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Jean Mattéoli
Jean Mattéoli est un homme politique français, né le 20 décembre 1922, à Montchanin (Saône-et-Loire) et mort le 27 janvier 2008 à Paris.
Il fut ministre du Travail et de la Participation dans le gouvernement de Raymond Barre de 1979 à 1981 et président du Conseil économique et social, entre avril 1987 et septembre 1999.
Biographie
Engagé dans des actions de Résistance dès le mois d'août 1940, il appartint à deux réseaux : le Bureau des opérations aériennes et le Réseau Navarre en qualité de chargé de mission. Arrêté le 7 avril 1944, il fut déporté successivement au camp de concentration de Neuengamme, puis Mauthausen.[1] Il fut à ces titres, l'objet de trois citations dont deux à l'Ordre de l'Armée et une à l'Ordre du Régiment.
Entré en 1945, comme chargé de mission au cabinet du Commissaire de la République de Bourgogne et Franche-Comté il fut, dès l'année suivante, nommé chargé de mission pour les questions économiques et financières au cabinet de l'administrateur général de la zone française d'occupation en Allemagne d'Émile Laffon, qu'il accompagna lorsque celui-ci prit ses fonctions de président des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais dans le Nord de la France.
En octobre 1968, pour sa connaissance exceptionnelle du terrain, le Gouvernement le nomma commissaire à la Conversion industrielle de la région Nord-Pas-de-Calais, président du Bureau départemental d'industrialisation des Ardennes et en 1973, président des Charbonnages de France.[2]
Dirigeant du Front travailliste, membre du Conseil économique et social au début de 1973, il est élu, en octobre 1974, président de la Section des problèmes économiques généraux et de la conjoncture.
Il entre au gouvernement de Raymond Barre en novembre 1979 comme ministre du Travail et de la Participation, à la suite du décès de Robert Boulin.
Élu en 1983, conseiller de Paris, adjoint au maire chargé du commerce et de l’artisanat, et conseiller régional (1983-1986), il abandonnera sa fonction à la Mairie de Paris à la suite de son élection à la présidence du Conseil économique et social, en avril 1987, succédant à Gabriel Ventejol, il est ensuite réélu président de cette Assemblée, le 10 octobre 1989, le 10 mars 1992, le 28 septembre 1994 et le 25 mars 1997.
À la demande du Premier ministre Édouard Balladur, il présenta un « rapport sur les obstacles structurels à l'emploi » dit rapport Mattéoli, en septembre 1993, dans le but de « recenser les phénomènes qui vont à l’encontre de la création d’emplois ». Il constitue alors un groupe de réflexion où se retrouvèrent notamment Patrick Devedjian, Philippe Vasseur, Michel Godet, Didier Pineau-Valencienne, Claude Bébéar et Alain Minc. Ce rapport préconisait la baisse des charges pour les emplois les moins qualifiés et proposait le Contrat d'insertion professionnelle (CIP) créé par la loi quinquennale du 20 décembre 1993 et le décret du 23 février 1994, il fut supprimé par le décret du 30 mars 1994 et la loi du 8 août 1994 suite aux manifestations d’étudiants et de salariés.[3]
De 1985 à 1990, il fut le patron de la société Tréfilerie et Câblerie d’Alsace.[3]
Président de la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR) de 1987 à 1993, il en devient le président d'honneur. Il participe, en 1993, à la création de la Fondation de la Résistance dont il est le président.
En décembre 1995, le Premier ministre Alain Juppé le nomme médiateur dans le conflit avec la SNCF.
Par décret du président de la République du 9 mai 1996, il est nommé membre du Conseil de l'ordre national de la Légion d'honneur.
En février 1997, le Premier ministre lui confie la mission d'étudier les conditions dans lesquelles les biens appartenant aux Juifs de France ont été confisqués, acquis par fraude, violence ou dol, tant par l'occupant que par les autorités de Vichy, entre 1940 et 1944 (voir Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France (1997-2000)). À la tête de la Fondation de la résistance depuis 1993, Mattéoli a aussi présidé la mission d'études sur la spoliation des juifs de France, créée après le discours de Chirac reconnaissant la responsabilité de l'État dans la déportation des juifs de France. Il avait par ailleurs témoigné en défense de Maurice Papon, lors de son procès en 1998.[4],[5]
Jean Mattéoli a été élevé à la dignité de Grand croix de la Légion d'honneur en 1998. Il est titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance.
Jean Mattéoli a été élu, par acclamations, président d'honneur du Conseil économique et social le 28 septembre 1999.
Liens externes
- Biographie de Jean Mattéoli sur le site du Conseil économique et social
- Jean Mattéoli : l’ex-ministre des licenciements, notice parue dans L'Humanité, le 5 août 1993
Notes et références
- ↑ Michel Noblecourt: « Jean Mattéoli », Le Monde, 4 février 2008, p. 17
- ↑ le Conseil Economique et Social
- ↑ a et b AgoraVox le média citoyen : Jean Mattéoli : la mort d’un résistant à l’esprit de dialogue
- ↑ Guillaume Perrault, « Décès de Jean Mattéoli,figure du gaullisme social », 2008-02-01, Le Figaro.fr. Consulté le 2008-202-02
- ↑ http://abonnes.sudouest.com/papon/retro/sa/Le-soutien-des-Gaullistes.php
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