- Jean-Pierre Louis de Fontanes
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Louis de Fontanes Louis de Fontanes, professeur de belles-lettres à l’École centrale des Quatre Nations. Huile sur toile. Conservée au Châteaux de Versailles et de Trianon. Portrait attribué à Henri-Pierre Danloux.Naissance 6 mars 1757
Niort , Royaume de FranceDécès 17 avril 1821 (à 68 ans)
Paris , Royaume de FranceNationalité française Profession Grand maître de l'Université Autres activités Poète, critique, homme politique Famille Marcellin de Fontanes
Jeanne de SèdeJean-Pierre Louis marquis de Fontanes, communément appelé Louis de Fontanes, est un écrivain français, né le 6 mars 1757 à Niort et mort le 17 avril 1821.
Sommaire
Biographie
Son père Marcellin de Fontanes, inspecteur des manufactures à Niort, épousa Jeanne de Sède, une veuve ayant trois filles, qui exigea que les deux garçons, nés de leur union, Dominique né en 1751 et Louis né en 1757 soient baptisés, car elle était fervente catholique. Le père de Fontanes était d'origine protestante. Louis de Fontanes reçut une éducation très stricte prodiguée par des prêtres de spiritualité janséniste à La Foye-Monjault, puis il revint chez ses parents et poursuivit sa scolarité au collège de l'Oratoire de Niort.
Il perdit toute sa famille en quelques années : son frère mourut en 1772, son père en 1774, puis sa mère en 1776. Des amis de la famille le recueillirent et essayèrent de l'aider pour qu'il prenne la suite de son père, mais cela ne l'intéressait pas. En 1777, il monta à Paris afin de se consacrer à l'écriture qui était sa passion. Il publia ses poèmes et ses premières productions dans l’Almanach des Muses et le Mercure de France.
Il rencontra la tante de la future impératrice Joséphine, Fanny de Beauharnais, qui le présenta à son amant Claude Joseph Dorat, poète à la mode qui l'introduisit dans les cercles littéraires. Il écrivait beaucoup et rencontra un certain succès, devenant ainsi l'ami du philosophe Joseph Joubert, du poète André Chénier, ainsi que de Chateaubriand. En 1784, avec Joubert, il se lia avec Restif de La Bretonne, qui accepta de le loger dans sa maison de la rue des Bernardins, mais se fâcha avec lui en prenant partie dans ses conflits conjugaux.
Au début de la Révolution, étant plutôt modéré, il fut partisan d'une monarchie éclairée. En 1792, il se retira à Lyon et y épousa Chantal Cathelin, une riche héritière. De cette union naquirent deux filles : Imberthe (1793), décédée de la variole en 1794, et Christine (1801). Ce mariage mit fin à ses difficultés financières. Mais Lyon, assiégée, était aux mains des royalistes. Rescapé d'un bombardement de la ville par les troupes républicaines menées par Joseph Fouché, il put fuir à temps pour se cacher en Normandie, puis il revint à Paris. Il devint membre de l'Institut après la chute de Robespierre.
Le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il dut à nouveau fuir. Il gagna d’abord Hambourg où Amable de Baudus, fondateur du Spectateur du Nord, lui ouvrit les pages de son journal, lui permettant ainsi de subsister. Mais poursuivi par les agents du Directoire, il se réfugia en Angleterre, où il retrouva son ami Chateaubriand, émigré depuis 1792.
Il rentra à Paris après le coup d'État du 18 brumaire, devint critique au Mercure de France et gagna la faveur du Premier consul Napoléon Bonaparte. Lors du rétablissement des études, il fut nommé professeur de belles-lettres au Collège des Quatre-Nations, et membre de l'Institut de France.
Il devint :
- député en 1802,
- membre de l'Académie française en 1803
- membre du Corps législatif en 1804, devint président en 1805.
- premier Grand maître de l'Université en 1808, il créa les lycées.
- sénateur en 1810.
Son œuvre comme Grand maître de l'Université est importante. En effet, aidé de Joseph Joubert, Ambroise Rendu, Pierre-Paul Royer-Collard et Philibert Guéneau de Mussy, entre autres, il réorganisa entièrement le système scolaire français, depuis les classes primaires jusqu'à l'Université. Il créa les divisions modernes des études, veilla à la qualité des programmes et de l'enseignement, créa les postes d'inspecteurs généraux et mis des hommes compétents à la tête des services de l'Instruction.
Napoléon Ier le nomma Comte de l'Empire en 1808. Il était secrètement royaliste, mais il servit l'empereur avec fidélité. Celui-ci, sous son influence, permit à Chateaubriand de rentrer d'exil.
Le 14 avril 1814, Napoléon dut abdiquer. Quelques jours plus tard, le 22 avril, Louis de Fontanes harangua le Comte d'Artois, puis le 3 mai, il prononça un discours en faveur du nouveau roi Louis XVIII. Celui-ci le nomma ministre de l'Instruction publique, membre du conseil privé, Pair de France, et le décora du Grand cordon de la Légion d'honneur.
Après les Cent-Jours, le 22 juin 1815, Louis de Fontanes vint accueillir le roi à Saint-Denis. Le roi Louis XVIII le fit marquis le 31 août 1817.
Atteint de troubles vasculaires, il mourut le 17 avril 1821. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à côté du maréchal Ney. Son épouse mourut le 24 novembre 1829, sa fille Christine le 12 novembre 1873 sans descendance.
Œuvre
M. de Fontanes a laissé peu de poésies, mais elles se distinguent par l'élégance et la pureté du style. Parmi celles-ci, on peut retenir :
- La Forêt de Navarre (1779) ;
- Le Verger, 1788 ;
- le Jour des Morts, imité de Thomas Gray, 1796 ;
- le Chant du 14 juillet 1800 1800 ;
- les Tombeaux de Saint-Denis, 1817 ;
- une traduction de l'Essai sur l'homme de Alexander Pope, 1783 et 1821.
- La Chartreuse de Paris que Chateaubriand publiera remaniée, dans Le génie du Christianisme ;
- Le jour de morts ;
- Le chant du barde ;
- Essai sur l'astronomie ;
- La Maison rustique ;
- La Grèce sauvée...
Il travailla longtemps à un grand poème épique, la Grèce délivrée, qu'il n'a pu achever.
La collection de ses discours a été publiés en 1821 ; on y remarque l'Éloge de George Washington, (1800). Ses Œuvres ont été publiées en 1839 par Sainte-Beuve, en 2 volumes in-8, d'après ses manuscrits. La plupart de ses œuvres furent publiées après sa mort chez Hachette par sa fille Christine en 1839.
Sainte-Beuve écrivit de lui : « Fontanes représente exactement le type du goût et du talent poétique français dans leur pureté et leur atticisme, sans mélange de rien d'étranger ; goût racinien, fénelonien, grec par instant. »
Bibliographie
- « Jean-Pierre Louis de Fontanes » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]
Liens externes
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- Comte de l'Empire
- Pair de France sous la Restauration
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- Ministre français de l'Instruction publique
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Membre de l'Académie française
- Naissance en 1757
- Naissance à Niort
- Décès en 1821
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 37)
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