Phonologie du roumain

Phonologie du roumain
Article principal : Roumain.
Roumain

Le système phonologique du roumain est le plus proche de celui de l’italien. Il comprend sept phonèmes vocaliques et 20 consonnes. Ses voyelles se retrouvent dans les autres langues romanes aussi, sauf /ɨ/ (transcrite â ou î). Une autre voyelle, /ə/ (transcrite ă), n’est commune qu’avec le portugais. Le roumain possède aussi quatre semi-voyelles (/e̯/, /j/, /o̯/ et /w/) qui forment de nombreuses diphtongues et triphtongues avec diverses voyelles. L’une des semi-voyelles, /j/, a une variante propre au roumain, en fin de mot, après une consonne, notée /ʲ/ et appelée /j/ à peine perceptible ou chuchoté. À la différence des autres langues romanes, le roumain a la consonne /h/, prononcée comme en anglais, par exemple.

Cet article traite de la phonologie du roumain standard actuel et des évolutions phonétiques les plus importantes du latin au roumain.

Sommaire

Phonologie du roumain d’aujourd’hui

Voyelles

Les points d’articulation des voyelles du roumain sont les suivantes :

Antérieures Centrales Postérieures
Fermées
Blank vowel trapezoid.svg
i[1] • 
ɨ • 
 • u[2]
e • 
 • o
a • 
Mi-fermées
Moyenne
Ouverte

En fait, le système vocalique du roumain se caractérise par les allophones [], [] et [français et au portugais, tout comme l’opposition orale ↔ nasale, caractéristique au français et au portugais. Le roumain est donc relativement pauvre en voyelles : il en a deux de plus que l’espagnol, autant que l’italien et beaucoup moins que le portugais (14) et le français (15).

Par rapport aux autres langues romanes, le roumain possède deux voyelles spécifiques, présentes dans des mots d’origine latine, aussi bien que dans des emprunts. /ə/ (transcrite ă) provient d’ordinaire d’un /a/ latin atone : latin CASA > roumain casă ’maison’. La même évolution a eu lieu dans les mots non latins terminés en /a/ : italien barca > barcă ’barque’, slave škola > școală ’école’. /ɨ/, qui se trouve aussi dans des langues slaves telles le russe et le polonais, provient en fait d’une voyelle latine tonique : CANTO > cânt ’je chante’, VENTUS > vânt ’vent’, RIVUS > râu ’rivière’. Dans les emprunts, cette voyelle se trouve notamment dans des mots d’origine slave : sventŭ > sfânt ’saint’.

Il y a en roumain quelques mots étrangers non assimilés phonétiquement, mais utilisés (par exemple bleu, führer), dans lesquels on trouve deux voyelles étrangères au système vocalique roumain : /ø/ et /y/. Les normes orthoépiques prescrivent la prononciation de ces mots, ainsi que celle des noms propres étrangers, le plus près possible de leur prononciation originelle.

Semi-voyelles

Selon certains linguistes, le roumain a quatre semi-voyelles :

Semi-voyelle Graphie Exemples
/e̯/
e
deal ’colline’
/j/
i
iepure ’lièvre’, polei ’verglas’
/o̯/
o
moară ’moulin’
/w/
u
plouă ’il pleut’, nou ’nouveau’

De l’avis d’autres linguistes, ce ne sont pas des semi-voyelles, mais des allophones des voyelles /e/, /i/, /o/ et /u/, respectivement. Selon d’autres linguistes encore, seules /e̯/ et /o̯/ seraient des semi-voyelles, c’est-à-dire /e/ et /o/, respectivement, suivies d’une autre voyelle dans la même syllabe, /j/ et /w/ étant considérées comme des consonnes. /e̯/ et /o̯/ ne se rencontrent que suivies d’une voyelle, alors que /j/ et /w/ peuvent être précédées et/ou suivies d’une voyelle.

