Signe apostrophe

Signe apostrophe

Apostrophe (typographie)

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’ '

Ponctuation

Accolades ( { } ) · Parenthèses ( ( ) ) 
Chevrons ( < > ) · Crochets ( [ ] ) 
Guillemets ( « » ou “ ” ) 
Apostrophe ( ' ou ’ ) · Virgule ( , ) 
Barre oblique ( / ), inversée ( \ ) 
Espace (   ) · Point médian ( · ) 
Espace insécable (   ) 
Point ( . ) · Points de suspension ( … ) 
Point-virgule ( ; ) · Deux-points ( :
Point dexclamation ( ! ), dinterrogation ( ? ) 
Point exclarrogatif ( ‽ ), dironie ( Point d'ironie de Alcanter de Brahm.svg
Trait dunion ( - ) · Tiret ( – )
Autres signes de ponctuation

Diacritique

Accent aigu ( ´ ), double (  ̋  ) 
Accent grave ( ` ), double (  ̏  )
Accent circonflexe ( ^ ) · Hatchek ( ˇ ) 
Barre inscrite ( - ) · Brève ( ˘ ) 
Cédille ( ¸ ) · Macron ( ˉ ) · Ogonek ( ˛
Corne (  ̛  ) · Crochet en chef (  ̉
Point souscrit ( ִ ), suscrit ( ˙
Rond en chef ( ˚ ) · Tilde ( ~ ) 
Tréma ( ¨ ) · Umlaut ( ˝ )

Symbole typographique

Arrobase ( @ ) · Esperluette ( & ) 
Astérisque ( * ) · Astérisme ( ⁂ ) 
Barre verticale ( | ou ¦ ) 
Cœur floral (❧ ) 
Croisillon ( # ) · Numéro ( № ) 
Copyright ( © )   Marque ( ® )  
Degré ( ° ) · Celsius ( 
Prime : minuteseconde et tierce ( ′ ″ ‴ ) 
Obèle ( † et ‡ ) · Paragraphe ( § ) 
Par conséquent ( ∴ ) · Parce que ( ∵ ) 
Pied de mouche ( ¶ ) · Puce ( • )  
Tiret bas ( _ ) 

Symboles typographiques japonais
Symbole mathématique

Plus et moins ( +  ) · Plus ou moins ( ± ) 
Multiplié ( × ) · Divisé ( ÷ ) · Égal ( = ≠ ) 
Pour cent ( % ) · Pour mille ( ‰ )
Carré ( ² ) · Cube ( ³ ) · Micro ( µ )

Symbole monétaire

Dollar ( $ ) · Euro ( € )
Livre sterling ( £ ) · Yen ( ¥ )

Lapostrophe est un signe typographique de ponctuation, un diacritique, voire une lettre. Issue dune ponctuation de lalphabet grec qui indique lélision, elle a été empruntée par dautres écritures, dont lalphabet latin principalement.

Sommaire

Œils de lapostrophe

Lapostrophe a la forme dune virgule placée en hauteur. « Une virgule libérée de la pesanteur qui la clouait sur la ligne de base », selon Jean-Pierre Lacroux[1]. En allemand, dans le langage courant ou populaire, elle est nommée Hochkomma, littéralement « virgule haute ».

En raison des contraintes techniques des claviers de machines à écrire, puis de nos jours de ceux des ordinateurs, elle est très souvent tracée comme une barre verticale droite dans les documents électroniques. Cette apostrophe est appelée apostrophe dactylographique ou droite. Selon les usages des typographes elle ne devrait pas être employée[2],[3] et par exemple pour Lacroux, typographiquement, elle nexiste pas[4].

Lapostrophe devrait donc nécessairement être courbe mais de nombreuses polices de caractères la représentent par une barre inclinée et, dans les cas la barre est courbe, lœil est fréquemment absent. Unicode distingue bien les différents œils de lapostrophe ainsi que ses différentes fonctions : signe typographique de ponctuation, signe diacritique ou lettre. Il recommande dutiliser le guillemet-apostrophe «  » comme apostrophe typographique[5],[6]. Patrick Andries, expert Unicode, fait la même recommandation [7].

Signes proches de lapostrophe

Représentation correcte des différents œils de lapostrophe et des signes proches

Il existe plusieurs signes qui, bien que proches de lapostrophe, ne devraient pas être confondus avec elle.

