- Dynastie des Bourbons
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Maison capétienne de Bourbon
Pour les articles homonymes, voir Bourbon.Cet article décrit la Maison capétienne de Bourbon.
Cette branche de la dynastie capétienne est issue de Robert de France, comte de Clermont (et par mariage seigneur de Bourbon), dernier fils de saint Louis. Elle a régné sur plusieurs pays d'Europe (Navarre, France, Espagne, Deux-Siciles, Luxembourg, Andorre, Lucques, Parme...), se scindant en de nombreuses branches. En France son règne correspond à l'apogée de la monarchie absolue et la prépondérance française en Europe.
Naissance et développement de la maison de Bourbon
La maison de Bourbon est issue de Robert de France, le sixième et dernier fils de saint Louis. Il épouse Béatrice, fille unique d'Agnès de Bourbon et de Jean de Bourgogne, seigneur de Charolais. Par ce mariage, il devient seigneur de Bourbon. La seigneurie est érigée en duché en 1327 pour Louis Ier de Bourbon. La maison prospère. Louis II de Bourbon (1337-1410) épouse Anne d'Auvergne en 1371 ce qui lui permet d'agrandir le domaine du comté de Clermont-en-Auvergne, du Forez et de la seigneurie de Mercœur. Pendant la guerre de cent ans, la maison se divise en trois branches: la branche ducale, celle des aînés, à la tête des duchés de Bourbon, d'Auvergne, les comtés de Clermont-en-Beauvaisis, à la tête de la seigneurie du même nom mais aussi du dauphiné d'Auvergne et du comté de Sancerre, la branche de Vendôme qui rassemble le comté de Vendôme et la principauté de La Roche-sur-Yon. Parmi les descendants de la branche aînée, Antoine (1518-1562), épouse en 1548 Jeanne d'Albret, reine de Navarre. Mais à la mort d'Henri III, assassiné par le moine fanatique Jacques Clément, la Maison de Valois n'a plus aucun héritier. Les règles de succession en vigueur, dites loi salique ou règle de primogéniture mâle, font donc d'Henri IV, cousin au vingt-deuxième degré du roi défunt, le nouveau souverain du royaume. Mais le nouveau roi est protestant alors que les coutumes exigent un roi catholique et que la majorité catholique des Français ne veut pas d'un huguenot comme souverain. Charles (1523-1590), frère d'Antoine et archevêque de Rouen, est un moment, proclamé roi par la Ligue. Il faut cependant au nouveau roi reconquérir son royaume. Les difficultés à conquérir Paris, aux mains des ligueurs, conduisent le roi à se convertir au catholicisme à Saint-Denis, le 25 juillet 1593. La mort de Charles de Bourbon et la prise des dernières villes ligueuses permettent à Henri IV d'assoir enfin son pouvoir. [1]..
Les premiers rois Bourbons et l'affermissement de la monarchie absolue en France
Une fois son pouvoir consolidé, Henri IV met un terme aux Guerres de religion en promulguant l'édit de Nantes de 1598. Aidé de son ministre Sully, Henri IV tâche de remettre sur pied le royaume durement éprouvé par les Guerres de religion. En 1607, il accepte que les possessions des Bourbons soient rattachées au domaine royal. Le dernier grand domaine féodal disparait. Lorsque Henri IV est assassiné par François Ravaillac, un catholique fanatique en 1610, il lègue à son fils Louis XIII un royaume considérablement renforcé.
Louis XIII (1601-1643) a neuf ans quand son père Henri IV est assassiné en 1610. Sa mère Marie de Médicis assure la régence avec ses favoris et néglige l'éducation du jeune roi. Louis XIII l'écarte du pouvoir en 1617 en faisant assassiner son favori Concini. À partir de 1624, il régne en étroite collaboration avec son principal ministre, le cardinal de Richelieu qu'il soutient contre les intrigues des nobles, furieux d'être écartés du pouvoir. Sous son règne, l'Auvergne et quelques places lorraines rejoignent le domaine royal. Il mène une politique de domestication des grands seigneurs du royaume (Affaire du comte de Chalais en 1626), de durcissement envers les protestants à qui il parvient à retirer les places-fortes que l'édit de Nantes leur octroyait. Il installe des intendants de justice, police et finance dans les provinces. Contrairement aux officiers ceux-ci sont des commissaires révocables. Ils sont indispensables dans les régions frontières ou occupées par les Français. Ils y assurent l'ordre en luttant contre les pillages des soldats français et en s'assurant de la fidélité des sujets, particulièrement des nobles et des villes. Le roi accentue la centralisation en favorisant l'atelier de frappe monétaire de Paris aux dépens de ceux de provinces. L'augmentation considérable de la pression fiscale, nécessitée par la guerre, provoque de nombreux soulèvements populaires : en 1636-1637 celui des Croquants de Saintonge-Périgord, en 1639 celui des Nu-Pieds de Normandie, sévérement réprimés. En effet, dès 1635, Louis XIII et le cardinal de Richelieu s'engagent dans la guerre de Trente Ans auprès des princes allemands protestants pour réduire la puissance de la dynastie des Habsbourg d' Espagne, la première puissance européenne à cette époque et de ceux d'Autriche qui sont à la tête du Saint Empire romain germanique. Pour affaiblir les Habsbourg, les Français occupent des places fortes et s'assurent des passages qui les relient à leurs alliés, en Alsace, en Lorraine et dans le Piémont.
