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Vianne
DétailAdministration Pays France Région Aquitaine Département Lot-et-Garonne Arrondissement Nérac Canton Lavardac Code commune 47318 Code postal 47230 Maire
Mandat en coursNicole Perrier
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Val d'Albret Démographie Population 1 145 hab. (2008) Densité 117 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 28 m — maxi. 134 m Superficie 9,82 km2 Vianne (Viana en occitan) est une commune française, située dans le département de Lot-et-Garonne et la région Aquitaine.
Sommaire
Géographie
Généralités
Commune située sur la Baïse et sur le canal latéral à la Garonne, elle comporte, hormis le village de Vianne, le hameau de Calezun. Les coteaux sont propices à la culture de la vigne qui fait partie de l'AOC Buzet. Gentilé : Viannais
Quartiers
- La Prade
- Maroc
- Algérie
- Tunisie
- Marcons
Villes limitrophes
Accès
- Par autoroute : A 62 sortie 6 à Aiguillon (16 km)
- Par Lavardac ou Buzet-sur-Baïse : D 642 ou D 642e
- Par Lavardac ou Port-Sainte-Marie : D 930
- Par Xaintrailles : D 141[1]
Histoire
Fondation de la bastide
La bastide de Vianne fut fondée le 21 septembre 1284 par un acte de paréage entre Jourdain_de_l'Isle et le sénéchal de Guyenne Jean I de Grailly, représentant du duc d'Aquitaine Édouard Ier d'Angleterre[2]., alors que Philippe III régnait sur la France. En effet, les Français avaient érigé en 1260 la Bastide de Lavardac en amont sur la Baïse, et les Anglais cherchaient à fortifier leur territoire. Le nom de la cité fut choisi par Jourdain de l’Isle en l’honneur de sa tante Vianne de Gontaut-Biron qui lui avait légué quelques années plus tôt ses droits sur la seigneurie de Mongaillard dont dépendait la future bastide. La bastide fut érigée en lieu et place du village de Vilalonga (Villelongue) dont il subsiste l’église Notre-Dame, entre la Baïse et les contreforts de Montgaillard. La charte de coutumes est signée par Édouard Ier d'Angleterre à Bordeaux le 19 avril 1287[3]. Les premières fortifications de la ville neuve (villa nova ou bastide) sont construites au début du XIVe siècle, juste avant le début de la guerre de Cent Ans (1337). Elles se constituent d’une muraille d’enceinte de 1,250 km, de quatre tours carrées (non couvertes à l’époque) et de tours rondes (il en reste deux aujourd’hui). Commencée en 1284 et terminée en 1287, Vianne est l'une des bastides les plus intéressantes en raison de son plan officiel, de ses portes et de ses murs bien conservés. Les terrains à bâtir ont eu à l'origine la même taille, soit environ 11,70 mètres de front sur 23,40 mètres sur les côtés (24 razes par 48, le «raze» est une unité de mesure médiévale équivalent à 0,50 m[4]). Sur une zone d'environ 10 hectares protégée par les remparts, une partie seulement de la terre a été attribuée aux premiers habitants. Les jardins ont de tout temps pris beaucoup d'espace. La structure générale comprenait deux axes routiers : l'un, de près de 350 mètres de long du nord au sud, est parallèle à la Baïse, l'autre, d'environ 250 mètres, est perpendiculaire au premier. D'autres rues de différentes largeurs sont parallèles à chacun de ces axes, mais aucune d'entre elles ne conduit à une porte du village. On peut encore voir les quatre entrées d'un même point de la place. Les rues principales ont 7,68 m de large. Les rues étroites sont deux fois moins larges. Jourdain de l'Isle fut un administrateur cruel qui dévasta l'église en 1323 pour une querelle avec des moines et qui fut exécuté sur ordre du roi Philippe VI sur le gibet de Montfaucon en 1333.
La guerre de Cent Ans
L’histoire de la cité fut émaillée de plusieurs escarmouches et batailles franco-aquitaines (combats de 1342). Le premier siège de Vianne eut lieu avant même la guerre de Cent Ans en 1295. Vianne est défendue par Lupiac de Moncassin, sire de Moncassin qui y fut tué. Son corps adossé à la porte Sud fit croire aux Anglais qu'il était vivant et ils levèrent le siège[5]. Par la suite, Vianne passe aux mains des Français en 1337, reprise par les Anglais en 1340, puis de nouveau aux Français en 1342 et ainsi de suite jusqu'en 1442 où elle devint définitivement française.
Les guerres de religion
Pendant les guerres de religion a lieu la bataille des Arrougets[6] : le 3 juillet 1562, un combat opposa Blaise de Montluc surnommé le « boucher des Catholiques » au capitaine Doazan, qui, à la tête d’une armée de Huguenots forte de près de 500 hommes, venait de Nérac pour arrêter les Catholiques. La bataille fut terrible, puisque le juge de Vianne dut faire enterrer plus de 300 corps, et vit la victoire des catholiques.
