Éthique de l'environnement

Éthique de l'environnement

L'éthique de l'environnement (ou éthique environnementale) est une approche philosophique, principalement formalisée en Amérique du Nord au XXe siècle.
Elle concerne directement, ou indirectement, les rapport entre idéologies, cultures et actions humaines (individuelles et collectives) avec l'environnement et les êtres naturels[1] . Ces derniers sont pris en compte individuellement, mais aussi et de plus en plus collectivement et dans leurs interactions complexes au travers des communautés ou associations écologiques et plus récemment au travers de la biosphère.

Bien au delà d'un simple déploiement de l'éthique appliquée, l'éthique environnementale examine les rapports Homme-Nature en cherchant également à considérer les besoins propres de la nature. Elle analyse les rapports de l'Homme avec les entités naturelles vivantes sous l'angle de tous leurs impacts, dans l'espace et dans le temps, et à l'aune de valeurs morales. En cela, elle se démarque des approches anthropocentriques [2] et utilitaristes du Vivant nées en Europe et centrées sur l'Homme et ses besoins, sans pour autant pouvoir être confondue avec les approches plus holistiques de l'Asie traditionnelle ou animistes, car elle intègre aussi, à sa manière, les apports des sciences et techniques et en particulier de l'écologie scientifique.
L'éthicien qui s'intéresse au statut des entités naturelles vivantes, peut alors dans cette perspective attribuer l'équivalent de valeurs intrinsèques aux espèces ou systèmes naturels ; valeurs que l'on pourrait, voudrait ou devrait éventuellement accorder ou reconnaître à ces êtres de nature ou (espèces sauvages ou domestiques, écosystèmes, biosphère) qui le composent, ainsi qu'aux fonctions ou services écologiques et aménitaires qu'ils rendent.
Cette approche pose ou repose donc la question des droits et devoirs de l'Homme vis-à-vis des espèces, de la naturalité et des frontières posées par l'Homme entre lui-même et ce qu'il perçoit comme la nature ou l'environnement. Elle peut élargir les principes de prévention et de précaution au monde vivant, y compris pour des espèces non jugées vitales ou utiles pour l'homme.

Sommaire

Contexte et histoire

La pensée écologique ou de l'écologie est animée de nombreux courants et doctrines. Dans les années 1960 et 1970, aux États-Unis principalement, des philosophes ont commencé à théoriser et formaliser le concept d'éthique environnementale, sous l'influence de penseurs du XXe siècle, et probablement aussi en réaction à une éthique anthropocentrée qu'ils estimaient incomplète ou insuffisante.
La notion d'éthique environnementale recouvre des notions et principes encore très hétérogènes et ne semble pas avoir été reçue de la même manière dans les pays anglo-saxons et latins. Elle a dans le monde échangé avec des courants tels que l'écologie profonde, le féministe éthique, l'écologie sociale et politique. En France, le livre de Luc Ferry a décrédibilisé ces courants que l'auteur assimile à un anti-humanisme autoritaire, ce qui semble avoir freiné ces échanges et sa diffusion, mais elle s'est exprimée sous diverses formes, et était une des motivations d'une partie des acteurs du Grenelle de l'environnement [3].
Considérés comme complémentaires ou non, la majorité de ces doctrines s'intéressent à comprendre ou expliquer, en amont, les sources et justification des différentes causes de dégradation de l'environnement par l'homme.
Alors que la connaissance scientifique des écosystèmes s'étendait, la pensée écologique et certains philosophes lui attribuant une importance ont accordé une priorité croissante à la compréhension des chaines de causes et conséquences. Cette pensée s'intéresse aux systèmes adaptatifs naturels, des échelles génétiques à celle de la biosphère, en y intégrant l'homme et ses impacts ainsi que ses modes de pensée et d'action. Avec l'éthique environnementale, le philosophe tend à redéfinir le rapport de l'Homme avec la Nature en tenant compte de la perception globale et de l'interdépendance de l'ensemble des activités locales.
La pensée de l'écologie - même dans son champ scientifique - est souvent une pensée qui se veut éthique, qui a été qualifiée d'écothéocratique (source?) par certains de ses détracteurs (en ce qu'elle ne place pas l'homme au centre du monde), et qui se définirait comme un ensemble de savoirs écologiques applicables (source?).
Elle cherche à résoudre certains problèmes de la culture, dans ses relations au non-humain, dans sa relation aux temps courts et longs des gènes et de l'évolution. Elle propose de repenser le rapport Homme-Nature d'un point de vue philosophique.
De la valeur des faits, elle retient et reconnait l'étendue et la gravité de la pollution de l'environnement et de la crise environnementale. Elle cherche à en comprendre les racines, plus profondes probablement que ne le laissent penser les explications économistes de surexploitation irraisonnée de ressources lentement renouvelables.

