- Français acadien
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Français acadien Parlée au Canada principalement
États-UnisRégion Île-du-Prince-Édouard
Maine (États-Unis)
Nouveau-Brunswick
Nouvelle-Écosse
Québec
Terre-Neuve-et-LabradorNombre de locuteurs 371 614 (1996)
371 590 (2006)Typologie SVO flexionnelle syllabique Classification par famille - - langues indo-européennes
- - langues romanes
- - langues gallo-romanes
- - langues d'oïl
- - français
- - français acadien
- - français
- - langues d'oïl
- - langues gallo-romanes
- - langues romanes
Statut officiel Langue officielle de Canada
Nouveau-BrunswickÉchantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme.
Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.modifier Le français acadien est un dialecte du français parlé par les Acadiens des provinces maritimes du Canada, ainsi que dans certaines régions limitrophes du Québec (Baie des Chaleurs, Basse-Côte-Nord, Îles de la Madeleine) et de l'État américain du Maine (vallée de la rivière Saint-Jean). Comme les autres dialectes issus de la colonisation française de l'Amérique, il a suivi sa propre évolution par rapport à la langue que parlaient les premiers colons. Certains traits sont donc archaïques (préservent un état ancien de fait), tandis que d'autres sont plus innovateurs. Parmi les préservations, il est, entre autres, caractérisé par le vocabulaire et certains traits réminiscents de la langue de Rabelais et de Molière.
Les linguistes ne s'accordent pas encore sur ses origines. La plupart des colons étant originaires des régions françaises du Maine, de l'Anjou et de la Saintonge, on y retrouve l'influence des parlers d'oïl du Grand Ouest (le gallo, l'angevin, le saintongeais, le poitevin, etc.), différents, au XVIIe siècle, du français parisien. On y retrouve entre autres l'alvéolaire r, et la prononciation de la syllabe finale sous la forme plurielle du verbe à la troisième personne. Un mot acadien comme écureau (écureuil) est poitevin, des mots acadiens comme chancre (crabe), chasse-galerie (à l'origine, chasse fantastique légendaire parcourant le ciel), galipote (à l'origine « loup-garou »)... sont saintongeais. Bien que les zones rurales de cette région en France conservent des traits communs avec l'acadien (/r/ roulé, certains mots de vocabulaire, palatalisation, etc.), la plupart des francophones, y compris certains Canadiens parlant d'autres dialectes, comprennent difficilement l'acadien au premier abord, car on ne l'entend pas souvent en dehors des provinces Maritimes.
On considère la Gaspésie, péninsule du Québec, comme le seul endroit en dehors de l'île de Jersey où l'on a trouvé des locuteurs du jersiais. Or on retrouve dans le français acadien une ressemblance remarquable avec le jersiais, soit la conjugaison au parfait de la 1re personne du pluriel. Alors que quelqu'un parlant le jersiais dira j'avons ieu, un Acadien dira j'avions eu (nous avons eu), comme l'a rendu célèbre le personnage de la Sagouine, créé par Antonine Maillet.
Le français acadien est un des ancêtres du français cadien, un dialecte français parlé en Louisiane, où des Acadiens se sont réfugiés plusieurs années après avoir été déportés par le gouvernement colonial britannique durant la guerre de la Conquête. Le mot « cajun » est un anglicisme dérivé de la prononciation acadienne du mot acadien (acadjonne).
Comme pour beaucoup d'autres dialectes du français, on y retrouve plusieurs mots ressemblant à des mots anglais, mais qui sont en fait d'anciens mots français ayant été repris dans la langue anglaise.
Sommaire
Phonologie (aspects phonétiques)
Palatalisation de "k" et de "g"
- /k/ et /tj/ sont souvent prononcés /tʃ/ devant une voyelle. Par exemple, queue, cuillère, quelqu'un et cul sont prononcés tcheue, tchuillère, tchequ'un et tchul. Tiens se prononce tchin /tʃɛ̃/.
- /g/ et /dj/ deviennent souvent /dʒ/ (parfois /ʒ/) devant une voyelle. Par exemple, bon dieu et gueule deviennent bon djeu et djeule ou bon jeu et jeule. Cette caractéristique explique la formation du mot "Cajun", évolution du mot "Acadien".
Inversion de « re »
Dans les mots, « re » devient souvent « er ». Par exemple :
- berloque pour « breloque », berouette pour « brouette », ferdaine pour « fredaine », guerlot pour « grelot », s'entertenir pour « s'entretenir ».
Autres caractéristiques
- La séquence /ɛʁ/ suivi d'une autre consonne devient souvent /aʁ/ ou /ɑʁ/. Par exemple, merde et perdre se disent mârde et pardre. On entend aussi mar pour mer.
- Le r des mots finissant par bre est souvent élidé. Par exemple, libre, arbre, timbre devient lib', arb' et timb'
- « oui » peut s'entendre « oué ». « oua » et « ouaille » aussi est utilisé.
- Plusieurs mots qui s'écrivent avec un « o » s'entendent avec un « ou ». Par exemple, homme, comme et chose sont dits houme (h aspiré), coume et chouse.
- Dans certaines régions, le /ɛ̃/ est dénasalé en /ɔn/. Par exemple, chien, bien et acadien peuvent être prononcé chionne, bionne et acadjonne ou acajonne.
- Dans la région de Pubnico (comme au village de Wedgeport), en Nouvelle-Écosse, les termes septante, huitante et nonante sont utilisés au lieu de soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Ceci s'apparente à l'usage belge ou suisse.
- Le oi est souvent prononcé wè (région Sud-Est N-B). Si un v precede oi, il est élidé. Par exemple, je vois, avoir et boire sont dits ej woi, awoir et bwoir.
- Les mots finissant par et ou 'ait sont souvent prononcés é. Par exemple: du lait devient du lé, un poulet devient poulé. La région de Bas-Caraquet est particulièrement reconnue pour cet accent.
- Les mots rien que seront souvent transformés en rinque, 'inque ou y'inque. Ces mots sont habituellement utilisés pour remplacer seulement.
Usage des anglicismes
La domination de l'anglais dans les provinces maritimes a causé le fait que l'usage des anglicismes dans le français acadien soit encore plus fort que dans d'autres variétés du français. Par exemple, certains Acadiens disent braker pour freiner, friend pour ami, ou encore partner pour partenaire. La construction syntaxique est aussi souvent calquée de l'anglais comme dans l'exemple : « Y'où se que t'arrive de ? » (Where are you coming from?) ou « — Merci. — Tu es le bienvenu » (—Thank you. —You're welcome).
Bibliographie
- Pascal Poirier, Le Glossaire acadien.
- Yves Cormier, Dictionnaire du français acadien, Montréal, Fides, 1999.
- Hubert Mansion, 101 mots à sauver du français d'Amérique, Montréal, Michel Brulé, 2008.
Voir aussi
- Linguistique
- Francisation
- Acadianisme
- Chiac
- Créole
- Français Cadien de la Paroisse Terrebonne
- Français cadien
- Français de France
- Français québécois
- Havre-Saint-Pierre
- Marie-Colombe Robichaud
- Saintongeais
Liens externes
- Le Français acadien – Cyberacadie.com - L'Histoire des Acadiens et de L'Acadie
- L'acadien sur Lexilogos.com
- L'accent d'Acadie, avec extraits sonores
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