Après une consonne, en fin de mot ou à la fin du premier élément d’un mot composé, on peut entendre un son controversé, transcrit phonétiquement /ʲ/ et ayant la graphie i, qui est en général une marque du pluriel provenant du latin. Certains linguistes (par exemple Emil Petrovici (ro)) ne le voient pas comme un son à part mais considèrent qu’il s’agit d’une consonne finale palatalisée. En fait, en roumain standard on n’a pas affaire à une palatalisation complète, alors que dans certaines variantes régionales il y a palatalisation complète pour certaines consonnes et absence de palatalisation pour d’autres :

Graphie standard Prononciation standard Prononciation dans certains parlers Traduction
luni
lunʲ
luɲ (palatalisation complète)
’lundi’
marți
mart͡sʲ
mart͡s (absence de palatalisation)
’mardi’

C’est pourquoi d’autres linguistes (par exemple Andrei Avram (ro)) considèrent la suite consonne + /ʲ/ comme deux phonèmes se suivant, qui sont réalisés comme un seul son. Par conséquent, /ʲ/ serait un /j/ à peine perceptible, « chuchoté ».

Diphtongues

Si l’on accepte l’idée que le roumain possède quatre semi-voyelles, le roumain est très riche en diphtongues (26 par rapport à 14 en espagnol, par exemple).

Diphtongues descendantes (dont la semi-voyelle est le second élément) :

Voyelle + /j/ :

Diphtongue Graphie Exemple
aj
ai
tai ’je coupe’
əj
ăi
răi ’mauvais, méchants’
ɨj
âi
mâine ’demain’
ej
ei
ulei ’huile’
ij
ii
copii ’enfants’
oj
oi
oi ’moutons’
uj
ui
pui ’petit(s) d’un animal’

Voyelle + /w/ :

Diphtongue Graphie Exemple
aw
au
dau ’je donne’
əw
ău
rău ’mauvais, méchant’
ɨw
âu
râu ’rivière’
ew
eu
leu ’lion’
iw
iu
scriu ’j’écris’
ow
ou
ou ’œuf’
uw
uu
eu continuu ’je continue’

Diphtongues ascendantes (dont la semi-voyelle est le premier élément) :

/j/ + voyelle :

Diphtongue Graphie Exemple
ja
ia
iar ’hiver’
je
ie
iepure ’lièvre’
jo
io
iobag ’serf’
ju
iu
iubire ’amour’

/w/ + voyelle :

Diphtongue Graphie Exemple
wa
ua
steaua ’l’étoile’
plo ’il pleut’
we
ue
înșeuez ’je selle’
plond ’pleuvant’

Autres diphtongues ascendantes :

Diphtongue Graphie Exemple
e̯a
ea
deal ’colline’
e̯o
eo
vreodată ’jamais’ (en construction positive)
e̯u
eu
pe-un ’sur un’[3]
o̯a
oa
floare ’fleur’

Concernant la formation des diphtongues, on peut remarquer des ressemblances et des différences entre diverses langues romanes. Par exemple, le e bref tonique latin a donné la même diphtongue en roumain et en espagnol (lat. PĔLLEM ’peau’ > roum. piele, esp. piel), mais n’a pas évolué en diphtongue en italien : pelle. Le e tonique latin en syllabe ouverte a évolué en diphtongue en roumain (STELLA ’étoile’ > stea), mais pas en espagnol (estrella) ni en italien (stella). Le cas du o tonique latin en syllabe ouverte est semblable : lat. SOLEM > roum. soare, fr. soleil, esp. sol, it. sole.

Triphtongues

Les triphtongues se composent de deux semi-voyelles et d’une voyelle dans la même syllabe. Il y en a relativement beaucoup (14, par rapport à cinq en espagnol).

On peut avoir les combinaisons suivantes :

Semi-voyelle + voyelle + semivoyelle :

Triphtongue Graphie Exemple
e̯aj
eai
spuneai ’tu disais’
e̯aw
eau
beau ’je bois’
jaj
iai
iai ’tu coupais’
jaw
iau
iau ’je prends’
jej
iei
miei ’agneaux’
jew
eu
eu ’je, moi’
joj
i-oi
i-oi spune ’je lui dirai’
jow
iou
maiou ’maillot’
waj
uai
înșeuai ’tu sellais’
waw
uau
înșeuau ’ils/elles sellaient’
wəj
uăi
rouăi ’de/à la rosée’ (génitif/datif)
o̯aj
oai
leoai ’lionne’

Semi-voyelle + semi-voyelle + voyelle :

Triphtongue Graphie Exemple
e̯o̯a
eoa
pleoa ’paupière’
jo̯a
ioa
creioane ’crayons’

Consonnes

Les vingt phonèmes consonantiques du roumain sont les suivants :

