- Point d'ironie
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Pour l’article homonyme, voir Point d'ironie (art contemporain).
Le point d’ironie est un signe de ponctuation qui se place à la fin d’une phrase pour indiquer que celle-ci doit être prise au second degré (voir ci-dessous le point d’ironie d’Alcanter de Brahm).
Sommaire
Histoire
Ce signe () a été proposé par le poète français Alcanter de Brahm (alias Marcel Bernhardt) à la fin du XIXe siècle. Il fut par la suite repris par Hervé Bazin dans son livre Plumons l’oiseau (1966), où l’auteur propose aussi d’autres nouveaux signes de ponctuation. Il a été remis à l’honneur par Agnès b. en 1997 dans son périodique d’art Point d’ironie.
Jean Méron présente dans une de ses études[1] les différentes références au point d’ironie. Il recense quatre graphies différentes.
La fondation Collectieve Propaganda van het Nederlandse Boek (Propagande collective pour le Livre néerlandais), en abrégé CPNB, a présenté une version moderne du point d’ironie, dans trois polices spécifiques : Cardo Irony, Century Catalogue Irony et Share Irony.
Exemples
- Son discours n’était pas ennuyeux du tout
- C’est vraiment une très belle œuvre d’art
- Vive l’armée (dans L'Ostensoir des ironies)
Emploi
Ce signe n’a jamais vraiment été utilisé, sauf de manière occasionnelle par Le Canard enchaîné et dans des publications artistiques ou littéraires, et sans doute plus en raison de son originalité que pour sa réelle valeur de symbole typographique.
Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer le manque de succès du point d’ironie en tant que signe de ponctuation :
- Les signes comme le point d’interrogation ou le point d’exclamation servent généralement à retranscrire la façon dont est ponctuée la phrase à l’oral. Or, une phrase ironique n’est pas forcément ponctuée d’une certaine façon. Parfois, seul le contexte permet de la reconnaître comme telle. D’ailleurs, les personnes qui se veulent ironiques jouent souvent sur l’ambiguïté.
- Ce n’est pas forcément une simple phrase qui peut être ironique, mais tout un texte. L’utilisation de ce signe atypique sur un texte de plusieurs pages en alourdirait inutilement la lecture.
- Certaines émoticônes utilisées aujourd’hui couramment, comme ;-), ont une valeur proche de celle du point d’ironie — c’était d’ailleurs la fonction des premières émoticônes[2].
- Ce signe est un point d’interrogation dans la langue arabe.
En informatique et en imprimerie
Bien que ce symbole n’ait jamais été adopté officiellement par les typographes, son glyphe ressemble à celui du point d’interrogation arabe. Le point d’ironie peut donc être représenté par un caractère Unicode U+061F (en décimal : 1567) ( ؟ ). Toutefois, il faut prendre garde que la « catégorie bidirectionnelle » de ce caractère Unicode est celle d’une écriture se lisant de droite à gauche. On peut lui préférer le point d’interrogation inversé.
La version 5.1 du standard Unicode a introduit le caractère « ⸮ » (U+2E2E, REVERSED QUESTION MARK = punctus percontativus). Ce nouveau caractère ne présente pas de problème de directionnalité. Cependant, son introduction tardive dans Unicode (2007) signifie que peu de fontes en disposent aujourd’hui.
Voir aussi
Notes et références
- En question : la grammaire typographique – Étude critique [PDF].
- Historique de l'article Émoticone Voir la section
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