Herbert von karajan

Herbert von karajan

Herbert von Karajan

Herbert von Karajan, 1938
Herbert von Karajan en 1940

Herbert von Karajan, né à Salzbourg le 5 avril 1908, décédé à Anif près de Salzbourg le 16 juillet 1989, est un chef d'orchestre autrichien.

Spécialiste du répertoire austro-germanique et mitteleuropéen de Bach à Bartok ainsi que de l'opéra italien, il a laissé près d'un millier d'enregistrements chez Deutsche Grammophon, EMI et Decca, ce qui en fait un des chefs les plus enregistrés du XXe siècle.

Sommaire

Orientations musicales

Karajan a exploré un très vaste répertoire allant du baroque jusqu’à la musique du XXe siècle. Il a déclaré à l’occasion de la parution de son enregistrement de l’opéra Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, qu’il n’a enregistré qu’une seule fois après l’avoir plusieurs fois dirigé à la scène, qu’il s’agissait de son ouvrage préféré. Il a confié lors d’une entrevue à la radio France-Musique qu’il était en osmose avec cette œuvre comme s’il l’avait écrite, et qu’avant de l’enregistrer pour EMI, il avait dit aux musiciens de l’orchestre (le Philharmonique de Berlin) que tout ce qu’ils avaient fait avec lui jusque là n’était qu’une préparation à l’enregistrement de Pelléas.[1]

Toutefois, son nom reste surtout attaché aux « piliers » du répertoire germanique. Son répertoire est en fait celui des autres chefs de sa génération, voire plutôt de la génération précédente. S’il montre dans Mozart, surtout dans les années 1950, un naturel assez nouveau, ni Schubert ni Schumann ne font vraiment partie de son univers[réf. nécessaire]. Ses interprétations de Haydn, et plus encore de Bach, ne sont pas de sa spécialité. Les œuvres du vingtième siècle qu’il a dirigées étaient soigneusement choisies : le Concerto pour orchestre de Bartók, Le Sacre du printemps de Stravinski, la symphonie no 10 de Chostakovitch et quelques autres (Honegger, Nielsen). Dans les années 1970, il ajoute à son répertoire quelques œuvres de l’« École de Vienne » et de Gustav Mahler (symphonies nos 4, 5, 6, 9 et Le Chant de la terre). Avec Bruckner également, il entretient la même relation que des chefs nés quinze ans avant lui : si ses 4e, 5e, 7e, 8e et 9e symphonies font partie du cœur de son répertoire, il ne s’aventure que rarement dans les autres, qui semblent moins bien lui convenir. En définitive les compositeurs qu’il a le plus pratiqués, le plus exhaustivement et dans lesquels il est le plus reconnu sont Beethoven, Brahms, Wagner et peut-être Richard Strauss.

Concernant son style de direction, il appartient à une génération de chefs germaniques de culture et d’école, mais influencés par quelques chefs latins, italiens surtout : tout particulièrement Toscanini et De Sabata. Par rapport à des chefs d’une génération antérieure, cela se traduit par des tempos plus stables et une plus grande transparence, tout en conservant un son orchestral de culture germanique, large et puissant. Même si le style de Karajan a évidemment évolué au cours de sa carrière, on peut dire que ces caractéristiques se sont maintenues, avec toutefois une prédilection croissante pour le legato et le son.

Compositeurs enregistrés

Le legs discographique de Karajan est considérable. Karajan a enregistré jusqu'à quatre ou cinq fois certaines œuvres (le Canon de Pachelbel, des symphonies de Beethoven, la Missa Solemnis de Beethoven, Un requiem allemand de Brahms).

Dans l'ordre alphabétique (liste exhaustive / en gras ses compositeurs de prédilection) :

Carrière

Adaptation de l’hymne européen

L'introduction instrumentale de l'Ode à la joie a été adoptée en 1972 par le Conseil de l'Europe comme hymne de l'Union européenne, puis en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.

Côte d'Azur

Karajan avait ses habitudes sur la Côte d'Azur. C'est d'ailleurs à Saint-Tropez, début 1957, qu'il rencontre Eliette Mouret, un mannequin de 17 ans, originaire de Mollans-sur-Ouvèze (Drôme), qui devient sa troisième épouse le 18 octobre 1958, le jour des 19 ans de cette dernière. Il acquit la villa "La Palme" en bord de mer au Cap de Saint-Tropez, à l'entrée de la baie des Canoubiers, où ses voiliers successifs étaient amarrés : les Helisara sur lesquels il participa à de nombreuses régates.

La complicité entre le musicien et la mer remonte à sa prime enfance[2] et, dès 1938, il faisait l’acquisition de son premier voilier, Karajanides. En 1967, il lançait le premier des six Helisara qui marqueront sa vie. Ce nom est en fait un acronyme fabriqué à partir des initiales de son propre prénom, de celui de son épouse et de ses deux filles : (H)erbert, (El)iette, (Is)abel et (Ara)bel. Cinq voiliers porteront ce nom jusqu'à Helisara VI, un maxi de 24 mètres, à bord duquel le Maître remporta de nombreuses régates.

Il installa à Monaco sa maison d'édition, Télémondial, qui réalisa les premiers vidéo-disques importants de l'histoire de la vidéo contemporaine[3].

Notes et références

  1. Entretien avec René Koering et Philippe Caloni, 23/06/79, France Musique, archives de l'INA.
  2. Denis Van den Brink, « Des Voiles de St Tropez très sportives ! », 6 octobre 2007, dans www.adonnante.com
  3. André Peyregne, « La belle histoire d'Herbert von Karajan et de la Côte d'Azur », dans Nice-Matin, 5 avril 2008

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Jean Rémy Karajan, la biographie, Odile Jacob
  • Richard Osborne, Une vie pour la musique, L'Archipel, 1999 (ISBN 2-841871894).
  • Bruno Streiff, Karajan, le chef d'orchestre, Paris, Éditions Complicités, 2003.
  • Peter Uehling, Karajan. Une biographie, Éditions Hermann, 2008.

Vidéographie

  • Herbert von Karajan in rehearsal and performance (1965 (Schumann), 1966 (Beethoven)), réalisation Henri-Georges Clouzot, DVD Unitel, 2006
  • Franck Chaudemanche, « Karajan intime », documentaire TV, 55 mn, France, 2008

Articles connexes

Liens externes

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Hans Swarowsky
Chef principal, Orchestre symphonique de Vienne
1948–1960
Wolfgang Sawallisch
Wilhelm Furtwängler
Directeur musical, Orchestre philharmonique de Berlin
1954–1989
Claudio Abbado
Karl Böhm
Directeur musical, Opéra d'État de Vienne
1956–1964
Egon Hilbert
Charles Münch
Conseiller musical, Orchestre de Paris
1969–1971
Georg Solti
Wilhelm Furtwängler
Directeur artistique, Festival de Salzbourg
1956–1988
Gérard Mortier
Mstislav Rostropovitch
Prix Ernst von Siemens
1977
Rudolf Serkin


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