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Plomb du Cantal
Vu depuis Saint-Jacques-des-Blats, le Plomb du Cantal et le “pommeau” arrondi de son sommet.Géographie Altitude 1 855 m Massif Monts du Cantal (Massif central) Coordonnées Administration Pays France Région Auvergne Département Cantal Ascension Première Préhistoire Voie la plus facile Sentiers de randonnées : GR 4, GR 400 Géologie Âge 4 000 000 d'années Roches Basalte Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le Plomb du Cantal, situé dans le département du Cantal, est le point culminant des monts du Cantal avec 1 855 mètres d'altitude et le deuxième plus haut sommet du Massif central après le puy de Sancy (1 886 m). Il est situé sur la ligne de crête entre les vallées de la Cère, de l'Alagnon et de Brezons, de part et d'autre des communes de Saint-Jacques-des-Blats et d'Albepierre.
Sommaire
Toponymie
La première référence littéraire à cette montagne apparaît sous la graphie Pont de Cantal dans un poème provençal[1] du XIIIe siècle composé par Guilhem Anelier. Il faudrait cependant simplement y voir une faute de copiste pour Pom, le nom en ancien français de « pommeau », qui s'appliquerait alors judicieusement à la forme arrondie du sommet[2].
C'est d'ailleurs cette forme pom qui apparaît en 1268 dans la première mention administrative connue du nom de ce sommet : « ... in montanis de Bana et de Monte Jovio, usque ad Pom de Cantal » (traduction : « dans les montagnes de Bane et de Monjou, jusqu'au Plomb du Cantal »)[3].
L'origine du mot cantal / chantal, courant en Auvergne, est plus incertaine. Selon Albert Dauzat, le suffixe prélatin allu de l'ancienne forme *Cantallu, indique une origine prélatine dont le radical pourrait être le mot gaulois Cant = brillant[4], évoquant l'apparence de l'ensemble des monts Cantal.
Géographie
Topographie
S'élevant jusqu'à 1 855 mètres d'altitude, il est presque aussi élevé que le puy de Sancy (1 886 m), point culminant du Massif central.
Administrativement, le sommet se trouve à la frontière entre les communes de Saint-Jacques-des-Blats à l'ouest et Albepierre-Bredons à l'est. Cent mètres au sud du sommet se trouve le point triple avec la commune de Brezons. C'est aussi un point triple de rencontre des bassins versants de trois grands fleuves français :
- côté Saint-Jacques-des-Blats, à l'ouest, c'est le bassin-versant de la Cère, qui se dirige vers la Dordogne ;
- côté Brezons, au sud, c'est le bassin-versant du Brezons, qui se dirige vers la Garonne ;
- côté Albepierre-Bredons, au nord-est, c'est le bassin versant de l'Alagnon, qui se dirige vers la Loire.
On y découvre, par temps clair, un magnifique panorama avec :
- au nord, le massif du Cézallier et les monts Dore avec, en arrière-plan, la chaîne des Puys et le puy de Dôme ;
- au nord-est, les monts du Forez ;
- à l'est, les monts de la Margeride ;
- au sud-est, l'Aubrac et, en arrière-plan, le mont Aigoual, distant de plus de 100 km ;
- à l'ouest, au-delà de la vallée de la Cère, les autres volcans du massif : le puy Griou (1 690 m), le puy de Peyre-Arse, le puy Mary (1 787 m), le puy Violent (1 592 m), Le puy Chavaroche (1 739 m).
Géologie
Avec ses voisins le puy Griou, le Peyre Arse, le puy Mary ou encore le puy Violent, il fait partie intégrante du stratovolcan du Cantal, le plus grand d'Europe, avec 60 km de diamètre et dont la hauteur, il y a 4 Ma, dépassait les 3 000 mètres[5]. Le Plomb du Cantal lui-même, formé d'un culot de basanite (roche proche du basalte) vestige d'un lac de lave basaltique solidifiée[6], est la partie la plus récente de ce vaste édifice : il s'est formé il y a 2,9 Ma. Celui-ci surmonte un amoncellement de plusieurs dizaines de coulées de trachyandésite et de brèches pyroclastiques (formées à la suite de nuées ardentes)[7],[8]. Au Quaternaire récent, le Plomb du Cantal subit l'érosion glaciaire sans trop de dégâts puisqu'il y a 2,9 Ma il n'excédait pas 1 900 mètres[6].
