- Intervention française au Mexique
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Expédition du Mexique
Siège de PueblaInformations générales Date 1861-1867 Lieu Mexique Issue Victoire de la république décisive Belligérants Empire Mexicain
Empire Français
Volontaires autrichiens et belges.États Unis Mexicains Forces en présence 1865[1]
28 000 Français,
6 000 Austro-hongrois,
1 500 Belges,
28 500 MexicainsEnviron 80 000[citation nécessaire] Batailles Las Cumbres — Puebla — San Pablo del Monte — Camerone — Tacambaro — La Loma — Bagdad —Ixmiquilpan — Carbonera — Querétaro modifier L’intervention française au Mexique ou l'expédition du Mexique (espagnol : Segunda Intervención Francesa en México) est une expédition militaire française qui eut lieu de 1861 à 1867 et avait pour objectif de mettre en place au Mexique un régime favorable aux intérêts français.
À l'origine de cette initiative se trouvent des conservateurs mexicains en Europe qui souhaitaient installer au Mexique un souverain européen catholique et conservateur. José-Manuel Hidalgo y Esnaurrizar, l'un d'entre eux, fit la connaissance de l'Impératrice Eugénie et réussit à l'intéresser à sa cause. Napoléon III qui avait déjà son idée chercha et trouva, après avoir essuyé le refus d'autres princes, l'archiduc Maximilien de Habsbourg qui venait de refuser d'être roi de Grèce. Après avoir hésité longtemps et encouragé par sa femme Charlotte, celui-ci accepta de devenir empereur du Mexique.
Le Mexique à la veille de l'intervention
Le Mexique, s’étendant sur deux millions de kilomètres carrés, était peuplé, à l’époque de l’intervention, de 8,5 millions d'habitants. Trois groupes ethniques étaient présents : 2 millions de créoles, 2,5 millions de métis, 4 millions d’Amérindiens, ainsi que quelques descendants d'esclaves pour la plupart d'origine africaine.[réf. nécessaire]
Après l'expulsion des Espagnols nés dans la péninsule ibérique (1829), les créoles descendants des Espagnols nés au Mexique composaient les classes supérieures ; les métis avaient eux aussi une part importante dans les affaires. Les indigènes quant à eux étaient divisés en une multitude d'ethnies souvent antagonistes et pour la plupart quasi indépendantes et farouchement attachées à leur coutumes; certaines ignoraient même que le pays était devenu indépendant, d'autres dans le nord vivaient à l'état sauvage. Néanmoins certains de ces indigènes (Benito Juárez, Mejía) avaient réussi au niveau national ; d'autres, tel Santiago Vidaurri, étaient des caciques très puissants et très riches.
Les classes aisées étaient divisées politiquement. D'un côté le parti conservateur, centraliste et clérical, était soutenu par les grands propriétaires fonciers et les catholiques, ainsi que par les communautés indigènes qui craignaient pour leur terres et les privilèges fiscaux et fonciers qui leur avaient été octroyés par le vice-roi don Martín de Mayorga, de l'autre le parti libéral, fédéraliste et anticlérical, était majoritairement soutenu par les petits propriétaires métis ainsi que par la bourgeoisie, avides de s'emparer des terres de l'Église et de celles des communautés indigènes que la nouvelle constitution libérale ne protégerait plus.
Les loges maçonniques jouèrent un grand rôle dans la politique. Les loges dites « écossaises » originaires d'Espagne étaient partisanes du centralisme et de la conservation d'un gouvernement qui continuerait celui de la colonie. Les loges dites « d'York », fondées par l'ambassadeur américain Joel Roberts Poinsett, étaient du côté des libéraux et partisanes du fédéralisme.