Bilabiales Labio-dentales Alvéolaires Post-alvéolaires Palatales Vélaires Glottale
Nasales
/m/
/n/
Occlusives
/p/  /b/[4]
/t/  /d/
/k/  /ɡ/
Affriquées
/t͡s/  
/t͡ʃ/  /d͡ʒ/
Fricatives
/f/  /v/
/s/  /z/
/ʃ/  /ʒ/
/h/  
Roulée
/r/
Spirante latérale
/l/

La graphie des consonnes est représentée dans le tableau ci-dessous :

Consonne Graphie Exemple
/p/
p piele ’peau’
/b/
b bine ’bien’
/t/
t teren ’terrain’
/d/
d deget ’doigt’
/k/
c cal ’cheval’
ch devant e chel ’chauve’
ch devant i chibrit ’allumette’
k (dans des mots étrangers)
kilogram ’kilogramme’
/g/
g gară ’gare’
gh devant e ghem ’peloton (de laine)’
gh devant i a ghici ’deviner’
/t͡s/
ț țel ’but’
/t͡ʃ/
c devant e cer ’ciel’
c devant i cine ’qui’
/d͡ʒ/
g devant e ger ’gel’
g devant i ginere ’gendre’
/m/
m mare ’mer’
/n/
n nor ’nuage’
/r/
r rar ’rare’
/f/
f film ’film’
/v/
v vin ’vin’
/s/
s sac ’sac’
/z/
z zonă ’zone’
/ʃ/
ș șină ’rail’
/ʒ/
j jurnal ’journal’
/h/
h hotel ’hôtel’
/l/
l larg ’large’

Sur les 20 consonnes, 13 (/p/, /b/, /t/, /d/, /k/, /g/, /m/, /n/, /r/, /f/, /v/, /s/, /l/) sont communes avec les autres langues romanes. Deux se retrouvent en français et en italien aussi : /ʃ/ et /z/. Une, /ʒ/, est commune avec le français et le portugais ; une autre, /t͡ʃ/, se retrouve aussi en italien et en espagnol. Deux consonnes sont communes seulement avec l’italien : /t͡s/ et /d͡ʒ/. Il manque au roumain standard une consonne existant dans toutes les autres langues romanes, /ɲ/, et une autre, possédée par l’italien, le portugais et l’espagnol, /ʎ/.

Parmi les langues romanes, seul le roumain possède la consonne /h/, mais non pas dans des mots hérités du latin, où il s’est perdu comme dans les autres langues romanes, sauf parfois dans la graphie : lat. HABERE > roum. a avea, fr. avoir, it. avere, esp. haber, port. haver. En roumain, /h/ existe dans des emprunts, par exemple à l’ukrainien (horn ’cheminée’) ou au hongrois : heleșteu ’étang’.

À la différence de l’italien, les consonnes géminées ne sont pas caractéristiques pour le roumain, à l’exception de nn, qui se forme au contact du préfixe în- avec les mots commençant par n : în + nod ’nœud’ > a înnoda ’nouer’. À l’écrit on rencontre aussi cc, mais ce groupe représente deux consonnes, comme parfois en français : a accelera [a.ak.t͡ʃe.le'ra] ’accélérer’.

Accentuation

En roumain, l’accent est tonique. Il peut frapper n’importe laquelle des cinq dernières syllabes d’un mot. Les mots terminés en consonne sont en général accentués sur la dernière syllabe et ceux en voyelle – sur l’avant-dernière.

Tous les mots ne sont pas accentués, tels les articles, les prépositions et les conjonctions, qui forment, du point de vue phonologique, un seul mot avec le mot considéré du point de vue lexical qui les suit. Exemple : cu omul [ku'omul] ’avec l’homme’.

Selon certains linguistes, l’accent à une valeur fonctionnelle en roumain, c’est-à-dire il différencie le sens de certains mots, qui ne sont pas nombreux, il est vrai. Il y a également des formes verbales différenciées par la place de l’accent. À l’écrit, dans les rares cas où le sens d’un tel mot ne ressort pas clairement du contexte, l’accent est marqué par un accent, généralement aigu, de même que dans les dictionnaires monolingues du roumain.

