- Grandes antiennes « Ô » de l'Avent
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Venant du grec αντιφωνη, le mot « antienne » signifie chant alternatif . Les grandes antiennes « Ô », en latin antiphonae majores , en anglais Great O antiphons et parfois « anthems[1] », appelées aussi Antiennes de Magnificat parce qu'elles étaient chantées avant et après le Magnificat, sont traditionnellement chantées aux Vêpres dans la semaine précédant Noël.On les appelle ainsi car elles commencent par « Ô ». On les nommait familièrement : « Grandes Ô », , « Antiennes Ô » ou juste « Ô , de Noël ». Elles s'adressent au Christ qui va naître, et comme toutes les antiennes anciennes, contiennent de nombreuses références bibliques et allusions au Nouveau et à l'Ancien Testament. En grégorien, elles sont toutes dans le même mode, le deuxième mode. Attente de Dieu, elles se terminent 23 décembre, veille de la fête de Noël célébrant la naissance de Jésus-Christ pour tous les chrétiens.
Elles associent l'invocation du Messie (« Ô … ») avec la prière pour sa venue (introduite par : veni, « viens ») et s'appuient sur les textes de l'Ancien Testament (notamment sur le livre d'Isaïe). Chaque antienne reprend une prophétie d'Isaïe et chacune est un titre du Messie attendu.
Définition du Dictionnaire de Trévoux
« NOËL. s. m. Ce mot ne se prononce pas tout-à-fait comme il est écrit no-ël, ni aussi comme nouel, mais d’un son mitoyen, qui participe de ces deux orthographes. Christi natalis dies, natalibus Domini sacer dies. Fête de la Nativité de N. S. L’Avent de Noël est le temps d’un mois, pendant lequel on attend la Fête de Noël, & on se prépare à la célébrer. Neuf jours devant ce saint jour, on s’y prépare d’une manière plus particulière, & on chante dans l’Église les Antiennes qu’on appelle les O, parce qu’elles commencent toutes par O. C’est en ce temps-là qu’on célèbre dans l’Espagne, le Portugal & ailleurs, la Fête qu’on appelle l’Attente des couches de la sainte Vierge : Expectatio partus Beatæ Virginis. O, est la marque d’un souhait, & d’un ardent désir, pour marquer les souhaits & les vœux que les anciens Patriarches, Prophètes & les âmes saintes de l’ancien Testament, avoient de la venue du Messie, après laquelle ils soupiroient, & qu’ils demandoient par ces aspirations, ô Sapientia ! ô Sagesse ! ô Adonai ! ô Notre-Seigneur ! ô Radix Jessé ! ô Racine de Jessé ! ô Clavis David ! ô Clef de David ! ô Oriens ! ô Orient ! ô Rex gentium ! ô Roi des Nations ! ô Emmanuel ! ô Dieu avec nous, &c »
— Dictionnaire de Trévoux, 1771
L'initiale du premier mot de ces sept antiennes de la dernière à la première donne en inversé, en latin l'acrostiche ERO CRAS : « Demain je serai là » présent dans l'Office de la Nuit de Noël.
Historique
- Ces antiennes dateraient du pape Grégoire le Grand (600). On trouve mention de O Clavis David dans la Vie d'Alcuin : qu'il récita trois jours avant sa mort. Le concile de Tolède en 636, ordonne de chanter chaque jour une de ces antiennes pendant l'octave de l'Annonciation, qui était alors célébrée huit jours avant Noël[2]. Ces invocations dateraient donc du VIIe ‑ VIIIe siècle à Rome, de type romaines et non grégoriennes en leur origine, puis auraient été introduites à Milan (chant ambrosien) après le VIIIe siècle et auraient été plus tard, en Gaule rectifiées pour s'accorder aux canons du chant grégorien. Boethius y ferait une légère allusion. Vers l’an 830 Amalaire de Metz leur consacre un chapitre dans son ouvrage De Ordine Antiphonarii (chapitre 13). L'Ordo du Chanoine Benoît (vers 1140) atteste l'usage de les chanter du 6 au 13 décembre. Au IXe siècle, elles sont chantées au Magnificat des Vêpres mais auparavant elles étaient chantées avec le Benedictus (Bénévent et Mont-Cassin)[3]. Elles étaient aussi répandues en Angleterre, dans l'église anglicane et luthérienne. Dans un Cantatorium du Xe siècle on ne trouve cependant que Veni Domine et Noli tardare, « Viens Seigneur et ne tarde pas à libérer ton peuple » et elles ne semblent répandues qu'à partir du XIIe ‑ XIIIe siècle siècle.