Entre 1821 et 1850, 50 gouvernements se succédèrent, reflétant l'instabilité politique du pays.[réf. nécessaire] En 1836, le Mexique avait déjà perdu le Texas qui jusque là lui appartenait. Le Mexique avait fait face à un débarquement espagnol en 1829 à Tampico et à une intervention de la flotte française à Veracruz en 1838, tous deux repoussés par le général Antonio López de Santa Anna. Il sortait d'une guerre (1846-1848) contre les États-Unis qui lui avait fait perdre 2,4 millions de km2. En 1859, les conservateurs opposés à Juárez signèrent avec l'Espagne le traité Mon-Almonte ; ils y promettaient de payer les dettes dues aux Européens. C'est donc à un pays affaibli et divisé qu'allait s'attaquer la France.
Juárez au pouvoir
En 1858, Benito Juárez, membre du parti libéral, accéda au pouvoir. En décembre 1859, son gouvernement signa avec les États-Unis le Tratado de Tránsito y Comercio connu aussi sous le nom erroné de traité McLane-Ocampo, qui aurait concédé à perpétuité des droits de passage sur le territoire mexicain, notamment dans l'isthme de Tehuantepec, en échange entre autres de l'appui militaire des États-Unis en cas d'intervention étrangère, ce traité n'entra pas en vigueur car il ne fut pas ratifié par le Sénat des États-Unis.
Une rébellion éclata cependant, menée par les généraux conservateurs Zuloaga et Miramón. Cette dernière parvint à chasser Juárez, qui finit tout de même par mater les insurgés en 1861. Cette nouvelle guerre civile avait une fois de plus appauvri l’État. Juárez reconnut que le Mexique devait 70 millions de pesos à l’Angleterre, 9 millions à l’Espagne et 3 millions à la France. Mais, les caisses du Mexique étant quasiment vides : Juárez décida en juillet 1861 de suspendre pour deux ans le paiement de la dette extérieure. Son gouvernement eut cependant le temps de promulguer plusieurs lois (juillet 1859) : lois de nationalisation des biens ecclésiastiques, loi du mariage civil, loi du registre civil, loi de sécularisation des cimetières, loi de liberté des cultes.
Les raisons de l'intervention
Histoire du Mexique - Premier Empire
- Guerre d'indépendance
- Expédition française
- Restauration de la République
- Porfiriat
- Révolution mexicaine
Les rivalités politiques divisaient les classes dirigeantes. De plus, depuis l’indépendance, le Mexique était en proie à une instabilité qui usait financièrement le pays. L’opportunité était tentante pour un pays alors puissant comme la France d’y installer un régime à sa solde et d’en récolter les fruits.
La seule solution à la crise politique, selon Napoléon III, était de mettre fin au désordre qui régnait dans ce pays et d'y instaurer un Empire. En effet, une fois l’ordre rétabli, le progrès serait au rendez-vous : le Mexique deviendrait le premier pays industrialisé d’Amérique latine. Devenu une contrée attirante, il accueillerait des milliers de colons dans les terres tempérées et verrait progresser l'urbanisation. Des milliers d’Italiens, d’Irlandais, de Grecs, de ressortissants de tous les pays en difficulté viendraient résider au Mexique et non plus aux États-Unis. De plus, en choisissant un prince autrichien, l'Empereur compensait diplomatiquement son engagement récent en Italie.[réf. nécessaire]
Ce plan, qui pouvait contrebalancer en Amérique la puissance des États-Unis en créant un Empire catholique allié à la France, fut notamment soutenu par Eugène Rouher, qui en parlait comme de « la plus grande pensée du règne », sans cependant avoir consulté les Mexicains, pourtant les premiers intéressés.
Les conditions géopolitiques étaient excellentes en 1861 : les dettes du Mexique et l'attitude du gouvernement libéral de Juárez qui entamait son deuxième mandat (du 15 juillet 1861 au 19 juin 1867) fournissaient des prétextes tout trouvés pour que la France intervienne de manière « légitime ». En outre, les Américains ne pouvaient rien faire, puisque empêtrés dans la guerre de Sécession (La France et la guerre de Sécession).