L'apogée de la monarchie absolue sous Louis XIV
Louis XIV a quatre ans et demi quand son père meurt en 1643. Sa mère Anne d'Autriche assure la régence avec le cardinal Mazarin que Richelieu avait recommandé sur son lit de mort à Louis XIII comme étant le meilleur ministre possible. Jusqu'en 1661, date de sa mort, c'est Mazarin qui gouverne effectivement, même après la majorité de Louis XIV. Il poursuit l'effort de guerre entamée par Richelieu. Les troupes françaises remportent des victoires décisives qui permettent de mettre fin à la guerre de Trente Ans (1618-1648). Le traité de Münster d'octobre 1648 accorde à la France presque toute l'Alsace, confirme la possession des trois évêchés et donne trois forteresses à la France sur la rive droite du Rhin, Landau, Philippsbourg et Brisach. Le conflit se poursuit cependant avec l'Espagne jusqu'en 1659. Avec la Paix des Pyrénées, le domaine royal s'agrandit du Roussillon, de l'Artois et de certaines places du Hainaut comme Thionville et Montmédy. Louis XIV épouse l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse d'Autriche.
La réduction à l'obéissance des corps autonomes
Durant son enfance, Louis XIV a été très marqué par la Fronde (1648-1652). Cette succession de révoltes parlementaire, nobilaire et populaire l'avait obligé à quitter Paris précipitemment en 1648 pour Saint Germain en Laye. Il y avait vu le peuple parisien envahir sa chambre. Cet épisode explique en grande partie sa volonté de museler la noblesse et les parlements, sa méfiance de la capitale. À la mort de Mazarin, en 1661, il déclare qu'il gouvernera désormais seul, c'est-à-dire sans premier ministre. Il réclame de ses secrétaires d'État une stricte obéissance et leur interdit de décider seul. Dès lors, la grande affaire du règne du roi soleil est de contraindre à l'obéissance tous les corps autonomes du royaume. Pour être sûr d'être obéi de ses ministres, il les choisit parmi la bourgeoisie comme Colbert ou Le Tellier. Il les comble d'honneurs, s'assurant ainsi de leur reconnaissance et de leur fidélité. Le règne de Louis XIV marque une centralisation extrème du pouvoir royal. Les grandes décisions sont prises par le conseil d'en haut qui se réunit deux ou trois fois par semaine et où ne siègent que 3 à 5 ministres. Le conseil de parties ou conseil privé, présidé par le chancelier, sert de cour d'appel en dernier ressort et prépare les édits. Le conseil des dépêches qui se réunit tous les quinze jours s'occupe de la correspondance avec les intendants, devenus plus que jamais la voix du roi dans les provinces.
Dès le début de son règne personnel (1661-1715), Louis XIV amorce le redressement de l'autorité royale. Les gouverneurs des province issus de la haute noblesse n'ont plus d'armée à leur disposition et doivent résider à la cour, ce qui rend plus difficile le clientélisme. En 1665, Louis XIV interdit aux parlements de délibérer sur les édits et leur ordonne de les enregistrer sans vote. Avec Colbert, il entreprend de réformer la justice. Ils créent le conseil de justice qui rédige des codes qui s'appliquent à tout le royaume: l'ordonnance civile ou code Louis, l'ordonnance des eaux et forêts, l'ordonnance criminelle, les ordonnances maritime et commerciale et enfin l'ordonnance coloniale publiée en 1686 et plus connue sous le nom de code noir. N'étant par sûr de la fidélité des officiers propriétaires de charges héréditaires, il confie leurs fonctions à des commissaires révocables. Ce procédé finit par contraindre les officiers à l'obéissance. La noblesse qui avait durement contesté Mazarin pendant sa minorité, perd tout pouvoir politique. Elle est domestiquée à Versailles où son plus grand soucis est de se faire remarquer du roi. Pour cela, elle doit faire des dépenses excessives et en est réduite à quémander des pensions au roi pour assurer son train de vie fastueux.
