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Carladès
Carladès
Le Carladès sur la carte du Massif centralRégion Auvergne
Midi-PyrénéesDépartement(s) Cantal
AveyronVilles principales Vic-sur-Cère
Carlat
Mur-de-BarrezRelief/Terroirs prairies
Forêts
MontagnesProductions Élevage bovin
Fromage
CharcuteriePopulation totale environ hab. () Régions naturelles voisines Monts du Cantal (Pays)
Planèze
Châtaigneraie
Viadène, AubracRégions et espaces
connexesMonts du Cantal (Massif) Région naturelle de France Le Carladès ou Carladez est un pays traditonnel de France qui tient son nom de Carlat, table basaltique où se trouvait le formidable château des vicomtes de Carlat qui en était la capitale militaire, tandis que sa capitale judiciaire était à Vic-en-Carladez.
Le Carladez était au IXe siècle une des cinq comtés carolingienne[1] de l'Auvergne. C'est une province historique qui ne correspond pas à un territoire géographique naturellement distinct et qui couvre une partie des Monts du Cantal. Le Carladez a développé un certain nombre de traits culturels particuliers, en particulier des us et coutumes différents de la coutume d'Auvergne[2], des recettes de cuisine, des danses régionnales[3], une architecture[4], et le dialecte carladezien.
Sommaire
- 1 Situation
- 2 Histoire
- 3 Étendue géographique de la vicomté
- 4 Notes et références
- 5 Voir aussi
Situation
Situé sur le versant sud du Mont du Cantal, le Carladez est découpé par les quatre vallées de la Cère, de Brezons, du Goul et de la Bromme. Alors qu'au nord, l'altitude et le climat des deux premières vallées en font une région typiquement montagnarde et auvergnate, les deux autres vallées présentent un paysage très méridional comme celui de l'Aveyron.
Histoire
Situation politique
Le Carladès était le territoire d'une vicomté mérovingienne située à cheval sur la Haute-Auvergne (devenue le département du Cantal) et le Rouergue (devenu le département de l'Aveyron). À la fin de l'Ancien Régime, ces deux territoires comportaient chacun une juridiction, cellle de Carladès situé à Vic et ressortissant du parlement de Paris, et celle de Carladez à Mur-de-Barrez ressortissant du parlement de Toulouse.
Le nom de Carlat se trouve sous les formes suivantes : Castrum quod vulgo Cartilatum dicitur, 839 (Ann. Bertiniani) ; Carlac, en 1380 (archives municipales de Saint-Flour); Carlacum, en 1279 (archives départementales série E); Carlatum, en 1382 (archives municipales d'Aurillac série EE); Carllat, 1610 (aveu de Jean de Pestels); Carlat, en 1671 (nommée au prince de Monaco).
Longtemps possédée par les vicomtes de Millau, puis par les vicomtes de Rodez, on sait
- qu'elle rendait hommage à l'abbé d'Aurillac (ainsi, le 29 novembre 1296, Henri II de Rodez rend foi et hommage pour Carlat à l'abbé d'Aurillac. Il exige qu' Astorg IV d'Aurillac lui rende hommage pour les chatellenies de Conros et Laroquevieille);
- que le vicomte de Murat lui rendaient hommage.
En 1356 le vicomte de Carlat Renaud IV et son fils meurent à la bataille de Crécy, Renaud VI devient donc vassal du roi d'Angleterre Édouard III. Quelques années plus tard le Traité de Brétigny ayant été dénoncé, Renaud se ralliera au roi de France et la région sera en guerre pendant plus de trente ans, les villages seront pillés et incendiés.
Une fois la paix revenue, elle sera dans un tel état de pauvreté, qu'elle sera exemptée d'un certain nombre d'impôts.
Les Guerres de religion entre catholiques et protestants furent très violentes dans la région.La Reine Margot, première épouse de Henri de Navarre, futur Henri IV, prit le parti des catholiques et se réfugia en 1585 dans la forteresse de Carlat qui lui appartenait et où elle séjourna un peu plus d'un an avant de rejoindre son autre château d'Usson. En 1603 Henri IV ordonnera la destruction du château.