La vie de la bastide
Sous Henri IV, la payssière (passage aménagé pour les bateaux) de Vianne fut remplacée par une écluse manœuvrée à la main par les mariniers[7]. L'écluse aurait été reconstruite aux dimensions actuelles, (31,40 m x 5,20 m) en 1844, ce qui permet à Vianne d'accueillir les gros bateaux de 150 tonnes circulant sur le canal latéral[8].
Sous Louis XIV, en 1651, Vianne fut cédée au duc de Bouillon, Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, prince étranger, ce qui lui permettra d'être une des très rares bastides à n'avoir pas eu ses fortifications détruites[9].
À la Révolution, la commune de Vianne regroupe les paroisses de Notre-Dame de Vianne et de Sainte-Marthe (sur la rive droite de la Baïse)[10].
Le bulletins des lois annonce en 1840 la construction d'un pont suspendu sur la Baïse[11], à la place du bac.
Vianne est dotée de l'électricité le 4 février 1879, « grâce à la générosité de M. Valmon Latouche, maire de Vianne » [12].
En 1904, se crée une société hippique dont le siège se situe dans la tour du Moulin. Elle aménage un premier hippodrome aux Marcons puis un deuxième moderne au Balias, possédant des tribunes couvertes, une piste de 1 300 mètres dont une ligne droite de 450 mètres. La Seconde Guerre mondiale mettra fin à cette activité qui sous l'impulsion de Marcel Prévost fit venir à Vianne de très nombreuses personnalités telles le président de la République Armand Fallières, Francis Jammes, Joseph de Pesquidoux, Pierre Benoît…
Économie
Beaucoup plus récemment, l’histoire de la ville s’écrit avec celle de son industrie : exploitation de carrières de pierre[13], minoterie des frères Latouche, fabrique de bouchons de liège Mallet et surtout verrerie, créée en 1920[14], spécialisée dans ses dernières années dans la soufflerie d’art. Au plus fort de son activité près de 900 ouvriers y travaillèrent. L'implantation de cette verrerie, avec des capitaux tchécoslovaques[15], fut accompagnée d'une immigration tchécoslovaque. La colonie tchécoslovaque atteignit son point culminant à la fin des années 1940 (présence d'une école tchécoslovaque et dès les années 1930 d'une association, Krajan[16]), avant que nombre de ses membres, engagés au Parti communiste français ne rentrent en Tchécoslovaquie. Au fil des années, la Verrerie a fermé et rouvert ses portes de multiples fois. Depuis le mois de mai 2009, les fours se sont rallumés et la Verrerie est de nouveau accessible au public. Actuellement, Vianne se tourne vers le tourisme : restaurants, marchés nocturnes, créations de deux ports sur la Baïse, artisanat...
Héraldique
Vianne, étant une bastide, ne possédait pas de blason. Celui décrit ci-dessous a été créé à l'occasion des fêtes du septcentenaire de la création de la bastide.
Les armes de Vianne se blasonnent ainsi :
Écartelé, au I et au IV contre-écartelé d'or et de gueules, au II de gueules à trois léopards d’or, armés et lampassés d’azur, au III aussi de gueules à la croix de Toulouse (cléchée, vidée et pommetée d'or)[17].
Administration
Municipalité
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1791 1792 Mathieu Gabel 1792 1794 Louis-Joseph Nasse Propriétaire 1794 1821 Bernard Courtonde 1821 1826 Marc-Antoine Dangeros Propriétaire 1826 1830 Joseph Dubédat Minotier 1830 1835 Jean-Martial Coumau Minotier 1835 1838 Louis-Joseph Nasse Propriétaire 1838 1839 Antoine Dache 1839 1848 Joseph Dubédat Minotier 1848 1848 Louis Nasse Propriétaire 1848 1850 Jean-Martial Coumau Minotier 1850 1852 Joseph Dubédat Minotier 1852 1865 José Maisonnier 1865 1867 Etienne Coumau Minotier 1867 1874 Jean Thomas 1874 1874 Jean Maisonnier 1874 1876 Clément Dupin 1876 1890 Bernard Selsis 1890 1910 Valmon Latouche Minotier 1910 1922 Jean Elie 1922 1944 Henri Latouche Minotier 1944 1953 René Bourras PCF Cafetier 1953 1965 Amédée Gione PCF Verrier 1965 1989 Henriette Laverny PCF mars 1989 2008 Pierre Taulet DVD mars 2008 2014 Nicole Perrier DVD Retraitée Toutes les données ne sont pas encore connues. La mairie actuelle est l'ancienne maison de Monsieur Jean Elie, maire de 1910 à 1922. Après des décennies de municipalité de gauche (sous la direction d'une maire communiste), Vianne a basculé en 1989, lors d'élections qui ont porté au conseil municipal l'intégralité d'une nouvelle liste conduite par Pierre Taulet. Cependant, en 2008, celui-ci n'a pas été réélu conseiller municipal. C'est une de ses colistières, Nicole Perrier, qui a pris sa suite.
Fêtes et marchés
- Fêtes de Vianne : dernier dimanche de juillet
- Journée des Nations : dernier dimanche de juin
- Marchés nocturnes : les vendredis de juin, juillet et août et le premier vendredi de septembre
- Championnat du monde de la garbure : en mai (depuis 2005)
Jumelage
Vianne est jumelée avec la ville italienne de Alluvioni Cambiò[18].
Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 1 098 1 107 1 143 1 250 1 336 1 224 1 163 1 154 1 172 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes et à partir de 2006 : Population légale Lieux et monuments
- Bastide de Vianne, avec son église fortifiée Saint-Christophe (autrefois Notre-Dame)
- Tombes à logette du XIIe siècle (dites aussi tombeaux à charniers ou sarcophages à oubliette) dans le cimetière qui jouxte l'église [19]
- Pont canal sur la Baïse
- Ruines du moulin à eau sur la Baïse [20]
- Château de la Roche (ancienne propriété de l'académicien Marcel Prévost) dont les parties les plus anciennes datent de la fin du XVe siècle [21]
- Château de Naudet (en partie du XVIe siècle) [22]
- Grange monastique de Prémontrés. Grange monastique dépendant du prieuré de prémontrés Sainte-Marthe. En 1604, dans le répertoire de Lacapère, Lagrange est mentionnée comme annexe de Sainte-Marthe. En 1790, l'église Sainte-Marthe étant en ruine, la paroisse est transférée dans la chapelle de Lagrange. Le logis daterait du XVIe siècle, mais il a été en partie reconstruit au XXe siècle. Chapelle détruite récemment[23].
- Église et prieuré de Calezun. Abside du XIe, clocher du XIVe ou XVe siècle[24].
Personnalités liées à la commune
- Marcel Prévost (1862-1941), de l'Académie française, né à Paris, vécut une grande partie de sa vie et mourut à Vianne, où il est inhumé.
- Daniel-Joseph Bacqué (20 septembre 1874 à Vianne - 21 décembre 1947 à Paris), sculpteur, élève de Berstomm et de Fumadelles, il est influencé par Bourdelle[25], créateur du monument aux morts de Vianne en 1920 : La France victorieuse se recueille dans le souvenir de ses morts[26].
- Francis Cabrel (né le 23 novembre 1953) s'est marié à Vianne avec Mariette Darjo à qui est dédiée la chanson 'Petite Marie' le 1er juin 1974.
- Roger Louret (né en 1950) crée en 1986 la pièce de théâtre Aliénor avec Marianne Valéry dans le rôle titre, Annie Grégorio, Guy Louret, Frédérique Bonnal et Nicolas Briançon.
- Dale Chihuly[27], verrier, crée et expose à Vianne en 1997[28]
- Fiona Monbet (née le 25 septembre 1989), violoniste de Jazz, s'est produite à Vianne le 23 juillet 2011. Elle est la petite fille d'un viticulteur Viannais[29].
Voir aussi
Notes et références
- www.viamichelin.fr
- Bottacin, L. (abbé). La bastide de Vianne, son origine. Son histoire. Nérac, Owen, 1979.
- Bottacin, L. (abbé). Bulletin paroissial, 1964
- bastidess.free.fr/glossaireB.htm
- Bottacin, L. (abbé), bulletin paroissial, 1964.
- http://www.vianneartisans.com/histoire.html Page d'histoire sur le site des commerçants et artisans de Vianne :
- Sud Ouest, "Au fil de la Baïse", 14 août 1991
- Sud Ouest, Au fil de la Baïse V, 1991.
- Histoire du duché de Bouillon
- Bottacin, L. (abbé), La bastide de Vianne, son origine. Son histoire. Nérac, Owen, 1979.
- http://books.google.com/books?id=ujMUAAAAYAAJ&client=firefox-a&hl=fr Bulletin des lois du Royaume de France, 1840, retrouvé sur Google Livres
- L'Industrie électrique, 1894, extrait dans Google Livres.
- http://monumat.brgm.fr/recherche_pierre.asp
- Hervé-Yves Sanchez-Calzadilla, "La verrerie de Vianne : une entreprise de l'Albret à la conquête du marché mondial" in Revue des amis du Vieux Nérac, n°42, Nérac, 2007, ISSN 0769-2811.
- Agenais, Bas-Quercy). 1932. Rééedition Agen. Quesseveur. 1978. Deffontaines, Pierre. Les hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne Garonne (
- Cf. Jean-Philippe Namont, La Colonie tchécoslovaque. Une histoire de l'immigration tchèque et slovaque en France, (1914-1940), Paris, Institut d'Etudes Slaves, 2011.
- blason de Vianne du site www.georjacleo.com/ Blason dessiné d'après le
- Journal officiel du 6/07/2002
- Mérimée|IA47000398|Église paroissiale Notre-Dame
- http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/nerac/moul3g.htm
- Inventaire Mérimée IA47000407
- (Inventaire Mérimée IA47000406)
- Mérimée IA47000404
- Mérimée IA47000403
- aiguillon47.pagesperso-orange
- Recherches Lot-et-Garonne, Le festin, n°38.
- wikipedia en anglais
- http://www.chihuly.com/installations/vianne/
- http://www.sudouest.fr/2011/07/22/de-retour-en-virtuose-457761-724.php
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