Jean-Paul Ribes

Jean-Paul Ribes

Jean-Paul Ribes né en 1939, est un journaliste et un écrivain français, spécialiste du Tibet[1] et du bouddhisme. Successivement mendésiste, militant du PSU, maoïste, il s'est, selon Nadia Garnoussi, « converti » au bouddhisme[2]. Il est le fondateur du Comité de soutien au peuple tibétain, une association dont il est président.

Sommaire

Carrière

Il a été journaliste à Actuel[3], journal fondé en 1968 et disparu en 1994. Il devient journaliste à L'Express à partir de 1986[4],[5] et rédacteur en chef adjoint de L'Express-Aujourd'hui en 1988[6]. Ultérieurement, il sera chroniqueur au mensuel l'Actualité des religions[7].

Il a aussi publié plusieurs ouvrages, dont un, sur le 17e Karmapa, a été traduit en plusieurs langues.

Engagement politique

Il a été tout d'abord mendésiste avant de militer pour le PSU[8] puis devenir maoïste[9].

En 1957, alors qu'il n'est pas communiste, André Sénik parvient à le convaincre, lui et Tiennot Grumbach, de se rendre à Moscou pour le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants[10].

En 1988, ayant tourné la page du maoïsme, il témoigne : « Je n'ai aucun repentir, car nous avons échappé au danger principal. Nous ne sommes pas devenus des assassins. Notre génération était généreuse, porteuse de valeurs morales très fortes qui ont été perverties par la politique, Mais cette générosité tripale demeure »[11],[12].

Selon Raphaël Liogier, au moment où nombre d’intellectuels occidentaux reviennent sur leur engagement communiste – confessant parfois leurs « erreurs » de jeunesse – et ou le soutien actif pour la « cause tibétaine » devient une manière d’expiation, il se range parmi les défenseurs de cette cause[13].

En 1985, il fut l’un des premiers français à se rendre à Lhassa au Tibet depuis Katmandou. À la suite de ce voyage, il créa en 1987 le Comité de soutien au peuple tibétain avec Muriel Huster, Anne de la Celle et Anne Ribes. Il publia chaque mois la Lettre du Tibet pour alerter les personnalités politiques et les médias sur la situation au Tibet[14]. Il est aujourd'hui le président de cette association solidaire du peuple tibétain[15]. A ce titre, il est intervenu dans des débats télévisés sur France 24 (2009) ou France 3 (Ce soir (ou jamais !) avril 2008)[16],[17], ainsi qu'au Sénat en 2003, où il mentionna le cas de Ngawang Sangdrol, une jeune prisonnière d'opinion libérée en octobre 2002 après 10 ans de prison et en très mauvais état de santé[18].

Lors des troubles au Tibet en 1989, Jean-Paul Ribes écrit aux députés français et interpelle Bernard Kouchner, alors secrétaire d’État à l'Action humanitaire, qui publia un communiqué où la France exprimait son inquiétude. Treize parlementaires contacteront Jean-Paul Ribes et parviendront non sans difficulté à créer le Groupe d'études sur le problème du Tibet[19].

Il a participé à la présentation du Festival culturel du Tibet et des peuples de l'Himalaya notamment lors de ses 7e et 8e édition[20],[21].

Parcours dans le bouddhisme

« Conversion »

En 1982, avec Anne Ribes, son épouse, il prend « refuge », démarche par laquelle on devient bouddhiste, après avoir écouté Kalou Rinpoché, un lama tibétain proposant « le chemin de l'Éveil » à Dashang Kagyu Ling, un monastère situé en Bourgogne[4],[22]. Dans son introduction à un entretien avec Jean-Claude Carrière au sujet de son livre La Force du bouddhisme, Jean-Paul Ribes remarque le succès dépourvu de prosélytisme de cet ouvrage, ajoutant : « Car il ne s'agit pas de convaincre, encore moins de convertir. Mais de poser la question, avec un nombre grandissant de nos contemporains: qu'est-ce qu'être bouddhiste? Et comment expliquer l'intérêt croissant que le bouddhisme suscite dans notre pays? »[23].

Spécialiste engagé

Sépcialiste du bouddhisme, il est vice-président de l'Université bouddhique européenne[24]. A ce titre, il intervient régulièrement dans l'émission Sagesses bouddhistes[25]. Selon Raphaël Liogier, il serait correspondant en France du Réseau international des bouddhistes engagés de Sulak Sivaraksa[26]. Il a traduit en français une interview de Sulak Sivaraksa en 1994, participa à l'ouvrage collectif Une source de la non-violence : le bouddhisme, publié en 1999 par Alternatives non-violentes[27], et fit connaître en France le bouddhisme engagé (en)[28].