En 1643 Louis XIII érige la vicomté de Carlat, à laquelle il a enlevé la vicomté de Murat, en comté de Carladès qu'il donne avec d'autres territoires à Honoré II Grimaldi (1623-1651) afin de le remercier pour son alliance et le dédommager de la perte de ses seigneuries en Espagne.
Le titre de comte de Carladès est aujourd'hui éteint, mais l'actuel prince de Monaco, Albert II reste propriétaire du rocher de Carlat, lequel avait été racheté par son arrière grand-père le prince Albert Ier, par l'entremise de la société de la Haute-Auvergne.
Organisation judiciaire
Carlat était, à l'époque carolingienne, le lieu d'une viguerie.
Le juge de Carlat, "judex Carlatensis" dépendait du bailli de Rodez en 1261, et en 1265 d'un "bajulus Carlatensis".
Vers 1430 la juridiction apparaît comme divisée entre deux juges :- le juge d'appeaux, dont le siège est toujours ambulatoire,
- le juge ordinaire installé définitivement à Vic, qui prend le nom de prévôt.
Ces deux magistrats furent conservés lors de la réunion à la couronne en 1532, et devinrent juges royaux. Avec la création du présidial d'Aurillac en 1552, la cour d'appeaux de la vicomté dût faire reconnaître son indépendance (sauf pour les " cas présidiaux ") et fut désignée comme " cour présidiale d'appeaux des vicomtés de Carlat et de Murat ".
En 1561, le siège s'établit définitivement à Vic et reçut, par une déclaration du roi, le titre de baillage, dont ressortissaient cinq juridictions :
- la justice ordinaire ou prévôté de Vic,
- la prévôté de Murat,
- la prévôté de Boisset,
- la justice du Mur,
- la justice de Calvinet.
Le greffe du bailliage se trouvait dans la maison dite hôtel du Bailliage, place de l'église, l'auditoire (tribunal) à l'emplacement du garage attenant, et la geôle dans la maison voisine[5]. L'érection en 1643 de la vicomté en comté de Carladès en faveur du prince de Monaco ne changea rien à cette double organisation: le bailliage resta royal, les trois prévôtés concernées redevenant vicomtales jusqu'à l'abolition de toutes les prévôtés par l'édit de 1749. Le bailliage a été supprimé en 1789. Son fond d'archives est aux Archives du Cantal et comporte 677 articles commençant en 1561 pour les registres d'audiences et de sentences du bailliage et 1562 pour les registres des causes d'Appel.
Étendue géographique de la vicomté
Géographiquement, la frontière du Carladez passe:
- Au Nord, par les monts du Cantal, jusqu'au Mandement de Dienne qui en fait partie.
- A l'Est, par le Plomb du Cantal en suivant le Brezons et la Truyère jusque au Lot à Entraygues. Elle eglobait aussi la châtellenie de Pierrefort et celle de Turlande.
- Au Sud, jusqu'au Lot et à l'abbaye de Maurs, sans la comprendre.
- A l'Ouest, par la ligne des crêtes entre la vallée de la Cère et celle de la Jordanne (dont le territoire apparteneit à la puissante abbaye d'Aurillac). Elle englobe la vallée de la Cère, au-delà d'Aurillac depuis sa source au Font-de-Cère, jusque, et y compris Laroquebrou[6].
La Vicomté possédait aussi deux enclaves: la première était en Planèze de Saint-Flour, sur les paroisses de Valuejols et Paulhac; la seconde se trouvait non loin de Pleaux, et concernait les seigneuries de Saint-Christophe et Scorailles, dont une partie avait été apportée en dot par Algayette de Scorailles lors de son mariage en 1212 avec Henri Ier de Rodez.
Elle comprenait aussi la vicomté de Murat.
Fiefs ayant quitté la vicomté
- En 1230, les châteaux de Conros et de Viescamp au profit de l'abbaye d'Aurillac.
- En 1268, la châtellenie de Calvinet, advenue vers 1257 par mariage à Eustache de Beaumarchès. Simple seigneurie, dont il ne rend pas hommage au vicomte de Carlat mais directement à Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, apanagé du comté de Toulouse depuis 1241. Les protestations du vicomte de Carlat aboutissent à une transaction en 1268, entre Henri II de Rodez qui la donne, ainsi que Sénezergues, à Alphonse de Poitiers. Sur cette simple seigneurie, devenue fief direct du comte de Toulouse, Eustache de Beaumarchès construit une forteresse, puis octroie une charte de franchise aux habitants en février 1266. La nouvelle baronnie, sera revendue par sa fille Marie à Pierre La Vie de Villemur.