- Du Cange nous apprend que cette période de sept jours où on chantait les antiennes était appelée Oleries. Ce nom ne nous est connu que par un seul texte, trouvé dans une lettre de rémission de 1478 « Le dimanche dernier des Oleries, de devant Noël ». Le théologien Jean Grancolas affirme que dans certains ordres romains elles étaient chantées depuis le jour de la Saint Nicolas, donc le 6 décembre et duraient jusque Noël. À Rouen on chantait huit antiennes à partir du 16 décembre, à Paris il y avait deux autres antiennes propres, ce qui en faisait neuf, et cette liturgie commençait deux jours avant Rome, le 15 décembre : ce sont O sancte sanctorum et O pastor Israel, qui avaient remplacé celles en honneur de la sainte Vierge et de saint Thomas[4]. Selon Guillaume Durand et Honoré d'Autun on en chantait douze dans certaines églises pour honorer les douze prophètes qui ont annoncé la venue du Messie et les douze apôtres qui l'ont prêchée et un manuscrit de Monza en rapporte treize : « Le nombre de ces antiennes, qu'on appelle vulgairement les Ô de l'Avent, parce qu'elles commencent toutes par cette exclamation, est de sept dans l'église romaine, une pour chacune des sept Féries majeures, et elles s'adressent toutes à Jésus-Christ. D'autres églises, au Moyen Âge, en ajoutèrent deux autres : une à la Sainte Vierge, O Virgo Virginum ! et une à l'ange Gabriel, O Gabriel ! ou encore à saint Thomas, dont la fête tombe dans le cours des Fériés majeures. Cette dernière commence ainsi : O Thomas Didyme ! À partir du XIIIe siècle, elle remplaça presque universellement celle : O Gabriel ! Il y eut même des églises qui portèrent jusqu'à douze le nombre des grandes Antiennes, en ajoutant à ces neuf antiennes, trois autres : une au Christ, O Rex pacifice ! une seconde à la Sainte Vierge, O mundi Domina ! et enfin une dernière en manière d'apostrophe à Jérusalem, O Hierusalem ! » (Dom Guéranger). O Virgo Virginum et O Thomas furent supprimées après le pontificat de Pie V et leur furent substituées O pastor Israël pour la fête de Saint Thomas et O Sancte Sanctorum[5].
- On plaçait sur le tabernacle ou sur l'autel un cercle de métal poli, déviant un peu de la ligne perpendiculaire. Sur les parois intérieures de ce cercle étaient ménagées plusieurs lances ou chevilles, sur lesquelles on implantait des cierges allumés, un par jour, jusqu'à ce que la totalité des antiennes soient chantées. Le Saint Sacrement était exposé au centre de ce cercle rayonnant[6].Cette coutume est remplacée aujourd'hui par les quatre bougies de l'Avent[7].
- On faisait triompher les antiennes Ô, c'est-à-dire qu'elles étaient chantées trois fois, après le Magnificat et le chant de l’antienne était alors repris à chaque reprise entre les versets du Magnificat. On les chantait aussi parfois après le Benedictus des Laudes.
Un enracinement dans la tradition d'Israël
Les antiennes permettaient de prier la conversion des Juifs, ce auquel le nombre de références bibliques et de termes hébreux (Adonaï, Emmanuel) incitait[8]. Les antiennes soulignent que Jésus est bien le Fils de Dieu, et du Dieu Père de l'Ancien Testament. La coutume d'allumer des bougies, une par jour, de faire des cadeaux, rappelle la fête d'Hanouka ou de la dédicace, qui se célèbre en hiver aux alentours de Noël.
