- Institut national d'histoire de l'art
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L’Institut national d’histoire de l’art (INHA) est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche français, reconnu comme grand établissement, créé et régi par le décret no 2001-621 du 12 juillet 2001.
Il est situé à Paris, dans la galerie Colbert, passage Vivienne, non loin de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu).
Sommaire
Histoire
L’INHA vient combler une certaine lacune dans le monde de la recherche française, dans la mesure où il existait assez peu d’universités dans le domaine et où les équipes étaient dispersées. C’est pour remédier à cette situation que, dès 1973, Jacques Thuillier suggérait à Georges Pompidou la création de ce type d’institut. Toutefois, à ce moment, la suggestion n’a eu aucune suite. En 1983, l’idée est reprise, avec plus de succès, puisque André Chastel est mandaté pour formuler des propositions en ce sens. Ce rapport inaugure une longue suite d’études et de rapports, allant tous globalement dans le sens de la création d’un tel institut, avec toutefois des variantes. En 1986, une association portant déjà le nom d’Institut national d’histoire de l’art est créée sous la présidence de l’historien d’art Antoine Schnapper. Un rapport est commandé à Marc Fornacciari, qui voit plutôt un institut comme prestataire de services pour la recherche. En marge d’un congrès international d’histoire de l’art qui se tenait à Strasbourg, Jack Lang annonça la naissance d’un Institut international d’histoire de l’art à Paris. À partir de 1990, la perspective d’un déménagement de la Bibliothèque nationale permet d’envisager la réutilisation de ses espaces pour installer l’institut, qui serait couplé à une Bibliothèque nationale des arts. Un rapport, confié à Michel Melot, va dans ce sens. Fin 1991, le gouvernement s’oriente vers la constitution de deux entités distinctes, l’Institut international d’histoire des arts d’une part, dont la préfiguration est confiée à Pierre Encrevé, et de la Bibliothèque nationale des arts, d’autre part. À la fin de l’année 1992, on s’oriente vers la création d’un centre international d’histoire des arts constitué de l’Institut et de la Bibliothèque mentionnés plus haut, auxquels s’adjoindrait l’École nationale du patrimoine. Dans les mêmes temps, François Fossier et Françoise Benhamou publient aussi des rapports précisant le fonctionnement de la future bibliothèque, qui regrouperait différentes bibliothèques préexistantes (qui ont finalement été intégrées), mais aussi les départements spécialisés de la Bibliothèque nationale.
En 1993, tandis que la bibliothèque Jacques Doucet déménage matériellement sur le futur site de l’institut, tout en restant provisoirement à statut interuniversitaire, Jack Lang préconise la création d’un établissement public à caractère administratif sous le nom d’Institut international d’histoire des arts. Le Conseil d’État émet un avis défavorable, soulignant qu’une loi est indispensable pour créer ce type d’établissement, ce qui conduit J. Lang à renoncer. En 1994, le gouvernement d’Édouard Balladur charge Michel Laclotte de publier un nouveau rapport sur la situation. Une convention est signée avec le Musée du Louvre pour aider à la constitution définitive de l’institut, dont le nom définitif est adopté.
L’association de préfiguration est créée en 1995. Les années 1995 et 1996 sont marquées par les différentes missions confiées à Michel Laclotte, qui permettent de préciser certains éléments du projets. Les derniers arbitrages ministériels et interministériels sont rendus en 1997 et 1998, alors même que l’institut, qui n’existe encore qu’à l’état d’« association de préfiguration' », commence déjà ses activités. En effet, le site Internet est ouvert en janvier 1998, et les premiers projets de recherche sont lancés au mois d’avril. Le professeur Alain Schnapp est nommé à la tête de l’association. En 1999, l’institut organise les premières manifestations scientifiques.
Fonctions
L’Institut national d’histoire de l’art possède trois axes de travail : la recherche, la valorisation de l'histoire de l'art et la gestion de la Bibliothèque d’histoire de l’art.