- En 1285, les châtellenies de Vigouroux, de Turlande, plus le mandement de Barrès ( Lacapelle-Barrès, Malbo et Narnhac) au profit de la Vicomté de Murat;
- En 1351, enclave de Paulhac attribuée par Renaud IV de Pons à Bégon, vicomte de Murat, contre la reconnaissance par celui-ci de la suzeraineté de Carlat sur Murat.
À la date de la première réunion en 1404
En Auvergne
- Vicomté de Murat (siège d'un bailliage) comprenant six mandements :
- Albepierre,
- Lesbros à Chastel-sur-Murat,
- Châteauneuf comprenant Lavastrie, Alleuze, Neuvéglise, Les Ternes, Tanavelle,
- Mallet,
- Anglars comprenant Saint-Georges (Cantal),
- Védrines (en Basse-Auvergne).
- Chatellenie de Vigouroux, comprenant les châteaux et paroisses:
- de Lescure,
- de Pierrefort.
- Chatellenie de Vic-en-Carladès (siège d'un bailliage), comprenant les paroisses :
- de Vic-en-Carladès avec les châteaux Vieux et Neuf, de Comblat, de Cols, de La Salle, etc,
- de Viescamp,
- de Vézac avec les châteaux de Sales, de Loradoux, de Caillac,
- de Yolet avec le château du Doux,
- de Giou-de-Mamou, qui deviendra une châtellenie, avec le château de Caylus,
- de Polminhac avec le château de Pesteils,
- de Saint-Clément-en-Carladès avec les châteaux de Morèze et de La Roque.
- Chatellenie de Muret (réunie en 1404 à celle de Vic) comprenant les châteaux des paroisses :
- de Thiézac,
- de la Haute vallée de la Cère.
- Châtellenie d'Arpajon-sur-Cère comprenant les paroisses et châteaux:
- de Montal, de Conros, La Bastide,
- de Sansac-de-Marmiesse,
- de Laroquebrou,
- de Montvert.
- Chatellenie de Boisset, comprenant, Vieillevie,Cassaniouze.
- Chatellenie de Calvinet, qui fut à partir de 1268 un fief dépendant directement des comtes de Toulouse, puis revint dans la mouvance de Carlat.
- Chatellenie de Carlat, comprenant Loubejac, Féneyol, Cabanes, Dienne, Valuéjols.
- Chatellenie de Cromières, à Raulhac, comprenant cette paroisse ainsi que celles de :
- Ronesque avec le château de Montamat,
- Jou-sous-Monjou,
- Leucamp,
- Ladinhac,
- Pailherols,
- le prieuré de Montsalvy,
- le château de Messilhac,
- le château de Cropières.
- Châtellenie de Turlande à Paulhenc comprenant cette dite paroisse.
En Rouergue
- Chatellenie de Bar ou du Barrez, comprenant Mur-de-Barrez (vice-bailliage), et Lacroix-Barrez, l'abbaye de Bonneval, l'abbaye de Conques, Thérondels,
- Chatellenie de La Vinzelle, comprenant le château de Selves, Sénezergues avec le château de Cours, Lacapelle-del-Fraisse avec le château de La Rodde.