Il est fréquent quon emploie, dans une composition typographique moins appliquée, lapostrophe au lieu dun demi-anneau à droite dans la transcription des langues sémitiques. Lutilisation dune apostrophe « droite » est à déconseiller car il existe pour la transcription de ces langues deux consonnes quon note par les demi-anneaux, lun tourné à droite, lautre à gauche : lapostrophe droite ne permet plus de différencier les deux. Ainsi, شَيْء [ʃajʔ], « chose » (arabe), peut être transcrit šayʾ (anneau à droite) ou, moins conseillé, šay (apostrophe) mais, de préférence, pas šay' (apostrophe droite), qui ne permet pas de savoir si lon a affaire à la consonne [ʔ], notée par ʾ (parfois remplacée par  ) ou à ʿ (anneau à gauche, parfois remplacé par , une apostrophe culbutée), notant [ʕ] (selon lanalyse traditionnelle ; on peut voir dans larticle phonologie de larabe que le cas est plus complexe).

À linverse, lokina hawaïenne, une apostrophe culbutée, note bien un coup de glotte.

Enfin, on utilise pour lalphabet phonétique international une ligne verticale courte en hauteur proche de lapostrophe droite précédant la syllabe portant un accent tonique (il existe aussi une ligne verticale basse, mais quon ne peut confondre avec une apostrophe).

Lapostrophe est également un signe typographique venu initialement de lalphabet grec, qui a donné naissance à un diacritique de cet alphabet, la corônis, de forme similaire, et quil ne faut pas confondre avec les esprits (doux et rude), semblables, respectivement, à une apostrophe et une apostrophe culbutée mais dorigine différente.

En français

Lapostrophe

En français, lapostrophe sert de signe typographique marquant lélision des voyelles finales a et e de certains mots, et i pour ce qui est de la conjonction si suivie du pronom il. Lélision se fait lorsque ces mots sont suivis d'un mot commençant par une voyelle ou un h muet. Ainsi on a : la + apostrophelapostrophe, le + oiseaul'oiseau, si + ils'il, que + elle/ilqu'elle/qu'il, presque + îlepresquîle, le + hommel'homme, le + hôtell'hôtel, le + hôpitall'hôpital.

En ce qui concerne les mots commençant par un h, il est nécessaire de savoir s'il est muet ou aspiré. Avec les mots commençant par un h aspiré, l'élision ne se fait pas et par conséquent on n'utilise pas d'apostrophe. Ainsi on a : la haie, le haricot, la hâte, le hibou, la housse, la hutte, etc.

Lapostrophe nest quune marque de confort, tant à loral qu'à la lecture. Cet usage, très courant en français, s'applique seulement à certains mots, le plus souvent monosyllabiques.

Mots dont la voyelle finale peut être élidée

  • Les mots monosyllabiques : le, la, de, je,me, te, se, ce, ne, que, de même que la conjonction si, uniquement lorsque celle-ci est suivie du pronom sujet il.
  • Autres mots et locutions : jusque, lorsque, puisque, quelque, quoique, parce que, quoi que, tel(le) que.

Lélision du e muet final nest pas soulignée par lapostrophe dans les autres cas. On écrit en effet la cuisine est vaste et lumineuse.

Quelques mots ne pouvant être précédés dune apostrophe

Lélision ne peut se faire devant :

  • huit, huitième, onze, onzième, un. Ainsi, on a :

« Un total de huit livres - Un paquet de onze kilos - Une bouteille de un litreLe huitième rangLe onzième jour ».

N.B. Concernant un, ne pas confondre le chiffre et larticle indéfini. Larticle indéfini un peut être précédé dune apostrophe. « Elle le regardait dun air inquiet ».

  • oui – « Des millions de oui »
  • Devant les mots commençant par un y suivi dune autre voyelle avec laquelle il forme le son ['j], comme dans yaourt, yacht, yoyo.

« Le yaourt - Un port rempli de yachts - Une boîte pleine de yoyos »


Les voyelles a et e, de même que i pour ce qui est de la conjonction si suivie du pronom sujet il, étant les seules à pouvoir être élidées, il est à noter que :

  • Le i de qui nest jamais élidé. Il ne faut pas confondre que et qui notamment lorsquil sagit dutiliser une apostrophe. Comparez : « La photo qui illustre cette page » et « La page quillustre cette photo ».
  • De même, le u de du nest jamais élidé. Larticle du - contraction de de le - ne peut être ni élidé, ni suivi d'un mot commençant par une voyelle ou un h muet. Avec un mot commençant par une voyelle ou un h muet, on doit utiliser de l' comme dans l'exemple suivant : « léquipage de lavion » et non « davion ». Comparez avec : « léquipage du navire ».