Les débuts de l'intervention
Après la signature de la Convention de Londres (1861), les gouvernements espagnol et britannique envoyèrent eux aussi une force expéditionnaire (le Mexique leur devait bien plus d'argent qu'à la France). Les Espagnols envoyèrent le général Joan Prim débarquant le 17 décembre 1861 et 4 000 soldats provenant de Cuba. Les Britanniques envoyèrent 700 marines à bord d'une escadre formée de deux vaisseaux et quatre frégates commandées par l'amiral Dunlop[2] qui débarquèrent le 4 janvier 1862. Le 8 janvier 1862 les Français avec l'escadre de l'amiral Jurien de La Gravière avec le Masséna, cinq frégates, deux avisos à hélice un à roue, deux canonnières et trois transports amenant les prémices du corps expéditionnaire :
- 2 000 soldats des 1er et 2e régiment d'infanterie de marine,
- 800 Fusilier-marins,
- 600 soldats du 2e régiment de zouaves.
Des négociations eurent lieu entre Mexicains et Européens, après que ces derniers eurent signé la Convention de Soledad en février 1862, dans laquelle ils s'engageaient à ne pas attaquer le Mexique. Mais elles n'aboutirent qu'à une impasse. En avril 1862, Anglais et Espagnols retournèrent au port de Veracruz et quittèrent le pays.
La première offensive française
Les Français décidèrent de se maintenir. Le général Charles Ferdinand Latrille de Lorencez, à la tête du commandement français, décida de marcher vers Puebla qui, une fois prise, permettrait d'ouvrir la voie vers Mexico.
Après de petits affrontement avec les Mexicains, les Français arrivèrent devant la ville le 5 mai 1862. Les 12 000 hommes du général Ignacio Zaragoza y étaient solidement retranchés, mais ils étaient pauvrement armés. Lorencez lança ses troupes dans un assaut frontal contre le couvent fortifié du Cerro de Guadalupe (« couvent de Guadalupe »). Bien abrités par les murs, les soldats mexicains parvinrent à repousser les Français, dont un millier périrent au cours de la bataille. Lorencez sonna alors la retraite et se retira.
Lorsque la nouvelle de la défaite devant Puebla fut connue à Paris, Napoléon III envoya un renfort de 26 000 hommes sous le commandement d'un nouveau général en chef, Élie Frédéric Forey. Ce dernier et ses hommes débarquèrent en septembre 1862 et entreprirent une deuxième fois le Siège de Puebla.
La prise de Puebla et d'Oaxaca
La ville ne tomba qu'au prix de nombreux efforts, en mai 1863. Des milliers de soldats Mexicains se trouvaient dans la ville lors de sa chute. Tous ne pouvaient pas être emprisonnés ; ils furent donc relâchés. Quelques jours plus tard, ils avaient rejoint les rangs des troupes républicaines. Par la suite, l'armée française parvint à progresser sans encombres jusqu'à Mexico, d'où Juárez s'était enfui avec le gouvernement libéral pour se réfugier à El Paso del Norte, à la frontière des États-Unis.
En juillet 1863, une « assemblée de notables » du parti conservateur réunie à Mexico offrit la couronne impériale à l'archiduc (on dira plus tard l'Archidupe) d'Autriche Maximilien de Habsbourg. Ce dernier mit plus d’un an à l’accepter. Suite à la prise de la ville, l'armée reçut la tâche de "pacifier" l'État de Puebla. Les militaires multiplièrent les marches, fortifièrent les villages visités, et parvinrent non sans mal à faire régner l’ordre impérial. Mais un obstacle leur barrait la route : la ville d’Oaxaca, fief du chef républicain Porfirio Diaz. Le général Bazaine, qui avait remplacé Forey, décida de mener lui-même les opérations contre cette ville. Celles-ci commencèrent à la fin de l'année 1864. Mais le siège ne dura pas longtemps : en février 1865, Porfirio Díaz signa la reddition d’Oaxaca. Des milliers de Mexicains se trouvaient dans la ville ; une nouvelle fois, tous ne pouvant être emprisonnés, ils furent relâchés. Peu après, la plupart avaient rejoint au nord les guerilleros et les troupes régulières de la République.