Elle évolue avec un contexte où la pensée écologique et le discours écologiste sont de plus en plus perceptibles dans la culture, dans les médias et processus de décision et de construction. L'éthique environnementale reconnait par les sciences les systèmes évolutifs et s'occupe de la pollution réelle. Elle s'intéresse autant, voire plus aux faits et à ce qui est, qu'aux causes, idéologies et crises. Sur un territoire également occupé par l'écologisme, l'éthique environnementale oriente le discours vers le sens profond de nos actions. Elle accorde autant d'importance à la façon de penser qu'à l'objet pensé, ce qui peut conduire à modifier les façons de faire avec l'environnement.

Quatre grandes approches de l'éthique environnementale peuvent être énumérées

La réalisation du barrage des Trois-Gorges en Chine centrale a concerné un million de personnes, aux fins de production hydroélectrique. Les grands barrages ont aussi des impacts très importants sur l'environnement

.

Fondements philosophiques

Pour Aristote[4], la plante et l'animal ne sont que des moyens pour l'homme. Descartes justifie cette utilisation de la nature par son caractère entièrement mécaniste : l'animal n'est qu'une « machine » au fonctionnement remarquable. En sens inverse, Montaigne met en doute la place privilégiée de l'homme dans la nature : quand je joue avec ma chatte, dit-il, qui sait si elle ne me prend comme un passe-temps plus encore que je ne le fais d'elle[5] ?

D'un point de vue philosophique, l'éthique de l'environnement découle de principes éthiques généraux définis entre autres par le philosophe allemand Hans Jonas et l'Écologiste René Dubos (penser global, agir local).
En remontant plus loin dans l'Histoire, on peut trouver des philosophes du droit naturel comme John Locke, Samuel von Pufendorf, et Jean-Jacques Rousseau.

Les croyances modernes des rapports entre l'homme et l'environnement

La plupart des penseurs modernes doctrinaux ne donnent une valeur morale qu'aux êtres libres ou doués de raison, c’est-à-dire aux hommes, selon eux.

Pour Rousseau, certes l'animal est une « machine ingénieuse », mais son caractère d'être sensible interdit à l'homme de le considérer comme une simple chose et de le maltraiter inutilement[6]. La différence entre l'homme et l'animal, pour Rousseau, n'est que quantitative sur le plan de l'intelligence. Ce qui distingue essentiellement l'homme, c'est sa capacité d'abstraction, sa liberté d'agir ou de ne pas agir ; c'est aussi sa capacité de perfectionner la technologie au cours de sa vie (éducation) et d'effectuer ce transfert d'une génération à l'autre (histoire).

Kant fonde son éthique sur la volonté et la liberté. Les animaux, qui en sont dépourvus, selon lui, ne sont donc que des choses et non des personnes : les hommes peuvent les utiliser comme moyens[7].

Pour l’environnement selon la dimension islamique, la perspective est celle qui conçoit l’environnement comme un chapelet de signes à méditer. En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, l’être humain peut tirer profit des richesses de cet univers à la condition sine qua non que cela se fasse en toute mesure et intelligence. L’Islam, comme d'autres religions, enjoint chaque fidèle et adepte à se diriger vers plus de science ainsi qu’à profiter pleinement des ressources de la terre qui sont placées au service de l’homme, selon eux. Dans ce contexte, le progrès et les révolutions technologiques sont encouragés et admis si cela se fait dans le cadre d’une utilisation fonctionnelle, responsable et consciente des conséquences sur l’environnement, selon les doctrines enseignées.

La simplification et l'application d'un monothéisme engendre l'idéologie qu'un Dieu a fait de l’homme le lieutenant de la terre et cette responsabilité exige une vraie implication. Ainsi, dans une perspective limitée, ne pas jeter les détritus par terre même lorsque nous les considérons comme minimes (mégots, capuchons de bouteille, bout de papier, chewing gum…), éviter autant que possible le gaspillage même voire surtout lors des ablutions et ne pas faire souffrir les animaux et faire preuve de bonté envers eux ainsi que planter autant que faire se peut des arbres sont des comportements valorisés :

« Si la fin du monde venait à survenir alors que l’un d’entre vous tenait dans sa main une plante, alors s’il peut la planter avant la fin du monde, qu’il le fasse ! ». Mahomet a dit : « Chaque musulman qui plante une plante [arbre ou autre], alors tout ce qui en sera mangé sera compté pour ce musulman comme acte de charité. Tout ce qui en sera volé sera compté pour lui comme acte de charité. Tout ce qu’un animal en mangera sera compté comme acte de charité. Tout ce qu’un animal en mangera sera compté comme acte de charité. ».

