandaient l'arrêt rapide de cette guerre. La claque du traité de Paris est donc acceptée, mais il reste en France un puissant désir de revanche voulant terminer cette guerre inachevée.

Choiseul – qui illustre ce désir de revanche – avant même 1763, avait déjà commencé la modernisation de la marine royale française, en prévoyant un nouveau type de guerre où la vitesse de frappe, le nombre des navires et l'attaque de la flotte marchande de l'ennemi auraient plus d'importance que les forteresses flottantes. La France a donc corsairisé sa marine par de petits navires, rapides et maniables. Elle a également modernisé son matériel, la formation des militaires, et agrandi ses effectifs (300 000 h.). Louis XVI œuvra d'ailleurs pour cette modernisation en y concédant les financements nécessaires. La flotte, à son minimum en 1762, remonte à 67 vaisseaux et 37 frégates.

Origines américaines du conflit

Depuis la fin de la guerre de Sept Ans, la situation financière de la Grande-Bretagne la pousse à exercer un contrôle de plus en plus étroit sur le commerce et l'économie des colonies : les taxes augmentent, le commerce est exclusif, et il leur est demandé de participer à l'entretien des troupes britanniques des colonies par un impôt particulier, le Stamp Act et bien d'autres taxes. Mais les sujets-colons évoquent une loi prétendant que "Nulle population sujette de la royauté britannique ne peut être imposée sans l'accord de sa représentation". L'impôt est pourtant imposé, s'en suit une série de frictions.

Face à la puissance britannique ils manquent d'armes et d'alliés, et se tournent donc naturellement vers la France. La France, qui n'a aucun intérêt direct, s'engage pourtant dans l'effort de guerre insurgé, puis dans une guerre déclarée à partir du 5 février 1778, la mettant presque seule face à la Royal Navy.

L'épisode le plus connu est la Boston Tea Party, où les colons refusent le monopole des compagnies britanniques de thé en le jetant par dessus bord. La Grande-Bretagne décide de fermer le port en représailles, et le reste de l'opinion se sent rapidement solidaire des Bostoniens. Un congrès de colons est organisé, organise des milices armées, et de nouvelles institutions. Le 18 avril 1775, dans la ville de Monfort, une fusillade sonne le départ de l'insurrection. Le 19 avril 1776, les insurgés attaquent une colonne britannique, et le 4 juillet 1776 les États-Unis proclament leur union et indépendance, mais il leur reste encore à l'imposer.

La déclaration d'Indépendance des États-Unis, le 4 juillet 1776

"Nous tenons pour évidentes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux;ils sont doués par leur Créateur de droits inaliénables;parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis par les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Mais lorsqu'une longue suite d'abus marque la volonté de les soumettre à un despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de renverser le gouvernement qui s'en rend coupable... L'histoire de celui qui règne aujourd'hui sur la Grande-Bretagne est une histoire d'injustices et d'usurpations répétées qui, toute, avaient pour but direct l'établissement d'une tyrannie absolue sur nos États. Il a entretenu parmi nous en temps de paix, des armées permanentes sans notre consentement Il s'est joint à d'autres pour imposer des taxes sans notre consentement, [...]nous transporter au-delà des mers pour être jugés en raison de prétendus délits. En conséquence, Nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général prenant à témoin le juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom et par l'autorité du bon peuple de ces colonies, que ces colonies unies sont et ont droit d'être des États libres et indépendant;que tout lien politique entre elles et l'État de la Grande-Bretagne est et doit être entièrement dissous." Extraits de La déclaration d'Indépendance du Congrès des 13 colonies à Philadelphie.

L'accueil des opinions françaises

L'opinion publique française est favorable à une guerre ouverte, mais les gouvernants sont plus réticents du fait des conséquences et du prix d'une telle guerre.

Accueil populaire

Dès la déclaration d'Indépendance des 13 colonies, l'insurrection américaine a été particulièrement bien accueillie en France, tant par la population que par les élites éclairées. Les événements sont lus et commentés dans la presse, en particulier dans la revue franco-britannique, le Courier de l'Europe. Elle est apparue pour beaucoup comme le combat de l'« esprit des Lumières » face à la «tyrannie britannique »[1].

Aide aux insurgés, Franklin à Paris

L'accueil de Benjamin Franklin est enthousiaste, et de nombreux Français s'embarquent pour les Amériques, aider les insurgés (Jacques Barbeu-Dubourg), motivés par l'occasion ou animés par les idéaux sincères de liberté et de modernité, tels Charles Tronson du Coudray, Pierre Charles L'Enfant, Jean Gaspard de Vence, Fanneau de Lahorie et La Fayette, engagés dès 1776.

