Chalmazel

Chalmazel
Page d'aide sur l'homonymie Cet article traite de la commune de Chalmazel. Pour la station de ski, consulter Chalmazel (station).

45° 42′ 19″ N 3° 51′ 05″ E / 45.7052777778, 3.85138888889

Chalmazel
Le village de Chalmazel.
Le village de Chalmazel.
Armoiries
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Loire
Arrondissement Arrondissement de Montbrison
Canton Canton de Saint-Georges-en-Couzan
Code commune 42039
Code postal 42920
Maire
Mandat en cours
André Gallo
2008-
Intercommunalité Communauté d'agglomération Loire Forez
Site web http://www.loireforez.fr/
Démographie
Population 437 hab. (2008)
Densité 11 hab./km²
Géographie
Coordonnées 45° 42′ 19″ Nord
       3° 51′ 05″ Est
/ 45.7052777778, 3.85138888889
Altitudes mini. 740 m — maxi. 1600 m
Superficie 39,38 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Chalmazel est une commune française, située dans le département de la Loire et la région Rhône-Alpes.

Sommaire

Géographie

La commune de Chalmazel est située au cœur des monts du Forez, une chaîne de montagne du Massif central séparant la vallée de la Dore de la plaine du Forez. Le village est implanté à 800 mètres d'altitude sur le flanc d'un vallon baigné par le Lignon, affluent de la rivière éponyme[1]. La limite du territoire communal est marquée, à l'est, par le col de la Croix de Ladret (1 046 mètres) et le pic de Morière (1 137 mètres) et, à l'ouest, par le col du Béal (1 390 mètres) et le point culminant du massif, Pierre-sur-Haute (1 634 mètres). Pour autant, ce dernier est situé sur la commune de Sauvain pour quelque 250 mètres, au contraire de la station de sports d'hiver qui est implantée sur son flanc, qui reste, par sa part, située sur Chalmazel. La ligne de crête qui passe par le col du Béal et Pierre-sur-Haute marque également la séparation entre le département de la Loire (région Rhône-Alpes) et du Puy-de-Dôme (région Auvergne)[1]. Elle abrite de vastes plateaux d'altitude vallonnés composés de landes parsemées de tourbières, appelés les hautes Chaumes, classés Natura 2000 pour leur intérêt floristique[2].

Origine du nom de la commune

Le nom de Chalmazel est attesté depuis des dates fort anciennes. D'après Albert Dauzat, l'origine du toponyme pourrait venir de *calmis: haut plateau dénudé, mot prélatin; et mazel : mazet, mas, manse, maison, du latin man(s)um, participe passé substantivé du verbe manere: demeurer[3].
Diverses graphies sont attestées au cours des siècles: Chalmazel en 1214, Chalmasel en 1225, Charmazel en 1313[4],; Chalmazel au XVIIIe siècle (carte de Cassini).
Après la Révolution, la paroisse devient une commune: An II (1793): Chalmazelles. Bulletin des lois de 1801: Chalmazelle. Et enfin en 1939: Chalmazel, orthographe officielle définitive.

Histoire

Le château et l'église se font face au coeur du bourg.

C’est en 1231 que le comte de Forez, Guy IV, permet à son fidèle vassal, Arnaud de Marcilly, d’élever une maison forte à Chalmazelles. Les objectifs sont alors clairs : d’une part, contrôler la haute vallée du Lignon, modeste voie de passage entre les provinces du Forez et d’Auvergne par l’actuel col du Béal, et d’autre part, surveiller la seigneurie de Couzan, possession de la famille de Damas liée à l’empereur germanique (Renaud de Damas n’était pas un vassal sûr pour le comte de Forez).

Dès 1250, Chalmazelle était devenu avec Couzan, Rochefort et Urfé, l’une des quatre grandes seigneuries à donjon des « montagnes du soir ».

Les Talaru succédèrent aux Marcilly dans la seigneurerie de Chalmazel : Béatrix de Marcilly qui avait épousé Mathieu de Talaru fut héritière d'Antoine de Marcilly, son frère en 1388 ; la terre de Chalmazel demeura ainsi aux Talaru (ancienne noblesse du Forez).