L'armée française face à la guérilla
Après la prise d'Oaxaca, les militaires furent envoyés combattre au nord du Mexique, là où les forces du gouvernement de Juárez étaient encore puissantes. Le corps expéditionnaire n'était pas habitué à lutter de cette manière : lorsque les résistants républicains étaient en position de force, ils attaquaient, dans le cas contraire, ils fuyaient. En outre, ils avaient des chevaux, ce qui n'était pas le cas des Français.][réf. nécessaire]
Afin de lutter contre cette stratégie, se mit en place la contre-guérilla du colonel Du Pin : aidés d’hommes du pays, connaissant le terrain sur lequel ils s'aventuraient, équipés de chevaux, agissaient en marge de l'armée française.
La fin
En avril 1865, la guerre de Sécession prenait fin. Le représentant de Benito Juárez, Matias Romero, poussa le gouvernement de Washington à masser ses troupes le long de la frontière avec le Mexique, y apportant armes, munitions et matériel. Les troupes juaristes virent aussi leurs effectifs augmentés d'anciens combattants de la guerre civile américaine. Pendant ce temps, le Secrétaire d'État des États-Unis, William H. Seward, pressait les Français d'abandonner le Mexique.
Au sortir de la Guerre de Sécession, les États-Unis n'avaient sans doute ni l'intention ni les moyens de s'aventurer dans un affrontement conventionnel direct avec l'armée et la marine françaises. D'autre part, compte tenu de l'humiliation infligée en 1846-1848 par les États-Unis au Mexique, une collaboration amicale des républicains mexicains avec l'armée des États-Unis était difficile à envisager. Mais par ailleurs, la situation devenait menaçante en Europe compte tenu de la montée de la puissance prussienne sous l'influence de Bismarck. La menace se précisa à l'issue de la bataille de Sadowa en 1866, car l'effondrement militaire de l'Autriche laissait la France seule face aux ambitions prussiennes. Dans ces conditions, la France ne pouvait plus se permettre de gaspiller ses forces dans une aventure à longue distance.
Napoléon III retira donc ses troupes, abandonnant peu à peu les villes du nord, Mexico, Puebla, et Veracruz. Durant cette retraite, Juárez évita soigneusement tout accrochage inutile avec les Français, dont il souhaitait seulement le départ, de manière à ne pas risquer de provoquer un retour offensif. En revanche, dans les zones reconquises, les représailles contre les Mexicains les plus compromis dans la collaboration avec l'Empire furent impitoyables. En février 1867, le dernier navire français quittait les rives du Mexique.
La guerre du Mexique fit un dernier mort. En juin 1867, l’Empereur Maximilien, qui, se considérant comme devenu Mexicain envers et contre tous et se croyant capable de maintenir l'Empire sans aide étrangère, avait refusé d’abdiquer, se réfugia dans Santiago de Querétaro. Bientôt cerné par les juaristes, il se rendit. Maximilien pensait naïvement qu’il aurait le droit d’être conduit à Veracruz et rembarqué sur le premier navire en partance pour l’Europe. Tout au contraire, il fut fait prisonnier et condamné à mort. Le 19 juin 1867, à Santiago de Querétaro, il fut exécuté avec ses généraux Miramón et Mejía.
Ordre de bataille français et forces étrangères
Sur les 38 493 militaires français envoyés au Mexique, 6 654 sont morts de blessures ou de maladie (soit 20 % des forces françaises). En 1863, le khédive d'Égypte a offert un bataillon de 450 soldats à l'Empire mexicain, dont beaucoup de Soudanais supposés plus résistants aux maladies tropicales. À partir de 1864-1865, l'Autriche-Hongrie a envoyé 7 000 hommes (Polonais, Hongrois…). 2 000 volontaires belges ont formé le régiment Impératrice Charlotte.
Les unités françaises impliquées dans cette expédition comprennent :
- les 7e, 51e, 62e, 81e, 95e et 99e régiments d'infanterie de ligne ;
- les 1er, 7e, 18e et 20e de chasseurs à pied ;
- des bataillons du 1er, 2e et 3e zouaves ;
- le 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique ;
- un bataillon de marche de tirailleurs algériens.