L'INHA participe à la formation des chercheurs — doctorants, post-doctorants, assistants ou attachés de conservation. Il cherche à développer différents programmes de recherche autour de l’histoire de l’art, en veillant à favoriser l’interdisciplinarité. La recherche s'orientait autour de trois thèmes dans le cadre du contrat d'objectifs 2007-2009 : l'histoire de l'archéologie, de l'art antique et de l'art médiéval ; l'histoire de l'histoire de l'art et du goût et l'histoire des arts et de l'architecture, de l'époque moderne à l'époque contemporaine. Sa cellule d'ingénierie documentaire a pour vocation de constituer et diffuser des bases de données documentaires. L’INHA organise également des congrès et colloques scientifiques.
L'INHA organise des manifestations scientifiques et des expositions dans la galerie Colbert et participe à plusieurs rencontres, comme les Dialogues d'art contemporain. Il participe à l'organisation du festival de l'histoire de l'art avec le ministère de la Culture[1]. L'Institut co-édite des ouvrages avec le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), le collège de France ou l'École du Louvre. Il collabore également avec des maisons d'édition comme les éditions InFolio, Picard, Philippe Picquier, Thames & Hudson ou Somogy. Il co-édite avec les éditions Armand Colin la revue Perspective, sur la recherche en histoire de l'art. L'INHA assure également une mission de promotion du mécénat.
Les collections de l’INHA sont actuellement consultables dans la salle Ovale du quadrilatère Richelieu. Elle a accueilli 31 300 lecteurs en 2008, des étudiants pour près des deux tiers. À terme, la bibliothèque devrait s’installer dans la grande salle Labrouste, toujours dans le quadrilatère Richelieu. Une grande partie des collections (environ 265 000 documents) sera proposée en libre accès. À l'horizon 2014, elle aura fusionné avec la Bibliothèque centrale des musées nationaux (BCMN) et la Bibliothèque de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) ; la Bibliothèque de l’École nationale des Chartes leur sera associée. Son catalogue commun intègre également les collections de la Bibliothèque Gernet-Glotz de l'EHESS. L’ensemble représente un total d’environ 1 700 000 documents. La bibliothèque de l’INHA est considérée comme CADIST pour l’histoire de l’art, fonction qu’elle hérite de la bibliothèque d’art et d’archéologie.
Fonctionnement
L'INHA est dirigé par un directeur général nommé pour cinq ans : Alain Schnapp (2001-2005), Jean-Pierre Cuzin, administrateur provisoire (2005-2006) et Antoinette Le Normand-Romain (depuis 2006). Il est administré par un conseil d'administration dont le président, en 2009, est Alain Pichon, premier président par intérim de la Cour des comptes et le vice-président est Georges Molinié, président de l'Université Paris-Sorbonne.
L'INHA se compose de deux départements, le département des études et de la recherche et le département de la bibliothèque et de la communication, assistés par des services communs. En 2008, ses effectifs physiques variaient entre 220 et 230 personnes, y compris les boursiers et les chercheurs invités et associés.
Le bâtiment
Il a été réalisé en 1634 par l'architecte Louis Le Vau et le maître maçon Michel Villedo pour Guillaume Bautru. Ce bâtiment deviendra plus tard l'hôtel Colbert et abrite actuellement l'Institut national du patrimoine et l’Institut national d'histoire de l'art.
Presse
- Revue ARTnord
Notes et références
- Festival de l’histoire de l’art (1ère édition), INHA, mai 2011
Site internet
- (fr)Site officiel de l’INHA
- (fr) La bibliothèque numérique en histoire de l’art
- (fr) Le catalogue commun de l'INHA (comporte à ce jour 840 000 notices soit 934 000 documents)
Catégories :- Grand établissement
- Histoire de l'art
- Études supérieures à Paris
- Établissement scolaire fondé en 2001
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