Si La Fayette donna une impulsion toute nouvelle à l'émigration des jeunes nobles français en Amérique, il faut aussi citer parmi ceux qui l'avaient précédé des officiers qui ne manquaient ni de talent ni de courage. Dès 1775, on trouve dans les Archives américaines que deux officiers français, MM. Penet et de Pliarne, furent recommandés par le gouverneur Cook, de Providence, au général Washington, pour qu'il entendît les propositions qu'ils avaient à faire en faveur de la cause de l'indépendance[2]. La convention secrète qui fut alors conclue reçut son exécution.

Accueil institutionnel

L'accueil institutionnel est plus calme, Louis XVI[3] (qui temporise pourtant en une aide clandestine par le biais de Beaumarchais) et surtout Vergennes (1774-1781) sont favorables à la participation ouverte de la France et mettent en avant le gain commercial et diplomatique possible : une analyse de la situation du terrain est en cours et ils cherchent également des alliés (l'Espagne par leur pacte de famille, et l'Autriche) ou au moins leur neutralité (Autriche, Pays-Bas, Prusse).

Les responsables militaires, économiques, financiers et diplomatiques sont plutôt réticents. La marine de France est décrite comme encore insuffisante et inapte à une telle guerre, l'économie en serait grandement affectée, et le déficit des finances de l'État français est notifié par Turgot, puis Necker. Les diplomates sont moins enthousiastes que Vergennes et Louis XVI, ils soulignent l'isolement français au milieu d'une Europe décidément désintéressée. L'équilibre pacifique et la prospérité économique du moment sont en opposition avec l'idéal de revanche et l'idéal libéral.

Aide aux insurgés ou Guerre ouverte ?

Beaumarchais reçoit l’autorisation de se livrer à un trafic d’armes avec les Insurgents car la flotte française n’est pas encore prête et Louis XVI hésite à intervenir dans la guerre américaine.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Louis XVI, malgré la volonté de revanche qui marque la France depuis les défaites de la guerre de Sept Ans, n'est pas favorable à une aide aux révoltés américains. Le roi hésite car il pense qu'apporter son aide à un peuple en révolte contre son souverain légitime n'est pas une bonne chose, même si Vergennes voit dans cette guerre l'occasion d'affaiblir l'Angleterre. Louis XVI se voue dans un premier temps au compromis avec une aide matérielle clandestine par le biais de Beaumarchais.

Beaumarchais et le trafic d'armes

Dès 1776, la France s'engage donc dans une guerre privée, par la vente secrète d'armes, de munitions et par l'octroi de subsides pour deux millions de livres[4],[5]. Initiée secrètement par Louis XVI et Vergennes, Beaumarchais reçoit l'autorisation de vendre poudre et munitions pour près d'un million de livres tournois sous le couvert de la compagnie portugaise Rodrigue Hortalez et Compagnie. L'aide, passant à travers le filet britannique, aide à la victoire de George Washington. La France a par ailleurs accueilli des frégates américaines qui "pirataient" les navires marchands britanniques. La France fournissait aussi une aide économique soit par don, soit par prêt. Mais également une aide technique, accordant des "Congés" à certains de ses militaires et stratèges afin d'aller assister les troupes américaines.

Depuis la déclaration de l'indépendance, les Américains avaient reçu de la France des secours plutôt moraux qu'effectifs. Au début de 1777, Beaumarchais fait partir trois navires chargés d'armes, suivis de neuf autres en septembre. La flotte de Beaumarchais va compter jusqu'à 40 unités. Les envois d'armes fournis par le gouvernement de Louis XVI furent une aide efficace, même si Beaumarchais cherchait à y gagner de l'argent, ce qui d'ailleurs ne fût pas le cas, les Américains estimant que les armes fournies étaient un don... A la bataille de Saratoga, les milices américaines sont massivement équipées de fusils et de canons français dont les fleurs de lys ont été limées.

Vers l'entrée en guerre

Silas Deane, missionné par les insurgés et aidé par l'animosité de la France envers l'Angleterre / la Grande-Bretagne a donc obtenu une aide officieuse. Mais le but est bien un engagement total de la France. Une nouvelle délégation composée de Franklin, Deane et Arthur Lee est missionnée pour obtenir l'entrée en guerre de nations européennes. Ils affirment qu'une alliance des 13 Colonies, de la France, et de l'Espagne serait l'assurance d'une défaite britannique rapide, mais Vergennes, malgré son désir, n'accepte pas. Franklin aurait même proposé d'aider la France à récupérer la Nouvelle-France. Le 23 juillet 1777, Vergennes demande qu'il soit décidé entre l'aide totale ou l'abandon des colonies.

