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Thiérache
La Grande Thiérache est une région naturelle qui regroupe des régions de France et de Belgique où l'on retrouve des traits paysagers et architecturaux similaires : présence du bocage, de l'herbage, terrains vallonnés, habitat dispersé, maisons traditionnelles construites en pierres ou en briques avec des insertions en pierre et munies d'une toiture en ardoise.
Située au nord-est du département de l'Aisne, elle déborde sur les départements du Nord, des Ardennes, et des provinces belges du Hainaut et de Namur. Elle correspond globalement aux contreforts Ouest du massif ardennais. Historiquement, sa capitale est Guise.
La plus importante agglomération est Fourmies(Nord).
Un grand axe routier, la RN 2, relie Paris à Bruxelles. Il traverse la Grande Thiérache du nord au sud (via Avesnes-sur-Helpe, La Capelle en Thiérache, Vervins).
Un autre axe routier important, la route nationale 43, relie Cambrai à Charleville-Mézières. Il traverse la Thiérache d'ouest en est (via Le Nouvion-en-Thiérache, La Capelle en Thiérache, Hirson).
Sommaire
Géographie
La "Grande Thiérache" est donc une région éclatée, répartie entre deux États, trois régions françaises (Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardennes) et deux provinces belges (Hainaut et Namur). Ces limites marquent profondément cet espace, centripète. Même la limite actuelle entre l'Aisne et le département du Nord, ancienne frontière de la France avant le XVIIe siècle, demeure une fracture importante dans l'espace social, malgré la ressemblance frappante des paysages.
Des projets transrégionaux et transfrontaliers (collaboration culturelle ente Chimy, Fourmies et Hirson), collaboration en matière d'assurance maladie et hospitalière : projet "transcards") permettent aujourd'hui aux différentes entités de travailler ensemble dans des domaines précis.
Par contre, la mise en place d'une structure permettant de réunir administrativement les différents territoires Thiérachiens paraît compliquée au vu de leur rattachement à des régions, provinces et pays différents.
TERRITOIRES DE LA GRANDE THIÉRACHE (délimitation non officielle) Pays Région Département (F) / Province (B) Entité administrative Superficie Population France Picardie Aisne Pays de la Thiérache (Communautés de Communes du Pays des 3 Rivières, de la Porte de la Thiérache, de la Région de Guise, de la Thiérache d'Aumale, de la Thiérache du Centre 1 672 km² 78 555 hab. France Nord-Pas de Calais Nord Sud-est de l'arrondissement d'Avesnes/Helpe (cantons situés au sud de la Sambre) : cantons d'Avesnes/Helpe Nord, Avesnes/Helpe Sud, Landrecies, Solre-le-Château, Trélon 730 km² 69 966 hab. France Chamapagne-Ardennes Ardennes Ouest de l'arrondissement de Charleville-Mézières : Cantons de Renwez, Rocroi, Rumigny, Signy-l'Abbaye, Signy-le-Petit 907 km² 26 402 hab. Belgique Wallonie Hainaut Sud de la Botte du Hainaut : Communes de Chimay, Froidchapelle, Momignies, Sivry-Rance 441 km² 23 382 hab. Belgique Wallonie Namur Sud-ouest de l'arrondissement de Philippeville : Communes de Cerfontaine, Couvin, Viroinval 411 km² 23 939 hab. Environnement
Par leur richesse en forêts et en prairies , grâce à un maillage bocager localement préservé connectant ces milieux avec les Ardennes et via le massif ardennais avec des zones d'Europe centrale écologiquement très riches, la Thiérache et plus largement l'Avesnois sont un des grands réservoirs de biodiversité pour le nord de la France et la Belgique. Cette richesse a justifié la création du Parc naturel régional de l'Avesnois et font de cette région une des deux zones majeures de la Trame verte et bleue du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.
Le recul du bocage et des herbages, les remembrements, la périurbanisation et la fragmentation écologique du territoire par de nouvelles routes sont toutefois des causes importantes de recul de la biodiversité.
La Thiérache historique
Elle se limite au département de l'Aisne.
Une légende tenace démentie par les découvertes archéologiques, fait de la Thiérache médiévale, un pays couvert de forêts. Le couvert forestier était plus important que dans les riches régions agricoles voisines, au sud, le Laonnois et à l'ouest le Vermandois, mais les défrichements du Moyen Âge, certes importants, ont été exagérés. Subsistent encore quelques belles forêts domaniales : les forêts d'Anor, Fourmies, Hirson, Trélon, Le Nouvion-en-Thiérache et de Saint-Michel.
Certaines formes curieuses de forêts sont typiques de Thiérache : ce sont les « haies » défensives, comme la haie d'Avesnes. Il s'agit d'une forêt circulaire entourant une ville, qui aurait eu une fonction défensive au moins dès le Haut Moyen Âge. La haie d'Avesnes a eu un rôle lors de la bataille de Watignies, en séparant les belligérants.