Au XIXe siècle, Mgr Sarnelli[9] citait ainsi quelques-unes des prières que les juifs avaient coutume de réciter chaque jour et qui furent introduites lors du retour de la captivité de Babylone. « Elles portent, ajoute-t-il, comme nos antiennes de Noël, le caractère de l'admiration plutôt que celui de l'aspiration, car elles ont rapport aux principaux événements de l'histoire sainte. » Elles formaient le lien entre l'Ancien et le Nouveau Testament[10]. « Ces prières portaient le nom de « bénédictions » : elles sont entonnées par quelqu'un de la synagogue, et tous les poursuivent, se tenant debout et avec les pieds joints et appuyés également sur le pavé. On dit aussi qu'ils le font dans une posture inclinée, parce que, selon leurs rabbins, l'épine dorsale, qui est formée de dix-huit ossements, doit être inclinée en récitant les dix-huit bénédictions. » Que dire après cela, concluait Mgr Sarnelli, de l'attention et de la piété que les chrétiens devaient mettre à réciter les prières que leur enseignait l'Église.
La fête de l' Expectation de l'enfantement de la Sainte Vierge
- En Espagne, on célébrait le 18 décembre la fête de l' Expectation de l'enfantement de la Sainte Vierge , ou Attente des couches de la Sainte Vierge, fête qui datait du dixième Concile de Tolède en 656: l'Église de Milan célébrait déjà, au sixième et dernier dimanche de l'Avent, l'Office et la Fête de l’ Annonciation de la Sainte Vierge, et donnait à la dernière semaine de ce saint temps le nom de Hebdomada de Exceptato (du latin : Expectato, Attente). Cette fête était appelée « Notre-Dame de l'O », ou la « Fête de l’O », à cause des grandes Antiennes. Pendant les huit jours de l'octave de Noël était célébrée une messe du matin solennelle à laquelle toutes les femme enceintes assistaient, quels que soient leur rang et leur condition[11].
Calendrier des antiennes
> 17 décembre O S apientia , quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d'un pôle à l'autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseigner le chemin de la prudence 18 décembre O A donaï, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento. Ô Adonaï, guide du peuple d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver. 19 décembre O R adix Iesse , qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare. Ô Fils de la race de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus ! 20 décembre O C lavis David , et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis. Ô Clef de la cité de David, sceptre du royaume d'Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort. 21 décembre O O riens , splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis. Ô Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort. 22 décembre O R ex gentium , et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti. Ô Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile. 23 décembre O E mmanuel , Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster. Ô Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu ! En Angleterre
Elles ont été chantées en Angleterre au long de siècles aussi bien chez les anglicans que chez les luthériens quoique ne faisant pas partie du Book of Common Prayer, mais des Anglican liturgical sources, comme l'English Hymnal (les versions anglaises, qui ne sont pas toujours la traduction littérale du latin, proviennent de Culte commun liturgique de l'Église d'Angleterre).
Bien que le calendrier des antiennes et les dates indiquées ci-dessus aient été assez universellement suivies tout au long des siècles de chrétienté occidentale, une pratique médiévale anglaise consistait à décaler toutes les antiennes d'une journée (commençant par conséquent le 16 décembre) en ajoutant une antienne supplémentaire (huitième) le 23 décembre, acrostiche devenant ainsi Vero cras, « véritablement, demain ». Il s'agit de l'antienne O Virgo virginum (Ô Vierge de vierges), avec le texte suivant (en latin, en anglais) :
O Virgo virginum, quomodo fiet istud ?
Quia nec primam similem visa es nec habere sequentem.
Filiae Jerusalem, quid m'admiramini ?
Divinum is mysterium hoc quod cernitis.O Virgin of virgins, how shall this be?
For neither before thee was any like thee,
nor shall there be after.
Daughters of Jerusalem, why marvel ye at me?
The thing which ye behold is a divine mystery.Étant données ses origines anglaises, cette alternative a toujours été la version utilisée dans l'Église d'Angleterre (y compris la cathédrale de Cantorbéry) jusqu'à l'époque moderne et elle a été la version imprimée dans les sources de liturgie traditionnelle en Église d'Angleterre. Depuis 2000, toutefois, l'Église d'Angleterre semble avoir délaissé cette pratique médiévale anglaise pour la norme universelle, et le Culte commun prévoit désormais la version simple des antiennes et non la version octuple.