L'église de Chalmazel semble avoir été fondée vers 1270 sous Jean de Marcilly, deuxième seigneur de Chalmazel, dédiée à Saint Jean Baptiste le saint patron de son fondateur.
La paroisse de Chalmazel était à cette époque une annexe de celle de Saint-Just-en-Bas; le plus ancien curé connu de Chalmazel est Giraud de Boissel, originaire de Saint-Just-en-Bas, et qui vivait en 1370[5].
Selon le Cahier des Visites (tournée d'inspection de l'évêque) de 1614, la paroisse était sous le vocable de Saint-Jehan-des-Neiges; puis en 1662 sous celui de l'Exaltation de la Sainte Croix, et enfin sous celui de Saint Jean Baptiste[6].
L'antique église de Saint-Jehan-des-Neiges a été démolie en 1881 et remplacée par l'église actuelle.

A la mort du dernier marquis, Louis Justin de Talaru, en 1850, le château est légué à la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph, qui l'utilise comme hospice et dispensaire jusqu'en 1972.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Juin 1800 Janvier 1808 Jean Fenon    
Janvier 1808 Mai 1815 Barthélemy Jacquet    
Mai 1815 Juin 1821 Théodore Jean-Pierre Marie Recorbet    
Juin 1821 Septembre 1848 Barthélemy Jacquet fils    
Septembre 1848 Septembre 1870 Jean Viot    
Septembre 1870 Octobre 1876 Jean-Marie Fayard    
Octobre 1876 Mai 1888 Jean-Antoine Jacquet    
Mai 1888 Mai 1892 Jean-Baptiste Chazelle    
Mai 1892 1908 Jean-Joseph Murat    
1908 1922 Antoine Valezy    
1922 1962 Joseph Valezy    
1962 1971 René Roche    
1971 1977 Jean Gouttefarde    
1977 1983 Michel Pizzo    
1983 1995 Louis Brandon    
1995 2002 Pierre Chazal    
2002 2008 Michel Parois    
2008   André Gallo DVG  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[7],[8])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
  1066 1151   1135 1150 1176   1238
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1209 1231 1221 1238 1232 1240 1243   1303
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1297 1234 1233 1158 1109 1040 992   881
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008  
859 813 743 670 597 485 469 437  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Lieux et monuments

Le château

Article détaillé : château de Chalmazel.

Le château de Chalmazel s'élève au milieu du village. Sa construction s'est entamée en 1231 sous l'impulsion des Marcilly et est poursuivie par les Talaru à compter de 1372[9]. Ce château féodal fait partie du domaine du Forez et servait à contrôler la route d'Auvergne par le col du Béal[9]. D'aspect médiéval, il a conservé des éléments de la maison forte de l'an 1231, mais avec toutes les modifications et ajoûts successifs apportés par les Talaru au cours des siècles : meurtrières, base des murailles, donjon, chemin de ronde à mâchicoulis. Il possède aussi des éléments Renaissance : façade, cour intérieure, galeries, chapelle[9]. Aujourd'hui restauré, il est ouvert pour les visites et dispose de chambres d'hôtes et de salles de réception.

La station de ski

Article détaillé : Chalmazel (Station).

La station de ski est implantée est située à 1 109 mètres d'altitude, au lieu-dit les Bois, à 4 kilomètres à vol d'oiseau du village situé 250 mètres en contrebas. La station est reliée au bourg par les 6 kilomètres de la route départementale no 63[1].

La première remontée de Chalmazel est construite en 1953, puis, dès les années 1960, la station se développe sous l'impulsion d'Antoine Pinay[10]. Le domaine skiable s'étend de 1 109 à 1 600 mètres, directement sur les pentes de Pierre-sur-haute (1 634 mètres), point culminant des Monts du Forez. Il alterne entre forêts et landes d'altitudes sauvages (les hautes Chaumes) et possède 12 kilomètres de pistes de ski alpin desservies par télésiège débrayable à bulles et téléskis et équipées de 90 enneigeurs[11]. Le domaine dispose par ailleurs d'un snowpark et les environs permettent également la pratique du ski de fond (domaine nordique du haut Forez au col de la Loge) et du snowkite (col du Béal). La station propose aussi des activités estivales (parc accrobranche, VTT, balades pédestres via le télésiège).

Chalmazel accueille principalement une clientèle journalière issue de la plaine du Forez et des bassins d'agglomération roannais et stéphanois situés à moins de 80 kilomètres, mais également, dans une moindre mesure, clermontois et lyonnais[12].