Enfin, le contexte international de fin 1777 est tendu, il y a un conflit de succession en Bavière entre Prusse et Autriche, l'Autriche demande l'Alliance de la France, qui refuse, et froisse ainsi l'allié autrichien. Impossible ainsi d'exiger son effort et soutien dans une guerre anti-britannique. La volonté d'unir l'Espagne échoue également : l'Espagne n'y a aucun intérêt, cet esprit révolutionnaire est même menaçant pour la légitimité de la couronne espagnole sur ses colonies d'Amérique latine.

La guerre française

Benjamin Franklin reçu par Louis XVI en mars 1778. La victoire américaine de Saratoga pousse le roi à signer une alliance avec les jeunes États-Unis ce qui précipite le déclenchement du conflit avec l'Angleterre. (Gravure allemande de 1784)

Entrée dans la Guerre d'indépendance américaine le 6 février 1778, les forces navales britanniques - maîtresses des mers - et françaises - modernisées - s'affrontent dès cette première année. D'abord de front, dans la Manche, puis dans tout l'océan Atlantique, en une guerre des convois. La victoire définitive sera décidée par la bataille navale de la baie de Chesapeake, et par la bataille terrestre de Yorktown.

De l'aide à la guerre

Les Britanniques ont pris Philadelphie, mais la bataille de Saratoga refait naître l'espoir américain et l'enthousiasme des opinions française. L'armée de Burgoyne (Grande-Bretagne) est défaite, et pire : la France se décide à aider les colonies, prenant conscience qu'« il est possible que ces 13 colonies gagnent à condition de consentir à une aide ». L'allié espagnol est plus sceptique. Vergennes et Louis XVI considèrent de plus en plus les propositions d'alliance de Franklin, Deane et Arthur Lee. L'alliance Grande-Bretagne - France imposée en 1763 sombre dans une crise diplomatique. La guerre bénéficie du plein soutien populaire, La Fayette prend en importance, et la volonté de revanche peut s'exprimer.

Le traité avec les Provinces-Unies d'Amérique

Vergennes et Louis XVI décident donc, le 6 février 1778, de signer avec Benjamin Franklin un traité d'amitié et d'alliance officielle avec les Provinces-Unies d'Amérique, auquel était joint un traité d'alliance défensive pour le cas où la Grande-Bretagne déclarerait la guerre à la France[4]. La France reconnaît l'indépendance des Provinces, chacun s'engage à ne signer aucune paix séparée, et les Provinces s'engagent à protéger les possessions françaises d'Amérique. La nouvelle parvint le 3 mai au Congrès américain. Elle fut accueillie par des réjouissances publiques et provoqua le plus vif enthousiasme.

La guerre ouverte avec la Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, lord Chatham se fit transporter à la Chambre et proposa de déclarer immédiatement la guerre à la maison de Bourbon. Son discours terminé, il tomba évanoui et mourut dans la même journée. Sa motion fut adoptée et l'ambassadeur britannique près la cour de Versailles immédiatement rappelé. Lord North voulut conjurer le péril en offrant aux colonies ce qu'elles avaient demandé depuis 1774, avec une amnistie illimitée. Les Américains repoussèrent tout arrangement qui n'avait pas pour base la reconnaissance de leur indépendance. La guerre continua avec un caractère de plus en plus violent.

Les batailles s'engagent en Amérique, dans les Antilles.

Une flotte de douze vaisseaux et de quatre frégates partit de Toulon pour l'Amérique, sous les ordres du comte d'Estaing.

Une autre fut rassemblée à Brest pour combattre dans les mers d'Europe. Dès l'entrée en guerre Française, la Grande-Bretagne tente de cloitrer la marine française dans ses eaux.

Le combat de la Belle-Poule (capitaine de La Clochetterie) ouvrit les hostilités le 17 juin contre l’Aréthuse. Le comte d'Orvilliers, sorti de Brest avec trente-deux vaisseaux, tint la fortune indécise, dans la bataille d'Ouessant, contre l'amiral Keppel (27 juillet 1778). L'affrontement naval Brest-Ouessant, dans la Manche, reste indécis : les 2 forces se retirent finalement (amiral britannique Keppel).

Un débarquement de 40 000 hommes est envisagé dans des îles britanniques proches, mais la logistique française ne suivant pas, l'opération est abandonnée. Sur le continent, la France se protège par l'alliance autrichienne, qui même si elle ne s'engage pas dans les combats, affirme son soutien diplomatique à la France.