Une politique extérieure ambitieuse
Louis XIV pense que la guerre est la vocation naturelle d'un roi. Mais au début de son règne, l'armée est encore une entreprise "privée" monopolisée par la noblesse. Les régiments et les compagnies sont la propriété d'officiers qui achètent leur grade. Sous l'égide de Le Tellier puis de son fils Louvois, tous le deux ministres d'État et par là même participant au prestigieux conseil d'en haut, les officiers sont contrôlés par des administrateurs civils qui appliquent des règlementations strictes, les dépouillant d'une grande partie de leur pouvoir. Les réformes militaires permettent à Louis XIV de disposer d'une armée plus nombreuse et plus disciplinée. le port de l'uniforme est peu à peu généralisé. Louvois fait construire les premières casernes. Les efforts militaires permettent à Louis XIV de remporter d'éclatantes victoires dans la première partie de son règne personnel. La guerre de Dévolution (1667-1668) lui permet de conquérir de nouvelles places fortes au nord de la France parmi lesquelles Dunkerque, Lille et Douai. Le traité de Nimègue de 1678 mettent fin à la guerre de Hollande. Des échanges de places fortes permettent de régulariser la frontière au nord. En 1680-1681, Louis XIV, fort de sa domination sans partage sur l'Europe procède à la politique des "réunions". Le but est de relier le chapelet de places fortes élaborées par Vauban. En pleine paix il annexe entre autres Nancy, Sarreguemines, Lunéville, le comté de Montbéliard, Pont-à-Mousson, Strasbourg. Cette violation du droit international indigne les États d'Europe. Louis XIV s'aliène les États protestants en révocant l'édit de Nantes en 1685. Ses rapports avec l'Angleterre se tendent. En effet, la France commence à peupler la Nouvelle-France (Canada), la colonisation progresse en Amérique, les Français fondent des comptoirs commerciaux en Inde, ce qui concurrence les projets britanniques. Le 25 septembre 1688 Louis XIV lance un ultimatum exigeant que la trêve qui lui accordait l'occupation des "réunions" pour 20 ans soit transformée en traité définitif. Il fait occuper et dévaster le Palatinat dont il revendique la succession. Cela entraine la guerre de la ligue d'Augsbourg dirigée par Guillaume d'Orange, Stathouder de Hollande, devenu roi d'Angleterre avec sa femme Marie II. La guerre est indécise et coûte très cher alors que la France connait une période de disette en 1693. Louis XIV accepte de négocier, il rend les "réunions" mais conserve Strasbourg par le traité de paix de Ryswick de 1697.
La guerre de la ligue d'Augsbourg oblige le comte de Pontchartrain, successeur de Colbert, à augmenter la taille et à réclamer davantage d'argent aux fermiers généraux qui gèrent la gabelle et les aides. Il institue un nouvel impôt, la capitation en 1695, impôt que tous les sujets, même les privilégiés, doivent payer, contrairement à la taille, mais sa répartition est relativement injuste. Pour trouver l'argent dont la monarchie a besoin, il vend des offices, multiplie les emprunts auprès des négociants. A la fin de la guerre de la ligue d'Augsbourg, le pays retrouve la croissance économique. Mais en 1700, le roi d'Espagne meurt sans héritier et désigne comme héritier le second fils du dauphin, qui devient roi sous le nom de Philippe V. La crainte de voir la France dominer le monde grâce aux colonies espagnoles suscite la formation d'une nouvelle ligue contre elle. La guerre de succession d'Espagne commence en 1703. La France après quelques victoires connait de nombreux revers qui poussent Louis XIV à demander la paix en 1709, paix qu'il refuse devant les exigences des coalisés. En 1711, le prétendant Habsbourg au trône d'Espagne devient empereur d'Autriche. Les Anglais craignant la domination des Habsbourg demandent la paix. Celle-ci est signée à Utrecht en 1714.
La fin du règne de Louis XIV est particulièrement pénible en raison des conditions météorologiques glaciales qui tuent certainement plusieurs millions de personnes en France, par le froid ou la faim. Il faut aussi ajouter la dureté de sa politique intérieure, son intolérance religieuse et surtout ses guerres continuelles qui rapportèrent relativement peu de terres à la France mais firent des hécatombes, engloutirent des fortunes, nuirent tant au commerce et paupérisèrent villes et campagnes. Aussi le décès du Roi est accueilli en 1715 comme une délivrance par l'ensemble du royaume. Des feux de joie sont allumés dans les villages. Le futur Louis XV étant encore enfant, une Régence est mise en place. Cette période se caractérise par un relâchement dans les mœurs après l'austérité des dernières années de règne de Louis XIV et par la résurgence des pouvoirs locaux précédemment réduits au silence.