À la date de la première confiscation en 1470
On connait la liste de tous les vassaux de la partie auvergnate de la vicomté de Carlat juste avant que Jacques d'Armagnac, dernier vicomte, ne soit arrêté puis exécuté par le roi:
- Antoine d'Apchier,
- Marie de Balzac,
- N. de Balthazard,
- Jean de Boisset (de La Salle),
- Guillaume de Boisset,
- Quirin de Breu,
- Guy de Cabanes, seigneur de Comblat,
- Rigal de Cayrac,
- Begon de Cambon,
- Guillaume Cat (de Rastignac),
- Amaury de Cabanes,
coseigneur de Laroquebrou, - Pierre de Chambaron,
- Jean de Col(s),
- Antoine de Cologne,
- Hugues de Conquans,
- Antoine Courtel,
- Jean David,
- Jacques de Delolin-d'Entraigues,
- Raymond de Gasc,
- Bertrand de Greffeulhe
- Béranger d'Issard-d'Entraigues,
- Rigal de la Carrière,
- Bernard de Lodières,
- Pierre de Lolière (L'Ollier),
- Jean de Malzaras,
- Catherine de Marcenac,
- Jean de Mérinhac,
- Bernard de Montal,
- Pierre de Montal,
- Amaury de Montal,
- Guillaume de Montal,
- Jacques de Murat de Faveyrolles
ou Farreyroles, - N. d'Ouvrier,
- Geraud du Peyroux,
- Jean du Pont,
- Bonnet de Ponsonnailles (de Grisolles),
- Louis de Pouzols,
- Raymond de La Roque,
- Jean de Servières,
- Jean de Sévérac,
- Guillaume du Teil,
- Hector de Teissières,
- Aimeric de Valiech,
- Jean de Valiech,
- Pierre (Rolland) de Valon,
- Guittard de La Veyssière,
- Guillaume de Vigouroux,
- Herail ou Guiral de Vixouses,
- Annet de Greil de La Volpilière,
- Pierre de Montal, seigneur d'Yolet[7]
Il faut noter qu'à cette date, Louis de Courcelles, seigneur de Conros, vient de décéder sans héritiers et que sa succession est en suspens.
À la date de la deuxième confiscation en 1527
Confiscation sur le Conétable de Bourbon.
À la date de la seconde réunion en 1531
Au décès de Louise de Savoie
À la date de la donation aux princes de Monaco en 1646
Le Carladès devient un comté qui est constitué de l'ancienne vicomté de Carlat diminuée d'un certain nombre d'anciennes possessions comme la vicomté de Murat, ainsi que certaines seigneuries situées en deçà du Lioran qui restent rattachés à Murat (comme Dienne), et certaines chatellenies comme Boisset et Vigouroux avec leurs dépendances. D'autre part, le roi conserve les juridictions supérieures des bailliages et des cours d'appeaux.
Actuellement
Il ne regroupe plus que les 19 communes de deux cantons, les autres étant regrouppées dans une nouvelle région naturelle, la Chataigneraie :
Carladès :
le canton de Vic-sur-Cère
dans le CantalCarladez :
le canton de Mur-de-Barrez
dans l'AveyronBarrès :
le canton de Pierrefort
dans le CantalChâtaigneraie :
le canton de Laroquebrou
dans le CantalChâtaigneraie :
le canton de Montsalvy
dans le CantalNotes et références
Bibliographie
- Le Canton de Vic-sur-Cère, inventaire topographique, Imprimerie nationale, 1984 ISBN 2-11-080813-6
- Documents relatifs à la vicomté de Carlat, recueilis et publiés par ordre de S.A.S. le Prince Albert Ier par Gustave Saige et le Comte de Dienne, 1900, Monaco (réédition Aurillac, 2007, 2 in-8°.)
- Comte de Dienne, Arrêt du Parlement de Paris qui fixe les causes que doivent inscrire et connaitre, chacun en particulier, les officiers ordinaires de Vic et ceux d'appeaux. Extrait des registres du parlement, RHA, IV, 1902, 207-212.
- Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal
Notes
- ↑ Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, était venu en faire le siège en 839.
- ↑ Lors de la rédaction des coutmes d'Auvergne, la vicomtesse de Carlat avait réfusé que le Carladez soit englobé dans l'Auvergne et exigé un statut particulier
- ↑ En particulier une bourrée plus gaie et plus légère qui est à l'origine des bourrées de cour.
- ↑ Le clocher polygonal, etc.
- ↑ Cadastre napoléonien.
- ↑ "Les appellations des sentences de la dite terre (de Laroquebrou) ressortissent par appel au bailliage de Vic" 5 avril 1571, Desistrières
- ↑ Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, volume VII
Voir aussi
Articles connexes
- Château de Carlat
- Commanderie de Carlat
- Dialecte carladezien
- Liste des vicomtes de Carlat
- Vic-en-Carladez
- Veinazès
Liens externes
- Site officiel de la communauté de communes du Carladès
- Site officiel de la communauté de communes du Carladez
- Site officiel de la commune de CARLAT qui à donné son nom au Carladez et au Carladès
- Site de l'Office de Tourisme du Carladez
- Portail de l’Aveyron et du Rouergue
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