De sept à douze antiennes
Neuf antiennes
Deux antiennes complétaient souvent les sept représentant les sept dons du Saint-Esprit pour donner neuf antiennes comme neuf chœurs des anges :
- O Thomas Didyme, qui Christum meruisti cernere, te precibus rogamus altisonis, succurre nobis miseris, ne damnemur cum impiis in adventu iudicis.
O Thomas Didyme, vous qui méritâtes de voir le Christ, nous vous adressons à haute voix nos prières, secourez-nous dans notre misère, afin que nous ne soyons pas condamnés avec les impies, quand le Juge arrivera. 21 décembre Chantée au Moyen-Age fut remplacée au XVIIe siècle siècle par Ô Pastor Israël.
- O Virgo virginum, quomodo fiet istud ?Quia nec primam similem visa es nec habere sequentem. Filiae Jérusalem, quid m'admiramini ?.
Hymne chanté en Angleterre. La dernière des antiennes chez les religieux Prémontrés. Chantée au Moyen Âge, elle fut remplacée au XVIIe siècle siècle par Ô Sancte Sanctorum[12].
Antiennes supplémentaires
Certaines églises médiévales avaient jusque douze ou même treize antiennes, ajoutant le « O Rex Pacifice », « O Mundi domina », « O hierusalem ». « O Gabriel, nuntius cœlorum », par la suite remplacé par l'antienne « O Thoma Didyme » pour la fête de l'apôtre saint Thomas (21 décembre).
- O Sancte sanctorum, speculum sine macula Dei maiestatis, et imago bonitatis illius : veni ut deleatur iniquitas, et adducatur iustitia sempiterna. « O Saint des saints, miroir sans tache du Dieu de majesté et image de sa bonté, venez effacer l'iniquité et apporter la justice éternelle ». Le 20 décembre
- O Pastor Israel, et dominator in domo David, cuius egressus ab initio, a diebus æternitatis : veni ut pascas populum tuum in fortitudine, et regnes in iustitia et iudicio. « O Berger d'Israël et souverain de la maison de David, son chemin de liberté dès le commencement et pour l'éternité, venez nourrir votre peuple de courage, et régner avec justice et droiture. » Le 23 décembre. (réf. Michée, Jean 10, 11-18)
- O Gabriel, nuntius cælorum qui ianuis clausis ad me intrasti et Verbum nuntiasti, concipies et paries, Emmanuel vocabitur. « O Gabriel, messager des cieux, qui es entré chez moi toutes portes closes, et m'as annoncé le Verbe en disant : vous concevrez et enfanterez un fils, il sera nommé Emmanuel ».
- O Hierusalem, civitas Dei summi, leva in circuitu oculos tuos, et vide Dominum tuum, quia iam veniet solvere te a vinculis. « O Jérusalem, ville du Dieu Très-Haut, lève les yeux autour de toi et vois ton Seigneur qui va venir pour te dégager de tes liens ».
- O Rex pacifice, tu ante saecula nate, per auream egredere portam, redemptos tuos visita, et eos illuc revoca, unde ruerunt per culpam. « O Roi Pacifique ! vous qui êtes né avant les siècles, hâtez-vous de sortir par la porte d'or : visitez ceux que vous devez racheter, et faites-les remonter au lieu d'où le péché les a précipités ».
- O Mundi Domina regio ex semine orta ex tuo iam Christus processit alvo tamquam sponsus de thalamo .hic iacet in praesepio qui et sidera regit Hymne trouvé en Hongrie avec un texte différent.
- O Summe Artifex , polique rector siderum altissime, ad homines descende, sedentes in tenebris et umbra mortis . Chantée en Allemagne et en Belgique : quelques ordres prémontrés dont Saint-Pierre à Anderlecht et de Saint-Pierre à Louvain, Liège, le 23 décembre[13],[14].
Hymne lié : Veni, veni Emmanuel[15],[16]
> Gaude! Gaude! Emmanuel Nascetur pro te, Israel.