Œuvre

Livres

Préfaces et postface

Articles

Notes et références

  1. Tibet: des journalistes témoignent, op. cit., p. 15
  2. Nadia Garnoussi, De nouvelles propositions de sens pratiques dans le domaine de l'existentiel : étude sociologique de la nébuleuse psycho-philo-spirituelle, doctorat de sciences des religions et systèmes de pensée, sociologie, décembre 2007 : « Dans la nouvelle formule qui date de 1999, le bouddhisme continue de faire l'objet d'une chronique spécifique, l' "Actualité du bouddhisme", assurée par des spécialistes eux-mêmes convertis (Jean-Paul Ribes, Eric Rommelières). »
  3. Actuel et la presse underground
  4. a et b Daniel Bermond, Jean-Paul Ribes : de Mao à Bouddha, L'Histoire n° 250 - 01/2001.
  5. Tibet: des journalistes témoignent, op. cit., p. 15 : « Jean-Paul RIBES (France). Journaliste à L'Express depuis 1986. »
  6. L'Express, Partie 4, Éditeur Presse-Union, 1988, page cxxxvi : « L'Express-Aujourd'hui Rédacteur en chef adjoint : Jean-Paul Ribes »
  7. Programme 2010-11 de l'UBE, Intervenants. Conférenciers et chargés de cours.
  8. Benjamin Lambert, Louis Monier, Défense d'interdire: almanach (nostalgique) de mai 1968, Editions Méréal, 1997, (ISBN 2909310507), p. 52 : « Jean-Paul Ribes, né en 1939, mendésiste à l'origine, il a milité au PSU. »
  9. Catherine Goueset, Ce qu'ils sont devenus, dans lexpress.fr, 25/03/1993.
  10. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération, T. 1, Les années de rêve, éd. Seuil, Paris, 1987.
  11. Emilie Roche, La Révolution Culturelle chinoise à travers le journal Le Monde, de 1965 à 1969, Institut d'Etudes Politiques de Lyon, Septembre 2001
  12. Patrick Rotman et Hervé Hamon, Génération, T.2 Les années de poudre, éd. Seuil, Paris, 1988, p. 636.
  13. Raphaël Liogier, L’opposition symbolique entre bouddhisme et islam en contexte européen, dans Religioni e Società, 56, 2006, pp. 67-68 : « A l’inverse, durant la même période, la figure du Dalaï-lama s’impose sur la scène internationale en messager de paix incontournable et victime de la violence d’un régime totalitaire, la Chine communiste. Et cela au moment où nombre d’intellectuels occidentaux reviennent sur leur engagement communiste – confessant parfois leurs "erreurs" de jeunesse – le soutien actif pour la "cause tibétaine" devient une manière d’expiation. On retrouvera parmi les défenseurs de la cause des anciens maoïstes de la première heure, y compris le fondateur du Comité de Soutien au Peuple Tibétain (CSPT), le journaliste Jean-Paul Ribes. »
  14. Jean-Paul Ribes, sur le site tibet-info.net.
  15. Organisation for Economic Co-operation and Development, Répertoire des organisations non gouvernementales actives dans le domaine du développement durable, Éditeur OECD Publishing, 1996, (ISBN 9264048391), p. 321
  16. A voir sur France 24 : "France - Chine : crise en vue ?", 19 mai 2009
  17. Débat sur le Tibet avec Jean Luc Mélenchon, Jean Philippe Béja, Jean Paul Ribes, Katia Buffetrille, Jieni Fu, Tenzin Gonpo et Elisabeth Martens, 23 avril 2008, Ce soir (ou jamais !).
  18. Groupe d'information internationale sur le Tibet, Tibet : un peuple en danger
  19. Marie Huret, Boris Thiolay, Tibet : Une cause française , L'Express, 26 mars 2008
  20. Festival 22 et 23 septembre 2007
  21. 7ème Festival Culturel du Tibet et des peuples de l’Himalaya (23, 24 sept.) 2006
  22. Le club VIP : « Déjà ils s’étaient rapprochés du bouddhisme, prenant « refuge » en 1982 avec Kalou Rinpoche. »
  23. Comment peut-on être bouddhiste? - L'Express va plus loin avec Jean-Claude Carrière in L'Express.fr, 25 mai 1995
  24. Les Français de plus en plus séduits par le bouddhisme, Le Nouvel Obs, 11 août 2008.
  25. Emissions "Sagesses bouddhistes"
  26. Raphaël Liogier, Le bouddhisme mondialisé: une perspective sociologique sur la globalisation du religieux, Ellipses, 2004, (ISBN 2729814027) p. 167 : « Sulak est aujourd'hui un personnage bien connu des milieux bouddhistes engagés occidentaux. Son mouvement international, l'lNEB, dispose de correspondants dans la plupart des pays d'Asie, d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord. Ses correspondants appartiennent indistinctement au Grand Véhicule ou au Theravâda. En France par exemple, il s'agit de Jean- Paul Ribes, »
  27. Eric Rommeluère, Le Bouddhisme Engagé
  28. Pour une spiritualité plus ancrée dans la société, Buddhachannel, 17 mai 2010


Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean-Paul Ribes de Wikipédia en français (auteurs)

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