Faune
Le réseau Natura 2000 distingue les monts et Plomb du Cantal comme zone d'intérêt faunistique ; ceux-ci sont répertoriés comme étape migratoire importante pour une soixantaine d'espèces d'oiseaux, parmi lesquelles de nombreux rapaces[9],[10].
Flore
Le plomb du Cantal abrite un bon nombre d'espèces alpines dont certaines sont très rares comme l'anémone printanière et un hybride de benoîte des ruisseaux et de benoîte des montagnes qu'on ne trouve que sur ce sommet. On pourra aussi y rencontrer, comme dans l'ensemble des monts du Cantal, la gentiane printanière, le chou giroflée d'Auvergne (variété propre au Cantal et au Mézenc), la bartsie des Alpes, l'anémone soufrée[11], etc.
Activités
Ascension
On peut atteindre le sommet de trois façons :
- en téléphérique pendant 10 minutes, depuis la station Super Lioran, suivies de 10 minutes supplémentaires de marche sur un sentier en escalier très facile ;
- à pied depuis la station Super Lioran en une heure et demi de marche ;
- à pied depuis la petite station de Prat-de-Bouc (1 392 m), sur le versant est, en deux heures de marche.
Pastoralisme
Sur ses pentes paissent des troupeaux de vaches de race salers, à la robe rouge et aux grandes cornes « en guidon de vélo » (autrefois on disait en forme de lyre), venant en estive des vallées du département du Cantal. Il y a aussi quelques troupeaux de race aubrac, plus petites, à la robe froment et au contour des yeux noir, dont les estives habituelles sont cependant dans les montagnes de l'Aubrac dans le département de l'Aveyron.
Cyclisme
Le Plomb du Cantal peut être intégralement gravi en VTT à partir du col de Prat de Bouc situé à l'est et à environ 450 m en contrebas du sommet. Ce col a en outre été le théâtre de plusieurs étapes du Tour de France. Le dernier passage remonte à 2011. Son ascension est également au menu de l'étape Sanfloraine de l'épreuve cyclosportive organisée chaque année à Saint-Flour.
- 1975 : Eddy Merckx lors de la 13e étape Albi - Super Lioran
- 2004 : Richard Virenque lors de la 10e étape Limoges - Saint-Flour
Galerie
Annexes
Articles connexes
- Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne
- Station de ski de Super Lioran
- Sentier de grande randonnée GR 4
Notes et références
Et a Pont de Cantal maint ome desraubar,
E per totz la riberas qu'al pont val afrontar
Solian matar omes, aucir et degolar.
En riba de Cantbon marchant descavalgar,- Antoine Thomas, « Le "Plomb du Cantal" », dans Annales de Géographie, vol. 4, no 19, 1895, p. 111-113 [texte intégral (page consultée le 2009-10-25)]
- Documents historiques relatifs à la vicomté de Carlat, Gustave Saige et Comte de Dienne, Monaco 1900, volume 1, p. 83, « Compromis entre Henri, fils du comte de Rodez et seigneur de la vicomté de Carlat et Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse » (en latin avec toponymes en occitan).
- Albert Dauzat, « Toponymie gauloise de l'Auvergne », in La Toponymie française, 1971, Paris, Payot, p. 192.
- (fr) Pierre Nehlig (BRGM) et coll., « Les volcans du Massif central », dans Géologues, UFG, 5 août 2003, revue trimestrielle [lire en ligne], page 23 : Quelles paléo-altitudes atteignait le Cantal ?
- Géologue-volcanologue documentaliste, auteur de Volcans d'Auvergne et du Massif Central, Paris, Artis Éd., 2003, 62 p. Le Plomb du Cantal, fiche géologique de Pierre Lavina,
- F.Graveline et J. Brunel, Cantal, la saga d'un volcan, Debaisieux, 1996 (ISBN 2-9509180-4-2)
- Guide du Cantal », BRGM. Consulté le 15 juillet 2011 Pierre Nehlig et Hervé Leyrit, «
- Monts et Plomb du Cantal sur le réseau Natura 2000
- Vallée de la Cère et tributaires sur le réseau Natura 2000
- Noël Graveline, Jean-Paul Favre, Francis Debaisieux, Fleurs familières et méconnues du massif central, Debaisieux, 2000 (ISBN 2913381057)
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