L'ensemble de ces croyances a conduit à une conception moderne des rapports entre l'homme et l'environnement. Élaboré en modèle pour les activités et la consommation humaine, certaines doctrines ont orienté l'intelligence de l'homme vers un parasitisme passif de l'environnement terrestre.

L'éthique environnementale dans le monde anglo-saxon

L'éthique environnementale, au XXe siècle, s'est surtout développée dans le monde anglo-saxon sous l'influence de deux sources : la pensée utilitariste anglaise et la fascination des Américains, depuis Thoreau et John Muir, pour la nature vierge (wilderness) perdue en Europe et retrouvée à grande échelle par les pionniers aux États-Unis.

À la fin du XVIIIe siècle, Jeremy Bentham s'interrogeait : les animaux souffrent-ils [8] ? Si oui, la perspective utilitariste du « plus grand bonheur pour le plus grand nombre » devrait prendre en compte leur bien-être au même titre que celui des humains.

Au XXe siècle, Peter Singer développe cette thèse. La dignité d' être moral ne nait pas de la raison, puisque nous ne l'attribuons pas à des enfants ou à des fous, mais de la sensibilité, et, par extension, de la capacité à souffrir. Par analogie avec les théories racistes ou sexistes qui refusent la prise en considération égale des intérêts des Noirs ou des femmes, Singer désigne sous le nom de spécisme (speciesism) un comportement qui donne plus de poids aux intérêts humains qu'à ceux des animaux.

Tom Regan, contre l'utilitarisme, place la valeur de l'individu non dans la maximisation des plaisirs, mais dans un certain accomplissement de vie qui fait de l'individu un « sujet de vie » : a une valeur l'être qui a conscience de soi, désire et construit son avenir. Les mammifères et en particulier les primates entrent dans cette catégorie. Cette dignité, dans la tradition kantienne, interdit de le traiter comme un moyen et lui confère des droits moraux. Il en déduit l'interdiction de les chasser, les élever ou de les consommer.

À ces éthiques individualistes s'opposent des éthiques de l'espèce ou de l'écosystème. La land ethic d'Aldo Leopold associe dans une même « communauté biotique » le chasseur, le gibier et le milieu naturel dans lequel ils évoluent. Chasser n'est pas illégitime, mais l'homme doit s'inscrire dans le monde naturel sans le bouleverser contrairement à ce que fait l'agriculteur ou l'industriel par exemple. Leopold a beaucoup influencé le philosophe John Baird Callicott, considéré comme le père de l'éthique environnementale contemporaine aux États-Unis.

Domaines concernés par l'éthique de l'environnement

Les domaines biophysique et humain de l'environnement constituent un dénominateur des trois piliers du développement durable raisonnable (avec l'économique, l'écologie et le social). Ils remontent au plus large et au plus haut niveau de préoccupation éthique, sur des sujets comme la gouvernance globale et locale mondiale, la justice, l'organisation de l'État et des collectivités territoriales, l'éducation, la culture et le pilotage des entreprises.

L'apparition de principes de droit naturel dans la culture moderne devrait avoir à l'avenir des conséquences importantes sur le droit, sur la façon d'appliquer le Principe de précaution et le principe de pollueur payeur, tout en adaptant les idéaux humains aux sciences économiques, écologiques et sociales avec l'environnement réel.

Compte tenu des répercussions négatives, actuelles et potentielles, de nombreuses activités humaines sur l'environnement, sur la santé et la sécurité humaine, le champ de l'éthique environnementale ouvre à la fois des secteurs d'applications dans les cultures et les sciences humaines et dans le domaine des technologies (nanotechnologies, biotechnologies, clonage; technologies numériques). En France, des instituts tels que le CNRS ou l'INRIA ont eux-mêmes récemment (2011) recommandé la création d'un comité d'éthique pluridisciplinaire sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique[9] notamment).