Un début de coalition européenne

Dans le reste de l'Europe, la « ligue des neutres » refuse de prendre parti. Puis, voyant la France tenir effectivement tête à la Royal Navy, la Hollande devient pro-française, les Espagnols viennent aider la France en 1779 (traité d'Aranjuez[4] et la Hollande en 1780. La Grande-Bretagne est en difficulté face à la « ligue de la liberté des mers » (mars 1780)[4]. L'intervention française est d'abord maritime et non décisive, puis l'envoi en 1780 des 6 000 hommes de Rochambeau est décisif.

En 1779, 3 500 Français affrontaient déjà 3 000 Britanniques dans la bataille de Savannah, mais l'attaque française est trop précipitée, mal préparée, et échoue.

Guerre des Antilles

La bataille de la Grenade, le 6 juillet 1779. D'Estaing inflige une lourde défaite à la Royal Navy, mais n'exploite pas sa victoire. Les trois premières années de l'intervention française ne sont pas décisives malgré de dur combats navals.

Pour les batailles périphériques, Britanniques et Français s'affrontent pour la domination des Antilles. Aux Antilles, la flotte française guidée par le marquis de Bouillé déployait une activité et des talents que l'impéritie des amiraux et les mauvais temps paralysèrent souvent, mais qui jetèrent pourtant sur les armes françaises un éclat nouveau. La Dominique fut prise; mais les Britanniques s'emparèrent de Sainte-Lucie que d'Estaing fut incapable de recouvrer, en laissant échapper l'occasion de détruire l'escadre anglaise surprise au mouillage (7 vaisseaux alors qu'il en avait 12), et en se lançant dans un débarquement qui fut un sanglant échec[6]

D'Estaing compensa la perte de Sainte-Lucie en s'emparant des îles de Saint-Vincent et de la Grenade, en présence de la flotte commandée par l'amiral Byron. Il débarqua sur l'île dont il fit la conquête rapidement et livra une dure bataille navale à Byron, le 6 juillet 1779. Ce dernier, qui eu quatre vaisseaux hors de combat, dû se retirer, mais d'Estaing n'exploitât pas la victoire en laissant l'Anglais faire retraite avec ses navires en remorque.

Cependant les succès des Français aux Antilles avaient eu un grand retentissement en Europe. L'amiral Rodney se trouvait alors à Paris, où il y était véritablement réfugié à cause de dettes qu'il ne pouvait payer en Angleterre. Un jour qu'il dînait chez le maréchal de Biron, il traita avec dédain les succès des marins français, en disant que s'il était libre il en aurait bientôt raison. Le maréchal paya ses dettes[7] avec l'accord du roi. En effet, après le rappel de l'amiral Byron, Rodney fut envoyé pour le remplacer aux Indes occidentales. Il n'eut guère de succès en 1780 face à l'escadre de Guichen qu'il rencontra trois fois sans succès, mais infligea deux lourdes défaites aux Espagnols qui bloquaient Gibraltar.

L'influence de La Fayette

L'arrivée de La Fayette à la cour de France en février 1779 attira de nouveau sur la situation des Américains l'attention du gouvernement, plus préoccupé jusque-là d'intrigues et de futilités que de politique et de guerre[8]. La Fayette joignit ses instances à celles de l'envoyé américain John Laurens pour obtenir du roi un secours en hommes et en argent, et la nouvelle de l'échec subi par le comte d'Estaing devant Savannah fut le dernier argument qui décida le cabinet de Versailles à exécuter dans toute sa rigueur le traité d'alliance offensive et défensive conclu avec Franklin le 6 février 1778.

Il fut décidé que la France enverrait aux Américains une escadre de sept vaisseaux de ligne pour agir sur les côtes, un corps de troupes qui devait être de 10 000 ou 12 000 hommes et une somme de six millions de livres. M. de Rochambeau fut nommé commandant en chef du corps expéditionnaire, et le chevalier de Ternay fut mis à la tête de l'escadre.

La Fayette se préoccupa ensuite des moyens d'exécution. Il fit comprendre aux ministres que, s'il ne commandait pas en chef le corps expéditionnaire, ce qui serait surprenant pour les Américains, il fallait du moins mettre à sa tête un général français qui consentirait à ne servir que sous les ordres du général en chef américain[9].

Le choix qui dans ces conditions fut fait du comte de Rochambeau le satisfit pleinement, et, sans attendre le départ du corps expéditionnaire, il s'embarqua à Rochefort, le 18 février 1780, sur la frégate l'Hermione, que le roi lui avait donnée comme étant très-bonne voilière.