Le siècle des Lumières
Louis XV règne de 1715 à 1774. N'ayant que 5 ans à la mort de son arrière-grand-père, Louis XIV, le pouvoir est confié à conseil de régence dirigé par le duc d'Orléans. Celui-ci a pris de soin de faire casser le testament du roi défunt, qui limitait son pouvoir, par le parlement de Paris en échange d'un retour au droit de remontrance. Un des pouvoirs autonomes muselé par Louis XIV retrouve ainsi un pouvoir de contestation de la monarchie dont il se servira tout au long du XVIIIe siècle. L'époque est au relâchement des mœurs, au boom économique, à la spéculation. Le goût pour les produits exotiques favorise le développement des ports de l'Atlantique. Les marchands de produits coloniaux, la monarchie et les trafiquants d’esclaves font d’éclatantes fortunes et les colons importent des produits manufacturés de France. Le port de Nantes se développe et les négriers se font construire à Nantes, à Bordeaux et à La Rochelle d’imposants bâtiments. La Nouvelle-Orléans est fondée en 1718. Quand le régent meurt en 1723, Louis XV règne personnellement . Jusqu'en 1743, il s'appuie sur un premier ministre Fleury, son ancien précepteur en qui il a toute confiance. Sous son règne, la France s'agrandit de la Lorraine. En 1735, cette principauté souveraine, plusieurs fois occupée par la France, est donnée à Stanislas Leszczynski, chassé de trône de Pologne par les Russes et les Autrichiens et beau-père de Louis XV. À sa mort en 1766, elle entre dans le domaine royal. La Corse est cédée par la République de Gênes en 1768. Auparavant en 1762, la région des Dombes avait elle aussi rejoint le domaine. Pendant son règne, Louis XV refuse plusieurs fois les propositions qui lui sont faites d'annexer les Pays-Bas autrichiens (la Belgique actuelle) en échange de son alliance ou de sa neutralité, sans que les historiens en comprennent bien la raison[2]. En perdant la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France perd son importance politique outre-mer, notamment en Amérique (perte du Canada) et en Inde (où elle ne conserve que Yanaon, Chandernagor, Karikal, Mahé et Pondichéry) en cédant ses territoires à la rivale Grande-Bretagne par le traité de Paris de 1763.
Le règne de Louis XV est très brillant sur le plan culturel, avec l'apparition des philosophes des Lumières tels Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Diderot et d'Alembert. Le plus grand problème de l'État est alors le déficit budgétaire chronique qui conduit à rendre le roi dépendant des financiers et des manieurs d'argent. Autre source de paralysie des systèmes de gouvernement, l'opposition des parlements, se posant en défenseurs des lois du royaume et en contre-pouvoir. S'opposant à toute tentative de réformes du royaume, elle contribue à la crise de la monarchie absolue sous le règne de Louis XVI.
Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, est entreprise une politique de simplification et de régularisation des frontières. Il s'agit de procéder à des échanges de places avancées avec les États voisins pour éviter les enclaves aussi bien françaises en dehors des frontières qu'étrangères à l'intérieur du territoire. En 1789, il n'existe plus que trois enclaves étrangères en territoire français, Avignon et le Comtat qui appartiennent au pape, la principauté de Montbéliard et la République de Mulhouse [2].
Le petit-fils de Louis XV, Louis XVI est le dernier monarque absolu d'un royaume miné par les problèmes financiers et budgétaires. Il est destitué par la Révolution française.
Aujourd'hui
- Louis de Bourbon, « duc d'Anjou », est l'aîné de la branche aînée de la maison de Bourbon et à ce titre considéré par ses partisans comme héritier d'une hypothétique couronne de France.
- Henri d'Orléans, « comte de Paris » et « duc de France », est également considéré par ses partisans, en sa qualité de l'aîné de la seule branche de la Maison de Bourbon continûment française, comme héritier à un éventuel trône de France.
- La maison de Bourbon Busset, branche batarde légitimée, est l'aînée des branches de la famille capétienne de Bourbon, mais ses membres ne prétendent à rien.
Branches actuellement régnantes
Seules sont aujourd'hui représentées sur un trône :
- la maison capétienne de Bourbon en Espagne, au travers du roi Jean-Charles Ier d'Espagne, fils du 4e fils du roi Alphonse XIII ;
- la branche issue des ducs souverains de Parme, au travers du grand-duc Henri Ier du Luxembourg lequel, toutefois, comme son père avant lui, porte en priorité le nom et les armes du duché de Nassau, hérités de la grande-duchesse Charlotte Ire.
Références
Liens externes
Voir aussi
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