Position de l'Église catholique

Selon le pape Jean-Paul II, il existe une interaction constante de la personne humaine et de la nature :

« Placer le bien de l'être humain au centre de l'attention à l'égard de l'environnement est en réalité la manière la pus sûre de sauvegarder la création » et revient à stimuler « la responsabilité de chacun en ce qui concerne les ressources naturelles et leur usage judicieux »[10].

Pour Jean-Paul II, l'humanité se trouve actuellement à un point critique dans sa relation avec l'environnement, et il est urgent de jeter les bases d'une éthique de l'environnement.

Au sein de l'Église, l'Académie pontificale des sciences est chargée d'élaborer une éthique de la responsabilité environnementale auprès de la communauté scientifique.

Situation dans plusieurs régions du monde

En France

L'éthique de l'environnement est montée au plus haut niveau de préoccupation au sommet de la Terre de Johannesburg en août 2002. On se souvient aussi de l'influence exercée par Nicolas Hulot sur le Président de la République, le grand public et jusque dans le processus du Grenelle de l'Environnement.

Des réflexions ont été menées depuis 2003 pour définir une charte de l'environnement. Après de multiples discussions, cette charte a été adoptée officiellement et a été incluse le 1er mars 2005 dans la constitution française.
Le fait que la charte soit placée au plus haut niveau de la pyramide des normes juridiques laisse présager de fortes évolutions dans le droit.

Mais ces évolutions sont pour certains contraires à la visée d'une éthique de l'environnement cohérente ; ainsi, le chercheur indépendant Jean-Christophe Mathias[11] montre que les concepts juridiques employés pour traiter de cette problématique sont inopérants pour résoudre la crise environnementale contemporaine[12].

En Australie et dans le monde anglo-saxon

Une charte dite Charte des Verts mondiaux a été adoptée par 800 personnalités en avril 2001 à Canberra.

Par ailleurs, des travaux normatifs ont été réalisés en Australie sur la maîtrise des risques. Cette norme est une norme internationale (ISO).

Application pratique de l'éthique de l'environnement

L'application pratique de l'éthique en environnement relève de la compréhension de la convergence des cycles et des systèmes écologiques des espèces. Pour l'espèce humaine, c'est dans l'adaptation des cultures que les applications sont à développer. De façon pratique, l'empreinte écologique représente le bilan individuel et collectif à mesurer pour les activités, les projets et les orientations de développement proposées.

Dans le cas des cultures d'idéologie, la déclinaison pratique des principes philosophiques de l'éthique de l'environnement impose de se poser la question d'un niveau recherché ou à rechercher de qualité, et donc la question de l'état naturel originel de l'environnement considéré ; cela à la fois du point de vue des aspects physiques et écosystiques et du point de vue "éthique", soit : quels êtres vivants vivent ou devraient vivre dans cet environnement, avec quels impacts sur celui-ci, quelle « légitimité », voire nécessité, à y demeurer ? sur quelles surfaces ?, etc. C'est le champ de la naturalité qui commence à être exploité avec des outils scientifiques (écologie rétrospective, cartes de potentialité et de naturalité, importance des aspects fonctionnels des relations écosystémiques, incluant boucles de rétroactions entre Climat et Biodiversité).

Pour une entreprise et sa responsabilité sociale on voit que l'analyse fine du contexte spatial et temporel est très importante. Le domaine dit de l'écologie industrielle peut inclure une dimension éthique, mais non nécessairement (il peut s'agir d'un simple souci de gestion plus rationnelle en faisant en sorte que les déchets d'un processus deviennent source d'énergie ou de matière pour un autre. Néanmoins l'apparition d'écosociolabels (FSC par exemple dans le domaine du bois/papier et de la forêt, ou MSC pour la pêche) montre un intérêt croissant de certains acteurs pour une prise en compte transparente de principes éthiques dans le commerce et la gestion des ressources naturelles, incluant le respect des droits, des savoirs et des conditions de vie des populations autochtones.

Cette question découle du pré-supposé que d'une part l'environnement et d'autre part "la vie qui l'habite" (ou la fréquente habituellement) se co-construisent, profitent l'un à l'autre, ou à tout le moins ne se nuisent pas, soit : se supportent harmonieusement.

