Abbaye de Conques

Abbaye de Conques

Abbatiale Sainte-Foy de Conques

Abbatiale
Sainte-Foy de Conques
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
Non renseigné
(Chercher ce lieu) 
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Aveyron
Ville Conques
Culte Catholique romain
Type Abbatiale
Rattaché à Ordre des Prémontrés
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman
Classé(e) Monument historique (1840)
Patrimoine mondial (1998, au titre des Chemins de Saint-
Jacques-de-Compostelle
en France
)

L'abbatiale Sainte-Foy de Conques est une église abbatiale située dans la commune française de Conques, dans le département de l'Aveyron.

Elle est considérée comme un chef d'œuvre de l'art roman du sud de la France, et reste surtout célèbre pour son tympan et son trésor comprenant des pièces d'art uniques de l'époque carolingienne. L'intérieur est décoré avec des vitraux de Pierre Soulages. Cette abbaye a été fondée par l'abbé Dadon sous la protection de Charlemagne.

Sommaire

Histoire

L'abbatiale sainte Foy, vue du Ouest

Commencée entre 1041 et 1052 par l'abbé Odolric. Le chevet fut certainement achevé avant son décès en 1065. Ensuite, les travaux traînèrent quelque peu et la nef ne fut terminée qu'au début du XIIe siècle. Il est, en outre, possible que le monument fût modifié en cours de chantier. Ainsi, le chevet débute-t-il par une série de quatre chapelles échelonnées pour n'adopter qu'ensuite le système à déambulatoire et chapelles rayonnantes.

Elle est construite suivant un plan en croix classique mais à cause de la configuration du terrain (en pente) le transept est plus long que la nef. Les 2 tours de façade datent du XIXe siècle.

Sainte-Foy a été une des principales sources d'inspiration pour les églises romanes d'Auvergne.

Par son architecture, l'église abbatiale se rattache à une série de cinq édifices, Saint-Martin de Tours, Saint-Martial de Limoges, Saint-Sernin de Toulouse et Saint-Jacques-de-Compostelle, tous situés sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques et présentant des caractéristiques communes : plan à déambulatoire et chapelles rayonnantes, transept pourvu de bas-côtés pour faciliter la circulation des pèlerins. Ces traits communs s'étendent également à l'élévation et au système de contrebutement.

le Tympan de la façade principale

Au portail occidental de l'abbatiale Sainte-Foy, une profonde voussure en plein cintre abrite le tympan du Jugement dernier, l'une des œuvres fondamentales de la sculpture romane par ses qualités artistiques, son originalité et par ses dimensions.

Il représente le Jugement dernier, d'après l'Évangile selon Matthieu. Il comporte 124 personnages, l'ensemble est divisé en trois niveaux. Tout en haut dans les angles ont peut voir deux anges sonneurs de cor, au centre trône le Christ en majesté, avec les élus à sa droite, au Paradis, et les damnés à sa gauche, en Enfer.

Le tympan

Derrière lui les anges portent la Croix et le fer de lance évoquant la Passion. Au niveau médian le cortège des élus est en marche vers le Christ, on peut reconnaître la Vierge Marie et Saint-Pierre (personnages nimbés), qui sont suivis par les personnages ayant marqués l'histoire de l'abbaye : l'abbé Dadon (son fondateur), Charlemagne (son bienfaiteur). Dessous, Sainte-Foy sous la main de Dieu, à côté des menottes des prisonniers qu'elle a libérés.

De l'autre côté des anges-chevaliers repoussent les damnés essayant d'échapper à l'Enfer. On peut y voir de mauvais moines, un ivrogne pendu par les pieds. Au troisième niveau c'est le Paradis avec au centre Abraham avec à droite un ange faisant entrer les élus et à gauche un démon fait entrer les damnés dans la gueule de l'enfer. L'enfer où préside Satan, et où sont châtiés les péchés capitaux : L'Orgueil, désarçonné d'un cheval, L'Avarice pendue haut et court avec sa bourse, la Médisance dont la langue est arrachée par un démon, l'Adultère représenté par une femme, poitrine dénudée, liée par le cou avec son amant. Sur le linteau on peut lire la phrase suivante : « Pécheurs, si vous ne réformez pas vos mœurs, sachez que vous subirez un jugement redoutable ».

L'intérieur

La nef

L'intérieur de l'abbatiale est très sobre, la voûte est très haute (22m), le chœur est entouré d'un déambulatoire permettant au fidèles de défiler autour des reliques de Foy d'Agen. Il est orné de superbes grilles datant du XIIe siècle. La sacristie est décorée de fresques du XVe siècle qui racontent le martyre de la sainte. Au fond du transept gauche on peut admirer un haut-relief représentant l'Annonciation, sculpté par le même artiste que celui qui exécuta le tympan.

