Jean-Pierre Louis Laurent Houel

Jean-Pierre Louis Laurent Houël, né le 28 juin 1735 à Rouen et mort à Paris le 14 novembre 1813, est un graveur, dessinateur et peintre français.

Né dans une famille d’artisans prospères, Houël fit connaître de bonne heure son goût pour l’art du dessin, dont il commença l’étude à l’âge de quinze ans à l’école des Beaux-Arts de Rouen, sous la direction de Jean-Baptiste Descamps. Il y acquit une familiarité avec les œuvres des peintres néerlandais et flamands qui fut déterminante sur le choix qu’il fit de se spécialiser dans la peinture de paysages.

Placé ensuite chez un habile architecte, il y étudia la perspective; puis, toujours poussé vers son art de prédilection, il alla à Paris, où il entra dans l’atelier de Le Bas, le fondateur de la belle gravure à l’eau-forte. Devenu l’un des meilleurs élèves de ce maître, Houël, encouragé par un amateur des plus distingués, M. Dazincourt, reçut des leçons de Casanova et se livra à l’exercice de la peinture sans néanmoins négliger la gravure; puis, mettant à exécution le projet, qu’il avait formé depuis longtemps, d’aller se perfectionner en Italie, il obtint une pension du roi et partit pour Rome avec les meilleures recommandations.

À peine avait-il posé le pied sur cette terre désirée des artistes, qu’Houël sentit son génie s’enflammer et s’agrandir à la vue des monuments de l’Antiquité et des beaux sites de cette contrée, qu’il se mit à peindre à la gouache avec une grande facilité et beaucoup de talent. Il poussa sa curiosité jusqu'à Malte en 1770. Revenu dans sa patrie après quatre années d’études, Houël y fit apprécier favorablement sa manière de peindre, surtout pour les paysages et les animaux et travailla dans ce genre pour plusieurs cabinets d’amateurs de Rouen et de Paris. Animé du désir de visiter l’Italie une seconde fois, il partit de nouveau et parcourut le royaume de Naples, la Sicile, les îles de Malte et de Lipari en 1776. Ce fut dans ce voyage qu’il amassa les matériaux de son grand ouvrage pittoresque, ouvrage dont, à son retour en France, il grava, d’après ses propres dessins, cent soixante-quatre planches à l’aquatinte et rédigea le texte explicatif, qu’il publia de 1782 à 1787 (4 volumes in-folio). Certaine de ses planches sont achetées par Catherine II de Russie et sont conservées au musée de l'Ermitage^[1].

Houël était agrégé à l’Académie de Peinture, membre correspondant de l’Académie de Rouen, de la Société d’Émulation de la même ville, de la loge maçonnique des Neuf Sœurs et de plusieurs sociétés savantes. Outre son Voyage Pittoresque des Isles de Sicile, de Malthe et de Lipari^[2], son principal ouvrage, Houël a encore publié : Histoire des Éléphants de ta ménagerie nationale, etc., Paris, 1798, in-8°. fig. ; Histoire naturelle des deux Éléphants mâle et femelle du Muséum de Paris, etc. , 1798 , in-4°, fig. ; Explication du monument public la Colonne Trajane ; Exposé du concours du 20 décembre 1807.

Les tableaux de Houël, qui figuraient dans les premiers catalogues du Musée de Rouen, sont : Vue de la Côte de Sainte-Catherine, prise du Pré aux Loups ; Vue de l’entrée de l’intérieur d’une Cave taillée dans le roc, servant d’entrepôt de sels, à Dieppedalle, près de Rouen ; Vue d’un lieu connu près de Duclair, vulgairement appelé la Chaise de Gargantua ; Vue de la Porte Cauchoise, en dedans de la Ville, avant sa démolition.

Un portrait de Houël, peint par Vincent, se trouve au Musée de Rouen ; un portrait gravé se voit également dans la collection de la Bibliothèque de la même ville.

