- Benjamin Britten
-
Pour les articles homonymes, voir Britten.
Benjamin Britten Naissance 22 novembre 1913
Lowestoft, Royaume-UniDécès 4 décembre 1976
Aldeburgh, Royaume-UniActivité principale compositeur, chef d'orchestre, pianiste
Site internet Britten-Pears Foundation Œuvres principales Edward Benjamin Britten est un compositeur, chef d'orchestre, altiste et pianiste britannique, né le 22 novembre 1913 à Lowestoft dans le Suffolk et mort le 4 décembre 1976 à Aldeburgh.
Il est souvent considéré comme le plus grand compositeur britannique depuis Henry Purcell[1].
Sommaire
Biographie
Benjamin Britten est né le jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Ses parents habitaient Lowestoft, un port de pêche d'Est-Anglie et leur maison faisait face à la mer du Nord. À part un bref séjour aux États-Unis et ses différents voyages, il habitera toujours cette région anglaise qui inspirera nombre de ses œuvres. Son père, chirurgien-dentiste, interdit chez lui la radio et le gramophone de façon à pousser sa famille à pratiquer la musique. Sa mère, chanteuse et pianiste amateur, lui apprend à en jouer. À cinq ans, il compose sa première pièce musicale. Sa maîtresse d'école lui enseigna également le piano lorsqu'il eut huit ans. Les musiciens qui se produisaient dans la région venaient souvent habiter chez les Britten. À 15 ans, il compose Quatre chansons françaises pour soprano et orchestre sur des poèmes de Victor Hugo et de Paul Verlaine, dédiées à ses parents pour leur 27e anniversaire[Combien ?], premier cycle de mélodies dans une langue étrangère. Dès onze ans, il avait étudié l'alto avec Audrey Alston, future dédicataire de la Simple Symphony.
À l’âge de treize ans, Benjamin Britten est envoyé en pension à la Gresham's School de Norfolk. En 1927, il devient l’élève de Frank Bridge pour la composition dont il avait entendu The Sea en 1924 lors du Festival de musique de Norwich, grâce à Audrey Alston. Il passe toutes ses vacances scolaires chez les Bridge. En 1929, à seize ans, il étudie, en obtenant une bourse, au Royal College of Music de Londres. Son opus n° 1, la Sinfonietta pour dix instruments, est créé à Londres et semble, malgré son évidente originalité, influencé par Arnold Schönberg — dont il a réclamé en vain l'achat de la partition du Pierrot lunaire par son College. Ayant obtenu sa licence en 1932, il veut se rendre à Vienne pour étudier avec Alban Berg mais la direction du College le déconseille à ses parents, en raison de l'influence prétendument néfaste de ce compositeur moderne. Son premier ouvrage publié, la Simple Symphony est un succès et Phantasy, op. n° 2, un quatuor pour hautbois et cordes est créé par Léon Goossens et représente en 1934 l'Angleterre au Festival de Florence organisé par la Société internationale pour la musique contemporaine[2].
De 1935 à 1939, il est engagé comme compositeur et directeur musical par la Documentary Cinema Company qui dépend de la Poste britannique. En 1936, il y fait la connaissance de W. H. Auden qui écrit le scénario de Night Mail (1936), puis collabore avec lui notamment sur le cycle musical Our Hunting Fathers. Pendant un voyage d'Auden aux États-Unis, en 1936, il rencontre le ténor Peter Pears, son futur compagnon et partenaire qui aura une grande influence dans sa vie musicale et à qui il dédicacera plusieurs œuvres tout au long de sa vie. La création de ses Variations sur un thème de Frank Bridge, op. 10 en 1937 au Festival de Salzbourg marque son premier succès international et son entrée dans le monde musical. En 1938, il compose la musique de scène de L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau et un concerto pour piano.
Accompagné de Peter Pears, il s'exile aux États-Unis peu avant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1942. Il y compose Paul Bunyan, une opérette écrite pour les étudiants de l'université Columbia sur un scénario de W. H. Auden, mais également Les Illuminations. Il y termine le concerto pour violon (1939) et compose la Sinfonia da Requiem, le concerto Diversions, les Sept sonnets de Michel-Ange ainsi que son premier quatuor (ce dernier commandé par Elizabeth Sprague Coolidge). Serge Koussevitzky l'encourage à écrire son premier opéra qui sera Peter Grimes et qui deviendra l'opéra le plus populaire de la moitié du XXe siècle (terminé seulement en février 1945 et créé en juin de la même année par le Sadler's Wells Opera). Après 1942, il retourne au Royaume-Uni où il bénéficie du statut d’objecteur de conscience. Au cours de la traversée en bateau, il compose A Ceremony of Carols. Roger Lalande entreprend de faire découvrir Britten en France. Le Viol de Lucrèce un opéra de chambre où débute Kathleen Ferrier est créé lors du Festival de Glyndebourne en 1946.