Refrain : Réjouis-toi, réjouis-toi, le Signe T’apparaîtra, ô Israël
Veni, veni Emmanuel! Captivum solve Israel! Qui gemit in exilio, Privatus Dei Filio, Gaude, gaude, Emmanuel Nascetur pro te, Israel
Ô viens, ô viens, Emmanuel Et paye la rançon d’Israël Qui se désole dans l’exil, Attendant la venue du Fils de Dieu
Veni, veni, Adonai, Qui populo in Sina Legem dedisiti vertice In maiestate glorie.
Viens, viens Adonaï Toi qui sur les hauteurs du Sinaï Donnas au peuple ses lois, Dans la majesté de sa gloire
Veni, O Iesse virgula, ex hostis tuos ungula, de spectu tuos tartari educ et antro barathri
Ô viens, Toi, Rameau de Jessé Délivre-toi de la tyrannie de Satan Sauve ton peuple des profondeurs de l’Enfer (du Tartare) Et donne lui la victoire par-delà le tombeau
Veni, Clavis Davidica, regna reclude caelica, fac iter tutum superum, et claude vias inferum
Ô viens, Toi, Clef de David, viens Et ouvre en grand notre maison dans le ciel Rends sûr le chemin qui y conduit Et barre le sentier de la misère
Veni, veni O Oriens, solare nos adveniens, noctis depelle nebulas, dirasque mortis tenebras
Ô viens, Toi, Première lueur du jour, Viens et réconforte nos esprits de ton avènement Disperse les sombres nuages de la nuit Et chasse les ombres de la mort
Veni, veni, Rex gentium, veni, Redemptor omnium, ut salvas tuos famulos peccati sibi conscios.
Viens, ô viens, Toi, Seigneur tout puissant Qui à tes tribus, sur le mont Sinaï, Dans les temps anciens, donna la Loi Au milieu des nuages, majestueux et redoutable
Au fil des siècles
Au XVIIIe siècle, dans un ouvrage[17], on trouve quelques prières accompagnant les antiennes sur l'Incarnation de Jésus Sagesse éternelle (O Sapientia) et Verbe fait chair pour méditer l'octave du 16 au 24 décembre à partir du 16 : Hommage à l'Esprit de Jésus dans la Crèche .- à la bouche adorable de Jésus naissant.- aux mains sacrées de Jésus dans la Crèche .- aux Yeux de Jésus .- aux pieds adorables de Jésus dans la Crèche.- à la Chair de Jésus dans la Crèche, au Sang de Jésus dans la Crèche .- à l'âme de Jésus nouveau né. - Hommage à la Divinité de Jésus dans l'étable.
Musique : adaptations
Elles sont chantées en chant grégorien. Elles furent aussi mises en musique par :
- Le Codex (Anonyme) franco-cypriote de Turin du XIVe siècle ( Codex J.II 9. Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria) contient une version polyphonique de ces antiennes (motets) s'achevant par l'antienne O sacra virgo virginum/Tu nati nata suscipe et l'hymne de la nativité Puer nascitur/Homo mortalis firmiter[18].
- Louis-Nicolas Clérambault, Marc-Antoine Charpentier (Salut de la veille des O et les 7 O suivant le Romain H 36 à 43)[19]et Jean-Baptiste Geoffroy (Musica sacra), 1661[20].
- Louis Charles Grénon (1734 - 1769) Maîtres de Musique à la Cathédrale du Puy
- Le compositeur estonien Arvo Pärt qui en 1988 a utilisé une traduction allemande pour sa pièce "Sept antiennes de Magnificat" pour chœur a cappella, dans une vision chrétienne.
- Le compositeur britannique Bob Chilcott (en) a composé une œuvre pour chœur a cappella sur la version latine de ces antiennes, sous le titre Advent Antiphons
- Le compositeur polonais Pawel Lukaszewski (en) en 1995-1999 : 7 pièces pour chœur a cappella O Antiphons[21].
- Elles furent aussi adaptées par le compositeur lituanien Vytautas Miškinis (en)
- Le compositeur et organiste Jean-Luc Étienne les mit en musique en 2008.
Elles restent avant tout une œuvre liturgique destinée aux Vêpres de l'Avent.
