François Pompon

François Pompon
Naissance	9 mai 1855 Saulieu
Décès	6 mai 1933 (à 77 ans) Paris
Nationalité	France
Activité(s)	sculpteur
Maître	Pierre Louis Rouillard
Élèves	René Demeurisse, Paul Bablet
Mouvement artistique	Artiste animalier
Œuvres réputées	Ours blanc, Grand Cerf
Influencé par	Auguste Rodin
Récompenses	Légion d'honneur
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François Pompon (Saulieu, 9 mai 1855 - Paris, 6 mai 1933) est un sculpteur français. Il est connu pour ses sculptures animalières. Son style se caractérise par une simplification des formes et des surfaces polies.

Biographie

Coq dormant, 1923, plâtre, Paris, Muséum d'histoire naturelle

Naissance à Saulieu, le 9 mai 1855, avec son faux-jumeaux Hector (1855-1907). Il entre comme apprenti dans l'atelier de son père, Alban Pompon (1823-1907) qui était compagnon du devoir menuisier-ébéniste. Grâce à une bourse de 50 francs obtenu par le curé, il part pour Dijon à 15 ans, où il devient apprenti tailleur de pierre chez un marbrier. Il suit les cours du soir à l'école des Beaux-Arts, d'abord en architecture et en gravure avec Célestin Nateuil, puis de sculpture avec François Dameron (1835-1900)^[1]. Après un court passage dans l'armée en 1875, Pompon arrive à Paris où il devient ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire près du cimetière Montparnasse. Il suit des cours du soir à la Petite École, qui devient l’École nationale des arts décoratifs en 1877. Ses professeurs sont Aimé Millet (1819-1891) grand décorateur et le sculpteur ornemental et professeur d'anatomie Pierre Louis Rouillard (1820-1881), avec qui il découvre la ménagerie du jardin des plantes. En 1879, il expose pour la première fois dans un Salon et en 1880 travaille comme ornementiste sur le chantier de reconstruction de l'Hôtel de ville de Paris. Il épouse en 1882, Berthe Velain (1894-1932), couturière, qu'il installe dans son atelier-logement du 3, rue Campagne-Première^[1].

Collaboration avec Rodin et Saint-Marceaux

En 1890, il entre dans l'atelier d' Auguste Rodin (1840-1917), où il travaille ainsi qu'au dépôt des marbres, rue de l'université. Il y dirige l'atelier, dès 1893 transmettant les comptes, payant les marbres, et supervisant le travail. Dans l'effervescence et l'émulation créé par de jeunes talents, il fait la connaissance d'Ernest Nivet (1871-1948) et de Camille Claudel (1864-1943). Il a pendant longtemps exercé le métier de praticien pour d'autres sculpteurs comme Jean Dampt en 1885, Antonin Mercié en 1888 et Alexandre Falguière en 1890 et surtout avec René de Saint-Marceaux (1845-1915) de 1896 à 1914^[2].

Pompon s'intéressait à l'Art d'Extrême-Orient, et fut profondément marqué par le japonisme en vogue. Il admirait aussi l'art égyptien exposé au Louvre, comme le Taureau Apis, Horus, Babouin. Sa première sculpture animalière connue représente une Lucane (1874). Son choix définitif de ne travailler que des animaux fut pris en 1905, alors que l'animal-sujet était dans l'air du temps, avec la diffusion des découvertes de civilisations primitives et préhistoriques dans les revues comme Le Premier Volume des albums Reiber (1877) et Japon artistique (1888-1891), les expositions universelles de Paris (1867, 1878 et 1889) et les bronzes animaliers rapportés à Paris par Henri Cernuschi dès 1873.

Avec la guerre et la disparition de René de Saint-Marceaux en 1915, Pompon, qui a soixante ans se retrouve sans travail, trop vieux pour être mobilisé. Sa femme Berthe paralysée, ils ne peuvent plus aller dans leur petite maison de campagne à Cuy-Saint-Fiacre pour dessiner, et les animaux du Jardin des Plantes sont abattus. Pompon doit arrêter son métier de sculpteur, et vit de petits boulots, comme employé de la Samaritaine en 1916 ou ouvrier dans des ateliers.

Première grande œuvre et succès

En 1905, son choix de la simplification des formes devint définitif pour ses sculptures personnelles. Il polit les surfaces et supprime les détails. Quand L’Ours blanc apparut au Salon d'automne de 1922, l'œuvre trancha par son modernisme sur l'esthétique de la sculpture réaliste héritée du XIX^e siècle. A soixante-sept ans, Pompon devient célèbre.

L’Ours blanc, 1928-1929, pierre de Lens, Musée d'Orsay à Paris.

Le marabout, fonte

Consécration et disparition de Pompon

Pompon meurt seul, veuf et sans descendance, le 6 mai 1933 à la suite d'une opération de la prostate, à la clinique Saint-Jean de Dieu, rue Oudinot, trois jours avant son 78^e anniversaire. Enterré à Saulieu, le 10 mai, on propose alors la constitution d'un monument et d'un musée François Pompon, dans sa ville natale. Pompon, qui avait été meurtri de n'avoir pas été sollicité pour le monument aux morts de Saulieu en 1919, alors qu'il vivait dans la pauvreté^[3]. On reconstitue son atelier de la rue Campagne-Première au Muséum, dans l'attente des "dix ans pour entrer au Louvre".