Il crée l'English Opera Group en 1947 avec l'objectif de la renaissance de l'opéra anglais. En 1948, il crée le festival d’Aldeburgh (Suffolk) auquel il associe pendant les années 1960 l'English Chamber Orchestra, notamment lors de la création de plusieurs œuvres, telles Le Songe d'une nuit d'été, Owen Wingrave ou Curlew River (« La Rivière aux Courlis »). Britten y invite ses amis, Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter notamment. Il devient également ami de Dmitri Chostakovitch qui lui dédicacera sa 14e Symphonie. De nombreux enregistrements de concerts ont été édités par la BBC, avec Britten à la direction ou en soliste (au piano plus souvent).
Il est anobli par la reine en 1973 (baron) et devient Lord of Aldeburgh. Il a été décoré de l'Ordre du Mérite et de l'Ordre des compagnons d'honneur.
Importance critique
Dans la préface d'André Tubeuf à la biographie de Xavier de Gaulle, intitulée Benjamin Britten ou l'Impossible Quiétude (Actes Sud) : « Britten […] quand il est mort, n’était toujours qu’un outsider, le marginal que d’emblée il était, et qu’il a mis son courage, sa fierté à demeurer, malgré la reconnaissance publique qui lui venait. […] Un musicien qui s’exprime par la musique de chambre, par l’intimité chorale et par des opéras où la voix n’a pas à briller, mais à toucher, et où les personnages seuls comptent, pas l’affiche, comment deviendrait-il mondial ? Et simplement public ? C’était déjà beaucoup qu’au moment de sa mort Britten fût sorti du cercle de suspicion où l’avaient enfermé d’abord toutes ses indomptables indépendances : de goût, d’humeur et, par-dessus tout, de convictions. Au moins le message de Peter Grimes, de Turn of the Screw, du War Requiem avait été perçu, fût-ce par un public lui-même avant-coureur. »
Œuvres
L'œuvre de Britten est considérable avec une inspiration toute personnelle, à distance des compositeurs de musique atonale qui révolutionnèrent l’époque, préférant rendre hommage aux musiques du Moyen Âge et au bel canto, tout en introduisant de la modernité (gamelan indonésien par exemple). Ses compositions principales concernent essentiellement la musique vocale (notamment pour chorales d'enfants), et surtout l’opéra, dont il écrivit quelques pièces majeures de la seconde partie du XXe siècle, ce qui ne l'empêche pas d'avoir réalisé des œuvres instrumentales ou de la musique de chambre. Son œuvre a été principalement éditée chez Faber Music.
Article détaillé : Liste des œuvres de Benjamin Britten.Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer :
- Opéras
- Peter Grimes, op. 33, livret de Montagu Slater d'après le poème The Borough de George Crabbe (1945)
- Billy Budd, op. 50, livret d'Edward Morgan Forster et Eric Crozier d'après la nouvelle d'Herman Melville (1951, rév. 1960)
- The Turn of the Screw (Le Tour d'écrou) op. 54, d'après Henry James (1954)
- A Midsummer Night's Dream (Le Songe d'une nuit d'été), op. 64, d'après Shakespeare (1960)
- Œuvres vocales
- Les Illuminations, op. 18, pour ténor ou soprano et orchestre à cordes, d'après les poèmes du recueil d'Arthur Rimbaud (1939) - composé au début de sa relation avec le ténor Peter Pears
- Seven Sonnets of Michelangelo (Sept sonnets de Michel-Ange) op. 22 (1941)
- Sérénade pour ténor, cor et cordes, op. 31 (1943)
- Œuvres chorales
- Hymn to St Cecilia, op. 27, pour chœur a cappella (1942)
- A Ceremony of Carols, op. 28, pour chœur d'enfants et harpe (1942)
- War Requiem, op. 66, pour solistes, chœur et orchestre (1961) - une œuvre très diffusée, considérée comme son œuvre majeure
- Œuvres orchestrales
- Simple Symphony, op. 4 (1934)
- Variations sur un thème de Frank Bridge, op. 10 (1937)
- Concerto pour violon op. 15 (1939 révisé en 1958)
- Young Apollo op. 16, pour piano, quatuor à cordes et orchestre à cordes (1939)
- The Young Person's Guide to the Orchestra, op. 34 (1946) - variations et fugue sur un thème d'Henry Purcell
- Œuvres instrumentales
- Six métamorphoses d'après Ovide op. 49, pour hautbois seul (1951)
- Suite pour violoncelle no 1, op. 72 (1964)
- Suite pour violoncelle no 2, op. 80 (1967)
- Suite pour violoncelle no 3, op. 87 (1971)
- Musique de chambre
Discographie
Benjamin Britten a enregistré plusieurs disques de ses œuvres ainsi que d'autres de compositeurs classiques.
