- Guillaume Bautru
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Guillaume Bautru, comte de Serrant, né à Angers en 1588 et mort à Paris le 7 mars 1665, est un poète satirique français, favori et agent diplomatique de Richelieu.
Sa vie et son œuvre
Il est seigneur de Louvaines, conseiller d'État sous Louis XIII et sous Louis XIV, introducteur des ambassadeurs chez le roi, conseiller d'État, ministre plénipotentiaire et ambassadeur auprès de l'archiduchesse de Flandre, envoyé du roi en Espagne, en Angleterre et en Savoie. Il est l'un des membres fondateurs de l'Académie française, à laquelle il est élu en 1634.
Protégé de Richelieu, il se fait construire cette année-là un hôtel par l'architecte Louis Le Vau et le maître maçon Michel Villedo, au moment où le cardinal fait aménager à Paris la rue Croix-des-Petits-Champs. Ce bâtiment deviendra plus tard l'hôtel Colbert et abrite actuellement l'Institut national du patrimoine et l’Institut national d'histoire de l'art. Deux ans plus tard, Guillaume Bautru achète le château de Serrant, dans le pays de Loire, qu'il achève de faire bâtir en suivant les plans de Hercule de Rohan et dont les terres lui sont données en baronnie par Richelieu.
C'est un personnage haut en couleurs, connu pour son libertinage et sa verve bouffonne. Il reste de lui quelques satires, telles que L'Ambigu, paru en 1616, et L'Onozandre ou la croyance du grossier, paru en 1620 :
- Je veux quitter Parnasse et l’onde Pégasine
- Pour aller faire un tour jusques à Terrassine,
- Désireux de chanter les bufles au col torts
- Ou siffler dans un jong le Prince des Butors,
- Buses, Buses et Ducs, tenez-moi lieu de Muses...
Pierre Bayle a dit de lui : « Il a été un des beaux Esprits du XVIIe siècle. Il se faisoit sur-tout admirer par ses bons mots, & par ses fines réparties ; & l'on trouve dans les Écrivains de son tems mille marques de la belle réputation où il étoit. C'est un homme, disoit l'un d'eux, qui met une partie de sa Philosophie à n'admirer que très-peu de choses, & qui depuis 50 ans a été les délices de tous les Ministres, de tous les Favoris, & généralement de tous les Grands du Royaume, & n'a jamais été leur Flateur[1]. » A l'appui de son estime pour l'esprit de Bautru, Bayle cite également Saint-Amant, qui se moquait de ceux qui confondaient « les turlupinades et les pointes » avec les bons mots de Bautru :
- Si vous oyez une équivoque,
- Vous jetez d'aise vostre toque,
- Et prenez son sens malautru
- Pour un des beaux mots de Bautru.[2]
Notes et références
- [1] Article : Bautru (Guillaume), Dictionnaire historique et critique (1697). Texte en ligne :
- Le Poète crotté (1629).
Lien externe
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