En général, ces haies, reliques probables de la forêt préhistorique dans certains cas, ont été défrichées. Seule la haie d'Avesnes demeure nettement visible de satellite, sous forme d'un arc de cercle visible y compris sur des cartes à petite échelle. Elle sera à nouveau tranchée par la création d'une nouvelle route à 4 voies, parallèle à l'ancienne RN2.
Paysage
La Thiérache est traditionnellement un pays de bocage, curieusement intercalé dans sa partie sud entre les openfield champenois, picard et du Cambrésis. Cette particularité a deux origines :
- Dans le Sud de la Thiérache, il existait au XIVe siècle un esprit frondeur et une forte tendance à l'individualisme agraire, qui ont développé quelques noyaux bocagers, étudiés par J. Sivery.
- Au XIXe siècle, avec le décloisonnement de la région par le chemin de fer, les cultures aux faibles rendements, comme les céréales, ont été abandonnées au profit de l'élevage. La Thiérache, comme le Pays d'Auge en Normandie, s'est tournée vers la production de beurre, produit très valorisé sur le marché parisien. Le lait subsistant a été transformé en fromage. Mais ici, au lieu du camembert, on a produit le maroilles, à l'odeur forte mais au goût subtil et fin, et la boulette d'Avesnes, produit dérivé du premier (brisures) dont la consommation est à réserver aux plus solides estomacs. Comme en Normandie, les prairies ont été plantées de pommiers qui produisent un cidre de qualité (et l'alcool de pomme qui va bien avec lui).
Le bocage s'est progressivement étendu du Sud vers le Nord. Les cultures céréalières dans l'extrême Nord de l'Avesnois, aux marges du Hainaut. Dans tous les cas, ce bocage ne présente pas de talus, à l'inverse des bocages bretons et normands. Depuis la fin du XXe siècle, la crise de l'élevage laitier a engendré un recul du bocage au profil de l'openfield.
Quelques industries locales florissantes au siècle dernier se sont éteintes (textile) ou sont devenues marginales (fonderies), travail de l'osier, (vannerie). La (boisellerie) a eu aussi son importance, et il en reste des traces à Felleries, où l'on tourne encore le bois, mais pour les touristes.
Une autre spécialité locale a été l'exploitation des calcaires bleus de l'étage givétien, dits "marbres" bleus, que les maisons locales présentent encore largement.
Agriculture
Dans sa partie Nord-Pas de Calais, la Thiérache abritait encore en 2000 1035 exploitations, dont 690 presque exclusivement consacrées à l'élevage de bovins ; 24% des exploitations agricoles étaient à cette date mises aux normes (PMPOA et 33% s'apprêtaient à le faire rapidement, soit une modernisation totale de 57% des exploitations.
Surface agricole utile : 42 463ha de SAU en 2000 (-7% de 1998 à 2000)
Surface agricole utile moyenne :41ha par exploitation (Augmentation moy. de +6,9% de 1998 à 2000)
Dominantes agricoles et tendances
Systèmes laitiers-herbagers purs (environ 400 exploitants sur 312 exploitations (280 dans le Nord, 32 en Pas de Calais), avec une référence laitière de 180 000 kg), avec[1] ;
- mise aux normes faite à 50% en 2000, après de nombreux remembrements qui ont causé un fort recul du bocage et du pommier traditionnel ;
- système herbager ou complété par une surface fourragère en faible proportion ;
- troupeau moyen de 40 vaches (système herbager pur) à 60 vaches (herbe + maïs) sur une superficie de 40 à 60 hectares ;
- des exploitants plutôt âgés, notamment dans le système herbager pur (50% des exploitants ont plus de 50 ans dans ce secteur, avec peu de candidatures de reprise : la diminution des exploitations pourrait atteindre 51% à 46% de 2000 à 2015 selon l'évaluation prospective du SRADDT, et les systèmes herbagers seraient les plus touchés, ce qui risque de fortement modifier le paysage de Thiérache). L'exploitant ne dispose généralement pas de salarié, et un des conjoints travaille à l’extérieur dans 50 % des cas.
Systèmes associant la production de lait et l’allaitement (130 exploitations) :
- sans différence globale (que ce soit pour la taille de l'exploitation ou son résultat économique ;
- tendance à la baisse de production de viande et à l'intensification laitière (il existe une forte demande de lait bio, qui pourrait être renforcée suite au Grenelle de l'environnement);
- tendance à la baisse régulière du nombre d’exploitations (- 4,5% entre 1998 et 2000).
- un résultat courant par an qui était en 2000 évalué à 12 000 à 18 000 €
Patrimoine culture
- Nombreuses églises fortifiées, chapelles, habitat traditionnel de brique et « pierre bleue » ;
- Abbaye de Saint-Michel et ses grandes orgues.
- Le Familistère fondé par Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), haut lieu de l'histoire industrielle et sociale de la région.
- Écomusée de l'Avesnois : Dans la Thiérache du Nord, à Fourmies mais aussi dans plusieurs communes aux alentours, des musées intéressants liés aux activités économiques historiques locales sont à découvrir : Site de l'Écomusée de l'Avesnois
Notes et références
Liens externes
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