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Chiisme duodécimain
Le chiisme duodécimain (اثنا عشرية, Ithnā'ashariyya) désigne le groupe des chiites qui croient dans l'existence des douze imams.
80 % des Chiites sont duodécimains et ils sont majoritaires parmi les écoles de pensée chiites. Ils sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Iraq, et très présents au Liban.
Le chiisme duodécimain est le madhhab officiel de l'Iran depuis la révolution de 1979.
Sommaire
Les différents noms
Les duodécimains sont connus sous d'autres noms, signalant une connotation particulière de la foi.
- Shī'a (« Chiisme ») : est normalement utilisé pour se référer aux duodécimains puisqu'ils sont la variante orthodoxe du Chiisme. Dans son utilisation étendue, Shi'a peut aussi se référer aux autres groupes.
- Ja'farī est toujours utilisé pour se référer aux duodécimains. Le terme Ja'farī est utilisé à la fois pour le Madhhab et pour le fiqh (« jurisprudence »). Ce terme est attribué à Jaˤfar as-Sādiq, que les chiites considèrent comme leur sixième imam. Les fondateurs des écoles sunnites ont rarement narré des hadiths de Jaˤfar as-Sādiq.
- imâmisme est une référence à la croyance duodécimaine dans des imams saints et infaillibles après Mahomet. Bien que les Ismaéliens acceptent aussi le concept des imams, ce terme est relatif aux duodécimains.
Théologie
Loi religieuse : la Sharia
Les duodécimains dérivent leur Sharia, ou loi religieuse, du Coran et de la Sunnah. La différence entre la Sharia Sunnite et Chiite réside dans la croyance chiite que Mahomet a assigné à Ali la tâche de mener les croyants après sa mort (le califat). De plus, d'après les chiites, Dieu aurait dicté cette désignation. De par cette différence, les chiites:
- suivent les hadith de Mahomet et des 12 Imams.
- n'acceptent pas les exemples, verdicts et hādīths de n'importe quel narrateur, qu'après vérifications.
- attribuent le concept de masūm (« infaillibilité ») aux douze Imams ou aux quatorze infaillibles (qui incluent Mahomet et sa fille Fatima Zahra). Ils suivent les exemples et les verdicts de ce groupe.
Le concept d'Imam et de Mahdi
Les Imams Chiites, dont le premier est ˤAlī ibn Abī Tālib, sont considérés comme infaillibles. Ceci est un aspect important de la théologie chiite. Ils ne sont pas considérés comme prophètes (nabī), ni messagers (rasūl), mais relaient le message de Mahomet. Les Musulmans chiites considèrent que tous les groupes ou religions qui acceptent des prophètes ou des messagers après Mahomet sont païens ou hérétiques. Ils croient que le dernier imam (qui est aussi le douzième et actuel imam), le Mahdî est en occultation sur ordre de Dieu et réapparaitra à son ordre.
Le martyre d'Hussayn
Le martyre d'Hussayn ibn ˤAlī ayant eu lieu le 10ème jour du mois de Muharram — connu sous le nom de Achoura joue un rôle significatif dans la théologie duodécimaine. Ce jour est commémoré annuellement dans la tristesse et la peine. Certains participent à un rituel qui consiste à taper sur sa poitrine, qui est pour eux une forme d'exprimer l'abandon qui vient de l'inabilité pratique d'avoir aidé Hussayn et sa troupe de 72 compagnons. Se frapper le corps avec des couteaux ou d'autres objets tranchants jusqu'au sang est aussi très courant. Bien que certains dirigeants chiites (comme l'ayatollah Khomeini) aient interdit ce rituel, de nombreux croyants pratiquent toujours cette coutume ancienne. Dans la plupart des pays ayant des populations chiites significatives, on peut observer de grandes foules qui font des processions pour célébrer le martyre d'Hussayn.
Quelques exemples de jurisprudence jafari
Cette liste n'est pas exhaustive ni représentative des différences existants entre Chiites et Sunnites.
La profession de foi
Les Chiites et les Sunnites croient que toute personne qui déclare en public « Il n'y a d'autre dieu que Dieu et Muħammad est son messager » doit être considérée comme musulmane. Les Chiites ajoutent à cette profession de foi « et Ali est le servant de Dieu et l'héritier du messager (walī) de Dieu ».
