François Blanc

François Blanc
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François Blanc
Portrait
Portrait

Naissance 12 décembre 1806
Courthézon
Décès 27 juillet 1877 (à 70 ans)
Loèche-les-Bains
Nationalité Française
Profession homme d'affaires
Activité principale promoteur immobilier
Conjoint Marie Blanc

François Blanc surnommé « le magicien de Homburg » ou « le magicien de Monte-Carlo » (1806-1877) est un important promoteur immobilier, homme d'affaires français et important organisateur de jeux de hasard fondateur entre autres de Monte-Carlo, du Casino de Monte-Carlo et de l'Hôtel de Paris avec le prince Charles III de Monaco.

Sommaire

Ses origines

Il est originaire du village médiéval de Courthézon dans le Vaucluse en Provence. Son père Claude Agricol est receveur des contributions directes et sa mère Marie, née Janin, est mère au foyer. Il naît le 12 décembre 1806 après son frère jumeau, Louis. Après Agathe en 1797 et Marie en 1804, le sont les derniers enfants de ce couple a eu. Comme beaucoup de vrais jumeaux, le destin de François et Louis sera lié et ils ne se quitteront plus.

Sa jeunesse

François mène une jeunesse paisible dans leur village natal. Mais avec son frère jumeau Louis, ils aspirent à une vie plus exaltante et rêvent de faire fortune. Lors de la visite d'un cirque itinérant qui fait étape dans leur village, ils sont fascinés par le montreur de cartes qui faisait des tours et empoche les mises des badauds. Ils décident immédiatement de suivre ce cirque ambulant avec son bonimenteur et quittent à jamais le foyer familial. Ils deviennent assistants du manipulateur de cartes et apprennent les jeux de hasard sur les routes du sud de la France.

Les grandes étapes de sa carrière

Décidément très attirés par les jeux de hasard et l'enrichissement rapide au détriment d'autrui, on retrouve François et Louis à la tête d'une maison de jeux (ou casino) à Marseille. Ils le dirigeront quelques années et cela leur permettra d'amasser un intéressant pécule.

Bordeaux

Ils ont 28 ans et s'établissent en 1834 à Bordeaux à la tête d'une société de placement qui mise sur la hausse ou la baisse des valeurs de la Bourse de Bordeaux. Comme ils spéculaient sur les fluctuations des rentes de l'État, il leur était nécessaire de connaître avant les autres si les cours étaient en hausse ou en baisse à Paris afin d'acheter ou de vendre avant que le marché local ne s'aligne sur celui de Paris. À l'époque, les Rothschild utilisaient déjà des pigeons voyageurs pour transmettre les nouvelles essentielles entre leurs bureaux.

Les deux frères utilisent le télégraphe Chappe — une chaîne de sémaphores — avec la complicité des fonctionnaires chargés de son fonctionnement. Un fonctionnaire complice introduisait dans un quelconque message officiel, une « coquille » qui en fait signifiait « marché en baisse » ou « marché en hausse ». Un autre complice à Bordeaux se chargeait de les prévenir de l'anomalie constatée une fois le message reçu, ce qui leur permettait d'avoir toujours une demi-heure d'avance sur tous les autres agents de change.

Leur stratagème est découvert après deux ans de fonctionnement. Lors du procès, ils reconnaissent que si le système est techniquement frauduleux, ils n'ont finalement causé de tort à aucun investisseur privé et que tous les financiers utilisent des moyens du même ordre. Finalement, ils ne sont condamnés qu'à une amende pour corruption de fonctionnaires et au paiement des frais du procès. Quittant définitivement Bordeaux, ils s'installent à Paris avec les poches déjà bien pleines.

Paris

À Paris, ils fréquentent les galeries du Palais Royal où officiaient alors un grand nombre de d'établissements de jeux. Très vite, ils comprennent qu'il y a beaucoup d'argent à gagner avec deux des nouveaux jeux à la mode : le « trente-et-quarante » et la « roulette ». Profitant de l'absence de règlementation en la matière, ils ouvrent une maison de jeux dans une des galeries en bois du très agité Palais-Royal. Hélas pour eux, le roi Louis-Philippe Ier, cédant aux demandes des ligues bien-pensantes, promulgue une loi, le 21 mai 1836, prohibant « les loteries particulières et les maisons de jeux ». Le 1er janvier 1838, les 18 maisons de jeux du Palais-Royal ainsi que toutes celles de France, sont définitivement fermées.

Luxembourg

Ils décident de s'exiler dans le duché de Luxembourg qui était à l'époque une place forte germanique sous le contrôle du Landgraf Ludwig von Homburg. Ils recommencent leurs activités autour des jeux de hasard, ouvrent un cercle privé et continuent à s'enrichir.