Le chanoine Kir fit venir l'atelier au Palais des ducs de Bourgogne, à Dijon en 1948, malgré les protestations de son exécuteur testamentaire et ami René Demeurisse dès 1936 pour que l’œuvre reste à Paris^[4]. Et bientôt, le Musée National d'Art Moderne se débarrassa de ses Pompon, en les déposant au Musée de Vire en 1972. En 1986, le Musée d'Orsay ouvrit sans l'Ours blanc resté dans les réserves.

Citations

• « C'est le mouvement qui détermine la forme. (...) ce que j'ai essayé de rendre, c'est le sens du mouvement. Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent.(...) Ce qui est intéressant, c'est l'animal qui se déplace. »^[5]

• « Je fais l'animal avec presque tous ses falbalas. Autrement je me perds. Et puis, petit à petit, j'élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable »^[5]

• « Quand le public se décide à marcher, tu comprends, il faut toujours se méfier »^[6]

• « Quand vous avez un succès, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez »

Canard, 1934, plâtre, Musée des Beaux-Arts de Lyon

Tête d'Orang-outang, 1930, marbre noir, Musée des Beaux-Arts de Dijon

L'œuvre de François Pompon

• Paris
  • au Musée d'Orsay :
    • Maman, plâtre^[7]
    • Homme assis, plâtre^[8]
    • Berthe Pompon, plâtre^[9]
    • René de Saint-Marceaux, plâtre^[10]
    • Femme au corset, plâtre^[11]
    • Grue ou Cigogne, fonte, bronze^[12]
    • Canard, bas-relief en plâtre, ^[13]
    • Jeune chouette, 1923, bronze, ^[14]
    • Hippopotame, 1918, fonte, bronze^[15]
    • Ours blanc, plâtre^[16]
    • Ours blanc, 1925, pierre de Lens, Musée d'Orsay^[17].
  • Ours brun, 1923-1933, bronze, Petit Palais.
  • Cosette, 1888, plâtre, Musée Victor Hugo.
• Dijon
  • Musée des beaux-arts de Dijon
    • Lucane, 1874, terre cuite.
    • Chouette, 1918, bronze.
    • Poule d'eau, 1923, bronze patine noire.
    • Foulque, 1925-1930, bronze patine verte.
    • Tête d'Orang-outang, 1930, marbre noir.
    • Ara, 1930, plâtre.
  • Ours blanc, 1937, pierre de Lens, Dijon, jardin Darcy.
• Saulieu
  • Grand Taureau, Monument à Pompon, inauguré le 4 juin 1949, bronze, place du Marché.
  • Condor, 1923, bronze, placé par François Pompon sur la tombe de son épouse au cimetière de Saulieu.
  • Grande Panthère Noire, 1929, plâtre, Musée François Pompon.
  • Pélican, 1925, plâtre, Musée François Pompon.
  • Sanglier, 1933, bronze, Musée François Pompon.
  • Pigeon au nid, 1926, Musée François Pompon.
  • Faisan, 1933, plâtre, Musée François Pompon.
  • Tête ours blanc, 1930, bronze, Musée François Pompon.
  • le marabout , 1929,bronze, Musée Francois Pompon.
• Vire
  • Tourterelle, 1919, pierre lithographique, musée municipal de Vire
  • Grand Cerf, 1929, bronze, musée municipal de Vire
  • Grand Duc, 1929-1932, bronze, musée municipal de Vire
  • Goret, 1926-1930, bronze patine brun rougeâtre, musée municipal de Vire
• Lyon
  • Canard, 1934, plâtre, Musée des Beaux-Arts de Lyon.
• Vernon
  • Canard sur l'eau, vers 1922, bronze patine noire, Musée Alphonse Georges Poulain
  • Marabout, 1926, bronze patine noire, Musée Alphonse Georges Poulain
  • Pigeon boulant, 1927, pierre, Musée Alphonse Georges Poulain
  • Perdreau rouge, 1924-1931, bronze patine rouge, Musée Alphonse Georges Poulain
• New York
  • Ours blanc, 1923, marbre, Metropolitan Museum of Art^[18]

Fonderies d'Art

• La Fonderie d'Adrien-Aurélien Hébrard, jusqu'en 1922. Pompon suit son chef d'atelier Claude Valsuani à qui il confie ses modèles lorsque celui-ci reprends la fonderie de son père 74, rue des Plantes à Paris.

Influence

Bibliographie

• Robert Rey, François Pompon, Crès, Paris, 1928.
• Pompon (1855-1933), catalogue par Catherine Chevillot, Liliane Colas et Anne Pingeot, avec la collaboration de Laure de Margerie, Gallimard/Electa - RMN, 1994, 248 pages
• Marc Sellier, Pompon sculpteur, Réunion des Musées nationaux, 1994, (ISBN 2711831663)

Références

Liens externes

• Musée d'Orsay
• Musée des Beaux Arts de Dijon
• Musée François Pompon
• Ministère de la Culture Célébrations nationales de 2005 pour le 150^e anniversaire de sa naissance
• Le site de Jocelyn Reboul, expert de François Pompon
• Association François Pompon

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