La Fayette revint sur l'Hermione à Boston, le 28 avril 1780, reprendre son poste dans la guerre de l'indépendance, précédant les secours en hommes, en effets et en argent qu'il avait obtenus du gouvernement français. Les instructions données à M. de La Fayette par le ministre des affaires étrangères portaient que, pour prévenir toute méprise et tout retard, il placerait tant à Rhode-Island qu'au cap Henry, à l'embouchure de la Chesapeak, un officier français chargé d'attendre l'escadre, qui devait atterrir en l'un de ces deux points, et de lui donner toutes les informations dont elle aurait besoin en arrivant[10].

L'expédition en marche

Les opérations militaires franco-américaines lors de la campagne décisive de 1781 (Carte américaine en anglais).

Le rôle décisif de Rochambeau et de la flotte française

En juillet, le corps expéditionnaire aux ordres du comte de Rochambeau et fort de 6 000 hommes débarqua à Newport. Il était amené sur une escadre de dix vaisseaux aux ordres du chevalier de Ternay.

Avant de commencer ses opérations, Rochambeau attendait des renforts que le comte de Guichen devait lui amener de France; mais celui-ci avait rencontré dans les Antilles, l'amiral Rodney, qui obligea le convoi français à se réfugier à la Guadeloupe. Washington ne put qu'envoyer quelques renforts, avec La Fayette, aux patriotes du Sud, et se résigna à remettre à la campagne prochaine l'expédition décisive qu'il concertait avec Rochambeau.

La campagne décisive de 1781

La bataille de la Chesapeake est absolument décisive car elle coupe les forces de Cornwallis de leur soutien naval et précipitent leur capitulation à Yorktown. Peinture du XXe siècle (1962) du Hampton Roads Naval Museum de Norfolk.

De Grasse dispose de 28 vaisseaux de ligne et 4 frégates. La bataille de la baie de Chesapeake (1781) livrée par François Joseph Paul de Grasse met en fuite une partie de la flotte britannique, détruit le reste, et encercle Cornwallis dans Yorktown, où il attend désespérément les renforts promis.

L'action française est absolument décisive. La marine royale débarque plus 3 200 hommes venus des Antilles pour commencer l'encerclement des 8 000 Anglais, en attendant l'arrivée des 8 000 soldats de Rochambeau qui manœuvrent à marche forcées depuis Newport et en contournant New-York. De Grasse improvise une flottille de transport dans l'immense baie de la Chesapeake pour hâter leur arrivée, alors que Barras de saint-Laurent (12 vaisseaux, 18 transports de troupes) arrive avec l'artillerie de siège quelques jours après la bataille navale. Pour renforcer encore le contingent français, De Grasse n'hésite pas à débarquer 2 500 marins. C'est lui, en fait, qui mène toutes les opération terrestres et navales en attendant l'arrivée des troupes de George Washington, de La Fayette et de Rochambeau. Washington qui marche le long de la côte arrive à Williamsburg le 14 septembre, soit 14 jours après le début du débarquement français et 9 jours après la bataille navale. Le 17, de Grasse et Washington se rencontrent sur le navire amiral, le Ville de Paris pour organiser les opérations. À New-York, Clinton reste sans réaction, car il ne comprend pas la destination prise par Rochambeau et Washington. Lorsqu'il se décide enfin le 17 octobre à envoyer 7 000 hommes en renfort vers le sud, il est beaucoup trop tard[11].

Cornwallis, qui n’a plus rien à espérer de la mer, se retranche au bout de la presqu’île, dans la petite bourgade de Yorktown. Le 29 septembre commence l’investissement méthodique de la place par les coalisés : 3 600 américains et 11 000 français. Washington qui a le commandement théorique mais qui n’a ni les effectifs, ni l’expérience de la guerre de siège, doit laisser faire les Français. Après douze jours et douze nuits passées à s’approcher des positions anglaises en creusant des tranchées, l’artillerie entre en action, Washington tirant symboliquement le premier coup de canon. Les nouveaux canons Gribeauval incendient deux des trois frégates dans le port, et concentrent ensuite leurs tirs sur les deux redoutes (forts), positions capitales pour les britanniques. Au feu terrestre s’ajoute le feu des canons de marine de De Grasse. Écrasée par cette pluie de boulets, la position de Cornwallis devient intenable, d’autant qu’il n’a presque plus de munitions et de vivres. Le 19 octobre, il doit capituler sans condition, avec ses quatorze régiments anglais et hessois.

Cette éclatante victoire laisse aux vainqueurs 214 canons, 22 étendards et 8 000 prisonniers qui défilent en habit rouge entre une rangée de soldats français et une autre d’Américains. La nouvelle de la victoire est accueillie par des transports de joie dans toute l’Amérique et à Versailles. « Jamais la France n’eut un avantage aussi marqué sur l’Angleterre que celui-là » dit Rochambeau en triomphant[12].