Compléments
Source
- (en) O Antiphons, Henry, H. (1911). O Antiphons. In The Catholic Encyclopedia. New York: Robert Appleton Company .
Liens internes
Liens externes
Media
- Dominicains : Chantées en grégorien
- Sœurs de Sion, chantées en français
- Interprétation solo Prieuré bénédictin Notre-Dame de Bethléem
- Très beau diaporama et grégorien
Bibliographie
- (en) Johannes de Muris. [lire en ligne] The Summa musice: a thirteenth century manual for singers , Christopher Page, Johannes de Muris
- (la)Jean Grancolas. [lire en ligne] Commentarius historicus in Romanum Breviarium Chapitre XI page 205.« De Solemnibus Adventus Antiphonis, quae ab O incipiunt » , et (fr) [lire en ligne] Traité de la messe et de l'office divin [signed J. G.]. Par Jean Grancolas page 411.
- Origines et raison de la liturgie catholique Gabriel Avedichian
- L'Avent Liturgique, in Revue Bénédictine (1905)
- Dom Flicoteaux, Les « O de l'Avent » in : Revue grégorienne Volumes 25 à 26, Institut grégorien de Paris, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Société de Saint Jean l'Evangéliste , 1946
- Isabelle Bichet, Marana Tha, Seigneur, viens, poèmes sur les grandes antiennes de l'Avent , Reims, (1954}.
- (it) Maurice Gilbert, Les grandes antiennes de l'Avent: in La Civiltà Cattolica [8]
- Gasser, Sylvain, «Les antiennes O», Études grégoriennes 24 (1992), 53-84.
- Knoblach T. J .-« The « O » Antiphons ».- Ephemerides Liturgicae .-ISSN 0013-9491.- 1992, vol. 106, n°3, p. 177-204
- L'origine du chant grégorien (32 références)
- (en) A Cabanis, « a note on the date of the Great Advent Antiphon » article cité dans : Harvard dictionary of music : « O antiphons »
- (en) [9] What are the antiphons , Saunders.
- (en) [10] { Church Times, Advent antiphons, Sonnets en anglais de Malcolm Guite
- (en)Hasten the Kingdom: Praying the O Antiphons of Advent, Mary Winifred, 1996
- (en) Seven bells to Bethlehem: the O antiphons of Advent, Oliver Treanor, 1995 (en) Catholic Encyclopedia
- Jean-Baptiste Geoffroy – Antiennes O (édition moderne)
Discographie
- Marc-Antoine Charpentier Le Malade Imaginaire & Les Antiennes "O" de l'Avent Noël pour les instruments ...Les Arts florissants - William Christie, dir.Harmonia mundi HMC 90 1336 & 90 5124 [CDx2]
- « O » Anthems for Advent ~ Charpentier (Artiste), William Christie, Les Arts Florissants
- Noël au Collège de St John, Œuvres chorales, Chœur du St John’s College, Direction David Hill
- O sapientia - Chœur des Moines de Ligugé- dans Le livre aux sept Sceaux, Chant grégorien.
- CD Humble Sauveur, Abbaye de Tamié, Bayard
- Postludes libres pour des Antiennes de Magnificat, for organ or harmonium, Op. 68 Charles Tournemire.1935.
Notes et références
- Anthems sur Encyclopédie Universalis
- Eugène Decorde, Dictionnaire du culte catholique'
- [1] L'origine du chant grégorien, illustrations musicales, p. 15
- Migne
- Source /: Jean Grancolas
- Hanoukka qui se célèbre au même moment chez les Juifs. La coutume de cierges allumés chaque jour n'est pas sans rappeler
- Dom Guéranger http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/avent/061.htm
- François Louis Gauthier
- Mélanie, voyante des apparitions de La Salette - « Les Antiennes de Noël » dans Correspondance de Rome, Volume 1- Pie IX Mgr Sarnelli était le confesseur de
1. O scutum Abrahœ, pour montrer la délivrance du saint patriarche de la ville d' Ur des Chaldéens .
2. O vivificansmortuos, pour exprimer la délivrance d'Isaac, à la place duquel un bélier est immolé.
3. Deus sanctus; elle a rapport à l'échelle du Patriarche Jacob.
4. O qui largiris scientiam : pour exprimer Joseph qui est éclairé de Dieu pour expliquer les choses secrètes et les songes.