Mais, ils ont alors un grand projet, celui d'ouvrir ex-nihilo une nouvelle station. Ils rencontrent le Landgraf qui se lie à ces deux français très entreprenants et entrevoit une possible solution aux problèmes financiers de son petit État, la Hesse-Hombourg, une minuscule principauté de 250 km² à proximité de Francfort.

Homburg

François Blanc (Casino Bad Homburg)
Gravure du château
Brunnensälchen (petite salle de la fontaine) vers 1880 emplacement actuel du casino depuis 1949

Il suffit d'une quinzaine de jours pour qu'un accord soit trouvé entre le Landgraf, François et Louis. Les deux frères mirent tous leurs talents d'organisateur de jeux de hasard au service de ce petit État qui croulait alors sous les dettes. Le Landgraf Philippe qui lui succède, signe une concession de 30 ans avec les deux frères, le 29 juillet 1840. Très vite les projets s'enchaînent dans la ville d'Hombourg : casino, établissement thermal, salle de spectacles, salle de bal pour mille personnes, jardins, restaurants et hôtels luxeux construits par d'autres entrepreneurs.

Les deux frères rajoutent quelques idées novatrices pour concurrencer efficacement les villes germaniques attirant les touristes fortunés, un casino ouvert toute l'année, de la publicité dans la presse internationale vantant les vertus des sources thermales et distractions en tous genres et surtout une règle modifiée de la roulette favorisant les joueurs : leurs roulettes ne comportait qu'un zéro au lieu de deux.

La roulette tourne pour la première fois dans le Kurhaus (salle de jeux), le 23 mai 1841, et très vite, les gros joueurs arrivent, entraînant tout un public mondain en provenance de toute l'Europe et la riche clientèle européenne s'y presse rapidement en masse. Dostoïevski fréquente leurs tapis verts pendant près de dix ans. De tous les casinos, ils sont les seuls à n'interrompre jamais longtemps un jeu même si un client chanceux fait sauter la banque, en réapprovisionnant le plus vite possible en argent frais la banque. Le personnel recouvre la table d'un drap noir en attendant que l'argent arrive ce qui a comme conséquence d'exciter les gagnants et de remonter le moral de ceux qui avaient perdu.

Finalement, ils font moins de bénéfices mais ils attirent beaucoup plus de clients qu'ils ne pouvaient l'espérer. Ils acceptent de perdre de bonne grâce car ils savent qu'un joueur qui gagne un jour finit par perdre un autre jour ; de plus un client qui gagne attire toujours de nouveaux clients et ils font tout pour que les journaux en parlent.

Entre-temps François fait la connaissance d'une charmante alsacienne Madeleine-Victoire Huguelin et malgré l'absence de trace d'un mariage, deux enfants naissent de cette union, Camille Blanc en 1847 et Charles Blanc en 1848. Après une longue série de succès, les premières mauvaises nouvelles arrivent en rafale.

François avait engagé, quelques années plus tôt, une jeune Allemande attachée au service de sa superbe demeure d'Homburg. Le temps passant, il est de plus en plus attiré par la vivacité et l'intelligence de cette jeune Marie Charlotte Hensel, qui a rapidement appris le français. François passera un pacte avec sa famille et elle deviendra Mme Marie Blanc à l'aube de ses 21 ans, le 20 juin 1854 à Paris.

Monaco

Cependant, Homburg n'était fréquentée que durant les beaux jours, durant l'hiver, la clientèle partait séjourner sur la Riviera. Le jeu étant interdit en France comme en Italie, la principauté de Monaco était l'unique endroit où pouvait être implantée une grande station.

Vers 1856, le prince Charles III de Monaco le souverain de ce rocher sans ressources avait essayé de s'inspirer des villes germaniques qui prospéraient grâce aux maisons de jeux. Après quelques tentatives infructueuses du fait du manque d'envergure des projets — les divers concessionnaires avaient une mentalité de gagne-petit et avaient fait tous faillite — ils se tourna vers l'homme qui accumulaient les succès, François Blanc. Pour la somme de 1,7 million de francs, et une somme annuelle de 50 000 francs plus 10 % des bénéfices nets, il obtient pour 50 ans la concession de jeux et signe l'accord le 31 mars 1860. François Blanc prend la tête de la Société des bains de mer (fondée en 1863) et du Cercle des étrangers.

Entre-temps, la tolérance envers les jeux de hasard se dégrade sur le territoire germanique et une interdiction généralisée guette. François Blanc et sa femme s'installent à Monaco et gèrent à distance leurs intérêts à Homburg. Il fonde l'actuelle Société des bains de mer (SBM) essentiellement avec ses propres capitaux, mais fait entrer dans le capital d'autres investisseurs, comme l'évêque de Monaco et le cardinal Pecci — le futur pape Léon XIII.