Personnalités liées à la commune

  • Un martyr de la Révolution : l'abbé Jean-Marie Mollin (1765-1793)
Jean-Marie Mollin (graphie Molin, Mollen ou Moulin selon les actes) est né le 4 septembre 1765, au village du Cros, paroisse de Chalmazel, baptisé par M. Coing, curé. Il est le fils de Jean Mollin et Jeanne-Marie Doitrand, mariés en 1748. Il est le 6e enfant d'une famille de huit. Son frère aîné, Claude, fut curé de Sauvain. En 1788, Jean-Marie entre au Grand séminaire de Lyon, ordonné prêtre le 18 décembre 1790. Vicaire à Feurs, il refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé, et doit fuir pour se cacher, à Montbrison et dans d'autres paroisses; il mène une vie errante, cherchant refuge chez des prêtres amis, célébrant la messe dans les granges. Il contracte une grave fièvre durant l'hiver 1792/93 qui ne le quittera plus.
L'annonce de l'arrivée de Claude Javogues à Montbrison début septembre 1793 l'oblige, avec deux autres compagnons, le diacre Daval et l'abbé Carton, à chercher un refuge plus sûr; ils prennent la direction de Pierre-sur-Haute, à pied. À Chalmazel, un nommé Jarrier avait mis sur pied une bande de « patriotes » pour traquer « les prêtres et les muscadins » cachés dans les montagnes. Les trois fugitifs se cachent dans l'étable de Coleigne les 11 et 12 septembre 1793, puis ils gagnent la loge des Couardes, appartenant à M. Recorbet, le 13 septembre. Malades, fatigués, c'est là qu'ils sont capturés par surprise, et bien qu'ils soient harassés et privés de sommeil, Jarrier et ses acolytes les emmènent le jour-même à Sauvain. En vain Claude Verdier et Durand Jourde (de Saint-Just-en-Bas) avaient-ils courageusement essayé de prendre leur défense.
Puis ils sont amenés à Montbrison à la prison du Calvaire, le cachot achève d'altérer leur santé. Ils sont transférés ensuite à la prison Sainte Marie, ancien couvent des Visitandines. L'abbé Mollin exerce son ministère auprès des autres prisonniers, leur apportant le réconfort et les secours de la religion, sans mesurer sa peine. Enfin, c'est le transfert dans les prisons de Feurs. La guillotine est dressée le 22 novembre. La commission de justice populaire de Feurs était composée d'Auvergnats nommés par Couthon. L'accusateur public était J. B. Dubien, de Marat. L'interrogatoire de l'abbé Mollin et de ses compagnons commença le 27 novembre; le 3 décembre 1793 la condamnation à mort fut prononcée, et les abbés Carton, Mollin et Bruyère montèrent à l'échafaud pour avoir été réfractaires au serment, et en tant que "fanatiques" (prêtres catholiques). C'est grâce à deux co-détenus ayant échappé à la guillotine, M. Aubry, instituteur de Leigneux, et le diacre Daval, que les détails de cette période nous sont connus[13].

Notes et références

  1. a, b et c Institut géographique national, Carte de Chalmazel, IGN [lire en ligne] 
  2. Carte de Chalmazel, couche Natura 2000, Institut géographique national [lire en ligne (page consultée le 21 septembre 2010)] 
  3. Dictionnaire des noms de lieux en France, Dauzat & Rostaing, Larousse, 1963. Dictionnaire étymologique, Dauzat, Dubois, Mitterand, Larousse, 1964. Les noms de lieux, origine et évolution, Albert Dauzat, Delagrave, 1926.
  4. Dictionnaire topographique du département de la Loire, J.E. Dufour, réédité par les Publications de l'Université de Saint Etienne, 2006.
  5. La France par cantons et par communes, département de la Loire, tome 1, Théodore Ogier, 1856
  6. Les paroisses du diocèse de Lyon, archives et antiquités, par l'abbé A. Vachet, 1899.
  7. Chalmazel sur le site de l'Insee
  8. Population municipale 2008 sur le site de l'Insee.
  9. a, b et c Historique sur site officiel du Château de Chalmazel. Consulté le 22 septembre 2010
  10. TKD1 des Granges - Chalmazel sur Remontees-mecaniques.net. Consulté le 28 août 2010
  11. Ski de piste sur site du Conseil général de la Loire, section station de Chalmazel. Consulté le 13 septembre 2010
  12. Conseil général de la Loire, Agence de développement & de réservation touristique, Bilan de la fréquentation touristique annuelle, Conseil général de la Loire, 2009 [lire en ligne], p. 18 
  13. Sources : Les martyrs de chez nous, par les abbés Gouttefangeas, 1934, et archives départementales Loire.

Voir aussi

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