- le régiment étranger, premier des régiments de la légion étrangère qui se distingue à la bataille de Camerone ;
- le 12e régiment de chasseurs à cheval ;
- des escadrons du 1er, 2e et 3e régiment de chasseurs d'Afrique ;
- deux escadrons du 5e régiment de hussards ;
- des compagnies du 1er, 2e et 3e régiment de génie ;
- des batteries du 1er, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 9e, 11e régiment d'artillerie.
Attitude des États-Unis
Napoléon III, qui souhaite établir en Amérique latine un empire latin et catholique pour barrer l'expansion des États-Unis anglo-saxons et protestants, entreprend la conquête du Mexique et offre à l'archiduc Maximilien d'Autriche le titre d'empereur, avec l'aide des conservateurs mexicains. N'étant reconnu que par les conservateurs mexicains, Maximilien applique une politique libérale, s'appuyant pour l'essentiel sur la présence des troupes françaises. Il bénéficie également de la non-intervention des États-Unis, accaparés par la Guerre de Sécession. En 1864, la situation change. Les victoires du Nord sur le Sud modifient les vues du gouvernement de Washington, et le Congrès vote une résolution protestant contre l'intervention de la France au Mexique. Ayant définitivement mis fin à la guerre civile en 1865, les États-Unis reconnaissaient le gouvernement de Benito Juárez. Dans la correspondance diplomatique des agents fédéraux reparaît la Doctrine de Monroe. Devant les menaces des États-Unis, les troupes françaises finissent par quitter le Mexique. Maximilien refuse de partir. Grâce à l'appui des États-Unis, Benito Juárez remporte la victoire. Maximilien paye de sa vie le rêve de Napoléon III, et la Doctrine de Monroe triomphe.
Depuis cette époque, la Doctrine de Monroe s'applique sur tout le Nouveau Monde. Au Mexique, le régime républicain fut bientôt menacé par l'agitation des généraux vainqueurs et par les dissensions internes qui opposaient les libéraux. À la mort de Benito Juárez, en 1872, le Mexique fut de nouveau au bord de la guerre civile. Son successeur, Sebastián Lerdo de Tejada, relança une politique anticléricale, qui provoqua le soulèvement des paysans. Il fut renversé en 1876 par le général Porfirio Díaz.
Précision sur l'engagement de la Légion étrangère
Initialement, la Légion ne devait pas participer à la campagne. Voyant beaucoup d'autres régiments partir et pas eux, les officiers subalternes (lieutenants et capitaines) du Régiment Étranger (la Légion étrangère ne comptait alors qu'un régiment) envoyèrent une pétition à l'empereur Napoléon III, lui demandant « l'honneur d'aller se faire tuer » pour la France au Mexique. Les pétitions étant tout à fait interdites par les règlements militaires, le chef de corps du régiment fut puni exemplairement. Cependant, Napoléon III accéda à la demande et le Régiment Étranger partit ainsi au Mexique.
Le régiment arrive le 25 mars 1863 et se voit alors confier la tâche ingrate d'escorter des convois entre Veracruz et Puebla. Mais la 3e compagnie s'illustre le 30 avril 1863 au cours du combat de Camerone (en espagnol Camarón rebaptisée plus tard Villa Tejeda) qui reste dans l'histoire comme l'illustration du sacrifice au nom de la parole donnée et de l'exécution de la mission, au péril de sa vie si nécessaire. Bien qu'il s'agisse pour la Légion d'une « défaite », elle est commémorée par les légionnaires avec autant de ferveur que par les Mexicains, qui reconnaissent sans réserve le courage des légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu'il ne resta que six combattants : le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin et Leonhard), qui tentèrent une ultime charge à la baïonnette. Le capitaine Danjou y perdit la vie et y laissa sa main de bois qui fut retrouvée deux ans plus tard par un lieutenant autrichien. Cette main est devenue un objet précieux pour tous les légionnaires.
De décembre 1864 à février 1865, les unités du régiment participent au siège d'Oaxaca. Le 3 juillet 1866, les 3e et 5e compagnies du 4e bataillon livrent un combat comparable à celui de Camerone. Sous les ordres du capitaine Frenet, les 125 légionnaires encerclés dans l'hacienda de l’Incarnación résistent victorieusement durant 48 heures à plus de 600 Mexicains.