Lorsque les renforts britanniques arrivent, une semaine plus tard, il est trop tard, la Grande-Bretagne a perdu ses treize colonies d'Amérique.

La guerre mondiale contre la Grande-Bretagne

La bataille de Négapatam, le 6 juillet 1782. La guerre prend des allures mondiales car les Français et les Anglais se livrent de durs combats jusque sur les côtes indiennes (Détails de cette œuvre visibles grâce au zoom que propose le site du National Maritime Museum de Londres).
Le siège de Gibraltar, que la France se voit contrainte de mener pour soutenir les Espagnols, est la dernière très grosse opération militaire de la guerre en Méditerranée. (Tableau de George Carter).

En Inde, ce sont les Britanniques qui avancent, prenant Pondichéry et tous les autres comptoirs français sur la côte de Coromandel. Les combats décisifs ont déjà eu lieu sur le sol américain, ces luttes périphériques sont la tentative d'éclats permettant de mieux négocier à Paris. L'enjeu n'est pourtant pas secondaire, puisqu'il s'agit de maintenir ouverte la route de l'océan Indien et d'empêcher l'effondrement de l'empire hollandais que ces derniers sont incapables de défendre, après la déclaration de guerre anglaise de 1780. L'escadre de Suffren sauva le Cap d'un débarquement anglais après avoir endommagé l'escadre de Johnstone à La Praya en 1781, puis remonta sur l'Inde en 1782. Il y mèna, presque coupé de France, de dur combats contre les forces anglaises mais sans pouvoir les anéantir. Il sauva cependant Ceylan d'une invasion anglaise, plaça ces derniers en position défensive, reprit la base hollandaise de Trinquemalay et signa une alliance franco-indienne contre les Anglais. La paix, signée en 1783, interrompit les opérations, et la France retrouva ses comptoirs par la négociation.

La prise de Yorktown fut décisive pour la cause de l'indépendance américaine. Les Britanniques, qui occupaient encore New York, Savannah et Charleston, se tinrent sur la défensive (voir Campagne franco-américaine aux États-Unis en 1782).

Dans les Antilles, les Britanniques ne conservaient d'autre île importante que la Jamaïque. De Grasse, poussé par les Espagnols et les ordres de Versailles voulut la leur enlever. Mais attaqué près des Saintes par des forces supérieures commandées par Rodney, alors qu'il escortait un gros convoi, il fut battu et fait prisonnier le 12 avril 1782. Cette affaire, qui couta 7 vaisseaux à la marine française, stoppa le projet de débarquement sur la Jamaïque, mais ne remit pas en cause la victoire franco-américaine en Amérique du Nord. D'autres batailles d'importances ont lieu, telle celle de Saint-Pierre-et-Miquelon. On constate par ailleurs que la Royal Navy, délivré du poids de la guerre en Amérique du Nord, semble reprendre la main et inflige des pertes importantes à la marine française la dernière année de la guerre. Outre la défaite des Saintes, les renforts envoyés en Inde en 1782 pour soutenir l'action de Suffren sont en grande partie saisis dans l'Atlantique.

La défense du siège de Gibraltar fut un dernier succès pour les Britanniques. Un frère de Louis XVI, le comte d'Artois, s'y était porté avec 20 000 hommes pour aider les Espagnols qui assiégeaient la place sans succès depuis 1779. Quarante vaisseaux, dont douze français, bloquaient la forteresse côté mer. Cette flotte imposante, s'était montré incapable à cause de la médiocrité des vaisseaux espagnols et de leur chef, d'intercepter les convois de ravitaillement escortés par la Royal Navy. La flotte espagnole avait même essuyé deux lourdes défaites en 1780 et perdu plusieurs navires. Tout l'effort de guerre retombait encore une fois sur la France, qui après avoir assuré la victoire à Yorktown, défendu victorieusement les possessions hollandaises aux Antilles et aux Indes, se retrouvait à faire le siège d'une place qui ne concernait pas ses intérêts vitaux. Louis XVI refusa la demande de Madrid d'y consacrer 40 vaisseaux français, mais accepta que soit tenté un assaut général au moyen de batteries flottantes. 200 canons du côté de la terre et 10 batteries flottantes ouvrirent le 13 septembre un feu terrible contre la citadelle, bien défendue par sa redoutable position et par le gouverneur Elliot, qui avait fait installer depuis longtemps une forte artillerie dans des galeries creusées dans la falaise. Les batteries flottantes (au blindage de chêne) ne résistèrent pas au tir à boulets rouge des Anglais et explosèrent les unes après les autres. Gibraltar resta aux Britanniques. Le débarquement franco-espagnol à Minorque, lui, réussit, et la base anglaise qui constituait une menace permanente pour Barcelone et Toulon capitula.

