G7 ex-Prusse

G7 ex-Prusse
Prusse G7.1 à Potsdam

Les G7.1 et G7.2 sont les premières locomotives à vapeur développées pour les chemins de fer du royaume de Prusse (KPEV) de disposition d'essieux 040 destinées au service de marchandises.

Sommaire

Genèse

En effet, jusqu'au début des années 1890, les plus puissantes des machines de ce réseau étaient les G5 de type 130 mais l'augmentation du trafic nécessitait d'augmenter la puissance des machines sans augmenter leurs poids par essieu. Selon les directives développées par Robert Garbe, la future machine devait être fiable, de conception simple et économe en combustible et en eau. Le principe d'une machine à quatre essieux moteur fut décidé et parmi les prototypes retenus[1], celui de la G7.1 fut développé.

Entre 1916 et 1917, 200 G7.1 supplémentaires seront construites afin de soutenir l'effort de guerre de l'Allemagne.

Description

Machine à simple expansion munies de deux cylindres extérieurs, sa conception se fondait sur la chaudière des G5.5 les plus récentes avec 222 tubes lisses de 50 mm de diamètre intérieur. Le diamètre des roues motrices avait été ramené de 1350 mm à 1250 mm afin d'augmenter la puissance de traction. Les G7.2 qui ont été construites parallèlement, reprenaient les mêmes principes avec une différence essentielle : elles disposaient d'un moteur compound à deux cylindres. Les G7.1 ont été construites à 1002 exemplaires entre 1893 et 1909 et les G7.2 comptaient 1641 unités construites entre 1895 et 1911.

Utilisation et services

La commission d'armistice, à la fin de la Première Guerre mondiale, préleva 1220 G7.1 et G7.2 afin de les attribuer aux pays alliés[2] ayant souffert de cette guerre. Parmi ces machines, 103 G7.1 et 136 G7.2 furent livrées aux compagnies de chemin de fer françaises.

À sa création en 1924, la Deutsche Reichsbahn ( DRG ), littéralement Chemins de fer impériaux allemands, immatricula 689 locomotives du type G7.1 dans sa série 55.0-6 et 709 G7.2 dans la série 55.7-13. Ces dernières disparurent peu de temps après la fin de la Deuxième Guerre mondiale et l'ultime G7.1 fut réformée en 1966. Elle a été conservée au musée du transport de Dresde.

Les G7.1 et G7.2 en France

G7.1 n°4301 à 4320 et G7.2 n°4321 à 4351 (AL)

L'essentiel du trafic marchandises étaient effectué avant la Première Guerre mondiale sur le réseau des chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (EL) par les G5.2, même si elles ont été appuyées dans leurs tâches à partir de 1913 par les G8.1. Les G7, de même puissance que les G5 (mais moins économes), renouvelèrent pour une part le parc moteur sur ces lignes. Ces locomotives avaient une origine variée :

  • G7.1 4301 à 4307 : attribuées au réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (AL) au titre des prestations d'Armistice,
  • G7.1 4308 à 4320 : locomotives prussiennes abandonnées sur le territoire d'Alsace-Lorraine et considérées comme prises de guerre,
  • G7.2 4321 à 4340 : prestation d'Armistice,
  • G7.2 4341 à 4351 : prises de guerre.

À leur incorporation sur le réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (AL), les deux séries de machines ont été affectées dans les dépôts de : Metz, Sarreguemines, Hausbergen et Mulhouse-Nord. Elles y ont assuré les mêmes roulements, vers Thionville et Sarrebourg pour les premières, Bénestroff et Strasbourg pour les secondes pour des transports de marchandises légers (600 à 700 tonnes maximum).

Fin 1924, la G7.1 4306 semble déjà réformée. Suite au plébiscite du 13 janvier 1935 qui consacre le retour de la Sarre à l'Allemagne, une G7.1 (la 4319) et trois G7.2 (les 4322, 4327 et 4350) seront cédées à la Deutsche Reichsbahn pour servir sur les lignes de cette région. Elles y seront incorporées dans la série 55 sous les numéros 55.674 et 55.1408 à 1410.

Lors de la création de la SNCF en 1938, l'inventaire dressé à cette occasion ne relevait plus la présence que de sept G7.1 et vingt-trois G7.2. Elles furent immatriculées alors 1-040 B entre 301 et 351. Peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale, en août 1939, il ne restait plus que huit machines (toutes de type G7.2) aux dépôts d'Hausbergen pour 5 unités et de Réding pour les 3 autres.