Paires de mots :

acéle ’celles-là ácele ’les aiguilles’
véselă ’gaie’ vesélă ’vaisselle’
copíi ’enfants’ cópii ’copies’
úmblă ’il/elle marche’ umblắ ’il/elle marcha’
desfác ásta ’je défais ça’ dés fac asta ’je fais souvent ça’

Trois mots :

móbilă ’mobilier’ mobílă ’mobile’ mobilắ ’il/elle meubla’


Évolutions phonétiques depuis le latin

En raison de son isolement des autres langues romanes, l'évolution phonétique du roumain a été assez originale, mais il partage certains changements avec d'autres langues :

  • avec le dalmate :
    • /gn/ > /mn/ : lat. cognatus > roum. cumnat, dalm. comnut ’beau-frère’ (frère de l'époux/se)
    • /ks/ > /ps/ : lat. coxa > roum. coapsă, dalm. copsa ’cuisse’
    • /kt/ > /pt/ : lat. octo > roum. opt, dalm. guapto ’huit’
  • avec l'italien :
    • /kl/ > /kj/ : lat. clarus > roum. chiar, ital. chiaro
    • /k/ devant /e/ și /i/ > /t͡ʃ/ : lat. caelum > roum. cer, ital. cielo ; lat. cinque > roum. cinci, ital. cinque
    • /g/ devant /e/ și /i/ > /d͡ʒ/ : lat. gemere > roum. a geme, ital. gemere ’geindre’
  • avec le sarde :
    • /kw/ devant voyelle > /t/ : lat. quattuor > roum. patru, sarde batoro ’quatre’
    • /gw/ devant voyelle > /b/ : lat. lingua > roum. limbă, sarde limba ’langue’

Époque du latin vulgaire

/e/ et /i/ + autre voyelle > /j/

En latin vulgaire, /e/ et /i/ brefs suivis d’une autre voyelle ont évolué en /j/. Plus tard, ce /j/ a palatalisé la consonne qui la précédait. Les résultats de cette évolution en roumain sont :

Comme on peut le voir, /t/ et /d/ devant /o/ ont donné /t͡ʃ/ et /d͡ʒ/ respectivement, mais après une autre voyelle, elles ont évolué en /t͡s/ et /z/ respectivement.

Dans le cas des occlusives labiales, il y a eu changement de place entre celles-ci et /j/ :

  • lat. rubeum > *['robju] > roum. roib ’alezan’

Voyelles

A, o et u latines sont en général restées inchangées, indifféremment de leur quantité :

  • lat. mare > roum. mare ’mer’
  • lat. pālum > *['paru] > roum. par ’pal’
  • lat. focum > *['foku] > roum. foc ’feu’
  • lat. pōmum > *['pomu] > roum. pom ’arbre fruitier’
  • lat. multum > *['multu] > roum. mult ’beaucoup’
  • lat. > roum. tu ’tu, toi’

U latin bref tonique, ainsi que u devant m ou b, a évolué en o dans certains mots, exceptions restées sans explication :

  • lat. *autumna (< autumnus) > *['tomna] > roum. toamnă ’automne’
  • lat. *rubeum > *['robju] > roum. roib ’alezan’

Toujours de façon exceptionnelle, ō (long) latin est devenu u dans certains mots :

  • lat. cohortem > *cōrtem > roum. curte ’cour’

Évolutions de e et i :

  • e bref tonique s’est ouvert en /ɛ/, dont il a résulté la diphtongue /je/ : lat. pellem > *['pɛlle] > roum. piele ’peau’
  • e bref atone, ē (long) et i bref ont donné e : lat. signum > *['semnu] > roum. semn ’signe’
  • ī (long) est resté i : lat. vīnum > *['vinu] > roum. vin ’vin’

Ae latin tonique aussi s’est finalement diphtonguée, et on suppose que la phase intermédiaire fut également /ɛ/, mais ce n’est pas prouvé : lat. haedus > roum. ied ’chevreau’.