Œuvres

Peintures

• Halte de voyageurs, Musée du Louvre
• L’Ermitage, Musée du Louvre
• Paysage d’Italie, Musée du Louvre
• Cave servant d’entrepôt de sel à Dieppedalle, Musée des Beaux-Arts de Rouen
• Danse de paysans, Musée du Louvre
• Le Gué, Musée du Louvre
• Vue de la côte Sainte-Catherine, œuvre disparue

Dessins

• Bergère et ses bêtes près d’une fontaine, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Carrière d’où l’on tirait les pierres des temples de Sélinonte, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Façade et dôme des Invalides vus du boulevard, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Intérieur de la grotte des Eaux à Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Intérieur de la grotte l’oreille de Denys le Tyran à Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Intérieur du temple de la Concorde à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• La Fontaine d’Aréthuse, à Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• La Grotte des chèvres à Micate, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• La Grotte L’oreille de Denys le Tyran au lieu-dit Le Paradis à Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• La Partie septentrionale du golfe de Naples, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Châtaignier des cent chevaux sur les pentes de l’Etna, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Cratère du Stromboli, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Détroit de Messine et les côtes de la Calabre, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Promontoire et une partie de la ville de Castel d’Iaci, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Temple de Junon Lucinienne à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Le Temple de Ségeste, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Les Bains antiques d’eau chaude, dits de Saint Calogeno, à Lipari, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Les Écueils des Cyclopes appelés Farailloni, près du port de la Trizza, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Les Ruines du théâtre de Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• L’Etna et un des faubourg de Catane vus de La Porta d’Aci, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• L’île de Volcano vu de Lipari, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Partie latérale du temple de Minerve à Syracuse, transformé en cathédrale, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Partie méridionale du golfe de Naples, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Paysage de la vallée de Caltagirone, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Personnages à pied ou en barque auprès d’un pont enjambant un cours d’eau, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines de Gela, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines de la colonne de triomphe appelée la Guglia, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines de la Dogana (la douane) à Contorbi, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines des bains antiques d’Aderno, sur les flancs de l’Etna, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines des bains antiques de Santa Croce, en Sicile, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du grand temple de Sélinonte, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du petit amphithéâtre de Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du petit temple d’Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du pont de Lilybée, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du temple de Castor et Pollux à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du temple de Jupiter Olympien à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du temple de la Concorde à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du temple de Segeste, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du temple d’Hercule à Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines du théâtre de Catane, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines d’un édifice antique de Taormine, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines d’un monument triomphal situé entre Agosta et Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines d’un monument triomphal sur la route d’Agosta à Carlintini, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines d’un petit temple de Saint Philippe d’Argino, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Ruines d’un temple de Sélinonte, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Tombeau présumé de Théron, tyran d’Agrigente, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Un Bain antique au couvent des Carmes de l’Indrizzo à Catane, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Un Château et ses dépendances en haut d’une colline plantée d’arbres, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Un des Écueils des Cyclopes près du port de la Trezza, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Un Promontoire de lave au bord de la mer, près de Catane, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Un Tombeau antique à Aderno situé dans le champ du chamoine Ciancio, Musée du Louvre, département des Arts graphiques

• Une Partie de l’intérieur des ruines du théâtre de Syracuse, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Vue des environs de Naples, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Vue du lac Averne près de Baies, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Vue d’une église gothique, avec deux vaches et une paysanne, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
• Vue d’une rivière coulant entre un parc et une chaumière, Musée du Louvre, département des Arts graphiques

Références

Sources

• Alain Blondy, Les temples de Malte et l'émergence de la notion de Préhistoire en France 1770-1840 in Malte du Néolithique à la conquête normade, Dossier d'Archéologie, n°267, octobre 2001
• Théodore-Éloi Lebreton, Biographie rouennaise, Rouen, Le Brument, 1865, p. 190-1

Bibliographie

• Maurice Vloberg, Jean Houël, peintre et graveur, 1735-1813, Paris, 1930, Jean Naert éditeur.
• Madeleine Pinault, catalogue de l'exposition, Hoüel, Voyage en Sicile, 1776-1779, Paris, musée du Louvre, ISBN 2-7118-2349-0.
• Madeleine Pinault-Sorensen, catalogue de l'exposition, Jean Hoüel,(Rouen, 1735-Paris, 1813), Collections de la Ville de Rouen, Rouen Musée des Beaux-Arts, 2001.

Liens externes

• Jean-Pierre Houël dans la base Joconde

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