Dans certains cas, lemploi de lapostrophe est erroné bien quentré dans lusage au début du XXe siècle par hypercorrection. Il ny a aucune élision dans prudhomme (prud, anciennement prod, cest-à-dire preux, + homme) ou grandrue (grand, forme de féminin en ancien français écrite normalement grant, + rue). Aujourdhui, dans ce cas, on écrirait plutôt prudhomme, grand rue ou grand-rue. En revanche, si grandmère, a été employé jusquau début du XXe siècle, on nest jamais allé jusquà écrire mère grand ou Rochefort.

Enfin, lemploi de lapostrophe est non seulement autorisé mais obligatoire : « je te ai dit que il » est une faute. On doit dire et écrire : « je t'ai dit qu'il ».

Exemples supplémentaires

  • la + avalanchelavalanche – « Lavalanche a fait cinq morts »
  • le + arbrelarbre – « Le petit garçon était caché derrière larbre »
  • le + habitlhabit – « Lhabit quil portait était magnifique »
  • je + habitej'habiteJhabite rue Lepic »
  • me + envoyermenvoyer – « Peux-tu menvoyer un courriel. ».
  • que + avecquavec – « Il ne voit bien quavec des lunettes. ».
  • jusque+ jusqu – « Jusqu va-t-elle ? »

Autres usages

Si les usages autres que lélision sont considérés comme fautifs, on observe cependant de façon anecdotique dautres usages.

  • Il subsiste de façon archaïque, avec la fonction dun trait dunion, dans des terme comme grandmère ou grandchose en labsence délision. Selon Le bon usage de Maurice Grevisse, lapostrophe peut aussi être utilisée comme guillemet, en poésie[8].
  • On la trouvait dans la typographie française XVIIe - fin XVIIIe siècle fin pour remplacer un accent grave en la plaçant après un E majuscule : E' est équivalent à È .

En anglais

Lapostrophe est communément utilisée pour indiquer les lettres omises en raison dun amuïssement :

  • dans des abréviations, comme govt pour government (« gouvernement »)  ;
  • dans des contractions telles que cant pour cannot (« ne pas pouvoir ») et its pour it is (« cest ») ou it has (« cela a »).

Lutilisation la plus courante de lapostrophe, cependant, est liée au génitif anglais, qui se marque normalement par une désinence -s ajoutée au mot voulu. Ce suffixe est séparé du mot par lapostrophe, qui joue donc un rôle de démarcation morphématique (comme dans dautres langues: Olivers army → « de Olivier + [l’]armée » = « larmée dOlivier », Elizabeths crown → « de Élisabeth + couronne » = « la couronne dÉlisabeth ».

Enfin, lapostrophe est utilisée par certains écrivains dans une fonction similaire de séparation des morphèmes pour des pluriel dabréviations ou de symboles dans lesquels najouter que la désinence -s (homophone du -s de génitif) serait ambigu, comme dans mind your ps and qs plutôt que mind your ps and qs (« surveillez vos p et q », cest-à-dire « comportez-vous correctement », expression idiomatique intraduisible telle quelle). Ce procédé nest pas nécessaire quand il ny a pas dambiguïté : CDs, videos et 1960s suffisent, CDs, videos et 1960s nayant pas de justification liée à la lisibilité. De même, lemploi systématique actuel de lapostrophe pour des mots nayant normalement pas de pluriel (verbes, adverbes…) est souvent erroné : le titre du film Dating Dos and Donts devrait être écrit Dating Dos and Donts.

Difficultés

Le bon placement dune apostrophe, en anglais, peut significativement changer le sens dun énoncé. On prendra particulièrement garde aux cas suivants.

Homophonies

Lapostrophe de its (« cest » ou « cela a ») marque une contraction de it is ou bien it has. Le possessif (adjectif ou pronom) its (« son, sa », « le sien, la sienne », quand le possesseur est neutre) na pas dapostrophe. On peut se souvenir quil ny a pas dapostrophe dans les pronoms possessifs his (masculin), hers (féminin) et its.