Consonnes

Qu et gu latins suivis de a ont donné /p/ et /b/ respectivement, et devant une autre voyelle – /k/ et /g/ respectivement :

  • lat. quattuor > *quattro > roum. patru ’quatre’
  • lat. equa > *['ɛpa] > *['jepa] > roum. iapă ’jument’
  • lat. lingua > *lemba > roum. limbă ’langue’

Cependant, dans les pronoms interrogatifs et relatifs commençant par qu, ce groupe n’a pas évolué en /p/ :

  • lat. quandō > *['kando] > *['kɨndu] > roum. când ’quand’, sans doute à cause de l’analogie avec la combinaison qu + autre voyelle :
  • lat. quid > *[ke] > roum. ce ’quoi’

Atres évolutions importantes :

  • ct > pt: lat. factum > *faptu > roum. fapt ’fait’ (nom)
  • gn > mn: lat. signum > *semnu > roum. semn ’signe’
  • x > ps: lat. coxa > *copsa > roum. coapsă ’cuisse’, mais plus tard ps est devenu s dans la plupart des mots :
  • lat. laxō > *lapso > *lasu > roum. las ’je laisse’

Les consonnes finales des mots latins se sont toutes perdues, c’est pourquoi dans l’histoire du roumain il y eut une époque où tous les mots se terminaient en voyelle.

Époque du proto-roumain

Voyelles

/a/ atone a évolué en /ə/, sauf en début de mot, et /o/ atone en /u/, mais pas toujours :

  • lat. capra > roum. capră ’chèvre’
  • lat. vīnea > *['vinja] > *['viɲə] > *[viɲe] > roum. vie ’vigne’
  • lat. fōrmōsum > roum. frumos ’beau’

/e/ et /o/ tonique en syllabe ouverte se sont diphtonguées :

  • lat. cera > roum. ceară ’cire’
  • lat. solem > roum. soare ’soleil’

/e/ tonique en syllabe fermée a évolué en /ə/, puis en /a/, après les labiales et devant une syllabe à voyelle postérieure, mais s’est conservée si la voyelle de cette syllabe était /i/ ou /e/ :

  • lat. mēnsam > *mesa > *măsă > roum. masă ’table’, mais
  • lat. mēnsae > *mese > roum. mese ’tables’
  • lat. vēndō > *vendu > *văndu > *vându > roum. vând ’je vends’, mais
  • lat. vēndis > *vendi > *vendzi > *vindzi > roum. vinzi ’tu vends’

Consonnes

Un phénomène caractéristique pour le roumain est le rhotacisme de /l/ intervocalique :

  • lat. gelum > roum. ger ’gel’
  • lat. salīre > roum. a sări (infinitif long sărire) ’sauter’

Les consonnes /t/, /d/ et /s/ ont été palatalisées par /i/ ou /j/ qui les suivaient :

Évolutions plus récentes

Certaines évolutions ne se sont produites que dans certains parlers roumains du nord du Danube. Par exemple, les parlers du Sud ont perdu la consonne /d͡z/, évolution suivie par le roumain standard, mais pas d’autres parlers :

  • dzic > zic ’je dis’
  • lucredzi > lucrezi ’tu travailles’

/d͡ʒ/ suivi d’une voyelle postérieure s’est perdu également (sauf dans le parler du Maramureș) mais pas devant une autre voyelle :

Dans les parlers du Sud, il s’est introduit un /j/ entre â et n suivi de e ou i, ce qui ne s’est pas produit dans les autres parlers, mais a été adopté par la langue standard :

  • pâne > pâine ’pain’
  • câne > câine ’chien’
  • mâni > mâini ’mains’ (alors que son singulier, mână ’main’, n’a pas changé, n étant suivie d’une autre voyelle)

Notes

  1. À gauche du point – voyelles non-arrondies.
  2. À droite du point – voyelles arrondies.
  3. Prononcé en une syllabe dans la parole rapide, mais en deux syllabes dans la parole lente, rendues à l’écrit pe un.
  4. Dans les cellules où il y a deux consonnes, celle de gauche est sourde et celle de droite – voisée.

Bibliographie

  • (ro) Andrei Avram, Cercetări asupra sonorității în limba română (Recherches sur la sonorité en roumain), Editura Academiei RPR, Bucarest, 1961
  • (en) Ioana Chițoran, The Phonology of Romanian: A Constraint-Based Approach, Mouton de Gruyter, Berlin & New York, 2001
  • (ro) Emanuel Vasiliu, Fonologia limbii române (Phonologie du roumain), Editura Științifică, Bucarest, 1965

Liens externes

  • (en) Dana Cojocaru, Romanian Grammar (Grammaire roumaine), SEELRC, 2003 (chapitre traitant de la phonologie)
  • (ro) Dexonline (dictionnaires monolingues roumains, avec des indications orthoépiques)
  • (fr) SROL Projet sons de la langue roumaine


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Phonologie du roumain de Wikipédia en français (auteurs)

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