5. O qui panitentiam amas, pour signifier Ruben lorsque, condamné à cause de son crime, il mérita d'être absous à cause de sa pénitence.
6. O misericors qui multiplicas remissionem : on entend, par là, le pardon du crime commis par Juda et Thamar ; il fut pardonné à cause de l'aveu de Juda : justior me est.
7. O Redemptor Israelis : cette prière a rapport à la rédemption de l'Égypte.
8. O qui mederis infirmis : les juifs croient qu'Abraham fut malade de la circoncision, et ils récitent cette prière en actions de grâces de sa guérison.
9. O qui benedicis annis, pour signifier qu'Isaac récolta cent pour un.
10. O qui congregas dispersiones populi tui, pour exprimer la réunion de Jacob et de Joseph en Égypte.
11. O rex qui diligis justiliam : elle a rapport aux paroles que Dieu dit à Moïse : Hac tunt judicia, etc.
12. O qui conficis inimicos : c'est la submersion des Égyptiens dans la mer Rouge.
14. O qui spem ac fiduciam das : c'est pour exprimer ce que Dieu a dit à Jacob : Joseph ponet manum suam super oculos tuos. 14. 0 qui œdificas Hierosolymam, par rapport à la construction de la ville de Siou par le roi David.
15. O qui facis, ut germinet cornu Messiœ tui : c'est le passage de la mer Rouge.
16. O qui audis orationem, pour rappeler que les Israélites prièrent Dieu et en furent exaucés.
17. Qui restituit divinam majestatem tuam, lorsque la majesté de Dieu se fit voir dans le tabernacle.
18. Bonum est nomen tuum, lorsque Salomon introduisit l'arche dans l'intérieur du sanctuaire
Voici la liste qu'il donnait de ces dix-huit antiennes à l'usage des juifs :
- Dom Guéranger XVIII DECEMBRE. L'EXPECTATION DE L'ENFANTEMENT DE LA SAINTE VIERGE[lire en ligne] Lire en détail :
- L'année liturgique: L'Avent liturgique Par Prosper Guéranger
- XIVe siècle Analecta Praemonstratensia, Volume 32 page 145 « Les antiennes O dans la liturgie des Prémontrés » et Les ordinaires des collégiales Saint-Pierre à Louvain et Saints-Pierre-et-Paul à Anderlecht d'après des manuscrits du
- [2] Medieval Hungarian Christmas Music
- [3] et http://www.hymnsandcarolsofchristmas.com/Hymns_and_Carols/NonEnglish/veni_veni_emanuel.htm Source de la traduction : texte français et anglais
- XVIIIe siècle dans Psalteriolum Cantionum Catholicarum (Cologne 1710) et fut adapté en anglais par J. M. Neale. Article détaillé : O come, O come, Emmanuel (en) Cet Hymne de l'Avent paraphrasant les antiennes Ô apparaît tardivement au
- [4] Conduite pour passer saintement le temps de l'Avent d'Avrillon (Jean-Baptiste-Elie, le R.P.)
- P.A.N. Project Ars Nova Harvard dictionary of music - Willi Apel, Willi Apel - 1969 voir aussi
- [5] Les Arts Florissants Molière et les Antiennes O
- Jean-Baptiste Geoffroy, (1601-1675) Antiennes "O" [Musique imprimée] : extraites de sa Musica sacra, 1661 : pour chœur et basse continue / Jean-Baptiste Geoffroy ; édition, Christophe Corp. - [Partition]. - Tours : la Sinfonie d'Orphée, 2008. - 1 partition
[Musica sacra. Antiennes O]
- [6] Pawel Lukaszewski: O Sapientia (SSAATTBB) et Antiphonae (text from Latin liturgy), mixed chorus, 1995-99 (each of its seven sections may be performed separately: O Sapientia; O Adonai; O radix Jesse [also version for female chorus, 1997]; O clavis David; O Oriens; O Rex gentium; O Emmanuel); Jesu Christi prostrationes (text from the Book of Isaiah), mixed chorus, 1999 [7].
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