Les vitraux de Pierre Soulages réalisés entre 1987 et 1994 en collaboration avec le verrier Jean-Dominique Fleury ajoutent un aspect contemporain à l'atmosphère sobre et recueillie de l'église.

Les chapiteaux constituent un exemple parfait de l'art roman. Le plus ancien de ceux ci semble etre celui de Saint Pierre crucifié la tête en bas. Des chapiteaux à entrelacs sont également présents. Il y a aussi des thèmes de combats entre cavaliers et hommes d'armes, peut-être liés aux croisades.

Le Cloître

Chapiteau sculpté du cloître

Au sud de l’abbatiale, subsistent quelques vestiges du cloître, rasé au XIXe siècle, dont six baies géminées de la galerie occidentale. Il servit longtemps de réserve de pierres pour construire les maisons du village.
Au centre le bassin claustral de serpentine verte. Remontée et restaurée, cette grande fontaine, de 2 m 72 de diamètre, est dépourvue de sa vasque centrale. Sous la margelle, entre les colonnes décorées de motifs végétaux, animaux ou imaginaires, qui cernent le bassin, des atlantes ont été sculptés, des têtes encadrées par les bras et les mains qui soutiennent.
La construction du cloître par l'abbé Bégon III, à la charnière du XIe et du Xlle siècles, entraîna à son tour une véritable floraison de chapiteaux. Dix-neuf d'entre eux restent en place dans la galerie occidentale ouvrant sur l'ancien réfectoire. D'autres se trouvent déposés au musée lapidaire. Un certain nombre ont disparu après la ruine et la destruction du cloître, vers 1830.
Depuis 1975, l'aire du cloître a été rétablie avec un chemin dallé par Bernard Fonquernie, inspecteur général des Monuments historiques.

Le Trésor

Statue-reliquaire de Sainte-Foy (Xe siècle). Trésor de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques

Exposée dans l'ancien réfectoire des moines, la section d'orfèvrerie religieuse est la plus complète collection d'orfèvrerie religieuse française, s'étalant du IXe au XVIe siècle, avec en particulier des reliquaires dus à des artistes locaux et datant du XIe siècle.

La pièce maîtresse du Trésor est la statue reliquaire de Sainte Foy, celle qui est à l'origine de la prospérité de l'abbaye et dont la relique a été volée à Agen. Datant du Xe siècle, elle est faite de plaques d'or et d'argent sur une âme en bois. Au cours des âges elle a reçu de nombreux bijoux.

On peut admirer aussi le A de Charlemagne en argent doré sur âme de bois : Selon la tradition, l'empereur dotait chaque abbaye d'une lettre de l'alphabet, il aurait attribué la lettre A à Conques, signe de son excellence.

Autres curiosités : le reliquaire de Pépin en or décoré d'émaux et de vermeil, la Lanterne de Begon ou le bras reliquaire de Saint Georges.

Ces trésors d'architecture et d'orfèvrerie, auraient pu ne jamais arriver jusqu'à nous sans leur classement par Prosper Mérimée.

Le sauvetage du trésor pendant la Révolution. Par leur fragilité et surtout par les convoitises qu'ils n'ont cessés d'inspirer, rares furent les reliquaires et les objets sacrés d'or ou d'argent à avoir traversé les siècles sans encombre. C'est le privilège unique de Conques que d'avoir su garder, aux côtés de l'abbatiale romane, son trésor millénaire.

Pourtant, avec la Révolution française, le danger s'était fait des plus pressants. Le 15 février 1792 un arrêté du représentant en mission de la Convention dans le département de l'Aveyron annonçait : « Toutes les matières d'or, d'argent, de cuivre ou de bronze, de nature à être converties en monnaie, existant dans les églises, seront envoyées incessamment à la Monnaie de Toulouse. »

À Conques, sans doute en 1794, un véritable complot se prépare alors sous la conduite d'André Bénazech, prêtre réfractaire et ancien chanoine, avec l'aide d'hommes sûrs. À la faveur d'un orage, ils se dirigent de nuit vers l'église, munis de corbeilles, prennent les reliquaires et se les répartissent, avant d'aller les dissimuler chez eux. À l'arrivée des commissaires et des gendarmes venus d'Aubin, le chef-lieu du district, on mit le larcin sur le compte de chaudronniers ambulants. Malgré l'enquête, les choses en restèrent là.

Ce rapt fit un peu rire, car on y soupçonna vite quelque malice de sainte Foy.

À la fin de la Révolution, le trésor sortit de ses rustiques abris (cheminées, séchoirs, jardins) pour retrouver sa place dans le chœur de la collégiale.

Que tout soit ainsi revenu ne constitue pas un moindre exploit, et l'honnêteté est certes tout à fait exemplaire ; mais plus encore, sans doute, la dévotion pour les reliques, exceptionnellement forte et vivace à Conques. Trouvant ce respect « malheureusement bien rare en France », Prosper Mérimée prenait pour cela « un vif plaisir à le rapporter. »

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