- Marine Stewardship Council
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Le « Marine Stewardship Council » ou « MSC » est un écosociolabel (label écologique et social, volontaire) qui garantit - par une certification - au consommateur que les produits de la mer et de la pêche ainsi labellisés, qu'il achète n'ont pas (ou le moins possible) contribué à dégrader, ou surexploiter les ressources naturelles, et que des précautions importantes sont prises pour réduire les impacts en termes de pollution (et transport et transformation si le label concerne une filière et non un produit).C'est en quelque sorte l'équivalent marin du FSC qui lui est consacré à la filière bois-papier ; le MSC est en effet mis en place et géré par une ONG ; un conseil (Council) qui associe en trois « collèges » des acteurs volontaires de la filière pêche, les acteurs de l’environnement et du social sur une triple thématique : économique, sociale et environnementale (les trois piliers du développement durable).
Des certificateurs sont accrédités par le MSC pour délivrer une sorte de label et conserver le droit de l’utiliser dans le respect d’une liste de principes et critères de bonne gestion de la ressource et/ou de la filière (dans le cas ou une filière entière demanderait la certification)
Ce label est plus complet que l’ISO 14 000 qui ne retient qu’une partie des critères et qui ne demande que le respect des lois (techniques, normes) sociales et environnementales du seul pays où est le siège social et non du pays où le poisson est pêché et/ou vendu (Cf. flottes sous pavillon de complaisance)
Les premiers produits de la pêche certifiés par le Marine Stewardship Council (MSC, Conseil pour la bonne gestion des mers) ont été mis sur le marché le 3 mars 2000. En 2003, 150 produits labellisés étaient disponibles dans plus de 20 chaînes de magasins et plus de 10 pays.Sommaire
Pourquoi ?
Les gouvernements n'ont pas été en mesure d'enrayer la surpêche et la FAO considère que en 2007 52% des stocks de poissons de la planète étaient pleinement exploités ; 19% des stocks étaient sur-exploités ; 8% épuisés et 20% sous ou moyennement exploités (FAO, 2008). Pour cette raison, le WWF s'est associé à Unilever, un puissant groupe dans le domaine alimentaire et gros acheteur de poisson congelé, pour créer le MSC, un organisme à but non lucratif devenu indépendant de ces organismes en 1999.
Comment ?
Après une série de consultations internationales avec les principaux acteurs concernés - des pêcheurs aux milieux scientifiques en passant par les experts juridiques et détaillants - le MSC a développé les premières normes permettant de définir une bonne gestion de la pêche à l'échelle mondiale. Les pêcheurs désirant obtenir le nouveau label MSC pour leurs produits peuvent donc demander une évaluation de leurs méthodes sur la base des critères établis par le MSC.
Financements
En tant qu’ONG à but non lucratif et œuvre de bienfaisance, le MSC dépend de dons d’associations charitables, de sociétés et de personnes.
Pourquoi le MSC ?
La FAO en mars 2000 considérait que la faune aquatique constituait 15 à 20 % des protéines animales consommées, 30 millions d'hommes vivaient de la pêche, dont 95% dans les pays pauvres.
60% des pêcheries de la planète sont déjà exploitées à la limite ou au-delà de leur viabilité.
Le total des pêches (mer & eau douce) s'est élevé à 95 millions de t. en 1996, soit un record et une hausse de 11 millions de tonnes par rapport à la moyenne annuelle des 5 années précédentes, alors qu'on savait déjà que la ressource se réduisait.
L'aquaculture telle que pratiquée est non viable à terme (1 kg de crevettes ou saumon exige environ jusqu’à 5 kg d'aliments sous forme de farine de poisson, les élevages sont polluants et posent des problèmes sanitaires. Les élevages de crevettes détruisent la mangrove).
Un quart de la pêche a été transformé en farines ou en huiles de poisson pour alimenter les élevages (animaux ou poissons).
Les États continuent pourtant à subventionner leur pêche. Les ministres de la pêche de l'Union Européenne (UE) subventionnent leur industrie à raison de 14 000 euros par bateau et par an, refusant de suivre les conseils des scientifiques qui recommandent une diminution d'au moins 50 % des quotas. L'indicateur global pour les milieux marins reflète (pour 102 espèces marines) une baisse moyenne comparable, de 35 % environ sur la même période. Enfin la pêche reste un métier très dur et dangereux. La réglementation du travail n’y est pas toujours respectée. C’est pourquoi, faute d’actions suffisantes ou fructueuses des Etats, des acteurs se sont unis pour proposer le MSC
Remise en cause du label MSC
Daniel Pauly, directeur du Fisheries Centre de l'université de Colombie-Britannique (Canada), internationalement reconnu comme l'un des plus grands spécialistes des ressources marines, affirme qu'acheter des poissons issus d'une pêche certifiée "durable" n'est pas une réelle garantie que l'espèce consommée n'est pas en danger[1]. Il remet en cause le fonctionnement du Marine Stewardship Council (MSC), le principal label garantissant « une pêche durable et bien gérée » dans le monde. Selon lui le MSC apporte sa caution à des pêcheries industrielles destructrices de l'environnement. Dans le cas du colin d'Alaska, la plus grande pêcherie certifiée MSC dans le monde, le stock en mer de Béring a diminué de 64 % entre 2004 et 2009. Le stock de merlu du Pacifique, également certifié, a décru de 89 % depuis la fin des années 1980. Ces critiques sont partagées par des organisations de protection de l'environnement, comme Greenpeace et le Pew Environment Trust, qui jugent également le MSC trop laxiste.
Voir aussi
Notes et références
- Le Monde du 6/09/2010 consulté le même jour et Revue Nature du 2 septembre 2010
Liens externes
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