- Qiang (ethnie)
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Le peuple Qiang (羌) est l'un des 56 groupes ethniques officiellement reconnus par la République populaire de Chine, avec une population approximative de 300 000 habitants[1]. De nos jours, les Qiang vivent principalement dans des secteurs accidentés, sillonnés de rivières et de ruisseaux, au nord-ouest de la province du Sichuan. La faible population Qiang d'aujourd'hui n'est qu'un pâle reflet de l'importance passée de ce peuple dont l'histoire remonte jusqu'à la dynastie Shang, et dont les descendants incluent les Tibétains et plusieurs autres minorités du sud-ouest de la Chine. Certaines traditions voient en eux les descendants de Yandi, l'« Empereur rouge », rival et allié de Huangdi, l'« Empereur jaune », ancêtre des Hans.
Sommaire
Histoire
Dans la Chine ancienne, le terme Qiang (羌) désignait habituellement les populations nomades non han habitant au nord-ouest de la Chine. Le caractère 羌, composé des deux éléments 人 (« homme ») et 羊 (« mouton »), les représente comme un peuple éléveur de moutons. Plus tard, les Chinois utilisèrent le terme Qiang Min 羌民 pour désigner les populations non han, qui avaient été linguistiquement et culturellement assimilées, vivant dans la vallée de la rivière Min au Sichuan, et le terme Fan Qiang 番羌 (« Qiang barbares ») pour désigner les populations moins bien assimilées vivant dans les environs.
Ces peuples étaient fréquemment en guerre avec les habitants de la vallée du Huang He (fleuve Jaune), ancêtres des Han. Leur expansion ne fut contrôlée qu'à l'époque du duc Mu qui régna sur l'État du Qin entre -660 et -621. Entre le IVe siècle av. J.‑C. et le XIIIe siècle, les Qiang migrèrent à plusieurs reprises, à cause de guerres ou de catastrophes naturelles[2]. Pendant la période des Han orientaux de la dynastie Han (25-220) et celle des Wei-Jin (221-419), l'aire de répartition des Qiang recouvrait les franges montagneuses des régions nord et est du plateau tibétain, allant des monts Kunlun (dans l'actuel Xinjiang) et de l'est du Qinghai jusqu'au sud du Gansu, l'ouest du Sichuan et le nord du Yunnan. Finalement, une partie des Qiang se sédentarisa dans le Sichuan (xian de Mao, Songpan, de Wenchuan, de Li) et adopta l'agriculture[3].
Les Qiang se considèrent également comme les descendants des Tangoutes, qui constituèrent un État dans le nord-ouest de la Chine au XIe siècle[4].
Situation actuelle
Aujourd'hui, les Qiang se désignent eux-mêmes comme Qiang zu (羌族) et erma ou rma (尔玛). La plupart d'entre eux vivent dans des régions montagneuses au nord du Sichuan, principalement dans les quatre districts de Mao, Wenchuan, Li et Heishui de la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba, et dans le district autonome qiang de Beichuan dépendant de la ville de Mianyang.
Le village à l'allure de forteresse, ou zhai 寨, composé de 30 à 100 maisons, constitue la base de l'organisation sociale. Les villages sont généralement situés à flanc de montagne et le plus souvent accessibles uniquement par des sentiers. L'architecture est caractérisée par des maisons aux murs de pierre épais, à deux ou trois niveaux, et par la présence de hautes « tours de garde » également en pierre, rectangulaires, hexagonales ou octogonales, de hauteur variable atteignant parfois une trentaine de mètres. Ces tours, construites à l'aide de petites pierres, sont constituées de trois étages : le rez-de-chaussée sert d'étable, le premier étage d'habitation et le second de grenier[2]. Les risques d'attaques extérieures ayant disparu de nos jours, un certain nombre de ces tours ont été démantelées et les matériaux réutilisés à la construction de maisons.
Les régions habitées par les Qiang reçoivent peu de précipitations, mais sont traversées par des cours d'eau. Les Qiang vivent principalement de l'agriculture, mais une minorité pratique l'élevage[2]. Les populations pratiquent la culture dans le fond des vallées ou en terrasses, la récolte à des fins alimentaires ou médicales de champignons et d'herbes dans les bois avoisinants, et l'élevage des yaks et des chevaux sur des pâturages d'altitude. Dans le passé, les conflits armés entre villages étaient fréquents.
Toutes les langues parlées par les Qiang appartiennent à la même sous-famille (les langues qianguiques) de la famille des langues tibéto-birmanes. Cependant, il existe un tel nombre de dialectes que la communication entre les divers groupes s'effectue souvent en langue chinoise. Ne possédant pas d'écriture qui leur soit propre, les Qiang utilisent les caractères chinois.
La majorité des Qiang sont animistes. Une minorité pratique le bouddhisme tibétain[2].
Notes et références
- (en)(zh) China Statistical Yearbook 2003, p. 48 306 072 exactement selon le recensement de 2000 :
- ISBN 978-7-119-04131-5), p. 80. Les Ethnies minoritaires, Éditions en langues étrangères, Pékin, 2007 (
- Les Ethnies minoritaires, op. cit., p. 80-81.
- Jean Sellier, Atlas des peuples d'Asie méridionale et orientale, La Découverte, Paris, 2008, p. 141.
Voir aussi
Liens internes
- Che Liji
- Ehe Shaoge, général
Liens externes
- (fr) Les Qiang (Chine informations)
- (en)(zh) The Qiang Nationality Language and Culture Web Site
- (en) A Common Blood Vessel, Sharing the Glory and Disgrace, A Brief Discussion of the Internal Relationship between Ethnic Tibetans and the Chinese Nation, China Tibet Information Center, from China Tibetology (Chinese Edition) No.2, 2006
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