Whos signifie « qui est » ou « qui a ». On ne le confondra pas avec le possessif de who, whose « dont » / « à qui » : the person whose responsibility it is is the member whos oldest (littéralement « la personne dont cest la responsabilité est le membre qui est le plus âgé »).

Youre signifie « vous [tu] êtes [es] », quon ne confondra pas avec le possessif your (« votre [ton/ta] »). « Your nuts » signifie « tes noix » alors que « youre nuts » se traduit par « tes noix », idiotisme familier pour « tu es fou ».

Disparition du -s de génitif après un autre -s

Quand un nom est mis au pluriel en -s, le génitif ne prend pas de -s supplémentaire mais lapostrophe est conservée : ladys hat, « le chapeau de dame » (singulier) mais ladieshats, « le(s) chapeau(x) des dames » (pluriel). Les pluriels irréguliers sans -s sont construits normalement au génitif : childs hat, « le chapeau de lenfant », childrens hats, « le(s) chapeau(x) des enfants ».

Un nom terminé au singulier par un -s peut ne pas recevoir un -s supplémentaire au génitif. Encore une fois, lapostrophe est conservée : Jesusparables (« les paraboles de Jésus »). Cet usage est le plus courant aux États-Unis dAmérique, surtout avec les noms anciens : Erosstatue (« la statue dÉros »), Herodotusbook (« le livre dHérodote »). Des noms modernes se terminant par -es (prononcé avec /z/ et non /s/) suivent parfois cette règle : Charlescar (« la voiture de Charles ») alors que la norme enseigne quil faudrait écrire Charless car. Par extension, on fait aussi de même avec des mots terminés par -x ou -z. (À loral, on prononce le s, par exemple « Jesus » se prononce souvent /dʒi:zəsəs/.)

Il existe des irrégularités, quon rencontre surtout dans les toponymes : si on trouve à Londres un St Jamess Park (James est un singulier terminé par -s), il y a à Édimbourg une Princes Street, quil faudrait écrire avec une apostrophe puisque Princes est au pluriel ;

Astuce

Pour vérifier quune apostrophe est bien placée, il convient de changer lordre des mots de la phrase pour que la partie avant lapostrophe soit le dernier mot de lénoncé :

  • the boys hatsthe hats of the boy ;
  • the boyshatsthe hats of the boys.

Greengrocersapostrophes (apostrophes de lépicier)

Des apostrophes mal placées, en particulier avec un « s » de pluriel, sont nommées Greengrocersapostrophes (ou, ironiquement, Greengrocers apostrophes), « apostrophes de lépicier » (littéralement, du « vendeur de fruits et légumes »), en raison des occurrences erronées censées être fréquentes sur les panonceaux écrits à la main quon peut trouver dans leur magasin, indiquant des potatoes (« pommes de terres ») ou des cabbages (« choux »).

Dans dautres langues et systèmes orthographiques

Amuïssements autres que lélision

Lamuïssement de certains phonèmes (apocope et aphérèse) se marque avec lapostrophe en gaélique ( il existe des amuïssements obligatoires et facultatifs, comme en anglais). Par exemple, en gaélique écossais : is toil leam a bhith ag dannsadhs [facultatif] toil leam a bhith a [obligatoire] dannsadh « jaime danser »).

Séparation des morphèmes

Lapostrophe peut servir à séparer des morphèmes, surtout dans des mots sentis comme étrangers ou spécifiques. Ainsi, en néerlandais, elle peut être utilisée dans certains pluriels étrangers pour séparer le radical de la terminaison de pluriel irrégulière : fotos, taxis. Le procédé se retrouve en turc : elle sert surtout dans les noms propres et joue aussi un rôle séparateur (entre le radical et les suffixes). On trouvera donc souvent écrit İzmirde, « à Izmir » au lieu de İzmirde. On a aussi vu que langlais fait parfois de même, dans des cas plus rares, cependant.

Séparation des syllabes dans la transcription

Dans certaines transcriptions, dont le pīnyīn (romanisation du mandarin) et plusieurs transcriptions du japonais (nippon-shiki, Hepburn, par exemple), lapostrophe permet de lever des ambiguïtés en séparant des syllabes quon pourrait sinon lire de plusieurs manières dans des mots polyssyllabiques.

Par exemple, en pīnyīn changan est une graphie ambiguë : faut-il lire chang an ou chan gan ? Lambiguïté dispararaît une fois que lon écrit changan, lapostrophe indiquant la séparation virtuelle entre les deux syllabes chang et an. Dans les faits, changan doit se lire chan gan et cest chang an quon distingue par lapostrophe (on nécrit pas changan).

