Adolphe Sicé

Adolphe Sicé

Marie Eugène Adolphe Sicé est un médecin militaire et un résistant français, né le 23 décembre 1885 à Saint-Pierre (Martinique), décédé le 21 mars 1957 à Bâle (Suisse).

Sommaire

Biographie

Petit-fils d'un gouverneur des colonies et fils d'un magistrat[1], il perd sa mère très jeune, et il est élevé par sa tante, que son père épouse en secondes noces[2]. Après des études à la faculté de médecine de Bordeaux, il est reçu au concours d'anatomie en 1909, sort diplômé de l'École de santé navale deux ans plus tard[1] et devient docteur en médecine en 1911.

Médecin aide-major de 1re classe, il participe aux opérations militaires au Maroc de 1912 à 1914, dont il revient blessé et avec trois citations, et rencontre le maréchal Lyautey. En France en août 1914, il sert au sein de la 1re division mixte marocaine. En juin 1915, un éclat d'obus le blesse au genou à Plessis-de-Roye (Oise).

À la fin de 1916, médecin major de 2e classe, Adolphe Sicé est chargé d'une mission d'étude scientifique au Cameroun ; il y commence ses travaux sur la maladie du sommeil[2]. À son retour en France en octobre 1918, il sert au 1er régiment d'infanterie coloniale, avant de retourner en Afrique équatoriale française (AEF) comme directeur du laboratoire de recherches de Libreville (Gabon) en 1920. Puis on lui confie les services sanitaires et médicaux de la province de Fort-Dauphin, à Madagascar, pendant l'épidémie de peste de 1923 à 1926.

En 1927, il est nommé à la tête de l'Institut Pasteur de Brazzaville, où il demeure jusqu'en 1932, date de son retour en France avec le grade de médecin lieutenant-colonel. Après avoir enseigné à la chaire d'épidémiologie et de prophylaxie de l'École d'application du corps de santé coloniale de Marseille[2], promu médecin colonel en 1935, il est nommé en 1937 directeur des services sanitaires du Soudan, où il consacre ses recherches à la fièvre jaune et à la méningite cérébro-spinale[2].

Nommé général en 1939 et directeur du service de santé du 15e corps d'armée en campagne, il est directeur général des services sanitaires et médicaux de l'AEF en avril 1940. À l'annonce de la défaite de juin 1940, il se met au service du général de Gaulle, s'engageant en faveur du ralliement de l'AEF à la France libre entre juin et août.

Le 5 septembre 1941, la cour martiale de Gannat le condamne par contumace à la peine de mort et à la confiscation générale de ses biens pour « crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la patrie »[3].

Nommé directeur du Service de santé de l’Afrique française libre et membre du Conseil de défense de l'Empire en octobre 1940, il est victime, lors d'une tournée, d'un accident d'avion à Bitam (Gabon), le 7 février 1941. S'il n'est que blessé, le lieutenant-colonel André Parant, lui, est tué.

Haut-commissaire de l'Afrique française libre en juillet 1941, élevé à la dignité de compagnon de la Libération le 1er août, il intègre le conseil de l'ordre de la Libération.

En juin 1942, il quitte le Haut-commissariat (fonction supprimée) après une mission aux États-Unis et rejoint Londres à la demande du général de Gaulle, qui le nomme inspecteur général des services sanitaires et sociaux en juillet.

Envoyé en mission en Afrique en février 1943, il est à Madagascar quand, en 1944, il se voit confier l'organisation du service sanitaire du corps expéditionnaire allié qui doit débarquer en France, en liaison avec la direction des services de santé des armées alliées.

Après son départ du service actif, en décembre 1945, il devient vice-président, puis président en 1946 de la Croix-Rouge française.

Titulaire de la chaire de l'Institut de médecine tropicale de l'Université de Bâle (Suisse) en février 1947, il est désigné par le Conseil de la République en 1952 pour siéger à l'assemblée de l'Union française.

Décédé le 21 mars 1957 dans une clinique de Bâle, il est inhumé d'abord à Toulon, puis au cimetière de Passy, à Paris.

Décorations

Grande-Bretagne
Pologne
Maroc
Bénin
Iran

Œuvres

  • La Trypanosomiase humaine en Afrique intertropicale (préface du professeur Félix Mesnil), Vigot frères, 1937, 306 pages.
  • Précis de médecine coloniale (en collaboration avec Charles Joyeux), Masson, 1937, 1250 pages.
  • L'Afrique équatoriale française et le Cameroun au service de la France, PUF, 1946.
  • Précis de médecine des pays chauds (en collaboration avec Charles Joyeux), Masson, 1950, 1072 pages.

Notes et références

  1. a et b Henri Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Henri Temerson, 1957, p. 164 .
  2. a, b, c et d Jean de Kearney (2000), p. 26-27.
  3. Guy Raïssac, Un combat sans merci : L'Affaire Pétain-De Gaulle, Paris, Albin Michel, 1966, p. 478 

Bibliographie

  • Jean de Kearney, « Adolphe Sicé (1885-1957) », dans Revue de la France libre, no 310, 4e trimestre 2000, p. 26-27 [texte intégral] .
  • Edgard de Larminat, « Le médecin-général Sicé », dans Revue de la France libre, no 97, 1957, p. 11-12 .
  • Philippe Moukoko, Dictionnaire général du Congo-Brazzaville: alphabétique, analytique et critique, avec des annexes et un tableau chronologique, L'Harmattan, 1999, 442 p. [lire en ligne], « Sicé Adolphe (décret) », p. 323 .
  • Philippe Oulmont, François Broche (dir.), Georges Caïtucoli (dir.) et Jean-François Muracciole (dir.), Dictionnaire de la France libre, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, « Sicé, Adolphe (1885-1957) », p. 1346 .

Voir aussi

Liens externes


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