Tendances, évolutions, projets

Un des apports originaux de la Conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya (2010) aurait pu être la validation de 25 principes éthiques à intégrer volontairement dans tous « les cas d’activités/interactions avec les communautés autochtones et locales » concernant des questions liées à la biodiversité.
Ces principes (résumés ci-dessous), ont présentés en annexe du projet de convention dans un chapitre intitulé « Éléments d’un code de conduite éthique propre à assurer le respect du patrimoine culturel et intellectuel des communautés autochtones et locales présentant un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique ».
Ils ne sont pas opposables, mais de par le contexte qui les a fait proposer, et alors que l'information environnementale, les audits environnementaux prennent de l'importance, ils pourraient prendre une valeur et une force morales importante.
Ils ne vont pas jusqu'à proposer la rétroactivité qui aurait pu encourager les entreprises bénéficiant de brevets déjà déposés sur certaines ressources naturelles et génétiques à indemniser les populations locales ou les pays «fournisseurs», mais constituent un outil de plus pour décliner la convention de 1992. Ils pourraient contribuer à moraliser les relations entre l'économie et le Vivant.

Les 25 principes éthiques proposés (non retenus pour l'instant) à Nagoya en 2010.

  • Respect des lois et règlements existants
  • Propriété intellectuelle
  • Non discrimination
  • Transparence/Divulgation complète
  • Approbation & Consentement préalable en connaissance de cause (qui ne doivent pas être « contraint, forcé, ou manipulé »).
  • Respect interculturel
  • Protection de la propriété (collective ou individuelle)
  • Partage juste et équitable des avantages
  • Protection
  • Approche de précaution (déjà mise en avant dans le principe 15 de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement)
  • Reconnaissance des sites sacrés, des sites présentant une importance culturelle et des terres et des eaux traditionnellement occupées ou utilisées par des communautés autochtones et locales. « Les terres et les eaux peu peuplées ne devraient pas être tenues pour désertes, car il peut s'agir de terres et d'eaux traditionnellement occupées ou utilisées par des communautés autochtones et/ou locales ».
  • Accès aux ressources traditionnelles (Les communautés autochtones et locales devraient déterminer par elles-mêmes la nature et l’étendue de leur propre régime de droits sur les ressources, en fonction de leur(s) loi(s) coutumière(s)]. (…)Les activités/interactions ne devraient pas nuire à l'accès aux ressources traditionnelles, sauf en cas d'approbation de la communauté concernée. Les activités/interactions devraient respecter les règles coutumières régissant l'accès aux ressources quand cela est exigé par la communauté concernée
  • Interdiction de déplacement arbitraire (pour des motifs de protection de la nature)
  • Intendance/garde traditionnelle (cet article considère les communautés autochtones et locales comme intendants et gardiens des écosystèmes locaux, et invite à ce qu’elles puissent « participer activement à la gestion des terres et des eaux qu'elles occupent ou utilisent traditionnellement, y compris des sites sacrés et des aires protégées. Les communautés autochtones et locales peuvent également considérer certaines espèces de végétaux et d'animaux comme sacrées et, à titre d'intendantes de la diversité biologique, être responsables de leur bien-être et de leur viabilité […] ».
  • Reconnaissance des structures sociales des communautés autochtones et locales – familles élargies, communautés et nations autochtones
  • Dédommagement et/ou indemnisation (des communautés autochtones et locales en cas d’atteinte à leur patrimoine et ressources naturelles)
  • Rapatriement (des informations nécessaires pour faciliter la récupération des connaissances traditionnelles liées à la diversité biologique).
  • Relations pacifiques (entre les communautés autochtones et locales et gouvernements locaux ou nationaux, dans le cadre des activités/interactions liées à la conservation ou à l'utilisation durable de la diversité biologique, avec mise en place de « mécanismes de résolution des différends et des griefs adaptés aux réalités culturelles et nationales si nécessaire ».
  • Recherche : Les communautés autochtones et locales devraient avoir la possibilité de participer activement à la recherche qui les concerne ou qui utilise leurs connaissances traditionnelles, relativement aux objectifs de la Convention, d'arrêter leurs projets et priorités en matière de recherche, de mener leurs propres recherches, y compris établir leurs instituts de recherche, et de promouvoir le renforcement de la coopération, des capacités et des compétences.
  • Négociations de bonne foi
  • Subsidiarité et prise de décisions
  • Partenariat et coopération pour « soutenir, de maintenir et d'assurer l'utilisation durable de la diversité biologique et des connaissances traditionnelles. »
  • parité des sexes (pour « tenir compte du rôle crucial que jouent les femmes des communautés autochtones et locales dans la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique »
  • Participation pleine et entière/approche participative
  • Confidentialité de l'information données par les populations autochtones ou locales, et des ressources, notamment « dans le cas d'information sacrée et/ou secrète. Les personnes qui travaillent avec les communautés autochtones et locales doivent savoir que des notions telles que « le domaine public » peuvent être étrangères à la culture des communautés autochtones et locales ».
  • Réciprocité