Pour le japonais, cest avec la nasale moraïque quon peut trouver des ambiguïtés : dans cette langue, en effet, il existe une consonne comptant pour une more et ne pouvant se trouver quen fin de syllabe et sopposant à une consonne nasale simple nexistant quen début de syllabe. Dans un mot polyssyllabique, la coupure entre les syllabes nest pas toujours évidente dans la transcription : ainsi kani (avec trois mores : ka+n+i) peut être différencié de kani (en deux mores : ka+ni) dès que lon utilise lapostrophe. Ce détail prend toute son importance quand on sait que lorthographe en kanas change radicalement. Par exemple, kani sécrit かんい tandis que kani sécrit かに (hiragana).

Marque de palatalisation

Il est fréquent que lapostrophe serve, soit dans une orthographe latine, soit dans les transcriptions et translittérations, à noter la présence dune palatalisation. Elle joue un rôle diacritique adscrit (lapostrophe ne se place normalement pas sur ou sous une lettre ; cest dans ce cas un autre type de diacritique, comme une virgule sous- ou suscrite).

Le cas du slovaque et du tchèque est notable : alors que dans ces langues la palatalisation est normalement indiquée par le háček, il est dusage, pour les textes imprimés, de le remplacer par une apostrophe après les consonnes à hampe, soient t, d, l et la capitale L. Cet usage permet daméliorer la lisibilité mais nest pas obligatoire avec toutes les lettres ; ainsi, on trouve les couples suivants :

  • Ť ~ ť [c] ;
  • Ď ~ ď [ɟ] ;
  • Ľ ~ ľ (seulement en slovaque) [ʎ].

Notes :

  • Selon la police de caractères que vous utilisez pour afficher cette page, il est possible que le háček soit utilisé à la place de lapostrophe, surtout pour L ~ l ;
  • Pour Unicode, ces caractères sont dits « avec háček », quel que soit lœil du glyphe. Lapostrophe, le cas échéant, nest pas un caractère supplémentaire mais fait bien partie de la lettre. Il serait maladroit décrire dostʼ (ou, pire, dost') au lieu de dosť. Cette erreur est encore plus visible avec le Ľ slovaque : Ľ nest pas identique à ou L' (pour peu que votre navigateur affiche bien un L avec apostrophe adscrite). Le Ľ ne doit pas non plus être confondu avec le Ĺ, l long, qui existe également dans cette langue.

Lapostrophe est aussi utilisée pour marquer la palatalisation dans certaines transcriptions de mots russes. Dans lalphabet cyrillique, cest souvent un « signe mou » qui joue ce rôle. Ainsi, on pourra transcrire объя́ть par obât « embrasser », t transcrit le т palatalisé (indiqué par ь). Le signe dur (indiquant labsence de palatalisation) est rendu par un guillement fermant courbe. En biélorusse et en ukrainien, lapostrophe est utilisée dans lorthographe cyrillique entre une consonne et une voyelle molle pour indiquer la présence dun phonème /j/ intercalaire au lieu du signe mou du russe.

Coup de glotte

Dans diverses orthographes et transcriptions ou translittérations, lapostrophe indique un coup de glotte ([ʔ]) : cheyenne maeno [maʔɪno̥], « tortue » (orthographe) ou amharique ስብአ säbʾä [sɜbʔɜ], « peuple » (transcription). Lapostrophe est dans ce cas une lettre à part entière. Il est notable quelle est aussi utilisée à cet effet en turc, langue dans laquelle le coup de glotte nest cependant pas pertinent (et rarement prononcé: telin [telʔin], « dénonciation ». Le turc utilise donc ce signe de deux manières différentes (séparation des morphèmes et coup de glotte).

Lutilisation de lapostrophe pour marquer le coup de glotte est aussi très répandue dans la transcription des langues sémitiques. Le caractère attendu dans une bonne composition typographique pour ces dernières langues, cependant, est un demi-anneau à droite, ʾ (voir plus haut). À linverse des conventions sémitiques, cest une apostrophe culbutée, dite okina, qui note le coup de glotte en hawaïen.