L'acceptation du verdict d'un érudit
L'école Jafarie accepte et encourage le concept de taqlid (arabe : تقليد) ou « imitation ». Ce qui signifie que les musulmans non-éduqués devraient choisir un penseur dont la vertu et le savoir est reconnu et suivre (« imiter ») ses préceptes et recommandations dans leur vie de tous les jours. Ce dirigeant religieux peut être reconnu comme une « source d'imitation » (marja-e taqlid ou un « imité » (Arabe مقلَد muqallad). C'est une personne qui a passé des années à étudier le Coran, la sunnah et les paroles des Imams afin de bien connaître les sources de connaissance. Cependant, ses verdicts ne doivent pas être pris comme seule source d'information religieuse et il peut toujours être corrigé par d'autres imités ou d'autres sources d'imitation. Ce procédé peut prendre des années ou des décennies; car, dans le taqlid, les verdicts sont basés sur les dernières recherches et sont donnés en fonction de la situation contemporaine de quelqu'un. Les Sunnites ne pratiquent pas le taqlid de la même façon, et ils n'ont pas une vue claire concernant ce concept.
La prière
Il existe des différences mineures sur la façon dont est effectuée la prière chez les Sunnites et chez les chiites. Pendant le rituel de purification effectué en préparation de la prière (qui consiste à se laver le visage, les mains, les pieds, etc. et à réciter quelques prières), les Chiites considèrent que se rincer les pieds avec les mains mouillées est nécessaire et suffisant (comme il est sujet de l'aya des ablutions (wudu') au Coran). Au contraire, les Sunnites considèrent que le lavage complet des pieds est nécessaire. De plus, les Chiites ne se lavent pas l'intérieur des oreilles avec le doigt pendant les ablutions.
Concernant la prière proprement dite, les Jafaris pensent qu'il faut se prostrer sur la terre (y compris les végétaux non comestibles et le bois,..). Par conséquent, de nombreux chiites utilisent une petite tablette de terre (prise de la terre de Karbala) pendant leurs prières quotidiennes, qui est destiné à recevoir leur front quand ils se penchent.
Du point de vue Jafari, les mains doivent être laissées pendantes sur le côté au cours de la position debout de la prière. Au contraire, les sunnites estiment que les mains doivent être croisées (sauf pour la majorité des malékites). Les Duodécimains, comme les sunnites, considèrent que les cinq prières journalières sont obligatoires. Cependant, les chiites trouvent acceptable de prier la deuxième et la troisième prière ou la quatrième et la cinquième ensemble quand ils le veulent. Les autres écoles sunnites ne l'autorisent que lorsque le croyant est en voyage ou contraint, même s'ils ont beaucoup de hadiths qui l'autorisent dans toutes circonstances.
Le mariage
Les chiites acceptent le principe de Mut`a (mariage temporaire). Mais il est très mal vu, notamment en Iran, pays majoritairement chiite.[réf. nécessaire]
Fêtes et autres spécificités
- Aïd al-Fitr et Aïd al-adhâ.
- le Mawlid, fête qui commémore la naissance de Mahomet.
- le 18 dhou al-hijja, fête de l'investiture d'Ali par Mahomet.
- l'Achoura a lieu le 10 mouharram et commémore la décapitation de Husayn à Kerbala en Irak.
- l'Arbaïn a lieu 40 jours après l'Achoura et marque la fin du deuil.
- Ziyaras particuliers:
- à Médine (Arabie saoudite), outre les tombes de Mahomet et de sa fille Fâtima, il y a les tombes des imams Hasan, `Alî Zayn al-`Âbidîn, Muhammad al-Bâqir et Ja'far as-Sâdiq au cimetière d'al-Baqî.
- Le mausolée d'Ali se trouve à Nadjaf (Nédjef) (Irak), au sud de Kerbala.
- La tombe de Husayn se trouve à Kerbala (Irak).
- à Mashhad se trouve la tombe de l'imam `Alî ar-Ridâ.
- à Qom, grand centre théologique en Iran se trouve la tombe de Fatimah Masoumeh, la sœur de l'imam `Alî ar-Ridâ (Reza).
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