Britten par Britten
- Saint Nicolas op. 42, avec le chœur d'enfants de l'école d'Ipswich, l'Orchestre du Festival d'Aldeburgh (1955)
- A Midsummer Night's Dream, avec le chœur des écoles Downside et Emanuel et le London Symphony Orchestra
- War Requiem, avec Peter Pears, Dietrich Fischer-Dieskau, Galina Vishnevskaya, le London Symphony Orchestra et le Melos Ensemble of London (1963)
ainsi que tous ses opéras.
Autres compositeurs
- Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 20 et n° 27, avec Clifford Curzon et l'English Chamber Orchestra
- Jean-Sébastien Bach : Concertos brandebourgeois avec l'English Chamber Orchestra
- Robert Schumann : Scènes de Faust et Concerto pour violoncelle, op. 129, avec Mstislav Rostropovich et le London Symphony Orchestra)
En 1967, Benjamin Britten et Sviatoslav Richter enregistrent un disque microsillon à deux pianos comprenant :
- Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate en Ré majeur, K.448
- Robert Schumann : Bider aus Osten, op. 66
- Claude Debussy : En Noir et Blanc
- Benjamin Britten : Intro And Rondo Alla Burlesca, op. 23
En 1968, Benjamin Britten et Mstislav Rostropovich enregistrent un récital violoncelle-piano considéré aujourd'hui comme majeur[4] dans lequel ils interprètent :
- Franz Schubert : Sonate Arpeggione, D. 821
- Robert Schumann : Fünf Stücke im Volkston, op. 102
- Claude Debussy : Sonate pour violoncelle et piano
- Frank Bridge : Sonate pour violoncelle et piano
- Benjamin Britten : Sonate pour violoncelle et piano
Bibliographie
- (en) David Herbert (dir.), The Operas of Benjamin Britten, Hamish Hamilton, Londres (ISBN 0-241-10256-1)
- (en) Diane McVeagh (dir.), English Masters (New Grove Composer Biography), Grove Publications, 1986 (ISBN 0-333-40241-3)
Notes et références
- Charles Pitt, Benjamin Britten, catalogue de l'exposition au théâtre national de l'Opéra de Paris, 1er trimestre 1981.
- C'est pendant ce festival que son père meurt de maladie (il l'apprend par télégramme lors de son voyage retour), ce qui change sa situation financière de façon dramatique.
- « J'entends ces voix qui ne seront jamais noyées. »
- Critique, Telerama n° 2982, 10 mars 2007
Précédé par Benjamin Britten Suivi par Aucun Prix Ernst von Siemens 1974 Olivier Messiaen Liens externes
- (fr) Benjamin Britten sur le site de l'Ircam.
- (fr) Extraits d’archives sonores d’œuvres de Benjamin Britten, sur ContemporaryMusicOnline (portail de la musique contemporaine).
- (en) Britten-Pears Foundation
- (en) Ecoute d'extraits sur le site officiel de la BBC
- (en) Benjamin Britten à la National Portrait Gallery de Londres
Catégories :- Naissance dans le Suffolk
- Compositeur anglais de musique classique
- Compositeur britannique de musique classique de la période moderne
- Compositeur britannique d'opéra
- Compositeur britannique de ballet
- Compositeur britannique d'oratorio
- Compositeur pour guitare classique
- Pianiste classique
- Élève de la Gresham's School
- Membre de l'ordre du mérite britannique
- Homosexualité au Royaume-Uni
- Pair à vie
- Naissance en 1913
- Décès en 1976
Wikimedia Foundation. 2010.