Notes et références

  1. Hicham-Stéphane Afeissa, La communauté des êtres de nature, avril 2010; éditions MF, collection "Dehors")
  2. Encyclopédie de philosophie de Standford ; article intitulé "Environmental Ethics" mis en ligne le 2002/06/03; révisé 2008/01/03, consulté 2010/07/10
  3. Bodénan JeanChristophe & Czerwinski Xavier « Éthique économique et sociale : Grenelle de l’environnement et justice sociale ». PDF, daté du Fev 2008, consulté 2010/07/10
  4. Aristote, Politique, Livre I.
  5. Michel de Montaigne, « Apologie de Raymond Sebond », Essais (texte sur Wikisource).
  6. Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, (texte sur Wikisource).
  7. Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs (traduction de Victor Delbos disponible sur Wikisource) : « Les êtres dont l’existence dépend, à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n’ont cependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu’une valeur relative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses ».
  8. Jeremy Bentham, Introduction aux principes de la morale et de la législation.
  9. Communiqué CNRS intitulé : Le Comité d'Ethique du CNRS (COMETS) et une commission de l'INRIA recommandent la création d'un comité d'éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique ; Paris, 12 janvier 2010
  10. Jean-Paul II, message pour la journée mondiale de la paix, 1er janvier 1999
  11. Auteur de Politique de Cassandre, Sang de la Terre, 2009
  12. Voir Jean-Christophe MATHIAS, Le principe de précaution : responsabilité ou imposture?, in Jocelyne COUTURE et Stéphane COURTOIS, Regards philosophiques sur la mondialisation, Presses Universitaires du Québec, 2005


Voir aussi

Articles connexes

Articles sur la philosophie et l'éthique

Articles sur l'environnement

Articles sur le droit

Articles sur la gouvernance

Bibliographie

  • Andreas Brenner, Manuel d'éthique de l'environnement, de la théorie à la pratique, Academic Press, Fribourg (Suisse) 2010, ISBN 978-2-8271-1062-9.
  • Hicham-Stéphane Afeissa, Augustin Berque, John Baird Callicott, Catherine Larrère ; Écosophies La philosophie à l'épreuve de l'écologie  ; Éditions MF ; collection "Dehors" ; 2009.
  • Hicham-Stéphane Afeissa, Éthique de l'environnement. Nature, valeur, respect ; Ed : Vrin ; collection Textes-clés ; 2010.
  • Hicham-Stéphane Afeissa, La communauté des êtres de nature, ; éditions MF, collection "Dehors", 2010.
  • Hicham-Stéphane Afeissa, Qu'est ce-que l'écologie? ; 2009 ; Vrin ; collection Chemins philosophiques.
  • Felix Guatari : Les trois écologies, Galilée, 1989.
  • Luc Ferry : Le nouvel ordre écologique, Grasset, 1992.
  • Dossier : l'écologie, une vision du monde. L'Écologiste n°12, Avril-Mai-Juin 2004
  • Éthique et entreprise. AFNOR. Commission européenne. SA8000. AA1000. Août 2005.
  • Dossier Écologie = X. Une nouvelle équation des savoirs, revue Labyrinthe - atelier interdisciplinaire, n° 30, 2008.
  • WILDPROJECT Revue en ligne d'écologie philosophique. no 1: L'éthique environnementale en France
  • Julien Delors, La recherche écologique à l’épreuve de la philosophie de l’environnement, Labyrinthe-Atelier interdisciplinaire, 30, 2 (à paraître en 2008).
  • Julien Delord, Vers une écologie biotech ?, in P.-A. Miquel (éd), La vie vécue, la vie expliquée, N° spécial de la revue Noésis (Vrin, à paraître en 2008).
  • Julien Delord, La sauvageté : un principe de réconciliation entre l’homme et la biosphère, Natures, Sciences, Sociétés, 13, p. 316-320, (2005).
  • Julien Delord, L’éthique environnementale en perspective, Sciences humaines, H-S no 49, juillet-août 2005, p. 88-91, (2005).
  • Raphaël Larrère, Quelle éthique pour la nature ?, in Nature Sciences Sociétés no 13, p. 194-197, 2005.

Liens externes


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