À la fin de la guerre il manquait deux machines, les 1-040 B 325 et 338, et seule la première revint sur le territoire, en 1946, pour être garée à Réding. Les autres machines, à savoir les 1-040 B 331, 339, 343, 344, 347 et 351, connurent les dépôts de Blainville, Hausbergen et Réding comme destination finale avec des radiations pour l'année 1947. La dernière représentante de la série à éteindre ses feux fut la 1-040B 325 qui fut mutée au dépôt de Sarrebourg pour être radiée en décembre 1950.

Série 10 bis n°4704 et 4706 à 4745 (EST)

La commission d'armistice attribua à la Compagnie des chemins de fer de l'Est en 1919 un lot de quarante G7.1 enregistrées sous les numéros 4706 à 4745 et une seule G7.2 portant le numéro 4704. Ces machines assurèrent un service mixte essentiellement sur les lignes secondaires de la compagnie, notamment grâce à leur poids par essieu relativement faible, mais aussi des manœuvres dans les triages et les gares. Elles étaient également appréciées pour leur effort de traction important.

La 4704, seule G7.2 du réseau, disparut rapidement des inventaires, puisque radiée en 1926, et à la création de la SNCF, il restait encore trente-deux machines en service. Elles étaient alors affectées aux dépôts de : Bar-le-Duc, Chalindrey, Vesoul et Troyes. Elles furent immatriculées 1-040 B 706 à 745. La Deuxième Guerre mondiale porta un rude coup à leur effectif : réquisitionnées en Allemagne, car considérées comme Leihlokomotiven « locomotives empruntées », une vingtaine[3] de machines ne revinrent jamais de leur séjour sur les lignes allemandes. Les survivantes, qui rentrèrent de novembre 1945 à juin 1947, furent peu à peu regroupées avec les ex-G7.1 et G7.2 de l'ex-AL dans les dépôts de : Metz-Frescaty, Hausbergen et Sarrebourg. La 1-040B 731, dernière représentante de cette série, fut réformée en 1954.

4.1001 à 4.1098 (NORD)

Fort touché durant les conflits de la Première Guerre mondiale, la Compagnie des chemins de fer du Nord reçut au titre des prestations d'armistice la plus importante dotation de G7.2 des compagnies françaises. Aucune G7.1 ne figure parmi ses effectifs. Ces 98 machines, immatriculées 4.1001 à 4.1098, provenaient des chemins de fer royaux de Prusse (KPEV) sauf une machine, la 4.1076 provenant du Großherzoglich Mecklenburgische Friedrich-Franz-Eisenbahn (MFFE), chemins de fer du Grand-duché de Mecklembourg Friedrich-Franz [4].

Surnommées les « boiteuses[5] » , ces locomotives furent réparties dans la majorité des dépôts de la compagnie : Rouen-Martain-Ville, Busigny, Le Monchel, Béthune, Épluches, Cambrai, Somain, Dunkerque, Tourcoing, Le Bourget, Amiens, Valenciennes, Saint-Omer, Arras et Saint-Pol. Les mutations étaient nombreuses entre les dépôts et il n'est pas toujours aisé de retracer l'histoire précise de chacune de ces machines, de fait elles connurent par la suite les dépôts de : Lens, Douai, Hirson, Abbeville, Longpré, Soissons, Crépy-en-Valois, Compiègne, Laon, Beauvais, Tergnier, Beaumont, Longueau, Serqueux et Le Tréport.

Elles assurèrent, sur ce réseau aussi, de nombreuses dessertes sur les lignes secondaires faiblement armées. Compte tenu de la qualité des services d'entretien des équipes du Nord, de la qualité du combustible, ces locomotives traversèrent sans encombre les années jusqu'à la création de la SNCF. 97 machines furent alors prises en compte, du fait de la mutation de la 4.1048 à la Compagnie du Nord-Belge en 1920, et immatriculées 2-040 B 1 à 97. Mais la Deuxième Guerre mondiale, ici aussi, entraîna les G7.2 du Nord vers l'Allemagne mais également sur le front de l'Est.

À la fin de la guerre, 68 machines n'étaient pas rentrées et ne seront radiées qu'en avril 1953 et pour les autres le retour s'échelonnera de novembre 1945 à février 1947. En 1950, la région Nord ne comptait plus que sept machines qui furent peu à peu réformées. La dernière G7.2 du Nord, la 2-040 B 63 du dépôt de Crépy-en-Valois éteignit ses feux en février 1952.