Glottalisation

En alphabet phonétique international ainsi que dans lorthographe latine de certaines langues dAfrique, lapostrophe typographique placée après une consonne sourde indique quil sagit dune éjective. Dans certaines langues dAfrique (mais pas en API dans les cas les plus courants, lon utilise des lettres à crosse : /ɓ, ɗ/), elle peut aussi précéder une consonne sonore pour en indiquer le caractère injectif ; inversement, la graphie consonne sourde + apostrophe est assez rare dans les orthographes africaines, des graphies avec un caractère à crosse étant préférées (ƙ, ƭ). Il faut donc considérer lapostrophe comme une consonne (notant en dernière analyse un coup de glotte) faisant partie dun digramme.

Ainsi, en API [] note une éjective bilabiale et on trouve dans les orthographes de quelques langues dAfrique les combinaisons suivantes (le nom du pays indiqué entre parenthèses nest pas tant celui la langue est parlée certaines étant étendues sur plusieurs nations que celle lorthographe indiquée est suivie:

Remarque : le symbole de glottalisation simple, [ˀ], nest pas non plus une apostrophe.

Dans certains cas, lapostrophe ne joue quun rôle diacritique sans lien avec une éventuelle glottalisation : ng en souahéli (Kenya) note /ŋ/ tandis que ng note ŋg. Seul ng est un digramme, ng étant une suite de consonnes.

On remarque que, dans ces deux derniers emplois, coup de glotte et glottalisation, lutilisation de lapostrophe est graphiquement lié (une consonne éjective pouvant être vue comme une consonne suivie dun coup de glotte ou précédée dun coup de glotte quand cest une injective). Les graphies sont, dans les orthographes africaines, parfois plus analytiques quen API (k = k + = /k/ + /ʔ/ = /k’/ et inversement b = + b = /ʔ/ + /b/ = /ɓ/).

Aspiration

Dans la transcription traditionnelle de larménien, cest le demi-anneau gauche qui note laspiration dune consonne, souvent remplacé pour des raisons de commodité typographique par une apostrophe culbutée courbe, symbole qui sutilise exclusivement pour la même fonction dans la transcription des langues chinoises. Ainsi, les digrammes kʿ ou k se liront [].

Tonalité

Texte en niaboua avec le ton haut indiqué à laide de lapostrophe.

Dans la transcription de certaines langues tonales africaines (comme langas, le bété, le dan, le godié, le grebo, le karaboro, le kroumen tépo, le muan, le niaboua, le wan, le wobé, ou le yaouré), lapostrophe est utilisée comme diacritique pour indiquer un ton spécifique. Le caractère unicode ʼ (U+02BC lettre modificative apostrophe) est préféré aux autres apostrophes ' (U+0027) ou ’ (U+2019).

En grebo, niaboua, wobé et yaouré, la double apostrophe ˮ (U+02EE lettre modificative double apostrophe) est utilisée pour indiquer le ton haut et le différencier du ton mi-haut, indiqué avec la simple apostrophe.

En mathématique et physique

Lapostrophe droite est souvent utilisée pour représenter le signe mathématique prime, le symbole des mesures en pieds (en concurrence avec ft) et des minutes darc : A' (ou A idéalement) se lit donc « A prime » et 12' (ou 12 idéalement) vaut « 12 pieds » ou « 12 minutes darc ». Il convient cependant de ne pas lutiliser pour les minutes temporelles (dont labréviation est min). Unicode prévoit cependant un caractère distinct (voir plus bas dans le tableau : #Codage du caractère apostrophe).

Certains logiciels de calcul scientifiques savent interpréter lapostrophe droite comme un prime. Ainsi Mathematica (mais pas Maple) lit f' comme la dérivée de la fonction f (cela ne fonctionne que si f est une fonction dune seule variable).