Paix et conséquences

À partir de la Bataille de Yorktown, des négociations secrètes s'engagent directement entre Londres et Washington, dont Benjamin Franklin se garde d'en informer la France. La Grande-Bretagne cède les 13 colonies et leur accorde toutes les positions au sud des Grands Lacs et à l'Est du Mississippi. En faisant ceci, elle brise l'union France-Province-Unies, et limite donc la force de la France et de l'Espagne dans les négociations futures.

Cependant la dette de la Grande-Bretagne était considérablement accrue. Lord North dut quitter la direction des affaires pour céder la place à un ministère whig qui demanda la paix au cabinet de Versailles. La France, qui n'était pas moins épuisée, accepta ces propositions. Les préliminaires furent arrêtés à Paris, le 30 novembre 1782, entre les plénipotentiaires des puissances belligérantes, au nombre desquels étaient pour les États-Unis Benjamin Franklin, John Adams, John Jay, et Henry Laurens. Le traité définitif fut signé le 3 février 1783.

Signature du traité de Paris, 1783. La délégation britannique refusa de poser.

Cette nouvelle fut rapidement portée en Amérique. Le 11 mars 1783, de Lauzun partit de Wilmington pour ramener dans leur patrie les derniers soldats français. Ainsi l'indépendance des États-Unis était fondée, et le monde comptait une grande nation de plus.

Une victoire limitée dut donc être signée en septembre 1783, lors du traité de Paris. La France gagne (ou récupère) des territoires en Amérique, en Afrique, et en Indes, ainsi que des droits accrus (pêche à Terre-Neuve). Les pertes du traité de Paris (1763) et du Traité d'Utrecht (1713) sont en partie récupérées : Tobago, Sainte-Lucie, la zone de la rivière Sénégal, ainsi que des droits de pêche accrus à Terre-Neuve, etc. L'Espagne récupère la Floride, Minorque, mais Gibraltar reste britannique.

Guerre lointaine, sur mer, donc nécessairement chère : plus d'un milliard de livres tournois. Les finances de l'État sont désastreuses, les expédients financiers sont mis à contribution par Necker, et lorsqu'il tombe en 1781 (affaire du Conte Bleu) c'est une succession de Secrétaire d'État aux Finances jusqu'à Calonne, instabilité qui fragilise les réformes nécessaire au rétablissement des finances française. Le commerce est également durement freiné par cette guerre, mais redémarre dès 1783.

Cette guerre est surtout importante pour le prestige et la fierté de la France, elle retrouve un rôle d'arbitre européen. La France ne devient pourtant pas le principal partenaire commercial des États-Unis d'Amérique, malgré des dépenses militaires particulièrement élevées. Des troupes ont été envoyées très loin, donc très coûteusement, d'environ 1 milliard de Livres Tournois, posant la France face à un gouffre financier total de 3,315 milliards de LT.

Une autre conséquence est l'aura qu'en acquièrent les idées des lumières, enfin mises en application dans la déclaration de 1776, par la victoire de 1783, et par la Constitution de 1787 : les élites libérales sont ravies. Mais ceci a aussi son contre-effet : les conservateurs se crispent, la noblesse se replie sur elle-même et sur ses privilèges en une réaction nobiliaire. Le 22 mai 1781, l'Édit de Ségur ferme les postes militaires de rang supérieur aux roturiers pour les réserver à la noblesse.