Total des pertes dans l’expédition du Mexique : 22 officiers, 32 sous-officiers et 414 légionnaires. L'accord passé avec l'empereur Maximilien indiquait que la Légion étrangère devait passer au service du Mexique ; comme l'aventure française au Mexique tourne au désastre, la Légion rentre en France.
Principales batailles de l'expédition
- Bataille de Las Cumbres
- Bataille de Puebla (5 mai 1862) puis siège de Puebla
- Bataille de Camerone
- Bataille de Bagdad (Mexique)
- Bataille de Tacambaro
- Bataille de la Carbonera
- Siège de Querétaro
Notes et références
- (es) Agustín Rivera, Anales mexicanos: la Reforma y el Segundo Imperio, México D.F., Universidad Nacional Autónoma de México, 1994 (ISBN 978-968-363-393-4)
- Les grandes batailles de l'histoire Camerone 1863, Max Patay et Eric Bourdessol, Socomer édition, 1988.
Voir aussi
Bibliographie
- Émile de Kératry, L'Élévation et la chute de l'empereur Maximilien, intervention française au Mexique, 1861-1867, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1867, 2e éd.
- Gustave Léon Niox (général), L’expédition du Mexique 1861-1867, récit politique et militaire, Paris, J. Dumaine, 1874
- Henri Loizillon (colonel), Lettres sur l’expédition du Mexique, publiées par sa sœur, 1862-1867, Paris, 1890.
- Pierre Sergent Camerone la campagne héroïque de la Légion Etrangère au Mexique, Fayard, 1980
- Jean-François Lecaillon, Napoléon III et le Mexique, Horizons Amérique Latine, Parins, 1994, (ISBN 2738423361)
- Jean Avenel, La campagne du Mexique (1862-1867), Paris, éd. Economica, 1996, (ISBN 2-7178-3110-X)
- Jean-Marie Déguignet, Mémoire d'un paysan bas-breton, An Here, Le Relecq-Kerhuon, 1998, (ISBN 2-86843-178-X) et Histoire de ma vie, An Here, Le Relecq-Kerhuon, 2001, (ISBN 2-86843-226-3) (voir aussi La campagne du Mexique vécue par Jean-Marie Déguignet.
- Alain Gouttman, La Guerre du Mexique (1862-1867) : le mirage américain de Napoléon III, Perrin, 2008
- Charlotte ou la nuit mexicaine, Liliane Wouters, les éperonniers, Bruxelles, 1989
- Charlotte, Michèle Fabien, Labor (Espace Nord), Bruxelles, 2000
- Les Barcelonnettes, Alain Dugrand et Anne Vallaeys, Fayard 2003
- Camarón, Jean-Joseph Julaud, Le Cherche midi éditeur, 2008 - (ISBN 2-7491-1059-9)
- Maximilien et Juarez, de John Huston, avec Aenas MacKenzie et Wolfgang Reinhardt d’après la pièce de Franz Werfel et le roman de Bertita Harding (1939)
- Major Dundee, de Sam Peckinpah, avec Charlton Heston, Richard Harris, Jim Hutton, James Coburn, Michael Anderson Jr (1964)
- Vera Cruz, de Robert Aldrich, avec Gary Cooper, Burt Lancaster, Ernest Borgnine, Charles Bronson.(1955)
- Sierra torride, de Don Siegel, avec Clint Eastwood, Shirley MacLaine, Alberto Morin.(1970)
- Savate, de Isaac Florentine, avec Olivier Gruner, Ian Ziering, Marc Singer, Ashley Laurence, James Brolin.(1994)
- Les Géants de l'Ouest, avec John Wayne, Rock Hudson, Antonio Aguilar.(1969)
Articles connexes
- Cette expédition a un précédent : Guerre de la pâtisserie (1838) ; le Mexique est alors identifié comme zone d'influence dans la géopolitique du second empire colonial français.
Liens externes
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