1261 à 1303 et 1306 à 1311 (PO)

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) reçut de la commission d'armistice quarante-trois G7.1, qu'elle immatricula 1261 à 1303, et six G7.2, numérotées dans un premier temps 1306 à 1311, puis à partir de 1924 1387 à 1392. Elles étaient toutes de provenance des KPEV.

Peut-être moins appréciées que sur les réseaux précédents, les G7 furent affectées essentiellement aux manœuvres mais aussi aux dessertes locales de marchandises. Elles furent dispersées entre les dépôts de : Étampes, Tours, Nantes, Poitiers, Angoulême, Saint-Nazaire, Auray, Roumazières, Bourges, Vierzon, Coutras, Vierzon, Argenton, Châteauroux, Limoges, Montluçon, Aurillac, Capdenac et Savenay.

Si, dès 1929, la 1288 fut radiée, peu de temps avant la fusion avec la Compagnie des chemins de fer du Midi, en 1934, les six machines compound avaient aussi disparu. À cette date les machines restantes, au nombre de 35, prirent les immatriculations : 040-261 à 263, 040-267 à 270, 040-273 à 277, 040-279 à 282, 040-284,et 040-297 à 303.

En 1938, lors de la création de la SNCF, l'effectif des G7.1 était tombé à 29 machines. Ces survivantes furent immatriculées 4-040 G 268 à 303. Après la guerre, il ne restait plus que quatre machines réellement disponibles, les 4-040 G 268, 270, 287 et 294 qui furent regroupées au dépôt de Coutras. Deux autres unités, les 4-040 G 276 et 302 de retour d'Allemagne, les rejoignirent respectivement en novembre 1946 et en juillet 1950. Toutes finirent leur carrière sur ce site, la dernière étant la 4-040 G 302 en décembre 1950.

Hors inventaire ex-DRG série 55.0-6

Cette machine, une G7.1, fut récupérée sur le sol français au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Bien que restée hors inventaire elle fut attribuée à la région Est avec l'immatriculation 1-040 B 990.

Tenders

Les tenders qui leur étaient accouplés étaient de deux types à l'origine :

  • soit des tenders à 3 essieux contenant 12 m³ d'eau et 5 t de charbon immatriculés :
    4301 à 4351 à l'AL
    4706 à 4732 à l'Est
    ils deviendront les 1-12 B 301 à 732
  • soit des tenders toujours à 3 essieux contenant 16,5 m³ d'eau et 7 t de charbon immatriculés :
    4318 à l'AL
    4733 à 4745 à l'Est
    ils deviendront les 1-16 C 318 et 733 à 745

Par la suite il est possible que certaines machines aient eu des tenders différents récupérés sur d'autres machines réformées.

Caractéristiques des G7.1 et G7.2

  • Pression de la chaudière : 12 kg/cm²
  • Surface de grille : 2,25 m²
  • Surface de chauffe : de 151,7 m² à 153,6 m² (G7.1) 139,3 m² (G7.2)
  • Diamètre et course des cylindres des G7.2 : 530 mm (HP) et 750 mm (BP) * 630 mm
  • Diamètre et course des cylindres des G7.1 : 520 mm * 630 mm
  • Diamètre des roues motrices : 1250 mm
  • Masse à vide : 47 t (G7.1) 47,5 (G7.2)
  • Masse en ordre de marche : 53 t (G7.1) 53,5 (G7.2)
  • Masse adhérente : 53 t (G7.1) 53,5 (G7.2)
  • Longueur hors tout : 16,60 m
  • Vitesse maxi en service : 45 km/h
  • Puissance développée : 720 ch (G7.1) 750 ch (G7.2)

Notes et références

  1. deux autres prototypes avaient été développés : un modèle de type 140, dénommée G7.3 et construit à 15 exemplaires, et un modèle de type « Mallet » 020+020 construit à 27 exemplaires appelé G9.
  2. Parmi ceux-ci, la Belgique reçut 175 G7.1 et 139 G7.2, la Pologne 166 G7.1 et 300 G7.2.
  3. il s'agit des 1-040 B 706, 710 à 712, 715, 722, 723, 725, 726, 729, 730, 732, 734 à 736, 739, 740, 742 et 745 qui seront radiées administrativement en 1953.
  4. Les G7.2 des MFFE étaient identiques en tout point à celles des KPEV, hormis le diamètre légèrement inférieur des roues : 1,10 m au lieu de 1,25 m.
  5. du fait d'un diamètre des cylindres et du bruit d’échappement caractéristique d'une machine compound à deux cylindres ( deux coup par tour de roues ).

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Articles connexes étrangers

Liens externes

Bibliographie


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