François Blanc procède à Monaco comme à Homburg en jouant la carte du luxe tout en passant à un niveau supérieur. Il investit le territoire d'une colline isolée nommé les Spélugues — l'actuel Monte-Carlo — qui à l'époque n'était qu'un hameau, et ne tarde pas à mettre en chantier, sur ses deniers personnels, de nombreuses constructions : siège du Casino de Monte-Carlo primitif et aménagement des jardins, des voies d'accès et de tout un ensemble de bâtiments destinés à l'agrément des joueurs. Le premier Casino de Monte-Carlo de l'ère Blanc est achevé en juillet 1866 et Charles III de Monaco rebaptise la colline en Monte-Carlo (mont Charles) en son propre hommage. Ensuite suivra le prolongement de la ligne de chemin de fer Paris-Nice et des établissements très luxueux tels que l'Hôtel de Paris — à l'époque sans rival en matière de luxe et de confort — et le Café de Paris. L'Hôtel de Paris surclassait tous les autres palaces du monde, par sa décoration comme par sa cuisine. Des artistes parmi les plus renommés furent engagés pour les spectacles du casino. Ils étaient très bien rémunérés, d'autant plus que beaucoup jouaient leur cachet au casino. Chaque année il arrose les journalistes pour un montant global de 500 000 francs afin qu'ils parlent et fassent la promotion du casino de Monte-Carlo.

Dès la première année les bénéfices se montent à 800 000 francs et à deux millions trois ans plus tard. Ainsi, les affaires prospèrent tellement bien que le prince Charles III abandonne officiellement toute levée d'impôts sur la principauté. Cependant,la principauté restait difficile d'accès, jusqu'au prolongement de la ligne de chemin de fer Paris-Nice jusqu'à Monaco et à Monte-Carlo, prévu lors de la cession de Menton et Roquebrune (fiefs monégasques de jure) en 1860.

Malgré le conflit franco-prussien de 1870, les jeux continuent dans la toute jeune Allemagne jusqu'au 31 décembre 1872, où le chancelier Bismarck fait fermer toutes les maisons de jeux. De ce fait, à partir de 1877, lorsque le dernier casino allemand, celui de Saxon-les-Bains ferma, le Casino de Monaco put jouir d'un confortable monopole de fait en Europe, jusqu'en 1907 lors de la réouverture des casinos français.

François Blanc, dont le surnom est « le magicien de Homburg », aura régné en maître pendant plus de 30 ans dans cette ville. Le casino de Homburg fier de son héritage et conscient des nombreux apports de la famille Blanc, se surnomme aujourd'hui « Mutter von Monte Carlo » (la mère de Monte-Carlo).

Heureusement, les lourds investissements dans la Principauté portent leurs fruits et rapportent des sommes encore plus considérables qui compensent la perte de Homburg. En 1870, les bénéfices se montent à 5 millions de francs. Ceci permet à François Blanc de participer au remboursement des dommages de guerre versés à l'Allemagne. Puis dans cet même lignée de générosité, il contribue au bouclage financier de la deuxième tranche de travaux du nouvel Opéra Garnier à Paris inauguré en 1875.

Souffrant de problèmes respiratoires, François Blanc meurt le 27 juillet 1877 à Loèche-les-Bains en Suisse, où il venait se faire soigner. Il laisse une fortune personnelle de 72 millions de francs — soit à peu près 450 millions d'euros 2007 — en un peu de plus de 15 ans, il est devenu à nouveau le « magicien de Monte-Carlo » assurant ainsi une fortune et une renommée sans pareille, à la Principauté de Monaco.

Désormais la destinée de Monte-Carlo sera entre les mains de sa richissime veuve, Marie Blanc qui meurt en 1881 puis de son fils Camille Blanc jusqu'en 1923.

Ses réalisations majeures

Ses enfants et descendance

Avec Madeleine-Victoire Huguelin

Avec Marie Blanc, née Hensel

Notes et références


Liens externes

Bibliographie

  • La Grande Dame de Monte-Carlo par Philippe Saint Germain (Radio Monte-Carlo 1981)
  • Histoire de Monaco - Que Sais-je par Jean-Baptiste Robert (PUF 1997)
  • Ich schenke Dir Monte Carlo par Rolf Palm (Presse - Druck, Augsburg 1993)
  • Monaco et Monte-Carlo par Bénédict-Henry Révoil (1878), réédité

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article François Blanc de Wikipédia en français (auteurs)

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