En informatique

Codage du caractère apostrophe

nom glyphe Unicode codePage 1252 MacRoman entité HTML
simple guillemet ou apostrophe (ASCII) Oo'Oo U+0027 = 39 0x27 = 39 0x27 = 39  
simple guillemet droit ou apostrophe OoOo U+2019 = 8217 0x92 = 146 0xD5 = 213 &rsquo;
lettre modificative apostrophe OoʼOo U+02BC = 700      
lettre modificative virgule culbutée OoʻOo U+02BB = 699      
lettre modificative virgule réfléchie OoʽOo U+02BD = 701      
lettre modificative demi-anneau à droite OoʾOo U+02BE = 702      
lettre modificative demi-anneau à gauche OoʿOo U+02BF = 703      
lettre modificative ligne verticale OoˈOo U+02C8 = 712      
diacritique virgule en chef OoOo U+0313 = 787      
diacritique virgule en chef à droite OoOo U+0315 = 789      
apostrophe arménienne Oo՚Oo U+055A = 1370      
guillemet-apostrophe culbuté OoOo U+2018 = 8216 0x91 = 145 0xD4 = 212 &lsquo;
guillemet-virgule inférieur OoOo U+201A = 8220 0x82 = 130 0xE2 = 226 &sbquo;
guillemet-virgule supérieur culbuté OoOo U+201B = 8221      
virgule Oo, Oo U+002C = 44 0x2C = 44 0x2C = 44  
accent grave (avec chasse) Oo`Oo U+0060 = 96 0x60 = 96 0x60 = 96  
accent aigu (avec chasse) Oo´Oo U+00B4 = 180 0xB4 = 180 0xAB = 171 &acute;
prime OoOo U+2032 = 8242     &prime;
prime réféchi OoOo U+2035 = 8245      
Note : Les codes Unicode sont identiques aux codes ASCII jusquà 127, et identiques aux codes ISO 8859-1 jusqu'à 255.

Unicode recommande lutilisation du guillemet-apostrophe (U+2019) pour représenter lapostrophe[5],[6].

Usage en langage informatique

Les guillemets simples sont utilisés dans de nombreux langages informatiques pour délimiter les chaînes de caractères.

Dans certains langages, les guillemets simples et doubles sont équivalents. Ainsi on peut entourer sans ambiguïté de guillemets doubles une chaîne contenant des guillemets simples, et inversement, sans devoir utiliser un caractère d'échappement. C'est par exemple le cas des langages respectant la syntaxe XML, comme XHTML :

<img src='cui cui.jpeg' alt="l'oiseau"/>

Certains langages font la distinction entre un simple caractère et une chaîne de caractères. Dans ce cas, les simples caractères sont entourés de guillemets simples et les chaînes de guillemets doubles. Exemple en langage C qui affiche « ABCD » :

putchar('A');
puts("BCD");

Des langages de script utilisent les guillemets simples pour entourer les chaînes, les guillemets doubles pour entourer les chaînes qui subissent une interpolation des variables, et laccent grave pour entourer les chaînes qui sont remplacées par la sortie de la commande informatique quelles contiennent. Par exemple, le script shell Unix suivant :

A=`date`  # A vaut le résultat de la commande date
echo 'la date : $A'
echo "la date : $A"

affiche :

la date : $A
la date : ven déc 31 19:39:43 CET 2004

Les guillemets simples sont utilisées pour marquer lemphase typographique dans la syntaxe wiki du logiciel MediaWiki. Ainsi, entourer un mot de deux apostrophes le met en italique, de trois le fait représenter en gras : ''italique''italique, '''gras'''gras.

Usages de guillemets dans les langages informatiques
Types de guillemets Langages
guillemets simple et double équivalents SGML, XML, JavaScript
guillemet simple pour les caractères, double pour les chaînes C, C++, OCaml
guillemet simple pour les chaînes, double pour interpoler les variables PHP
guillemet simple pour les chaînes, double pour interpoler les variables, accent grave pour les commandes Shell Unix, Perl

Notes et références

  1. (fr) Orthotypographie, par Jean-Pierre Lacroux
  2. (fr) [pdf] Les claviers disposent de lapostrophe dactylographique ( ' ), mais il est préférable dutiliser lapostrophe typographique ( ’ ), Chronique de la société royale Le Vieux-Liège, Fabrice Muller, 2005.
  3. (fr) Jacques André, « Funeste destinée : Lapostrophe détournée », dans Graphê, no 39, mars 2008, p. 211 (ISSN 1168-3104) [texte intégral] .
  4. (fr) Orthotypographie par Jean-Pierre Lacroux, chap. 4. Forme :
    «  Le petit trait vertical « ' », quon appelle parfois « apostrophe dactylographique », nest pas une apostrophe. Ce nest même pas le symbole de la minute dangle, qui sécrit ainsi : « ′ ». Ce nest typographiquement rien. »
  5. a et b (fr) [pdf] Unicode Intervalle : 0000007F
  6. a et b (fr) [pdf] Intervalle : 2000206F.
  7. (fr) Unicode 5.0 en pratique, chapitre 7 « Ponctuation », Patrick Andries.
  8. (fr) Article apostrophe dans Le bon usage de Maurice Grevisse, sur Google Books.

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