Notes

  1. Une partie de la jeune noblesse française avait accueilli avec sympathie la nouvelle de la révolte des colonies britanniques d'Amérique, autant par antipathie pour la Grande-Bretagne, qui l'avait vaincue dans la guerre de Sept-Ans, que par soif d'idéel et parce qu'elle était pénétrée de l'esprit philosophique de son siècle. La frange de l'opinion la plus attachée à la monarchie, dont Jean Louis Favier est un représentait, perçoit cependant un risque : celui de voir en France l'apparition de corps politiques trop remuants résister en évoquant un contrat qui aurait été rompu.
  2. Ces officiers arrivaient du Cap Français (Saint-Domingue) et furent reçus en décembre par le Congrès, qui accepta leurs offres relativement à des fournitures de poudre, d'armes et d'autres munitions de guerre.
  3. Il faut reconnaître que ni Louis XVI ni la Reine ne s'étaient enthousiasmés pour la cause des Américains. Les idées d'indépendance politique et de liberté religieuse, hautement proclamées de l'autre côté de l'Atlantique, ne pouvaient guère trouver d'écho auprès d'un trône basé sur le droit divin et occupé par des Bourbons imbus des principes de l'absolutisme.
  4. a, b, c et d Guy Richard, Européens et espaces maritimes au XVIIIe siècle, éditions du Temps, Paris, 1997, (ISBN 2842740068)p.140
  5. Les corsaires américains avaient accès dans les ports français et pouvaient acheter des munitions à la Hollande. Silas Deane était à Paris l'agent secret du Congrès et faisait passer sous main pour l'Amérique des munitions et de vieilles armes qui furent peu utiles. Il est vrai que quand l'ambassadeur britannique, lord Stormont, se plaignait à la Cour, celle-ci niait les envois et chassait les corsaires de ses ports.
  6. Histoire raisonnée des opérations militaires et politiques de la dernière guerre, par M. Joly de Saint-Vallier, lt-col. d'infanterie. Liège, 1783.--L'auteur (pages 70 et 99) fait un grand éloge de M. de Bouillé.
  7. Il lui dit: «Partez, monsieur; allez essayer de remplir vos promesses; les Français ne veulent pas se prévaloir des obstacles qui vous empêchent de les accomplir.» Anecdotes historiques sur les principaux personnages anglais. 1 vol. in-12, 1784.
  8. Parti en fugitif deux ans auparavant, le jeune général fut accueilli en triomphateur. Sa renommée avait grandi en traversant l'Océan, et il sut faire servir l'engouement dont il fut l'objet à la cause de ses frères d'adoption.
  9. Or, il savait très-bien que ses anciens compagnons d'armes en France étaient jaloux de sa prompte fortune militaire et de sa brillante renommée. Il savait mieux encore que les officiers qui étaient ses anciens en grade ne voudraient pas servir sous ses ordres. Sa première proposition ne fut donc faite qu'en vue de satisfaire le sentiment public en Amérique, qui se reposait presque entièrement sur lui de la conduite de cette affaire. En présence des difficultés graves qui devaient résulter de l'adoption d'une pareille détermination, difficultés qui pouvaient avoir les plus désastreuses conséquences pour la cause à laquelle il s'était dévoué, il promit de faire entendre aux Américains qu'il avait préféré rester à la tête d'une de leurs divisions et qu'il avait refusé le commandement du corps français. Mais il insista sur ce point que, pour ne pas blesser l'amour-propre des Américains, il était indispensable de choisir pour diriger l'expédition un général dont la promotion fût récente, dont les talents fussent certainement à la hauteur de sa mission, mais qui, considérant cette mission comme une distinction, consentirait à accepter la suprématie du général Washington.
  10. Ce fut M. de Galvan, officier français au service des États-Unis, qui fut seul envoyé au cap Henry, suivant ces instructions, avec une lettre de M. de La Fayette. Mais l'escadre ne devait pas aborder sur ce point, et la précaution fut inutile.
  11. Le siège en est presque à la fin. Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe (XVIIème-XVIIIème siècle), PUF, 1992, p.629.
  12. Cité par Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, éditions Perrin, 2005.

Liens

Internes:

Externes:

Bibliographie

  • Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l’Indépendance des États-Unis 1777-1783, 1872 [détail de l’édition]
  • Gilbert Bodinier, Dictionnaire des officiers de l’armée royale qui ont combattu aux États-Unis pendant la guerre d’Indépendance, éditions Mémodoc, 2005.
  • Susan Mary Alsop, Les Américains à la Cour de Louis XVI, 1982. Traduction française : Jean-Claude Lattès (1983).
  • Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Paris, Éditions Bordas, 1987, en 8 vol.
  • Le petit Mourre : dictionnaire de l'histoire, Paris, Éditions Bordas, 1990.
  • Henri Haeau, Complot pour l'Amérique 1775-1779, Paris, Éditions Robert Laffont, 1990 (ISBN 2-221-05364-8)
  • J.-M. Bizière et J. Sole, Dictionnaire des Biographies, Paris, Éditions du Seuil, 1993.
  • Olivier Chaline, La France au XVIIIe siècle (1715-1787), Paris, Éditions Belin, 1996.
  • Joël Cornette, Absolutisme et Lumière 1652-1783, collection Carré Histoire, Paris, Éditions Hachette, 2000 (ISBN 2-0114-5422-0)
  • André Zysberg, La Monarchie des Lumières (1775-1786), Paris, Éditions du Seuil, 2002.
  • Jean Vincent Couzigou, l'Aigle et le Lys, Muller édition 2007 : histoire et biographies des principaux acteurs de l'Indépendance américaine.
  • Paul et Pierrette Girault de Coursac, Guerre d'Amérique et liberté des mers 1778-1783. F.X. de Guibert, 1991.



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